Politique en Israël

système politique israélien

La politique en Israël s'exerce dans le cadre d'une démocratie parlementaire sans constitution mais dont les règles sont formalisées par des lois fondamentales. La vie politique a été marquée par les conflits avec les pays arabes puis depuis la première intifada avec les Palestiniens.

Institutions modifier

 
Préparations pour la seconde élection ( ±1951 )

Israël est une démocratie parlementaire[1],[2]. La séparation des pouvoirs est assurée de la façon suivante :

  • le pouvoir législatif est détenu par les 120 députés du Parlement israélien, la Knesset. Les élections parlementaires ont lieu tous les quatre ans, mais la Knesset peut se dissoudre entre-temps si une majorité de parlementaires le décide. Le Président d'Israël, doté de peu de pouvoirs, est élu par la Knesset pour un mandat de sept ans non renouvelable ;
  • le pouvoir exécutif est assuré par le Premier ministre, qui est le dirigeant du parti ou de la coalition majoritaire au Parlement et qui forme son gouvernement en nommant ses ministres.

Le pouvoir central d'un citoyen élu est mis en place dans les états, pour éviter l'accaparement du pouvoir par des castes de partis issues de classes sociales favorisées dans les assemblées au détriment du peuple, mais ce modèle provoque aussi certains accaparement de pouvoir ce qui nécessite des contre-pouvoirs.

  • Le pouvoir judiciaire est aux mains des juges de la Cour suprême, qui siègent jusqu'à l'âge de 70 ans. Les 15 juges sont nommés par une commission de neuf membres dont trois juges, quatre personnalités politiques et deux avocats. Dans la pratique, cette commission désigne automatiquement les candidats choisis par les juges eux-mêmes. Ces dernières années, les invalidations de propositions de lois par la Cour suprême ont provoqué de plus en plus de demandes de limitations de ses pouvoirs, et de changements de la façon dont ses membres sont nommés[3].

Israël n'a pas de constitution officielle écrite mais plusieurs lois fondamentales qui font office de socle de la future constitution. Les fonctions du gouvernement sont basées sur les lois de la Knesset, sur les conventions constitutionnelles et sur la Déclaration d'indépendance de l'État d'Israël.

Les coalitions parlementaires à la Knesset sont souvent instables. Ces coalitions peuvent être difficiles à former et à maintenir en raison du grand nombre de partis pouvant en faire partie et dont les politiques peuvent être radicalement différentes. Calqué sur les institutions du mouvement sioniste qui ont abouti à la création de l'État, le parlement israélien est élu à la proportionnelle pour respecter les diverses sensibilités. Ce mode de scrutin est fondamental pour l'unité d'un pays dont les habitants sont issus d'horizons très divers, mais il accentue l'instabilité et renforce l'influence politique de minorités essentielles aux coalitions.

En 2022, son indice de démocratie la place 29e parmi 167 pays[4].

Les habitants des territoires disputés ne sont pas représentés à la Knesset. Depuis peu, ils sont représentés par l'Autorité palestinienne.

Politique intérieure modifier

Thèmes centraux de la politique israélienne modifier

 
Système politique d'Israël simplifié. Le président, qui choisit le Premier ministre, est élu par le Parlement. Le Premier ministre doit ensuite obtenir la confiance du Parlement.
 
Le président Reuven Rivlin avec le document qui reconduit le Premier ministre Benyamin Netanyahou dans ses fonctions.

Les partis politiques se positionnent par rapport à leur point de vue sur les questions suivantes [réf. nécessaire] :

Si les différences entre gauche et droite en Israël portent initialement sur les questions économiques et sociales, depuis la guerre des Six Jours, ces différences s'articulent principalement sur la question du conflit israélo-arabe, notamment vis-à-vis des colonies et de la résolution du conflit avec la Palestine. La droite est pour une politique dure à l'égard des Arabes, tandis que la gauche est favorable à des négociations. L'extrême gauche, marginale, désigne les antisionistes et les partis arabes, tandis que l'extrême droite désigne les organisations préconisant la méfiance à l'égard des Arabes et étant favorables à la colonisation, voire partisanes de l'émigration des Arabes vers d'autres pays[5],[6].

Partis modifier

Depuis les années 1970, les deux plus grands partis sont le Likoud et le Parti travailliste israélien auxquels est venu s'ajouter le parti centriste, Kadima. Cependant, ils ne recueillent pas assez de voix pour être majoritaires au Parlement et gouverner seuls. Ils forment alors des coalitions avec les petits partis tels que le Shas, un parti orthodoxe séfarade en faveur de grandes dépenses sociales ; Judaïsme unifié de la Torah, le parti unifié des ultra-orthodoxes ashkénazes qui se préoccupe essentiellement des étudiants en yechiva ; le Shinouï, un parti laïc libéral opposé au Shass, qui tente de diminuer les dépenses sociales; HaIhoud HaLeumi (Union nationale), un parti d'extrême droite soutenant le transfert volontaire des Palestiniens dans les pays arabes ; le Mafdal - le parti national religieux, représentant le courant religieux sioniste (kipot srugot) ; et Meretz, un parti social-démocrate qui soutient parfois la cause palestinienne. Tous les gouvernements ont jusqu'à présent évité de former une coalition avec les partis représentant la minorité arabe : le parti communiste Hadash (issu d'une scission du défunt Parti Communiste israélien), le parti nationaliste panarabe Balad d'Azmi Bishara, ou les islamistes de la Liste arabe unie.

Les partis de gauche ont dominé les élections israéliennes jusqu'en 1974, date à laquelle le parti travailliste a commencé à perdre de sa popularité, à la suite de la guerre du Kippour. L'année 1977 marque le début de l'omniprésence de la droite dans la politique israélienne, avec l'accession au poste de Premier ministre de Menahem Begin, chef historique du Likoud. Puis, le Likoud a continué à former la plupart des gouvernements, parfois en coalition avec son rival, le parti travailliste, à l'exception des coalitions Parti travailliste-Meretz entre 1992-1996 et 1999-2001.

Autres partis ayant approché ou dépassé 1 % des voix ces dernières années modifier

  • HaYerukim : « Les Verts », parti écologiste, représenté au conseil municipal de Tel Aviv mais pas au parlement.
  • Ale Yarok : parti pour la légalisation du cannabis, non représenté au parlement.
  • Hérout : parti d'extrême-droite dirigé par l'ancien député Michaël Kleiner, à l'origine fondé en 1999 par Benny Begin, et reprenant le nom historique du Likoud avant son unification avec le parti libéral en 1973.

À la fin de 2005, à la suite des tensions au sein du Likoud au sujet du plan de désengagement de Gaza, Ariel Sharon, alors premier ministre et président du Likoud, décide de quitter le parti avec plus du tiers des députés et de fonder un nouveau mouvement centriste appelé Kadima. Plusieurs éléments centraux du parti travailliste, tels Shimon Peres ou Haïm Ramon, le rejoignent ainsi que plusieurs personnalités. Malgré la disparition soudaine d'Ariel Sharon de la vie politique et les lourdes affaires de corruption qui menacent de nombreux membres du nouveau parti, Kadima remporte les élections législatives en 2006.

De 2006 à 2009, Ehud Olmert, membre du Kadima et maire de Jérusalem de 1993 à 2003, occupe le poste de Premier ministre. Benyamin Netanyahou (Likoud) lui succède le .

Élections les plus récentes modifier

Composition de la Knesset modifier

La composition de la Knesset est marquée par le système électoral israélien qui est fondé sur la proportionnelle intégrale, qui favorise la constitution de multiples listes de partis n'obtenant le plus souvent que peu de sièges et rend difficile la constitution de majorité de gouvernement.

Politique extérieure modifier

 
Ambassade en Norvège.

Notes et références modifier

  1. « Israël », sur diplomatie.gouv.fr.
  2. (en) « THE STATE: Political Structure », sur The Israel Ministry of Foreign Affairs.
  3. « Réforme judiciaire. Israël suspendu à l’audience de la Cour suprême, “la plus décisive de son histoire” »  , Courrier international, (consulté le ).
  4. (en) « Democracy Index 2022: Frontline democracy and the battle for Ukraine »   [PDF], sur pages.eiu.com, (consulté le ).
  5. Ilan Greilsammer, « Israël : des mots entre la droite et la gauche », Mots, vol. 50, no 1,‎ , p. 69–82 (ISSN 0243-6450, DOI 10.3406/mots.1997.2305, lire en ligne  , consulté le )
  6. Ouri Weber (trad. Avner Lahav), La gauche en Israël: conversations entre générations, La Tour-d'Aigues, Éditions de l'Aube, coll. « Monde en cours », (ISBN 978-2-8159-4607-0)

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier