Philippe Ier de Hesse

landgravede Hesse

Philippe Ier de Hesse
Illustration.
Portrait anonyme de Philippe le Magnanime.
Titre
Landgrave de Hesse

(58 ans)
Prédécesseur Guillaume II de Hesse
Successeur Guillaume IV de Hesse-Cassel
Louis IV de Hesse-Marbourg
Philippe II de Hesse-Rheinfels
Georges Ier de Hesse-Darmstadt
Biographie
Dynastie Maison de Hesse
Date de naissance
Lieu de naissance Marbourg,
Blason du Landgraviat de Hesse Landgraviat de Hesse
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Cassel,
Blason du Landgraviat de Hesse Landgraviat de Hesse
Père Guillaume II de Hesse
Mère Anne de Mecklembourg-Schwerin
Conjoint Christine de Saxe
Marguerite von der Saale
Religion Luthéranisme

Philippe Ier de Hesse

Philippe Ier, dit « le Magnanime » (der Großmütige), est né le à Marbourg et mort le à Cassel. Landgrave de Hesse de 1518 à sa mort, il est l’un des principaux chefs protestants de la ligue de Smalkalde.

Biographie modifier

 
Philippe Ier de Hesse.

Fils de Guillaume II de Hesse et d’Anne de Mecklembourg-Schwerin.

Il fut décrit par ses contemporains comme un homme doué et doté d’une grande intelligence, mais d’une nature hautaine et égoïste.

Il fut l’un des acteurs majeurs de la Réforme et un artisan actif de la Renaissance en Allemagne.

Il succéda à son père en 1509 : n’étant âgé que de cinq ans, sa mère assura la régence et il fut proclamé majeur à 14 ans. Son éducation était encore imparfaite, sa formation morale et religieuse avaient été négligée. Malgré cela, il se révéla rapidement un véritable homme d’État : il commença à prendre certaines mesures afin d’augmenter son autorité.

Sa première rencontre avec Martin Luther eut lieu en 1521. D'emblée, le landgrave adolescent tomba sous le charme du réformateur, malgré son peu d’intérêt pour les questions religieuses. En 1524, il se convertit au protestantisme après une rencontre avec le théologien et professeur Philippe Melanchthon.

Le , il remporta la bataille de Frankenhausen sur Thomas Münzer et il réprima les anabaptistes en 1525. Il refusa d’adhérer à la ligue anti-luthérienne de Georges de Saxe (1525). À Gotha, il signa un pacte d’alliance avec l’électeur Jean Ier de Saxe (1468-1532), l'engageant à protéger tous les princes protestants. Joignant la politique à la religion dès 1526, il empêcha l’élection en tant qu'empereur romain germanique de l’archiduc Ferdinand de Habsbourg (futur Ferdinand Ier du Saint-Empire). À la diète de Spire en 1526, Philippe Ier de Hesse soutint ouvertement la cause des protestants et leurs prédications.

Philippe Ier de Hesse détermina l’organisation de l’Église luthérienne selon des principes nouveaux. En cela, il fut aidé par son chancelier Feige de Lichtenau et son aumônier Adam Krafft, mais également par l’ex-franciscain François Lambert d’Avignon. Du 20 au 22 octobre 1526, il organise un synode à Homberg qui réunit le clergé, la noblesse et les représentants de la ville. Ce synode s'organise en parallèle de la Diète de Spire d'août 1526 qui offrait une liberté plus importante à chaque autorité souveraine. S'opposent alors Lambert et Krafft contre le franciscain Nicolas Ferber. La défaite du franciscain fut suivie de la promulgation d'un texte résumant les grands principes de la Reformatio ecclesiarum Hassiae. Il créa la première université protestante en 1527 à Marbourg, cette université étant destinée à l’enseignement de la théologie protestante.

Les menées des évêques de Wurtzbourg et des archevêques-électeurs de Mayence contre les progrès de la Réforme, la combinaison de plusieurs circonstances, y compris les rumeurs de guerre, ont convaincu Philippe Ier de Hesse de l’existence d’une ligue secrète parmi les princes catholiques. Il fut conforté dans ses soupçons par un aventurier employé dans diverses missions importantes par Georges de Saxe : ce conspirateur allemand se nommait Otto von Parck. Martin Luther et le chancelier poussèrent Philippe Ier de Hesse à passer à l’action.

 
Philippe Ier de Hesse, gravure de Merian.

L’autorité impériale réunie à Spire interdit toute infraction à la paix et, après de longues négociations, Philippe Ier de Hesse réussit à extorquer des fonds couvrant les dépenses pour l’armement des diocèses de Wurtzbourg, de Bamberg et de Mayence. Malgré tout, pour Philippe Ier de Hesse, les affaires se présentaient mal, au printemps de 1529 lors de la seconde diète de Spire, il fut totalement ignoré par l’empereur Charles Quint. Néanmoins il prend une part active dans l’union des représentants protestants, dans la préparation de la protestation présentée à Spire.

Philippe avait aussi pour volonté que d'unir les différents courants protestants. Cette vision irénique s'est traduite par le colloque de Marbourg, en octobre 1529, qui a réuni les principales figures du protestantisme. Mais ce dernier s'est avéré infructueux.

Avant de quitter la ville de Spire, Philippe Ier de Hesse réussit le à trouver un arrangement secret entre la Saxe, la Hesse, Nuremberg, Strasbourg et Ulm.

Philippe Ier de Hesse fait venir dans le landgraviat de Hesse le chef de la Réforme suisse Ulrich Zwingli.

Il signe en 1530 la confession d’Augsbourg : il est depuis aussi un des chefs de la ligue des princes protestants de Smalkalde.

En 1534, il combat au côté d'Ulrich VI de Wurtemberg qui avait été dépossédé de son duché par la Ligue de Souabe en 1519. Ce dernierintroduisit alors la Réforme au Wurtemberg avec l'aide d'Ambrosius Blarer, Johannes Brenz et Erhard Schnepf. Ils essayèrent d'abord de faire une synthèse entre le luthéranisme et la doctrine de Zwingli, avant de passer complètement au luthéranisme après 1538.

En 1535, il participe à la vindicte contre la ville rebelle de Münster. Celle-ci, à l'origine ville épiscopale, était tombée entre les mains de fervents anabaptistes qui voyaient entre ses murs la nouvelle Jérusalem. La ville est administrée par Jean de Leyde, un théologien tyrannique et sanguinaire. Une armée composée de catholiques et de protestants unifiés, dont Philippe écrasent la rébellion et remettent au pouvoir le prince-évêque de Walden.

En 1542, il se lance dans la conquête du duché de Brunswick-Wolfenbüttel, seul territoire de l’Allemagne du Nord qui n’était pas encore gagné au protestantisme, et qui s'était montré violent avec l'attaque de la ville impériale protestante de Goslar, en 1542. Le duc Henri II de Brunswick-Wolfenbüttel est chassé et fuit en Bavière. Cette victoire sur le duc a d'importantes conséquences, Philippe de Hesse et Jean-Frédéric de Saxe sont alors mis au ban de l'empire, à la suite de la destitution d'Henri II.

S'ensuit alors la guerre de Smalkade, où s'opposent alors la Ligue de Smalkade à l'empereur Charles Quint et ses soutiens (notamment Maurice de Saxe, de la branche albertine des Wettin).

 
Allégorie montrant Charles V (au centre) intronisé sur ses ennemis vaincus (de gauche à droite) : Soliman le Magnifique , le pape Clément VII , François Ier , le duc de Clèves , le duc de Saxe et le landgrave de Hesse

Philippe est vaincu par Charles Quint à Mühlberg en 1547 et est quatre ans retenu prisonnier par l'empereur. À sa mort, en 1567, le landgraviat de Hesse est partagé entre ses quatre fils :

Mariage et descendance modifier

Philippe Ier se marie le à Dresde avec Christine (1506-1549), fille de Georges de Saxe. Dix enfants sont nés de cette union :

Bien qu'il soit toujours marié à Christine de Saxe, Philippe Ier épouse morganatiquement avec l'accord de Martin Luther Marguerite von der Saale (1522-1566) le . Neuf enfants sont nés de cette union :

  • Philippe (1541-1564) ;
  • Hermann (1542-1568) ;
  • Christophe-Ernest (1543-1603) ;
  • Marguerite (1544-1608), épouse en 1567 Hans Bernard d'Eberstein, puis en 1577 Étienne-Henri d'Everstein ;
  • Albert (1546-1569) ;
  • Philippe-Conrad (1547-1569), comte ;
  • Maurice (1553-1575) ;
  • Ernest (1554-1570) ;
  • Anne (1558-1558).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mariotte, Philippe de Hesse (1504-1567). Le premier prince protestant, Paris, Honoré Champion, collection « Bibliothèque histoire moderne et contemporaine », 2009, 320 p.
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Philippe Ier de Hesse » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Suire, Éric. « Chapitre 1. L’agonie de la respublica christiana médiévale », , Pouvoir et religion en Europe. XVIe – XVIIIe siècle. Armand Colin, 2018, pp. 19-53.
  • Brady A. Thomas Jr, Editor, Heiko A. Oberman, Communities, Politics and Reformation in Early Modern Europe(Leiden; Boston; Brill; Koeln, 1998) pp. 94

Articles connexes modifier

Liens externes modifier