Pierrette Lambert

graveuse française
Pierrette Lambert
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (95 ans)
OrchesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Graphiste, dessinatrice de timbresVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Distinction

Pierrette Lambert (née le à Orches (Vienne)) est une artiste française. Elle est connue pour avoir dessiné des billets de banque et des timbres-poste.

Biographie modifier

Pierrette Lambert étudie à l'école des beaux-arts de Poitiers en 1943. En , elle assiste à l'arrestation de son père, intervenue quelques jours après celle de son frère. Tous deux résistants, ils meurent en déportation. Elle reprend des études à Paris, à l'École de dessin et d'arts appliqués au commerce et à l'industrie, puis à l'École Estienne[1]. Elle y découvre la gravure.

 
Le verso du premier billet dessiné par Pierrette Lambert, le 50 francs Racine[2].

Une exposition de ses miniatures à la galerie Ror Volmar[3] la fait remarquer en 1957 par Henry Guitard, directeur de la Banque de France chargé de la fabrication des billets de banque. Seule femme française[4] à avoir conçu des billets de banque, elle dessine pour l’Institut monétaire, entre autres, le 50 francs Racine et le 5 francs Pasteur. Par la suite, on lui doit le 200 francs Montesquieu. Elle illustre également de nombreux billets étrangers (Maroc, Afrique centrale, Comores, en particulier).

Son travail sur les billets lui permet de postuler à la réalisation de timbres-poste. Les deux premiers sont émis en 1962 pour Saint-Pierre-et-Miquelon : ils représentent deux fleurs (Calopogon pulchellus et Cypipredium acaule). Dès l'année suivante, elle dessine deux timbres pour la France métropolitaine : « Château d'Amboise » gravé par Robert Cami et « Saint-Flour » gravé par Claude Durrens.

 
Timbres-poste des vitraux de la cathédrale de Brazzaville.

Pour ses timbres-poste, Pierrette Lambert a reçu plusieurs récompenses dont des grands prix de l'art philatélique pour des timbres de France, de Monaco et de trois pays francophones d'Afrique. Elle a reçu deux fois le prix du Philatelic Music Circle pour le plus beau timbre musical de l'année avec trois timbres monégasques : en 1987 pour le timbre-poste Jean-Sébastien Bach et Haendel, et en 1988 pour les timbres « Bicentenaire de la création de Don Giovanni » de Mozart et « 150e anniversaire de la Grande Messe des morts » de Berlioz.

Son dernier timbre-poste est émis en France en 1997, soit en tout environ 1 300 timbres[1]. Elle prend sa retraite car elle est en désaccord sur la façon dont les mentions de pays, de valeurs, etc., sont mises en page autour de ses créations ou de ses miniatures d'œuvres d'art[5]. Elle se consacre depuis à la peinture, notamment les miniatures avec un pinceau constitué d'un unique poil de martre sauvage, jugeant le poil des martres d'élevage trop épais[2].

Elle participe au concours de la conception des billets en euros, mais ce sont les projets de Robert Kalina qui sont retenus.

Fin 2014, ses œuvres fiduciaires, philatéliques et personnelles font l'objet d'une exposition organisée par la Banque de France et la future Cité de l'économie et de la monnaie à Paris[6].

Depuis 2016, elle est exposée à la galerie Olympe de Gouges, à Paris[7],[8]. Parallèlement à son activité professionnelle, Pierrette Lambert compose une œuvre picturale originale, où elle exploite ses talents de peintre-miniaturiste sur de multiples supports : toile, papier, ivoire, aquarelle sur laque, du plus petit au format petit aigle. Sa production s'intéresse à la nature, à la femme comme à la spiritualité. Elle a ainsi notamment exposé deux tableaux, dont l'huile sur toile « Chouettes » (56 × 95 cm) au Salon des Indépendants en 1984.

Notes et références modifier

  1. a et b « Dis, l'artiste, dessine-moi le timbre de tes rêves... », entretien paru dans l'Écho de la timbrologie n°1805, mars 2007, page 13.
  2. a et b Baudouin Eschapasse, « Le fabuleux destin de Pierrette Lambert, dessinatrice de billets de banque et de timbres », sur Le Point, (consulté le )
  3. « Conversation avec... Pierrette Lambert. Son univers... sa beauté », entretien avec Jean-François Decaux, paru dans Timbres magazine no 64, janvier 2006, pages 28-30.
  4. Rita Dreyfus fut, elle, l'une des rares femmes à avoir gravé des planches destinées à l'impression des billets de la Banque.
  5. Elle juge ainsi que « [son] travail - et je pense tout particulièrement à l'œuvre de Chardin [Note : timbre émis le 29 septembre 1997] - a été saccagé par la mise en page », propos reproduit dans Timbres magazine no 64.
  6. Exposition « Pierrette Lambert, une artiste à la Banque de France », en ligne.
  7. « Exposition Pierrette LAMBERT à la Galerie Olympe de Gouges - PARIS », sur Numismag, (consulté le )
  8. « Vernissage de Pierrette Lambert "Les Quatre Saisons" - Galerie Olympe de Gouges - Paris - Germain Pire », sur agenda.germainpire.info (consulté le )

Voir aussi modifier

Sources modifier

  • « Conversation avec... Pierrette Lambert. Son univers... sa beauté », entretien avec Jean-François Decaux, paru dans Timbres magazine no 64, , pages 28–30.
  • « Dis, l'artiste, dessine-moi le timbre de tes rêves... », entretien paru dans l'Écho de la timbrologie no 1805, , pages 12–13. Le dessin proposé par l'artiste est titré Flora : une allégorie féminine est entourée des trente-et-une espèces de fleurs que Pierrette Lambert a dessiné sur timbres.

Liens externes modifier