Pietro Boetto

cardinal de l'Église catholique romaine

Pietro Boetto
Image illustrative de l’article Pietro Boetto
Biographie
Naissance
Vigone Drapeau de l'Italie Italie
Ordre religieux Compagnie de Jésus
Ordination sacerdotale
Décès (à 74 ans)
Gênes Drapeau de l'Italie Italie
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Pie XI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre pro hac vice de S. Angelo in Pescheria
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. Gennaro Granito Pignatelli di Belmonte
Dernier titre ou fonction Archevêque de Gênes
Archevêque de Gênes

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Pietro Boetto, né le à Vigone au Piémont, Italie, et mort le à Gênes (Italie), est un prêtre jésuite italien, Procureur général de l'Ordre et provincial de Rome. Il est créé cardinal en 1935 et archevêque de Gênes en 1938.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Né à Vigone, dans le Piémont, le jeune Pietro entre d’abord au séminaire de l’archidiocèse de Turin avant de rejoindre le noviciat des Jésuites le , le lendemain de la mort du saint Don Bosco, décédé dans la même ville de Turin. Le noviciat terminé Boetto suit le cours ordinaire de la formation jésuite: les études classiques (1890-1891), la philosophie (1891-1894), et la théologie (1898-1902) à Chieri. Entre les études de philosophie et de théologie il passa quatre ans de ‘régendat’ (une période d’apprentissage à l’enseignement) au collège de la Visitation dans la principauté de Monaco. En philosophie et théologie il eut comme professeur l’éminent néothomiste Santo Schiffini (1841-1906). Il est ordonné prêtre le , à Chieri.

Homme de gouvernement modifier

Avant même d’avoir fait son 'Troisième an' Boetto est nommé recteur du collège de Gênes (1903). En fait il occupera à tour de rôle tous les postes de gouvernement possible dans la Compagnie de Jésus, sauf celui de Supérieur général. Deux fois recteurs – à Gênes et à Coni (1905-1907) - , supérieur de résidence, économe et Socius du provincial, Provincial de Turin (1921-1926) et plus tard de Rome (1928-1930), Visiteur canonique des provinces jésuites d’Aragon (1919), puis de Castille (1920), Procureur général de la Compagnie de Jésus (1921-1928) et finalement Assistant du Supérieur général pour les affaires d’Italie (1930-1935), le père Ledochowski.

Cardinal de curie modifier

Sa carrière jésuite se termine lorsqu’il est fait cardinal par le pape Pie XI, le . Durant trois ans il œuvre au sein de la curie pontificale dans divers dicastères et Congrégations romaines: Églises orientales, Rites et sacrements, séminaires, et 'Propaganda Fide’. Gardant un style de vie strictement religieux il prend ses quartiers au collège russe ('Russicum').

Archevêque de Gênes modifier

Le cardinal Minoretti, archevêque de Gênes, meurt le . Trois jours plus tard, le pape Pie XI convoque Mgr Boetto pour l’informer de ce qu’il l’a choisi comme successeur de Minoretti à Gênes. Ses protestations – Boetto n’a aucune expérience pastorale – sont vaines. Le , il reçoit l‘ordination épiscopale dans l’église Saint-Ignace de Rome. Un an plus tard le nouvel archevêque participe au conclave (1-), à l'issue duquel Pie XII est élu.

Civitatis Defensor (défenseur de la ville) modifier

En , la Seconde Guerre mondiale éclate. L’Italie entre en guerre le . Gênes étant port maritime, la guerre y est particulièrement éprouvante. Les bombardements sont fréquents. Les raids aériens de la RAF d’octobre et sont dévastateurs. Mgr Boetto organise le secours matériel et spirituel. Il reçoit des réfugiés et – collaborateur du réseau clandestin DELASEM (en) - cache des Juifs dans son palais épiscopal. L’Italie capitule en septembre 1943 mais le pays est occupé par les troupes allemandes. Les Alliés tentent de les déloger : le bombardement du est dévastateur. La cathédrale est endommagée et le palais épiscopal est détruit. Réfugié dans un abri le cardinal survit à l’attaque.

Le , alors que les troupes américaines sont à une centaine de kilomètres de la ville de Gênes, le commandant régional allemand Günther Meinhold (de) informe l’archevêque que ses troupes vont quitter Gênes mais qu’ils ont reçu l’ordre du Führer de détruire le port. Confronté à cet imminent désastre Mgr Boetto, avec l’aide de son auxiliaire Mgr Siri intervient auprès du général pour éviter une imminente hécatombe. Dans une lettre il fait appel à ses sentiments humanitaires. Le général Meinhold lui rend visite : « J’ai juré d’obéir au Führer ! » Le cardinal répond « Mais il y a plus haute autorité que le Führer, mon général ; il y a Dieu ! »

Par l’intermédiaire du cardinal les conditions d’une reddition honorable des troupes allemandes sont signées dans la résidence provisoire de l’archevêque (). Le cessez-le-feu est effectif le lendemain à 9 heures. Pour cette intervention qui épargna la ville de Gênes d’une ultime catastrophe Mgr Boetto reçut de la ville le titre de Civitatis Defensor.

Quelques mois après la fin des hostilités, le cardinal Pietro Boetto meurt, le jour de la fête de saint Jean Bosco, le . À son décès, le collège cardinalice descend à son plus bas niveau du XXe siècle avec un nombre total de 37 cardinaux.

Reconnaissance publique et souvenir modifier

Bibliographie modifier

  • C. Brizzolari: Gli ebrei nella storia di Genova, Génova, 1971, pp.307-310, 318-328.
  • A.M. Lanz: Il cardinale Pietro Boetto, S.I., arcivescovo di Genova (1871-1946), Isola del Liri, 1949.
  • E. Trinchieri: Contributo alla storia della insurrezione di Genova nel 1945, Génova, 1948, pp-57-78.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier