Pierre Bec

linguiste, romaniste et germaniste français (1921-2014)
Pierre Bec
Découpage supradialectal occitano-roman par Pierre Bec.
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PoitiersVoir et modifier les données sur Wikidata
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Institut d'études occitanes (-)
Centre d'études supérieures de civilisation médiévale (-)
Société française de langue et littérature médiévales d'oc et d'oïl (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Pierre Bec (nom de plume en occitan, Pèire Bèc), né le à Paris et mort le à Poitiers[1], est un linguiste romaniste français, professeur à l'université de Poitiers.

Il est spécialiste de littérature et linguistique occitanes et écrivain de langue occitane[2].

Jeunesse et formation modifier

Pierre Bec est né d'une mère créole et d'un père gascon. Il passe son enfance à Cazères-sur-Garonne où il apprend la langue gasconne. En 1938, il est interprète auprès des réfugiés républicains espagnols[3] ayant franchi les Pyrénées : il découvre alors le catalan. Veilleur de nuit au bureau de poste de Cazères, il sera déporté en en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire.

Après son baccalauréat obtenu en 1945, il obtient une licence ès lettres d'allemand et une licence d'italien, puis un Diplôme d'Études Supérieures de lettres modernes en .

Il est lecteur de français à Sarrebruck en 1947 et 1948, puis professeur d'allemand et d'italien à Évreux, professeur d'allemand successivement à Narbonne, Foix puis au collège des Minimes à Lyon. C'est à la Sorbonne qu'il se spécialise doublement, en philologie romane et études médiévales ; ses maîtres sont le Catalan Pierre Fouché à l'Institut de phonétique et le Provençal Jean Boutière à l'Institut d'études provençales. Il devient docteur ès lettres en Sorbonne le .

Sa vocation occitaniste naît, dès le début des années 1950, de sa fréquentation des Amis de la langue d'oc et de sa rencontre avec les poètes Jean Mouzat, Henri Espieux, Bernard Lesfargues. Il soutient deux thèses en 1959[4],[5]. C'est en effet avec Jean Séguy, qu'il œuvre à l'adaptation de la graphie classique occitane - graphie normalisée - pour la variante gasconne. Via Domitia, la revue de linguistique, dialectologie, onomastique et ethnographie, fondée par Jean Séguy et reprise par Jean-Claude Dinguirard, évolue pour adopter cette graphie.

Il deviendra ensuite président de l'Institut d'études occitanes de 1962 à 1980. Il participe alors, avec Jean Bouzet et Louis Alibert, à l'entreprise de normalisation graphique du gascon[6].

Le domaine médiéval devient, dès sa thèse complémentaire consacrée aux Saluts d'amour du troubadour Arnaut de Mareuil[7], la matière principale de ses abondantes publications et de son enseignement, et sa réputation se répand à travers le monde[8].

Après avoir brièvement enseigné l'allemand dans le secondaire, Pierre Bec devient chargé de cours à l'Université de Poitiers en 1963, puis maître de conférences succédant à Jacques Pignon, professeur de philologie française à Poitiers, successeur de Pierre Fouché à la Sorbonne, puis professeur à la faculté des lettres de Poitiers jusqu'en 1989. Il enseigne les langues et littérature médiévales françaises et occitanes ainsi que l'occitan contemporain. Directeur-adjoint puis directeur du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de 1966 à 1981, et simultanément directeur des Cahiers de civilisation médiévale.

Médiéviste, musicologue, il est également écrivain occitan : sous le nom de Pèire Bèc, il publie une longue série de recueils poétiques, de romans et de recueils de nouvelles dont Lo Hiu Tibat qui raconte ses aventures de prisonnier de guerre en Autriche.

Reconnaissance officielle modifier

Il est titulaire du prix Albert Dauzat en 1971, du prix Ossian en 1982, décerné par la Alfred Toepfer Stiftung de Hambourg, du grand prix Victor Capus en 1991, décerné par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse, du prix Paul Froment décerné depuis 1972 à Penne d’Agenais.

Président de l’Institut d’estudis occitans de 1962 à 1980, administrateur de 1990 à 2003 puis président du Centre de culture européenne établi en l’abbaye royale de Saint-Jean d’Angély, membre de nombreux comités de patronage de centres de recherche et de revues, il est décoré Chevalier de l’Ordre national du mérite, et officier des palmes académiques.

Il est engagé dans l’action occitaniste « avec les armes du savoir » : à ce dernier titre, la Generalitat de Catalunya lui décerna en le premier Prix Robert-Lafont, récompensant son action pour « la defensa, projecció i promoció de la llengua occitana ».

Éléments de bibliographie modifier

Pierre Bec a notamment publié en 1997, aux éditions Les Belles Lettres, Le Siècle d'or de la poésie gasconne (1550-1650), une anthologie des poètes de la Renaissance gasconne ; puis plus récemment, La Joute poétique.

Son Manuel pratique de philologie romane et sa Langue occitane dans la collection « Que sais-je ? » sont des références.

Publications en occitan

  • Contes de l'unic, Per Noste, 1977
  • Sebastian, Federop, Roman, 1980
  • Raconte d'ua mort tranquilla, Reclams, 1993 (ISBN 978-2-9091-6017-7)

Notese et références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. (ca) Mor l'occitanista Pèire Bèc, Generalitat de Catalunya
  3. « Pierre Bec », sur Babelio (consulté le )
  4. Pierre Bec, Les interférences linguistiques entre Gascon et Languedocien dans le parlers du Comminges et du Couserans: essai d'aréologie systématique,(avec 32 planches séparées)., Presses universitaires de France, (OCLC 67481800, lire en ligne)
  5. Pierre Bec, Petite nomenclature morphologique du gascon, Institut d’Études Occitanes, (OCLC 489789574, lire en ligne)
  6. Benoit, « Le linguiste et écrivain occitan Pierre Bec nous a quittés », sur Lo Congrès permanent de la lenga occitana (consulté le )
  7. Pierre Bec, Les saluts d'amour du troubadour Arnaud de Mareuil, É. Privat, (OCLC 4532938, lire en ligne)
  8. Marjolaine Raguin-Barthelmebs, « Pierre Bec et sa contribution à une typologie des genres lyriques médiévaux, questions d'histoire des sciences et d'épistémologie, entre structuralisme et pratique occitaniste. », Lengas. Revue de sociolinguistique, no 82,‎ (ISSN 0153-0313, DOI 10.4000/lengas.1383, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier