Première catastrophe du puits Saint-Louis

Première catastrophe du puits Saint-Louis
« Accident funeste et déplorable arrivé à la houillère de Champagney ».
« Accident funeste et déplorable arrivé à la houillère de Champagney ».

Type catastrophe minière
Localisation entre Ronchamp et Champagney
Coordonnées 47° 42′ 25″ nord, 6° 39′ 13″ est
Date

Géolocalisation sur la carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney
(Voir situation sur carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney)
Première catastrophe du puits Saint-Louis
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Première catastrophe du puits Saint-Louis
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Première catastrophe du puits Saint-Louis

La première catastrophe du puits Saint-Louis est le tout premier coup de grisou que connait le bassin minier de Ronchamp et Champagney (dans la Haute-Saône) et l'un des premiers de France. Il est également l'un des plus meurtriers de l'histoire des houillères de Ronchamp en faisant vingt morts et seize blessés. L'explosion se produit le au puits Saint-Louis. Cette catastrophe va profondément marquer la population locale et l'opinion nationale, remettant en question la sécurité dans les mines grisouteuses et les conditions de l'aérage.

Contexte modifier

 
Le puits Saint-Louis.

En des travaux de recherche de charbon sont organisés au nord du puits Saint-Louis, non loin de la galerie Basvent, dans un terrain accidenté, et près d'une faille géologique[1]. Un fort dégagement de grisou y apparaît, il est atténué par l'installation d'un ventilateur et de tuyaux d'aérage. Mais ce système se montre peu efficace et le gaz va se loger dans des travaux abandonnés depuis deux ans situés à 50 mètres du puits[2].

En août 1821, selon des rapports de l'époque et d'après l'ingénieur civil des mines François Mathet (1823-1908), M. Parrot, Ingénieur des mines avait pour la première fois constaté une présence de grisou dans cette mine lors d'un percement de la galerie du Cheval, à une faible distance des affleurements. M. Parrot avait alors (toujours selon François Mathet) « recommandé aux exploitants de prendre les précautions d'usage pratiquées à cette époque et qui consistaient à allumer le grisou qui s'était amassé au faîte des galeries, par un ouvrier appelé Pénitent, qui se traînait en rampant et recouvert de linges mouillés »[3].

Selon M. Combes dans un compte rendu l'Académie des Sciences intitulé « Physique du lobe - Sur le dégagement du grisou ou hydrogène carboné, dans les mines de charbon de terre » ; « Suivant un rapport des ingénieurs des mines, le gaz inflammable ne s'était encore montré que très rarement et en fort petite quantité dans cette mine ; cependant un faible dégagement avait eu lieu peu avant l'accident dans un ouvrage de reconnaissance commencé au bas du Puits Saint-Louis (...) »[1].

Déroulement modifier

Le , se produit la première explosion due au grisou dans le bassin minier de Ronchamp[2],[4], c'est également l'une des premières de France[5]. Selon les versions, l'explosion est provoquée, soit par le contact de la flamme des lampes d'ouvriers circulant dans la galerie, soit par la présence de l'un d'entre eux dans les vieux travaux[6].

Bilan modifier

La déflagration se propage sur 800 mètres de distance[6] et fait vingt morts, dont un maître mineur, seize blessés, plus ou moins grièvement, et détruit les travaux. Cette tragédie est marquante pour la population, car c'est le premier accident de ce type, mais aussi en raison du nombre de victimes[5],[7].

Conséquences modifier

 
La lampe Davy.

Au l’Administration des Mines décide d'imposer la première lampe de sûreté primitive Davy[5],[8]. Le , l’État rend obligatoire l'usage de lampe de sûreté malgré l’opposition des ouvriers. Cette mesure sera amoindrie par des dérogations[6].

Plusieurs autres explosions graves ont néanmoins lieu aux environs, et la seconde catastrophe du puits Saint-Louis cause la mort de trente mineurs le [6].

Notes et références modifier

  1. a et b Académie des Sciences, Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, vol. 2, (lire en ligne), p. 511 et 512.
  2. a et b E. Trautmann 1885, p. 31.
  3. François Mathet 1882.
  4. « Histoire du puits Saint-Louis », sur abamm.org.
  5. a b et c Jean-Jacques Parietti 2001, p. 14.
  6. a b c et d « Les tragédies dans la mine », sur abamm.org.
  7. Jean-Jacques Parietti 2010, p. 52.
  8. Jean-Jacques Parietti 1999, p. 1.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2).  
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN 978-2-36230-001-1).  
  • Jean-Jacques Parietti, Les dossiers de la Houillère 1 : Le puits Sainte Marie, Association des amis du musée de la mine, (lire en ligne).  
  • François Mathet, Mémoire sur les mines de Ronchamp, Société de l'industrie minérale, (lire en ligne).  
  • E. Trautmann, Bassin houiller de Ronchamp, (lire en ligne).