Post-metal

genre musical
Post-metal
Origines stylistiques Post-rock, sludge metal, shoegazing, post-hardcore
Origines culturelles Milieu des années 1990 ; États-Unis, Suède
Instruments typiques Guitare, basse, batterie, synthétiseur, chant, autres instruments moins communs, tels que les violoncelles.
Popularité Faible
Scènes régionales États-Unis (Californie, Illinois, Nouvelle-Angleterre), Suède (Umeå)
Voir aussi Black metal[1], doom metal, drone metal, metal expérimental, sludge metal

Genres associés

Drone metal

Le post-metal est un genre musical fusionnel entre le post-rock, le metal (en général le sludge metal) et le shoegazing[2]. Aaron Turner, propriétaire du label Hydra Head Records et chanteur du groupe Isis, appelle initialement ce genre « Thinking man's metal » (« metal réfléchi »), montrant par là qu'il souhaitait, avec son groupe, s'éloigner des conventions établies dans le metal[3]. « Post-metal » est le nom de prédilection pour le genre, mais il est aussi appelé « sludge metal atmosphérique », « postcore », « metalgaze » ou « shoegaze metal » en référence au shoegazing[4],[5], ainsi que « metal atmosphérique »[6], ou « metal expérimental »[6], bien que ce dernier terme soit aussi utilisé pour décrire le metal avant-gardiste[7].

Histoire modifier

Selon Aaron Turner de Isis, les groupes expérimentaux comme Melvins, Godflesh et Neurosis « ont posé les bases pour nous. […] Nous faisons partie d'une lignée reconnaissable[3]. » Bien que Neurosis et Godflesh soient apparus plus tôt et présentent des caractéristiques dignes du post-metal, on attribue souvent à Isis (qui, comme Neurosis, est rattaché à la scène sludge metal atmosphérique et progressive[8],[9]) d'avoir fixé les conventions et défini le genre en termes moins nébuleux, avec leur album Oceanic sorti en 2002[10].

Les albums Meantime et Betty du groupe Helmet sont souvent cités pour avoir « réussi à éviter le concept traditionnel de la musique heavy » et avoir « déposé la marque distincte du drop-d power-groove en 5/4. » Ils peuvent être considérés comme un « balisage définitif du post-metal[11]. » Auparavant, la musique de Tool était qualifiée de post-metal en 1993[12] et 1996[13], ainsi qu'en 2006[14], lorsque le terme devient populaire. En 2009, Jim Martin, du magazine Terrorizer, déclare que l'album Through Silver in Blood de Neurosis avait « effectivement inventé le genre post-metal[15]. »

Caractéristiques modifier

 
Russian Circles en live à Madrid, en Espagne.

Un groupe de post-metal fait typiquement usage de deux ou trois guitares, d'une guitare basse, de synthétiseurs, d'un kit de batterie et d'un chanteur[16]. Généralement, le son de la basse est saturé et très présent, et les guitares sont souvent accordées en B, voire plus bas[17], équivalant à une guitare à sept cordes. Les morceaux de post-metal ont tendance à « évoluer » vers un crescendo (ou plusieurs au sein d'un même morceau), en s'appuyant sur un thème répété ou un décalage de corde. Comme l'explique Aaron Turner du groupe Isis, « le format standard de chanson couplet-refrain-couplet-refrain est quelque chose qui a été fait et refait, et il semble inutile d'adhérer à cette structure quand il y a tant d'autres lieux à explorer[17]. »

Lorsqu'il est présent, le chant est généralement hurlé mais peut laisser quelquefois sa place au chant clair.

Critique du terme modifier

Le genre étant relativement nouveau et n'étant représenté que par un petit nombre d'artistes, la nécessité d'une classification entièrement indépendante est parfois remise en question par les critiques de musique et les auditeurs. Certains d'entre eux trouvent redondante l'appellation « post-metal », étant donné que certains groupes catalogués « post-metal » contiennent de nombreux éléments similaires au doom metal, au metal progressif, au sludge metal et au stoner metal. D'autres, cependant, font valoir que ces éléments ont été combinés et modifiés d'une façon qui va au-delà des limites de ces genres respectifs, créant ainsi la nécessité d'un seul label distinctif[18],[19].

Trevor de Brauw, du groupe Pelican, explique : « J'ai des affinités pour le metal, mais je ne pense pas que Pelican soit un groupe de metal. Lorsque les gens nous appellent « instrumental », post-metal, metalcore ou autres, je vois pourquoi ils disent cela, mais je ne ressens pas de lien étroit... Je pense que notre [musique] a plus en commun avec le punk et le hardcore[20]. »

Isis est souvent cité comme la source d'une imagerie partagée du post-metal, bien que d'autres groupes ayant les mêmes thèmes visuels évoluant dans le même genre existaient déjà avant qu'Isis ne popularise grandement ce sous-genre[21],[22].

Groupes notables modifier

Les groupes notables du genre incluent : Amenra[23], Breach[24], Cult of Luna[25], Dirge[26] Godflesh, Intronaut[27], Inter Arma[28], Isis[21],[22], Latitudes[29], Minsk (groupe)[30], Mouth Of The Architect[31], Neurosis[32], The Ocean[33], Pelican, Red Sparowes[34], Rosetta, Russian Circles[35], A Storm of Light, Year of No Light

Notes et références modifier

  1. (en) « Liturgy is the future of post-black metal [Via Scion] », sur MetalSucks, (consulté le ).
  2. (en) Koen Jacobs, « Metal Gaze - From My Bloody Valentine To Nadja via SunnO », The Quietus, (consulté le ), ...the recent trend for combining metal’s sense of threat with the immersive idyll of shoegaze is undeniable, and only one aspect of the ongoing cross-pollination taking place in extreme music. For his part, r views the ‘metalgaze’ movement as less entropic than cyclical.
  3. a et b (en) Jon Caraminica, « The alchemy of art-world heavy metal », The New York Times (consulté le ).
  4. (en) Leah Burgin, « Metalgaze gets confused with monotony on Pelican's latest disc », The Michigan Daily, université du Michigan, (consulté le ).
  5. (en) Chuck Eddy, « Cheat Sheet: Ambient Metal », Rhapsody, (consulté le ).
  6. a et b (en) Jeroen Buts, The Thematical and Stylistic Evolution of Heavy Metal Lyrics and Imagery From the 70s to Present Day (lire en ligne), « 5.1 », p. 81.
  7. (en) Bowar, Chad, « What Is Heavy Metal? », About.com (consulté le ).
  8. (en) Jill Mikkelson, « Neurosis Are Insulated • Interviews », Exclaim.ca (consulté le ).
  9. (en) William York, « The Red Sea - Isis : Songs, Reviews, Credits, Awards », sur AllMusic (consulté le ).
  10. (en) Ed Thompson, « In the Absence of Truth Review », IGN, (consulté le ), ...many credit the band with being the inspiration of the term post-metal after the release of their 2002 album Oceanic...
  11. (en) « HELMET Rediscovery », sur X-Press Online, (version du sur Internet Archive).
  12. (en) Dave Ferman, « At the main stage... », Fort Worth Star-Telegram,‎ (lire en ligne [accès payant], consulté le ). — Tool's vicious, post-metal attack is one of the more intense offerings of the day....
  13. (en) Troy J. Augusto, « Live Performances: Tool », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ). — The group's rhythm section, featuring new bassist Justin Chancellor, propelled the group's post-metal stylings with a twisted, near-jazz approach.
  14. (en) Ricardo Baca, « Reverb, 9/01: Tool », The Denver Post,‎ (lire en ligne, consulté le ). — ...Tool's bag of post-metal goodies, and it's every bit as fear-inducing as it was in 1993.
  15. (en) Jim Martin, Retroaction, Terrorizer #188, septembre 2009, p. 80.
  16. (en) « Callisto official biography » (version du sur Internet Archive).
  17. a et b (en) Pamela Porosky, « Aaron Turner and Michael Gallagher interview », Guitar Player, (version du sur Internet Archive).
  18. (en) D. Shawn Bosler, « Review of Jarboe and Justin Broadrick's J2 », Pitchfork, (consulté le ).
  19. (en) Chad Bowar, « Isis - In the Absence of Truth Review », sur About.com (consulté le ).
  20. (en) Mike Diver, « Pelican: We're neither trend setters nor trend followers », sur Drowned in Sound, (consulté le ).
  21. a et b (en) Christian Steinbrink, « Isis / Red Sparowes - Das Wunder der Auferstehung », Intro Magazin, (consulté le ).
  22. a et b (en) « Transmissions from Southern | The Southern Records Weblog » [archive du ], Southern (consulté le ).
  23. (en) Eduardo Rivadavia, « Amenra's Mass V review », sur www.allmusic.com,
  24. (en) Kaptain Carbon, « Tape Wyrm XLII: The Exquisite Death of Post Metal », sur www.pinpointmusic.com,
  25. (en) Burgess, Aaron, « The loveliest album to crush our skull in months », sur Alternative Press, (consulté le ).
  26. « Dirge - Biography - Metal Storm », sur www.metalstorm.net (consulté le )
  27. (en) Keith Carman, « Valley of Smoke review », sur Exclaim, (consulté le ).
  28. « Inter Arma », sur www.hornsup.fr (consulté le )
  29. « Latitudes - Biography - Metal Storm », sur www.metalstorm.net (consulté le )
  30. (en-US) « The 40 best post-metal records of all time », sur FACT Magazine: Music News, New Music., (consulté le )
  31. « Mouth Of The Architect - Biography - Metal Storm », sur www.metalstorm.net (consulté le )
  32. (en) Aaron Burgess, « The loveliest album to crush our skull in months », sur Alternative Press, (consulté le ).
  33. (en) Leonard Pierce, « At the Post », sur The A.V. Club, (consulté le ).
  34. (en-US) « Red Sparowes | Biography & History », sur AllMusic (consulté le )
  35. (en) Frequency Fundamentals, interview with Coy Scottberg of Clad in Darkness

Liens externes modifier