Pierre Bordry

homme politique français

Pierre Bordry, né le à Puiseaux (Loiret) et mort le à Nice, est un homme politique et haut fonctionnaire français.

Il est l'un des collaborateurs d'Alain Poher, président du Sénat français de à .

Il est, à deux reprises, porte-parole de la présidence de la République lorsque Alain Poher est appelé à en assumer l'intérim en puis en .

Biographie modifier

Carrière modifier

Pierre Bordry a d’abord été collaborateur de Joseph Fontanet, secrétaire général du MRP. Puis il a travaillé sur les sujets de commercialisation agricole face au développement des grandes surfaces, venues des Etats-Unis, dans les départements français notamment celui de l'Aveyron.

Il a pris la fonction de Secrétaire général du groupe les Républicains populaires au sénat et le poste de collaborateur parlementaire de Marie-Helene Cardot, sénatrice des Ardennes et vice-présidente du Sénat[1].

En 1965, il est chef de cabinet[2] de Jean Lecanuet, candidat à l'élection présidentielle lors de la première[3] campagne au suffrage universel direct en France. Il donne à cette campagne une tournure inspirée des États-Unis : Lecanuet est appelé le « Kennedy français ». L’équipe de campagne sillonne la France, multiplie les meetings et utilise pour le candidat les outils modernes de communication, notamment la télévision[4]. Lors d’un déplacement aux États-Unis, il organise un entretien entre Lecanuet et Robert Kennedy[5],[6].

Pierre Bordry noue des liens politiques forts aux États-Unis avec Robert Kennedy notamment, il est aussi collaborateur parlementaire USA Brad Morse Député, et member of staff de Mc Mathias Sénateur de Maryland Républicain. Ces personnalités politiques rencontrées lors des congrès de la démocratie chrétienne italienne. Il est invité par le Démocrate Hubert Humphrey à assister au Discours de l’Union.

Entre et , il est l’homme de confiance et le chef de cabinet d’Alain Poher à la présidence du Sénat, porte-parole du Sénat, fidèle collaborateur de Poher, il multiplie les démarches politiques pour la préservation du bicamérisme et le respect des institutions de la Ve République. Il est alors nommé porte-parole du Sénat pendant la campagne du Non au referendum de Gaulle qui mena à sa démission, et au premier interim. La Chambre Haute, prend toute son envergure, et use de toutes ses prérogatives dans le débat politique. Il est ensuite nommé directeur de cabinet du président du Sénat.

Le 28 avril 1969, Pierre Bordry est nommé conseiller spécial et porte-parole à l'Élysée auprès du Président de la République française par interim au départ du général de Gaulle. Il annonce la candidature du président Poher à l’élection présidentielle et en 1974 à la mort du Président Pompidou[7],[8],[9],[10].

Fervent défenseur des libertés publiques, il entre en 1993 au cabinet du ministre de l’Intérieur, Ministre d’État, il est conseiller spécial chargé des libertés publiques et des étrangers au Ministère de l'Intérieur auprès du Ministre Charles Pasqua. Pierre Bordry a été directeur de la réforme de la police nationale et lance le premier guide de la déontologie dans la police[11],[12].

Indépendant et homme engagé pour le respect des institutions, il est nommé en 1987 Conseiller d’État, au tour extérieur - rapporteur à la section de l’intérieur et prend à ce titre des responsabilités au sein de commissions et autorités administratives indépendantes.

Il est aussi président de la commission spéciale de la taxe d'apprentissage, et président de la CPPAP commission paritaire des publications et agences de presse[13].

Président du Conseil d’administration des Quinze-Vingt, fondateur de l'institut de la vision centre de recherche public privé pour la recherche sur la rétine[14].

En 2001, il est président de la commission nationale d'examen des circuits de vitesse (CNECV) chargé de la sécurité des circuits où la vitesse des véhicules dépasse 200km/h, puis entre 2005 et 2010 président de l’Agence nationale de lutte contre le dopage[15],[16],[17],[18].

Il est aussi président de la commission du découpage électoral.

Engagements modifier

Pierre Bordry s'engage en 1964 au Club France forum.

Il est invité au discours de l'Union par le vice-président des États-Unis, le démocrate Hubert Humphrey.

Campagne politique modifier

En 1973, Pierre Bordry est candidat aux législatives sous l’étiquette du centre démocrate dans le Loiret 3eme circonscription Pithiviers, la circonscription du département dans lequel il est né. Son père, Georges Bordry, industriel, avait été maire de Puiseaux.

Il participe aux congrès de la démocratie chrétienne, et rencontre plusieurs hommes politiques de premier plan en Amérique centrale, en Amérique Latine et en Europe. Il participe aux congrès et réunions de la démocratie chrétienne, un représentant pour chaque pays membre du parlement Européen, des réunions sont organisées contre le régime en Catalogne , à Valence et Madrid.

Il accompagne le président du Venezuela, Luis Herrea Campins, démocrate chrétien, lors de l'un de ses déplacements à Paris. À l’arrivée de l’avion, le Président de la République française Valery Giscard d’Estaing était présent pour accueillir Luis Herrera Campins et sa délégation.

Il participe à l’organisation de la manifestation pour l'école libre en 1984.

Expert des statuts des fondations d’utilité publique, Pierre Bordry devient Vice-Président de la fondation Albert 1er de Monaco – Institut Océanographique – Institut de paléontologie humaine, et membre du Conseil d'administration de la fondation Sophia Antipolis.

Mort modifier

Pierre Bordry meurt le à Nice à l'âge de 84 ans[19],[20].

Décorations modifier

Publication modifier

Notes et références modifier

  1. Olivier Duhamel, Jean-Noël Jeanneney, Présidentielles. Les surprises de l'histoire (1965-1995), Seuil, 10 m&rs 2002, 287 p. (ISBN 2020541238)
  2. Jean Garrigues, Michèle Cotta, Jacques Godfrain, Gérard Le Gall, Jean-Pierre Prévost, Michel Rivet-Paturel, Pierre Fauchon,Pierre Bordry, Thierry Vedel, Sylvie Guillaume, Bernard Bosson, « France forum 1965 Itinéraire d’une campagne » [PDF], sur institutjeanlecanuet.org, (consulté le ).
  3. Pierre Bordry, « La première élection présidentielle au suffrage universel direct a 50 ans : cette réforme a-t-elle entraîné une bonne pratique de l'exécutif ? », sur senat.fr, (consulté le ).
  4. Cédric Tourbe, « 1965, première campagne pour l'Elysée », sur imdb.com, (consulté le ).
  5. Chauveau Agnès, « L'homme politique et la télévision. L'influence des conseillers en communication », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2003/4 (no 80), p. 89-100. DOI : 10.3917/ving.080.0089. URL : https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2003-4-page-89.htm
  6. Pierre Courtois, 2262065241, Perrin, , 420 p. (ISBN 2262065241)
  7. Agnes Laurent, « La présidentielle de 1969 sous le signe de la "cohabitation" », L'express,‎ (lire en ligne)
  8. Senat.fr, « [Entretien] 20e anniversaire de la disparition d'Alain Poher », sur dailymotion.com, (consulté le ).
  9. « Nominations à la présidence de la République », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Le président par intérim est reçu au Sénat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Cabinet de Charles Pasqua », sur Les Echos, (consulté le ).
  12. « Pierre Bordry »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Libération.fr, (consulté le ).
  13. « Nomination de M. Pierre BORDRY à la présidence de la CPPAP », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  14. « Travaux de la commission des affaires sociales - Sénat », sur senat.fr (consulté le ).
  15. RMC SPORT, « Bordry : « Lance est son propre juge » », sur RMC SPORT (consulté le ).
  16. « Lance Armstrong salue le départ de Pierre Bordry », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. RMC SPORT, « Bordry : « Armstrong ? Pas d’issue dans le dopage » », sur RMC SPORT (consulté le ).
  18. « Pierre Bordry « Pat McQuaid a la mémoire courte » »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur L'Humanité, (consulté le ).
  19. « Deuils - Pierre Bordry », sur Carnet du jour du Figaro, (consulté le )
  20. Jean-Christophe Collin, « Pierre Bordry, croisé de l'antidopage, est mort », sur L'Équipe, (consulté le )