Pic de Serrère

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Pic de Serrère
Vue du pic de Serrère.
Vue du pic de Serrère.
Géographie
Altitude 2 912 ou 2 913 m[1],[2]
Massif Massif de l'Aston (Pyrénées)
Coordonnées 42° 37′ 31″ nord, 1° 36′ 06″ est[1],[2]
Administration
Pays Drapeau d'Andorre Andorre
Drapeau de la France France
Paroisse
Région
Ordino
Occitanie
Département Ariège
Ascension
Voie la plus facile Depuis la vallée de Sorteny ou la vallée de Ransol
Géologie
Âge Cambro-ordovicien (roches)
Roches Micaschiste
Type Pic pyramidal
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Pic de Serrère
Géolocalisation sur la carte : Andorre
(Voir situation sur carte : Andorre)
Pic de Serrère
Géolocalisation sur la carte : Ariège
(Voir situation sur carte : Ariège)
Pic de Serrère

Le pic de Serrère (pic de la Serrera en catalan) est l'un des plus hauts sommets d'Andorre, culminant à une altitude de 2 912 ou 2 913 mètres[1],[2], sur la frontière avec la France.

Toponymie modifier

Pic a le même sens en catalan qu'en français et désigne un sommet pointu[3] par opposition aux tossa et bony fréquemment retrouvés dans la toponymie andorrane et qui correspondent à des sommets plus « arrondis »[4]. Serrera provient du latin serra (« chaîne de montagnes »)[5].

Géographie modifier

Localisation modifier

Le pic de Serrère est situé à la limite entre les paroisses d'Ordino et de Canillo, constituant de plus la limite nord-est du parc naturel de Sorteny[6]. Il se trouve également sur la frontière franco-andorrane (commune d'Aston, Ariège) entre le pic de la Coume de Seignac (2 856 m[2]) à l'est et le pic du Sal (2 740 m[2]) à l'ouest.

Le pic de Serrère surplombe l'estany dels Meners de la Coma situé juste à l'est au fond de la vallée de Ransol[2]. Une ligne de crête se prolonge depuis le pic vers le sud et les pics de la Cabaneta et de l'Estanyó[2].

Topographie modifier

Son altitude de 2 912 ou 2 913 m en fait le cinquième sommet le plus élevé de l'Andorre. Sa hauteur de culminance est de 237 m[7] calculée par rapport au Coll de la Mina et au pic de l'Estanyó (2 915 m[2]). Ce dernier, tout proche, se situe à 2 km au sud[8].

Géologie modifier

Le pic de Serrère est situé sur la chaîne axiale primaire des Pyrénées[9],[10]. Plus précisément il se situe dans un prolongement du dôme anticlinal de Pallaresa, une structure formée au cours de la phase d'orogenèse varisque[9],[10] et composée des roches datant du cambro-ordovicien[10],[11],[12]. Celles-ci, de nature schisteuse (micaschiste), ont été davantage marquées par le métamorphisme que celles des pics voisin de l'Estanyó et de la Cabaneta[13],[14]. Le versant sud du pic (Collada dels Meners) abrite des gisements de minerai de fer[15],[16].

Les glaciations quaternaires ont modelé le relief du pic et sont à l'origine de la formation de cirques glaciaires (notamment à l'ouest vers le parc naturel de Sorteny) [17],[13] dans lesquels des dépôts glaciaires et des colluvions se sont accumulés et dont le recoupement fait du pic de Serrère un horn[13],[14].

Position du pic de Serrère sur la carte géologique de l'Andorre. Carte géologique de la zone axiale des Pyrénées avec le dôme anticlinal de Pallaresa.

Climat modifier

Relevé météorologique du pic de Serrère (1981 - 2010)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −6,1 −7 −5,7 −4,4 −1,1 2,1 4,5 4,4 2,4 0,3 −3,1 −4,9 −1,4
Température moyenne (°C) −5 −5,2 −4,2 −3,2 2,2 6,1 9,4 9,2 6,4 3,2 −2 −3,8 0,5
Température maximale moyenne (°C) −4,3 −4,4 −2,9 −2,4 2 10,3 10,9 10 7,3 4,1 −1 −2,7 1,7
Précipitations (mm) 91 48,8 65,1 111,1 136,6 128,2 98,5 108,6 109,2 114,6 132,9 106,3 1 250,8
Source : Atlas Climàtic Digital d'Andorra[18]


Faune et flore modifier

La végétation est rare à proximité du sommet en raison de la présence de nombreux éboulis[14]. Plus bas, se développent des pelouses acidophiles de haute montagne à Festuca airoides et Festuca yvesii[14].

Histoire modifier

La première ascension du pic n'est pas connue avec certitude. Le géologue suisse Jean de Charpentier a en tout cas arpenté les pentes du pic de Serrère (ainsi que des pics voisins de Fontargente et du port de Siguer) puisqu'il en rapporte la composition rocheuse dans son ouvrage Essai de la constitution géognostique des Pyrénées[19] et il est possible qu'il en ait gravi le sommet[20].

Exploitation du minerai de fer modifier

Du fait de la présence de minerai de fer au sud du pic de Serrère (Collada dels Meners)[15],[16], les sentiers menant à ce dernier ont été très fréquentés du XVIIe siècle au XIXe siècle, période durant laquelle le gisement était exploité[15],[16]. Le minerai extrait était ensuite traité dans des forges à la catalane dans les vallées andorranes[13],[21].

Activités modifier

Protection environnementale modifier

 
Carte des espaces naturels protégés d'Andorre.

Le versant occidental du pic de Serrère bénéficie d'un statut de zone protégée de par son appartenance au parc naturel de Sorteny. Celui-ci, fondé le [22],[23] a également obtenu le statut de réserve de chasse en 2010[24] et de site Ramsar le [25].

Voies d'accès et randonnées modifier

 
Cabane refuge de la Serrera en Andorre, juste devant le pic de Serrère.

Seuls les itinéraires de randonnée permettent d'atteindre le sommet. Côté andorran, l'accès se fait depuis El Serrat par le parc naturel de Sorteny (via la cabane de la Serrera[2]) ou bien depuis Ransol. Ces deux itinéraires empruntent chacun dans un sens différent le trajet de la Haute randonnée pyrénéenne (commun avec celui du GRP), se rejoignent à la Collada dels Meners (2 738 m) avant de se poursuivre jusqu'au sommet[2]. Ce dernier est marqué par un cairn imposant visible des autres sommets environnants. Le pic de la Serrère offre un point de vue sur les autres sommets andorrans et notamment le pic de Coma Pedrosa, mais également sur le massif de la Maladeta ou encore la pique d'Estats[15] (point culminant de la Catalogne et de l'Ariège).

Dans cette partie de la chaîne andorrane, les crêtes sont souvent assez douces pour permettre d'enchaîner les sommets et de constituer des boucles itinérantes[26].

Depuis 2017, une sculpture métallique haute de 1,40 m représentant un estripagecs en marque le sommet[27]. Cette sculpture est une copie à taille réduite des estripagecs installés par l'artiste Pere Moles dans le parc naturel de Sorteny[27]. Cinq sculptures identiques ornent d'autres sommets emblématiques de la paroisse d'Ordino : pic de Casamanya, pic de Cataperdís, pic de l'Estanyó, pic de Font Blanca, pic de Tristagne[27].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. a b c d e f g h i et j Visualisation sur le géoportail de l'Andorre.
  3. pic sur le Wiktionnaire
  4. Jean Becat, « Lexique et toponymes - Vie pastorale, activités, institutions et société traditionnelles de l'Andorre » (consulté le ), p. 151
  5. (es) « Pico de la Serrera » (consulté le )
  6. OpenStreetMap
  7. (en) « Pic de Serrère », sur peakbagger.com (consulté le )
  8. Google Maps
  9. a et b I. Capella et J. Carreras, « La zonación estructural del hercínico del Pirineo Central en el anticlinorio de la Pallaresa », Estudios Geológicos, vol. 52, nos 1-2,‎ (ISSN 1988-3250, DOI 10.3989/egeol.96521-2253)
  10. a b et c G. Peña et P. Clariana, « Estudio estratigrafico y estructural del noroeste de Andorra », sur Instituto Geológico y Minero de España (consulté le )
  11. (es) Pilar Clariana García, « Estratigrafía, estructura y su relación con el metamorfismo de la zona axial pirenaica en la transversal del noroeste de Andorra y comarcas del Pallars Sobirá y el Alt Urgell (Lleida) », Universidad de Oviedo (consulté le )
  12. B. Laumonier, « Les Pyrénées alpines sud-orientales (France, Espagne) – essai de synthèse », Revue de Géologie pyrénéenne (consulté le )
  13. a b c et d Jean Becat, « Andorre, un pays pyrénéen - Le cadre physique et les formes du relief », Revue RECERC, Ouvrages de référence, Collection Andorre n°4 (consulté le )
  14. a b c et d (ca) « Servidor de Mapes d'Andorra », sur Sistema d'Informació Geogràfica Mediambiental d'Andorra (consulté le )
  15. a b c et d « Pic de la Serrera », sur visitandorra.com (consulté le )
  16. a b et c « Parc naturel de Sorteny », sur visitandorra.com (consulté le )
  17. (ca) Joan Manuel Vilaplana, Estudi del glacialisme de les Valls de la Valira d'Ordino i d'Arinsal, Andorra, Institut d'Estudis Catalans, , 26– (ISBN 978-84-7283-053-0, lire en ligne)
  18. (ca) « Atlas Climàtic Digital d'Andorra » (consulté le )
  19. Jean de Charpentier, Essai sur la constitution géognostique des Pyrénées, (lire en ligne), p. 556
  20. (ca) « El pirineisme nostrat: un esbòs històric », sur El Periòdic d'Andorra, (consulté le )
  21. (ca) Associació Francesa de Catalanística. Col·loqui Internacional, Els Pirineus, Catalunya i Andorra : actes del Tercer Col·loqui Internacional de l'AFC, Andorra, 2004, L'Abadia de Montserrat, , 435 p. (ISBN 978-84-8415-842-4, lire en ligne)
  22. (ca) « Ordinació del Parc natural de la Vall de Sorteny » (consulté le )
  23. (ca) « Pla rector del parc natural de la vall de Sorteny » (consulté le )
  24. (en) « Vedat de caça del Parc Natural de la Vall de Sorteny » (consulté le )
  25. (en) « Parc naturel de la vallée de Sorteny », service d’information sur les sites ramsar (consulté le )
  26. Maes Pierre, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées. 4e série. St Girons, Tarascon, Andorre, Font-Romeu, Saint Girons, Randonnées pyrénéennes, , 111 p., p. 69
  27. a b et c (ca) « Ordino planta una rèplica de l’estripagecs de Sorteny a sis pics de la parròquia », Bondia,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier