Philippe Hurault de Cheverny

homme d’État français du XVIe siècle, chancelier de France
Philippe Hurault de Cheverny
Portrait de Philippe Hurault de Cheverny.
château de Beauregard, Galerie des Illustres, XVIIe siècle.
Fonction
Chancelier de France
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
ChevernyVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Conjoint
Anne de Thou (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Henri Hurault de Cheverny (d)
Anne Hurault-de Cheverny (d)
Philippe Hurault de ChevernyVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Blason

Philippe Hurault, comte de Cheverny (Cheverny, Cheverny, ) est un magistrat français du XVIe siècle. Il fut garde des sceaux de France à partir de 1578 puis chancelier de France de 1583 à 1588 et de 1590 à 1599.

Il fut considéré à l'avènement d'Henri III comme une sorte de chef du gouvernement. Sous le règne suivant, malgré ses liens politiques avec la Ligue, il se rallia à Henri IV qui le maintint dans sa fonction de chancelier.

Biographie modifier

 
Philippe Hurault de Cheverny.
Portrait par Thierry Bellangé, château de Pau, XVIIe siècle.

Septième enfant de Raoult II Hurault († devant Naples en 1527/1528), seigneur de Cheverny et contrôleur des Finances du roi François Ier, et de Marie de Beaune († 1567), fille de Jacques de Beaune, baron de Semblançay, il était destiné à la carrière ecclésiastique, selon les vœux de son père qui mourut quelques semaines après sa naissance, lors de la Septième guerre d'Italie. Il disposait du soutien de son cousin Étienne de Poncher, archevêque de Tours, ainsi que de ses oncles Jacques Hurault, évêque d'Autun, et Philippe Hurault, abbé de Marmoutier. Mais leur disparition le décida à choisir une autre carrière. Troquant la robe pour l'épée, il accompagna Henri II dans la campagne d'Allemagne contre Charles Quint.

Il fut conseiller au parlement de Paris, rachetant en 1552 la charge de Michel de L'Hospital, et maître des requêtes en 1562. Il assista aux batailles de Jarnac et de Moncontour. Henri III le nomma garde des sceaux en 1578, lieutenant général de l'Orléanais et du pays Chartrain en 1582.

Après la journée des Barricades, il fut disgracié, à cause de ses liaisons avec les Ligueurs, et s'éloigna de la cour. Henri IV le rappela en août 1590 et lui rendit les sceaux qu'il conserva jusqu'à sa mort.

Il fut marié à Anne de Thou, après avoir obtenu une dispense de Rome en 1566 confirmant la résignation de ses bénéfices, mais on lui prête notoirement une relation avec Isabeau Babou (v.1551-1625), fille de Jean II Babou de La Bourdaisière, dame de Sourdis par son mariage avec François d'Escoubleau ci-dessous, et aussi dame d'Alluyes au Perche-Gouët par sa mère Françoise Robertet, dernière fille de Florimond Ier Robertet ; il est réputé être l'amant de ladite Isabeau Babou, et même partager la vie de cette influente tante maternelle de Gabrielle d'Estrées (maîtresse du roi Henri IV, fille de Françoise Babou, la sœur aînée d'Isabeau). D'ailleurs, Françoise Babou de la Bourdaisière, femme d'Antoine d'Estrées et mère de Gabrielle d'Estrées, leur confiera ses enfants — à l'exception de la plus petite, Julienne Hippolyte — lors de sa fuite tragique en 1590-1592 à Issoire avec son amant, le marquis Yves IV d'Alègre, gouverneur de cette ville (cf. l'article d'Alègre > Famille ; ils furent tués lors d'une sédition populaire le 9 juin 1592).

La famille Hurault était propriétaire du château de Cheverny depuis plusieurs générations mais, après la saisie du lieu par le roi, Philippe Hurault dut le racheter à Diane de Poitiers et fit ériger le domaine en vicomté puis en comté (en 1577/1582). Il posséda aussi une demeure à l'est de Paris, au domaine de la Roquette, et vers 1587 acquit la seigneurie d'Auneau sur Henri de Joyeuse (puis Auneau sera cédé à François d'Escoubleau de Sourdis d'Alluyes, le propre mari d'Isabeau Babou de La Bourdaisière ci-dessus). Dans les environs d'Auneau, en Beauce, le chancelier acquit aussi Esclimont, Gallardon, la vicomté du Tremblay ; en Hurepoix, Bréthencourt et Limours (en 1597 ; le domaine avait appartenu à son oncle par alliance Jean Poncher, père de son cousin Etienne ; il en devint comte en 1606/1607[1]) ; en Bourbonnais, la baronnie d'Huriel (sur Jacques II Hurault, de la branche aînée de Vibraye et d'Huriel). De sa mère Marie de Beaune, il hérita la Tour d'Argy (Les Roches Neuves), et compléta ce domaine par l'achat de la terre de Montrichard en 1585.

On a de lui des Mémoires de 1567 à 1599[2].

D'Anne de Thou, il eut pour enfants[3],[4] :

Famille et amis modifier

  • Jacques-Auguste de Thou est son beau-frère. Il l'évoque dans ses Mémoires.
  • Robert Garnier lui dédia sa Bradamante (1582). D'après Marie-Madeleine Mouflard (R. Garnier, La vie, p. 341), Garnier connaissait Cheverny depuis au moins 1574.

Honneurs modifier

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Notes et références modifier

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  1. « Philippe et Louis Hurault, comtes de Limours ; Isabelle d'Escoubleau, femme de Louis Hurault et fille de François d'Escoubleau de Sourdis d'Alluye, p. 427 », sur Inscriptions de la France : Documents inédits sur l'Histoire de France, t. III, éd. par Ferdinand de Guilhermy, Imprimerie nationale, à Paris, 1877
  2. Alexandre Petitot, Mémoire de messire Philippe Hurault, comte de Cheverny, t. XXXVI, Paris, Foucault, coll. « Collection complète des mémoires relatifs à l'Histoire de France », (lire en ligne).
  3. a et b « Le chancelier Philippe Hurault de Cheverny, p.178-183 », sur Mémoires de Saint-Simon (Louis de Rouvroy, duc de St-Simon), t. XI, éd. par Arthur de Boislisle, chez Hachette et Cie, à Paris, 1895
  4. « Famille Hurault : Philippe Hurault de Cheverny, p. 7 et 10 », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2004 et 2023
  5. « Famille Hurault, p. 885-904 : chancelier Philippe Hurault de Cheverny, p. 894-895 », sur Dictionnaire de la noblesse, t. X, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois et Jacques Badier, chez Schlesinger Frères, à Paris, 1866
  6. « Mémoires de messire Philippe Hurault, comte de Cheverny, chancelier de France : Notice des éditeurs, p. 3-40 », sur Collection des Mémoires particuliers relatifs à l'Histoire de France, t. L, à Londres, 1789

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