Société nationale des poudres et des explosifs

société nationale française spécialisée dans la fabrication d'explosifs et de propergols solides pour la propulsion d'engins balistiques, à destination militaire et civile, créée en 1971, dans le groupe Nexter depuis 2013

SNPE
(nom précédent : Société nationale des poudres et explosifs)
Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Dates clés  : immatriculation de la société actuelle
Disparition 2013 : maintien sous forme d’une filiale de Nexter
Forme juridique SA à conseil d'administration
Siège social Paris (16e)
Direction Thierry Francou
Activité Location de terrains et d'autres biens immobiliers (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Société mère Giat Industries (avant 2013)
Nexter (depuis 2013)
Filiales Eurenco
Effectif 20
SIREN 712013432[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

La SNPE (anciennement Société nationale des poudres et explosifs) est une entreprise française créée en 1971. Elle a été intégrée au groupe Nexter en 2013, sous la forme d’une holding, possédant la société Eurenco, sa branche opérationnelle.

Elle est spécialisée dans la fabrication d'explosifs et de propergols solides pour la propulsion d'engins balistiques, à destination militaire et civile (aérospatial). Elle est également un des tout premiers producteurs de charges actives pour airbags, et est ainsi présente dans la plupart des modèles européens d'automobiles.

Ses activités militaires ont été reprises par ArianeGroup et Nexter.

Le rôle de la holding se limite à la gestion immobilière du groupe[2].

Histoire modifier

 
Logo du groupe SNPE dans les années 2010.

La Société nationale des poudres et explosifs est créée le pour succéder au Service des poudres de la délégation ministérielle pour l'armement et elle est, à ce titre, l'héritière d'un monopole des poudres institué par l'État en 1336 et administré directement par l'institution de la Régie spéciale des poudres et salpêtres en 1775 sous Louis XVI.

En 1946, le service des poudres disposait d’un nombre élevé d’établissements[3], parmi lesquels quatre établissements d’études et de recherches :

Ainsi que onze établissements de production à Angoulême, Bergerac, Esquerdes, Pont-de-Buis, Pont-de-Claix, Le Ripault, Saint-Chamas, Saint-Médard, Sevran-Livry, Sorgues, Toulouse, Vonges[4].

Avant la création de la SNPE, un travail de rationalisation des établissements de production fut entrepris. Les poudreries du Ripault (louée au CEA) et de Pont-de-Claix sont cédées, puis dans les premières années de la SNPE une restructuration importante a lieu dans laquelle les poudreries d’Esquerdes, Saint-Chamas et le centre de Livry-Gargan furent progressivement fermées.

La société est rebaptisée par le simple « SNPE » en [5].

Dans les années 2000, le groupe SNPE emploie aux alentours de 5 000 personnes (chiffres en baisse constante : 5 773 en 2002, 4 719 en 2005) et a un chiffre d'affaires aux alentours de 800 millions d'euros.

À la suite de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse (), la SNPE décide d'arrêter la production de phosgène[6] sur le site de Toulouse et met en place un plan social pour réduire le nombre d'employés de l'usine de Toulouse. Ce plan social a touché environ 380 personnes entre fin 2001 et 2003. Cela concernait environ les deux tiers du personnel. Le gouvernement Jospin de l'époque avait décidé que la SNPE devait arrêter la fabrication du phosgène qui représentait à peu près les 2 tiers de l'activité de l'usine (source https://www.ladepeche.fr/article/2002/01/24/398546-snpe-vers-un-redemarrage-sans-phosgene.html). Le plan social suivait les recommandations du gouvernement (source d'un membre du personnel licencié le 31/12/2002 dans ce cadre là)[source insuffisante][7],[8],[9].

En 2004, EURENCO née de la fusion entre SNPE Explosifs & Propulseurs et NEXPLO[10].

En 2007, les activités du groupe se répartissaient entre quatre pôles :

  • matériaux énergétiques (Eurenco pour les poudres et explosifs, SNPE Matériaux énergétiques - SME pour la propulsion, Roxel pour la propulsion tactique, PB Clermont) ;
  • explosifs civils (Nobel Explosif France ou NEF) ;
  • chimie fine (Isochem) ;
  • spécialités chimiques (Bergerac NitroCellulose, Durlin).

Fin 2007, Nobel Explosif est racheté par un fonds d’investissement de la Banque Lazard[11].

En 2009, la privatisation de l'entreprise donne lieu à d'importants débats au parlement[12].

En , la filiale Isochem est vendue aux fonds Aurélius[13]. En juin, Durlin est cédée[14]. En 2011, Bergerac NC cède une partie de ses filiales et arrête son activité de production de nitrocellulose industrielle, fortement déficitaire[15]. La même année, SME (et sa filiale Roxel) est racheté par Safran puis est fusionnée avec Snecma Propulsion Solide pour créer Herakles[16], qui sera ensuite absorbée dans ArianeGroup[17].

En 2013, Giat-Industries, société de tête du groupe Nexter et appartenant à l’État, fait l’acquisition de la totalité des titres du groupe qui ne comprend plus qu’Eurenco[18],[19], et les sites de Bergerac, Sorgues, Clermont et Karlskoga.

En 2023, il est annoncé que l'État français rachète l'intégralité des actions de la société SNPE SA détenu par Giat Industries[20].

Implantations modifier

Ses principaux sites sont[21] :

Présidents-directeurs généraux modifier

  • Contrôleur général des Armées Guy-Jean Bernardy.
  • Général Bernard Philipponnat.
  • Émile Blanc.
  • Jean-Paul Béchat.
  • Jean Faure.
  • Jacques Loppion : - .
  • Jacques Zyss : - .
  • Antoine Gendry.
  • Thierry Francou.

Notes et références modifier

  1. a et b Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données) 
  2. « SNPE (Paris 16) Chiffre d'affaires, résultat, bilans », sur societe.com (consulté le ).
  3. Cour des comptes : RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SUIVI DES RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS ET DES ORGANISMES INTÉRESSÉS, OCTOBRE 2001
  4. RAPPORT GÉNÉRAL fait sur le projet de loi de finances pour 1971, Sénat, Tome III ANNEXEN° 39
  5. Décret no 98-894 du 7 octobre 1998 portant changement de la dénomination sociale de la Société nationale des poudres et explosifs, Journal officiel de la République française, 9 octobre 1998.
  6. « Toulouse/SNPE redéploie ses activités de chimie fine sur Isochem », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne).
  7. « Plan social à la SNPE », Libération,‎ (lire en ligne).
  8. J.-F. Lardy-Gaillot, « La SNPE prépare sa reprise et un plan social », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne).
  9. « Groupe SNPE instaure des préretraites à 50 ans à Toulouse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  10. « Qui sommes-nous ? », sur eurenco.com (consulté le ).
  11. Didier Hugue, « Titanobel : naissance d'un géant des explosifs industriels », sur usinenouvelle.com, .
  12. « Privatisation de la Société nationale des poudres et explosifs », sur senat.fr (consulté le ).
  13. Ana Lutzky, « La reprise d’Isochem (SNPE) par Aurelius entérinée ce vendredi », sur usinenouvelle.com, .
  14. Colette Goinère, « Durlin passe dans le giron de l’italien Chromavis », sur usinenouvelle.com, .
  15. « Rapport sur l'État actionnaire », sur ape.minefi.gouv.fr, .
  16. Astrid Gouzik, « Safran rapproche ses filiales SME et Snecma Propulsion », sur usinenouvelle.com, .
  17. Jean-Philippe Déjean, « En Gironde, Herakles condamné à disparaître », sur objectifaquitaine.latribune.fr, .
  18. Michel Cabirol, « Défense : Giat Industries s'offre SNPE », sur latribune.fr, .
  19. « Nexter Group - Giat Industries fait l’acquisition de SNPE », sur nexter-group.fr (consulté le ).
  20. DÉFENSE: LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES POUDRES ET EXPLOSIFS DEVIENT OFFICIELLEMENT 100% PUBLIQUE
  21. « Locations / Eurenco », sur Eurenco (consulté le ).
  22. L'industrie des poudres et explosifs, Patrice Bret

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes modifier