Pierre Lebaudy

industriel et philanthrope français
Pierre Lebaudy
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Joseph Marie Pierre Lebaudy, né à Versailles (alors dans le département de Seine-et-Oise) le et mort accidentellement le , est un industriel et philanthrope français.

Biographie modifier

 
Le dirigeable Patrie construit par les frères Lebaudy en 1906. Il est détruit le 30 novembre 1907.

Benjamin des enfants de Gustave Lebaudy (1827-1889) et d'Adèle Marie Françoise Rolloy (1832-1905), Pierre Lebaudy, né le à Versailles, épouse en 1891[1] Marie Marguerite Luzarche d'Azay (1871-1962), sœur de Roger Luzarche d'Azay, d'une famille de maîtres de forges, propriétaire du château d'Azay-le-Ferron. Avec son frère aîné Paul, ils reprennent la direction de la raffinerie et des sucreries familiales. La raffinerie Lebaudy est installée 19, rue de Flandre dans le XIXe arrondissement de Paris depuis 1824. Les sucreries Lebaudy sont situées à Roye (Somme) depuis 1901, Us et Magny (Seine-et-Oise). Celle de Roye est détruite pendant la guerre.

Pierre Lebaudy est également administrateur et actionnaire du Journal des débats et est très ami de son directeur, Etienne de Nalèche, qui lui écrit quotidiennement pendant la Première Guerre mondiale[2].

Pendant la guerre, il s'engage[3]. Il est lieutenant d’infanterie territoriale détaché à l’état-major de la 20e région à l’état-major de la subdivision de Nancy le puis promu capitaine le . Il est ensuite affecté le à l’état-major de la 154e division d’infanterie puis, après une chute où il s’est démis ou fracturé l’épaule, à l’état-major de la 97e division d’infanterie territoriale (DIT) à partir du [4]. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur par arrêté du [5]. Il était alors domicilié au siège des établissements Lebaudy Frères, sis n° 19, avenue de Flandre, Paris (19e arrondissement). Il est rayé des cadres par décret du .

Pionnier de l'aérostation, il fait construire avec son frère Paul Lebaudy, à partir de 1902 une série de dirigeables semi-rigides, dont l'un effectue la première traversée de la Manche (1910). Entre 1902 et 1911, ce sont le Jaune, puis le Jaune II, la République et la Patrie qui effectuent de nombreux vols avec un succès mitigé : en 1909, quatre hommes d’équipage sont tués. [réf. souhaitée].

En 1900, il fait l'acquisition de l'ancienne propriété Drouyn de Lhuys à l'angle des n°s 55-57 de la rue François-Ier et 40 de l'avenue George-V. Il décide de faire abattre l'édifice, en mauvais état et qui n'est plus au goût du jour, et fait bâtir sur la parcelle de 960 m² un somptueux hôtel particulier par l'architecte Ernest Sanson. Il y installe des boiseries XVIIIe blanc et or provenant de la chambre de parade de l’hôtel de Luynes du faubourg Saint-Germain[6]. Dans cet hôtel, il met un pied-à-terre à la disposition du cardinal Mathieu (1839-1908), de l'Académie française, appelé à Rome après qu'il a reçu le chapeau de cardinal en 1899.

Pierre Lebaudy et sa femme possèdent une magnifique collection d’œuvres d'art dispersée à l'hôtel Drouot à la mort de Madame Lebaudy, en 1962. Le détail en est connu par les catalogues de vente[7].

Il crée au début du siècle le Groupe de maisons ouvrières qui fait construire des habitations à bon marché (HBM), par exemple pour les ouvriers rue de Flandre et rue Euryale-Dehaynin (en face de la rue Tandon), Paris, XIXe, à côté de l’usine de sucre, ou 23, rue de Choiseul à Paris, IIe[8].

Il accepte de financer la construction de l'église du Sacré-Cœur à Gentilly, bâtie de 1933 à 1936 sur les plans de l'architecte Pierre Paquet. Comme il meurt accidentellement en 1929[9], son engagement est honoré par sa veuve.

Tous deux sont enterrés dans le mausolée familial du cimetière d’Azay-le-Ferron.

Notes et références modifier

  1. Contrat de mariage reçu par Me Pierre-Alfred Moreau et Me Delorme, notaires à Paris, le 29 janvier 1891.
  2. GAULTIER-VOITURIEZ (Odile), Le « Pensum » : édition critique de la correspondance d’Étienne de Nalèche, directeur du Journal des Débats, à Pierre Lebaudy, industriel sucrier, 1914-1919, thèse, doctorat, histoire, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney, IEP de Paris, janvier 2011, 5 tomes, 2 626 p.
  3. Service historique de la Défense, 5Ye 92857, dossier de Pierre Lebaudy pendant la guerre de 1914-1918 et croix de guerre : relevé des notes de M. Lebaudy J.M.P.
  4. Service historique de la défense, 5Ye 92857, dossier de Pierre Lebaudy pendant la guerre de 1914-1918 et croix de guerre : relevé des notes de M. Lebaudy J.M.P.
  5. n° du certificat d’inscription 120 996, n° de matricule 16 602 et Archives nationales, L 1511090, dossier de Légion d’honneur de Pierre Lebaudy.
  6. ROUSSET-CHARNY, Gérard, Les Palais parisiens de la Belle Époque, Délégation à l’action artistique de la ville de Paris, 1990, p. 120-123 ; CASSELLE, Pierre, Paris républicain : 1871-1914, Hachette, Nouvelle histoire de Paris, 2003, p. 309 ; Archives nationales, 143 AP, fonds Sanson.
  7. Les 21, 22 et 28 juin, 23-24 octobre 1962.
  8. Blog Paris 1876-1939 : les permis de construire.
  9. Dans la rubrique « Deuils », Le Figaro, 3 août 1929. « M. Pierre Lebaudy est tué, son chauffeur blessé », La Dépêche du Berry, samedi 3 août 1929. « L’accident mortel de M. Lebaudy », La Dépêche du Berry, dimanche 4 août 1929. « Pierre Lebaudy », Journal des Débats, 3 août 1929. « Pierre Lebaudy », Journal des Débats, 3 août 1929. L’article, non signé, est probablement de la plume d'Etienne de Nalèche.

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