Pierre-François Muyart de Vouglans

Pierre-François Muyart de Vouglans
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Pierre-François Muyart de Vouglans était un avocat français du XVIIIe siècle.

Biographie modifier

Pierre-François Muyart de Vouglans nait à Moirans (Moirans-en-Montagne, Jura) le et est baptisé le suivant. Il est le fils de Claude François Muyard et d'Anne Josephe Le Courbe.

Il suit des cours de droit à l'université de Besançon puis devint avocat au parlement de Paris, en 1741. Il épouse en l'église Saint-Sulpice de Paris, le , Marie Françoise Luqueron, fille de Philippe Jérôme Luqeron, avocat au / en parlement décédé en 1705[1], et Françoise Adrienne Gaussen.

En 1766, il publie une Réfutation des principes hasardés dans le traité des délits et des peines, s'opposant ainsi aux idées de l'Italien Beccaria. Ceci lui attira l'ire de Voltaire : "l'avocat Vouglans est rigoureux. Quel terrible Welche !" ; et le même Voltaire de parler de lui comme "l'avocat de la barbarie".

Mais cette même année, Muyard de Vouglans intervient en faveur du chevalier de La Barre, condamné à mort, ce qui le fait ranger par le même Voltaire parmi les « huit avocats intrépides » signataires de cette consultation. Muyart et Voltaire partagent une même hostilité aux parlements (c'est le parlement de Paris qui a confirmé en appel la sentence de condamnation à mort du jeune chevalier de la Barre).

En 1771, Muyart de Vouglans devient conseiller dans le nouveau parlement de Paris établi par le chancelier Maupeou. En 1774, lors du rétablissement de l'ancien parlement, il devient conseiller au Grand Conseil.

En 1780, il publia son principal ouvrage, Les loix criminelles de la France dans leur ordre naturel.

En 1782, il devient veuf. Il se remarie l'année suivante avec Marie Henriette Cannet, amie d'enfance de Manon Phlipon, la future madame Roland, laquelle évoquera sa chère Henriette, mais également "le vieux de Vouglans" dans ses Mémoires[réf. souhaitée].

Pierre-François Muyart de Vouglans meurt à Paris le .

Merlin de Douai, rédacteur du code des délits et des peines du 3 brumaire an IV, avait "estime et intérêt" pour Muyart de Vouglans. [résumé de l'article d'Arnaud Vendryes - Cf. bibliographie - rédigé par l'auteur].

Dans la Mansuétude des anciens juges, Victor Hugo écrira :

Sous leurs mains, l’os, le muscle, et l’ongle et le cheveu

Frémissaient, et, hurlant plus fort selon la fibre

Qui tressaille, et selon le nerf profond qui vibre,

Un homme devenait un clavier où Vouglans

Jouait de l’agonie avec ses doigts sanglants.

(Légende des siècles, III / XXIX )

Œuvres modifier

  • Institutes au droit criminel (1757)
  • Institutions criminelles selon les lois et ordonnances du royaume (1762)
  • Réfutation des principes hasardés dans le "traité des délits et des peines" (1766)
    • Réfutation des principes hasardés dans le traité des délits et peines, Lausanne, Jean Desaint, (lire en ligne)
  • Les Motifs de ma foi (1776)
  • Les loix criminelles du Royaume : dans leur ordre naturel, Mérigot, (lire en ligne)
  • Preuves de l'authenticité de nos évangiles (1785)

Annexes modifier

Références modifier

  1. Archives nationales, MC/ET/XVII/494, 30 avril 1705, inventaire après décès de Philippe Hiérosme Luqueron (des biens situés en région parisienne). Numérisé sur le site famillesparisiennes.

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • M. Besson, Un criminaliste franc-comtois au XVIIIe siècle, Muyart de Vouglans, cour d'appel de Besançon, audience solennelle de rentrée du , 1887, 35 p.
  • André Cagne, « Un magistrat comtois au XVIIIe siècle : Muyart de Vouglans », in Société d’Émulation du Jura, 1939, p. 149-168.
  • André Laingui, « Sentiments et opinions d'un jurisconsulte à la fin du XVIIIe siècle : Pierre-François Muyart de Vouglans, 1713-1791 » in Travaux juridiques de l'université de Rennes, tome 25, 1964, p. 177-274.
  • André Laingui, « P.-F. Muyart de Vouglans ou l'Anti-Beccaria, 1713-1791 », dans Revue de la Société internationale d'histoire de la profession d'avocat, n° 1, 1989, p. 69-80.
  • Michel Porret, « Les "lois doivent tendre à la rigueur plutôt qu'à l'indulgence" : Muyart de Vouglans versus Montesquieu », dans Revue Montesquieu, 1997, n° 1, p. 65-95
  • Arnaud Vendryes, « Un grand juriste comtois, Pierre-François Muyart de Vouglans », in Société d’Émulation du Jura, 1999, p. 215-239.
  • « Pierre-François Muyart de Vouglans » dans Dictionnaire historique des juristes français : XIIe – XXe siècle, dir. Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halpérin et Jacques Krynen, Paris, Presses universitaires de France, 2007 (ISBN 978-2-13-056495-9).