Plaidoyer (politique)

défense écrite ou orale d’une opinion, d’une cause, d’une politique ou d'un groupe de personnes

En politique, le plaidoyer (advocacy en anglais[1]), traduit aussi par défense des droits, est la défense écrite ou orale d’une opinion, d’une cause, d’une politique ou d'un groupe de personnes.

Le plaidoyer vise souvent l’amélioration des conditions de vie et du bien‑être de groupes défavorisés ou la protection d’entités ne pouvant se défendre elles-mêmes : par exemple d'espèces en voie d’extinction ou de l'environnement.

Formes de plaidoyer modifier

Les moyens utilisés pour mettre en œuvre le plaidoyer sont nombreux, citons

  • La manifestation est l'instrument le plus traditionnel, cette forme d'activisme pouvant être plus ou moins violente.
  • L'action par envoi de lettres (historiquement par Amnesty International) ou de pétitions. Ces actions peuvent être plus ou moins massives selon le nombre de personnes mobilisées.
  • L'interpellation directe des décideurs via un argumentaire préparé par des experts, ce mode d'action plus discret est couramment utilisé pour le lobbying. On peut viser à influencer
  • Enfin, le plaidoyer peut se conduire en influençant les achats des consommateurs, via des campagnes de consommation responsable.

Réseau de plaidoyer modifier

Un réseau de plaidoyer est un groupe de personnes ou d’organisations œuvrant de concert dans un objectif commun de changements à un niveau politique, dans un domaine particulier[3].

Exemples modifier

En France, le CCFD-Terre Solidaire a adopté le plaidoyer auprès des décideurs politiques et économiques français et européens comme l'un de ses trois modes d'action au service de la solidarité internationale[4][source insuffisante] :

En Belgique, de nombreuses ONG, telles que la Commission Justice et Paix, agissent sous la coupole du Centre national de coopération au développement pour défendre des intérêts non-mercantiles[5][source insuffisante].

Le plaidoyer dans le monde modifier

États-Unis : plaidoyer en santé mentale modifier

Le plaidoyer en santé mentale a commencé, dans sa forme la plus pure, par d'anciens malades mentaux qui, à l'époque, se disaient « ex-détenus ». Elle a commencé par de petits groupes qui se sont formés spontanément en Californie du Nord, à New York, au Massachusetts et au Kansas, à la fin des années 1960. Les premiers efforts de sensibilisation étaient simplement des groupes d'anciens malades mentaux se réunissant dans les sous-sols des églises ou dans les appartements des uns et des autres pour faire ce que le mouvement des femmes appelait « la sensibilisation ». Ces personnes sont passées de la victimisation à l'action, et les premiers défenseurs - Judi Chamberlin, Howie the Harp, Sally Zinman, Su et Dennis Budd, et bien d'autres - ont posé des actes de désobéissance civile, comme s'enchaîner aux portes des hôpitaux psychiatriques ; ils ont réalisé la formation d'une chaîne humaine lors d'une réunion de l'American Psychiatric Association (30 000 membres) au début des années 1970, empêchant les participants à la conférence d'y entrer ; ainsi que des piquets de grève lors de réunions ultérieures de l'APA ; et la « libération » des personnes des hôpitaux psychiatriques[6].

Sans argent, sans subventions de fondations et sans soutien extérieur, des groupes ont commencé à se former dans tout le pays. Certains d'entre eux se sont orientés vers l'auto-soutien et les réseaux de pair-défense, d'autres ont conservé leurs racines en opposition à la psychiatrie ; la plupart étaient un hybride des deux. Une conférence appelée Conférence internationale sur les droits de l'homme et contre l'oppression psychiatrique se tenait chaque année, souvent dans des campings ou des campus universitaires, organisée et dirigée par des militants de ce mouvement[6].

Notes et références modifier

  1. Martin Petry, Naygotimti Bambé, Le pétrole du Tchad: rêve ou cauchemar pour les populations ?, Éditions Karthala, 2005, (ISBN 2845866216 et 9782845866218) p. 365
  2. Vies brisées : Plaidoyer pour un contrôle renforcé sur les ventes d’armes à l’échelon international, Oxfam France-Agir ici, 11 janvier 2003
  3. Alain Robyns et Véronique de Geoffroy, « Influence des ONG internationales sur les politiques publiques », Étude Aide et Action, n°6, septembre 2009 [lire en ligne], p. 4
  4. CCFD, Qui sommes-nous ?
  5. « Partenaires », Commission Justice & Paix - Belgique francophone,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) « Mental Health Advocacy, From Then to Now », sur narpa.org (consulté le )

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

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