Politique dans les Alpes-de-Haute-Provence

Le département français des Alpes-de-Haute-Provence est un département créé le en application de la loi du , à partir de l'ancienne province de Provence, sous la dénomination Basses-Alpes. Les 198 actuelles communes, dont presque toutes sont regroupées en intercommunalités, sont organisées en 23 cantons permettant d'élire les conseillers départementaux. La représentation dans les instances régionales est quant à elle assurée par 4 conseillers régionaux. Le département est également découpé en 2 circonscriptions législatives, et est représenté au niveau national par deux députés et un sénateur.

Historique modifier

Le département présente une tradition électorale marquée à gauche ancienne. On peut évoquer les solides traditions républicaines, comme le nombre de sociétés populaires pendant la Révolution française, ou la résistance au coup d’État de Napoléon III en 1851. La tradition de gauche s'est aussi manifestée dans le monde rural, puisque l'ensemble des cantons consacrés à l'agriculture ont, très tôt, manifesté une inclination à voter pour des candidats républicains. L’installation de la grande usine chimique de Saint-Auban a aussi eu un effet favorable sur le vote à gauche (cf. ci-dessous) et a constitué le terreau de l'organisation politique de la gauche dans le département comme du mouvement syndical.[réf. nécessaire] La centrale électrique de Sainte-Tulle a également fourni de nombreux militants aux organisations de gauche.

Exceptions dans le département : les secteurs alpins, de Barcelonnette et de la haute vallée du Verdon, territoires d'émigration mais aussi lieu de garnison des chasseurs alpins pour le premier. Ces secteurs, profondément catholiques, ont longtemps opté pour des élus conservateurs dont l'un des plus connus est l'ancien ministre de la IIIe République, Paul Reynaud. Une définition des choix politiques de la population départementale est souvent ainsi traduite : plus l'altitude s'élève, plus le suffrage populaire penche à droite...

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le département est le plus souvent représenté, tant au Sénat qu'à l'Assemblée Nationale, par des élus issus soit du PCF, soit, surtout, du courant socialiste, par la SFIO puis le PS, ou par le courant radical.

Haut-lieu de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, à la Libération, le département a marqué profondément son ancrage à gauche qui n'a pas vraiment été mis en question depuis. Une évolution, peut être temporaire, a toutefois été constatée en 2007, puisque, pour la première fois dans l'histoire politique locale, un député de droite élu lors du précédent scrutin (en 2002) a été réélu à l'Assemblée nationale.

L'autre siège est occupé par le président du conseil général, Jean-Louis Bianco, ancien ministre de François Mitterrand.

Au Sénat, le département est représenté par Claude Domeizel, ancien maire socialiste de Volx.

François Mitterrand a obtenu la majorité des suffrages des habitants du département en 1974, comme en 1981 et 1988, dépassant dans les deux derniers cas la barre des 53 % des voix. En 1995, Jacques Chirac est parvenu en tête au second tour de l'élection présidentielle avec un score légèrement supérieur à 52 %, quoique inférieur à son score national. En 2002, c'est Jean Marie Le Pen qui est arrivé en tête au premier tour. Enfin, en 2007, c'est Nicolas Sarkozy qui est parvenu en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix et 53,2 % au second tour.

Sur les référendums européens, le département a voté Non lors de la consultation sur le traité de Maastricht à 51,6 % (majorité de 2 238 voix) et Non lors de la consultation sur le Traité constitutionnel européen à 60,3 % (majorité de 16 575 voix).

Ainsi, si, en 1958, un député gaulliste fut élu sur la circonscription de Digne, la gauche a détenu les deux sièges du département de 1962 à 1986 sans interruption. D'ailleurs, de 1962 à 1978, les deux sièges furent occupés par les mêmes titulaires, l'un issu du parti socialiste, l'autre du parti radical, puis du parti radical de gauche. Au demeurant, ce député radical avait déjà été élu en 1936, sous l'étiquette Front populaire.

La droite n'a pu occuper l'un des mandats du département qu'à la faveur de l'élection au scrutin proportionnel de 1986, puis de sa victoire écrasante lors des élections de 1993. Une évolution, peut être temporaire, a toutefois été constatée en 2007, puisque, pour la première fois dans l'histoire politique locale, un député de droite élu lors du précédent scrutin (en 2002) a été réélu à l'Assemblée nationale. Cet élu, Daniel Spagnou, maire de Sisteron, est assez représentatif de la droite locale, puisqu'il est né à Barcelonnette.

L'autre siège est occupé par le président du conseil général, Jean-Louis Bianco, ancien ministre de François Mitterrand. Au Sénat, le département est représenté par Claude Domeizel, maire socialiste de Volx.

Il est également, depuis plusieurs années, président du conseil d'administration de la CNRACL.

S'agissant des autres scrutins nationaux, le département a longtemps choisi le candidat de gauche aux élections présidentielles. François Mitterrand a ainsi obtenu la majorité des suffrages des habitants du département en 1974, comme en 1981 et 1988, dépassant dans les deux derniers cas la barre des 53 % des voix.

En 1995, Jacques Chirac est parvenu en tête au second tour de l'élection présidentielle avec un score légèrement supérieur à 52 %, quoiqu'inférieur à son score national. En 2002, c'est Jean-Marie Le Pen qui est arrivé en tête au premier tour. Enfin, en 2007, c'est Nicolas Sarkozy qui est parvenu en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix et 53,2 % au second tour. Est-ce le signe d'une évolution politique du département ?

Sur le plan local, la majorité de gauche du conseil général est particulièrement forte, avec 21 sièges sur 30 et il n'est pas impossible que le prochain renouvellement cantonal ne conduise à un nouveau renforcement de cette majorité.

Lors des élections régionales de 2004, la liste de la gauche est arrivée nettement en tête avec 53 % des suffrages, après avoir dépassé les 40 % au premier tour. Le résultat de cette liste était d'ailleurs le score le plus élevé des six départements de la région.

On notera également la forte tradition civique du département, puisque la participation électorale a dépassé les 87 % au second tour de l'élection présidentielle de 2007.

Sur les référendums européens, le département a voté Non lors de la consultation sur le traité de Maastricht à 51,6 % (majorité de 2 238 voix) et Non lors de la consultation sur le traité constitutionnel européen à 60,3 % (majorité de 16 575 voix).

Représentation politique et administrative modifier

Préfets et arrondissements modifier

 
Arrondissements

La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence est localisée à Digne-les-Bains. Le département possède en outre deux sous-préfectures à Barcelonnette, Forcalquier et Castellane. Jusqu'en 1926, une sous-préfecture supplémentaire était située à Sisteron.

Députés et circonscriptions législatives modifier

 
Circonscriptions et affiliations à l'issue des élections de 2022.
Députés de la XVIe législature
(22 juin 2022 - en cours)
Circ. Nom Parti Groupe
1re Christian Girard RN Groupe Rassemblement national
2e Léo Walter LFI Groupe La France insoumise

Sénateurs modifier

Nom Parti Groupe Autres mandats (passés ou actuels)
Jean-Yves Roux PRG Groupe du Rassemblement démocratique et social européen

Conseillers départementaux modifier

 
Cantons et affiliations à l'issue des élections de 2021.
Conseillers sortants et candidats élus
Canton Conseiller sortant Parti Conseiller élu Parti
Barcelonnette Roger Masse LR Elisabeth Jacques LR
Sophie Vaginay LR Jean-Michel Tron LR
Castellane Thierry Collomp DVG Alain Delseaux LR
Alberte Vallée LREM Magali Girieud LR
Château-Arnoux-Saint-Auban Sandrine Cosserat LREM Lila Desjardins DVG
Claude Fiaert LREM René Villard PCF
Digne-les-Bains-1 René Massette PS René Massette PS
Geneviève Primiterra PS Geneviève Primiterra PS
Digne-les-Bains-2 Serge Carel DVG Pierre Catillon LR
Patricia Granet-Brunello DVG Sandra Raponi LR
Forcalquier Sophie Balasse LREM Michel Dalmasso LR
Khaled Benferhat DVG Patricia Paul LR
Manosque-1 Jacques Brès UDI Jacques Brès UDI
Stéphanie Colombero LR Stéphanie Colombero LR
Manosque-2 Jérôme Dubois PS Camille Galtier LR
Emmanuelle Fontaine-Domeizel PS Laurie Sardella LR
Manosque-3 Clotilde Berki UDI Jean-Claude Castel LR
Jean-Claude Castel LR Marion Magnan LR
Oraison Guylaine Lefebvre DVD Marie-Claude Brusat DVC
Serge Sardella DVD Benoît Gauvan LREM
Reillanne Pierre Pourcin PS Michèle Moutte DVG
Brigitte Reynaud EÉLV Pierre Pourcin PS
Riez Danielle Urquizar PS Éliane Barreille LR
Bernard Molling PS Claude Bondil LR
Seyne Évelyne Faure DVG Évelyne Faure DVG
Jean-Yves Roux PRG Jean-Yves Roux PRG
Sisteron Robert Gay LR Robert Gay LR
Isabelle Morineaud LR Isabelle Morineaud LR
Valensole Jean-Christophe Pétrigny PS Michèle Cottret LR
Nathalie Ponce-Gassier PS Marcel Gossa LR

Conseillers régionaux modifier

Présidence : Renaud Muselier (Bouches-du-Rhône)

Parti Siège
Majorité
DVD 2
DVG 1
Opposition
RN 1

Maires modifier

 
Carte des 198 communes des Alpes-de-Haute-Provence au 1er janvier 2022.
Maires des communes de plus de 6 000 habitants
Commune
Maire Parti Élection Population
Digne-les-Bains Patricia Granet-Brunello DVG 2014 16 460
Manosque Camille Galtier LR 2020 22 333
Sisteron Daniel Spagnou LR 1983 7 460

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier