Président de la république de Macédoine du Nord

chef d'État de la Macédoine du Nord

Président de la
république de Macédoine du Nord
(mk) Претседател на
Република Северна Македонија

Pretsedatel na
Republika Severna Makedonija
Image illustrative de l’article Président de la république de Macédoine du Nord
Armoiries présidentielles.

Image illustrative de l’article Président de la république de Macédoine du Nord
Titulaire actuel
Stevo Pendarovski
depuis le
(4 ans, 11 mois et 6 jours)

Création
Mandant Suffrage universel direct
Durée du mandat 5 ans, renouvelable une fois consécutivement
Premier titulaire Kiro Gligorov
Résidence officielle Villa Vodno (Skopje)
Rémunération 1 250  par mois (en )[1]
Site internet pretsedatel.mk

Liste des présidents de la Macédoine du Nord

Le président de la république de Macédoine du Nord (en macédonien : Претседател на Република Северна Македонија romanisé : Pretsedatel na Republika Severna Makedonija) est le chef d'État de la Macédoine du Nord conformément à la constitution de 1991. En sa qualité de président, il est également commandant en chef des forces armées du pays.

Le président de la République est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans, renouvelable une unique fois consécutivement. Il doit être citoyen macédonien de plus de 40 ans et avoir vécu au moins 10 ans en Macédoine du Nord au cours des 15 dernières années.

Dans le cadre d'un régime parlementaire, la fonction présidentielle n'exerce pas le pouvoir exécutif, celui-ci revenant au gouvernement et à son président.

Le premier président de la République est Kiro Gligorov élu en . L'actuel titulaire de la fonction est Stevo Pendarovski depuis le .

Histoire modifier

À l'époque de la république socialiste de Macédoine, le pouvoir présidentiel était détenu par un collège, qui fut aboli en 1991. Le premier président à être élu au sein de cette présidence collégiale fut Metodija Andonov Čento, et le dernier fut Vladimir Mitkov[2].

En 1990, lors de la transition d'un système socialiste à une démocratie parlementaire, la Macédoine se dota d'un seul et unique président ; ce poste fut définitivement créé en 1991. Kiro Gligorov devint le premier président de la République socialiste yougoslave de Macédoine élu démocratiquement le [3].

Le , le Parlement adopta un amendement constitutionnel qui retirait le terme "« socialiste » du nom officiel du pays, et le de la même année, le nouveau nom de république de Macédoine était adopté[4]. Gligorov fut maintenu dans ses fonctions de président de la nouvelle république de Macédoine. Après que le processus de dissolution de la Yougoslavie eut commencé, la république de Macédoine proclama son indépendance totale le , après référendum. Boris Trajkovski succéda à Gligorov, après la fin de son second mandat en 1999. Trajkovski mourut en 2004 et Branko Crvenkovski lui succéda à son tour.

Gjorge Ivanov a pris les fonctions de président de la République en , après avoir remporté les élections.

Élection modifier

Indépendance de la fonction modifier

La fonction du président de la République n'est pas compatible avec l'exercice d'autres fonctions publiques, profession ou fonction au sein d'un parti politique[5].

Condition de candidature modifier

Selon l'article 80 de la constitution, pour pouvoir se présenter à la fonction de président de la République, un candidat doit être ressortissant de la république de Macédoine du Nord. Par ailleurs le candidat doit avoir, le jour de l'élection, au minimum 40 ans. Enfin, « une personne qui jusqu'au jour des élections n’aura pas résidé sur le territoire de la république de Macédoine du Nord au moins dix ans dans les 15 dernières années » ne peut être élue président.

Processus électoral modifier

Le président est élu par le biais d'une forme modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des inscrits — et non des suffrages exprimés — au premier tour, un second a lieu entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[6]. Le résultat du scrutin n'est cependant considéré comme valide qu'à la condition de réunir un taux de participation d'au moins 40 % au second tour[7]. Si ce taux n'est pas atteint, toute la procédure électorale est reprise. Ce quorum de participation ne s'applique qu'au second tour, et non au premier[8],[9].

Conditions modifier

Pour être candidat à la présidence de la République, il faut être proposé par au moins 10 000 électeurs ou au moins 30 députés[10].

L'article 81 de la constitution dispose qu'« est élu président de la République, le candidat qui a obtenu la majorité des voix du nombre total d'électeurs. Si au premier tour aucun des candidats à la présidence n'a obtenu la majorité requise des voix, l'électorat vote au deuxième tour, pour les deux candidats qui, au premier tour, ont obtenu le plus de voix ».

Ce second tour doit avoir lieu dans un délai de 14 jours à compter de la fin du premier tour. « Est élu président, le candidat qui a obtenu la majorité des voix des électeurs qui ont voté, si plus de la moitié des électeurs ont voté. Si au deuxième tour des élections, aucun des candidats n'a obtenu la majorité requise des voix, toute la procédure électorale est reprise. Lorsqu'il y a un seul candidat à la présidence de la République et qu’il n'a pas obtenu, au premier tour des élections, la majorité requise des voix, toute la procédure est renouvelée »[10]. L'article imposait ainsi une participation minimale d'au moins 50 %. Le , cependant, le parlement vote à l'unanimité des 86 députés présents l'amendement XXXI, qui réduit ce quorum à 40 %. La modification de la constitution intervient alors dans le contexte d'une baisse continue du taux de participation aux élections macédoniennes, faisant craindre une fréquente annulation du scrutin. Lors de la présidentielle organisée cette même année, la participation descend ainsi à 42,6 % au second tour[11].

L'élection présidentielle a lieu durant les 60 derniers jours du mandat du président en exercice[10]. En cas de cessation du mandat du président de la République pour quelque raison que ce soit, l'élection du nouveau président est organisée dans un délai de 40 jours à compter de la date de cessation du mandat[10].

Déclaration solennelle modifier

En vertu de l'article 81, le président, « avant de prendre sa fonction, […] fait une déclaration solennelle devant l’Assemblée par laquelle il s’engage à respecter la Constitution et les lois ».

Fonctions modifier

Selon l'article 84 de la Constitution, les fonctions du président de la République sont les suivantes :

  • il « attribue le mandat pour composer le gouvernement de la république de Macédoine du Nord » ;
  • il « nomme et révoque par arrêté les ambassadeurs et les délégués de la république de Macédoine du Nord à l’étranger » ;
  • il « reçoit les lettres de créance et de révocation des représentants diplomatiques étrangers » ;
  • il « propose deux juges de la Cour constitutionnelle de la république de Macédoine du Nord » ;
  • il « propose deux membres du Conseil supérieur de la magistrature de la république de Macédoine du Nord » ;
  • il « nomme trois membres du Conseil de sécurité de la république de Macédoine du Nord » ;
  • il « propose les membres du Conseil pour les rapports entre nationalités » ;
  • il « nomme et révoque également d’autres titulaires de fonctions d’État et publiques définies par la Constitution et les lois » ;
  • il « attribue des décorations et distinctions en conformité avec la loi » ;
  • il « accorde la grâce en conformité avec la loi » ;
  • et il « exerce d’autres fonctions définies par la Constitution ».

Il est aussi président du Conseil de sécurité de la république de Macédoine du Nord[12].

Statut modifier

Statut civil et pénal modifier

Le président de la République bénéficie de l'immunité. Celle-ci peut être levée par la Cour constitutionnelle par un vote à la majorité des 23 du nombre total des juges[5].

Le président de la République est tenu responsable de toute violation de la Constitution et des lois dans l’exercice de ses droits et tâches[13]. La procédure est ouverte par l’Assemblée par une décision adoptée à la majorité des 23 des voix du nombre total des députés[13]. Par la suite, la Cour constitutionnelle décide de la responsabilité du président de la République, à la majorité des 23 du nombre total des juges[13]. « Si la Cour constitutionnelle constate la responsabilité du président de la République, la fonction de celui–ci cesse par force de la Constitution »[13].

Résidences modifier

Le président de la République réside à la Villa Vodno à Skopje.

Succession modifier

L'article 82 de la Constitution dispose qu'« en cas de mort, de démission, d’empêchement définitif d’exercer la fonction ou de cessation du mandat par la force de la Constitution, la fonction de président de la République est exercée par le président de l'Assemblée jusqu'à l'élection du nouveau président de la République ». La Cour constitutionnelle constate que les conditions de cessation de la fonction de président sont établies. Lorsque le président de l’Assemblée exerce la fonction de président de la République, il participe au travail de l’Assemblée sans droit de décision.

Liste des titulaires modifier

Notes et références modifier

Bibliographie modifier

  • Constitution de la République de Macédoine (lire en ligne)
  • (mk) Vladimir Mitkov, « Article », Faculté de droit, Université de Skopje
  • (mk) « Accueil », sur le site officiel de la présidence de la République de Macédoine

Références modifier

  1. (en) Al Jazeera, « Infographic : What are the Monthly Salaries of Presidents in the Region », sur sarajevotimes.com, Sarajevo Times, (consulté le ).
  2. Mitkov - Fac de droit de Skopje
  3. Site officiel de la présidence
  4. Agence d'information macédonienne - MIA « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) (mk)
  5. a et b Article 83 de la Constitution
  6. Polls Open in Macedonia Presidential Elections
  7. « Presidential election 21 April and 5 May 2019 », sur www.osce.org (consulté le ).
  8. article 81 Constitution
  9. (en) Amendement XXXI
  10. a b c et d Article 81 de la Constitution
  11. (en) Anna Fruhstorfer et Michael Hein, Constitutional Politics in Central and Eastern Europe : From Post-Socialist Transition to the Reform of Political Systems, , 576 p. (ISBN 978-3-658-13762-5, lire en ligne).
  12. Article 86 de la Constitution
  13. a b c et d Article 87 de la Constitution

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier