Phares du Saint-Laurent

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Les phares du Saint-Laurent sont quarante-trois phares situés au Québec, en bordure du fleuve Saint-Laurent ou dans ses îles. Cinq sont classés monuments historiques, quinze sont reconnus[1], une dizaine sont accessibles au public[2].

Pilier-phare, Pointe de la Prairie, est de L'Isle-aux-Coudres, massif de Charlevoix, et Baie-Saint-Paul, 1971[3]

, L'Isle-aux-Coudres

Histoire modifier

Des pilotes au lieu des phares modifier

En 1711, une violente tempête s'éleva dans le fleuve et une partie de la flotte de guerre britannique, en route pour assiéger Québec, fit naufrage sur les récifs de l'île aux Œufs, tuant d'un coup 900 hommes et mettant fin à l'expédition de l'amiral britannique Walker.

Les phares étaient donc indispensables, mais ce n'est qu'environ 50 ans plus tard qu'on installa la première tour-à-feu[4].

Le tout premier phare du Saint-Laurent construit est celui de l'île Verte, 1809 ; le seul phare construit dans les cinquante premières années du régime anglais. Le deuxième plus ancien est celui de la Pointe-des-Monts érigé longtemps après en 1830.

Les signaux sonores modifier

 
Corne de brume expérimentale au Phare de Pointe-au-Père, en 1903.

Navigation difficile modifier

Les gardiens de phares modifier

Edmour Carré, gardien des phares de Pointe-Carleton et Cap-à-la-Table (île d'Anticosti) et de Cap-au-Saumon (Charlevoix) de 1950 à 1972, a raconté sa vie dans l'ouvrage Je veille encore[5]. Il a reçu le Prix du patrimoine de Charlevoix 2011, catégorie «Porteurs de traditions», pour souligner sa contribution à la préservation du patrimoine.

Deuxième vie modifier

Hébergement touristique modifier

Depuis le départ des derniers gardiens de phare (fin des années 1980), certains des bâtiments ont été récupérés et transformés en hébergements touristiques de courte durée :

Route des phares modifier

La route des phares est l'une des routes touristiques du Québec, elle met en valeur les 45 phares du Québec maritime et de Charlevoix et Chaudière-Appalaches. Dix-sept de ces attraits sont accessibles aux touristes soit pour une nuitée, une visite guidée ou un repas[6],[7].

Histoire modifier

C'est en 2001 que la Corporation des gestionnaires de phares de l'estuaire et du golfe Saint-Laurent et le Québec maritime commencent le développement d'une future route des phares[8]. La Corporation instaure alors un passeport des phares du Saint-Laurent, appelé le Passephare. Durant la même période, le photographe Patrice Halley publie un livre de photographies sur les phares du Québec intitulé Les Sentinelles du Saint-Laurent.[9]

Trajet modifier

La route des phares traverse sept régions touristiques: Charlevoix, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Manicouagan, Duplessis, Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine, ainsi que près d'une quarantaine de villes différentes.

Liste modifier

De Québec à Rimouski modifier

  • Pot à l'Eau-de-Vie[17], Bas-St-Laurent, Sur l'île Le Pot du Phare se trouve un phare mis en service en 1862 et abandonné en 1964. Les trois îles du petit archipel abritent d'importantes colonies d'oiseaux aquatiques. C'est sur l'une d'entre elles, qu'on retrouve le phare du Pot, un bâtiment historique construit sur un minuscule promontoire. Il dirigeait le trafic maritime dans le chenal sud du fleuve, entre l'île aux Lièvres et Rivière-du-Loup. Il est accessible au public et on peut même y séjourner[18]. Il est géré par la Société Duvetnor, qui y amène les touristes et visiteurs dans les îles et pour y visiter le phare de l'île Le Pot du Phare.
  • Île Bicquette, Bas-Saint-Laurent, situé dans l'archipel des îles du Bic.
  • Phare de Pointe-au-Père, à Pointe-au-Père, Rimouski, Bas-St-Laurent. Construit en béton armé en 1909, il est octogonal, renforcé de huit contreforts, eux aussi en béton armé, et d’une hauteur de 33 mètres. C'est le deuxième plus haut phare du Canada de l’Est (après celui du Cap-des-Rosiers, de 37 mètres de hauteur). 128 marches mènent au sommet. Ce phare marque l’endroit où le fleuve devient officiellement l’estuaire du Saint-Laurent. Il s’agit du troisième phare érigé à Pointe-au-Père. Un premier phare y a été construit en 1859 ; celui-ci avait cinq lampes à l’huile équipées de réflecteurs de 21 pouces et fut détruit dans un incendie le . Un deuxième phare l'a remplacé, avant la construction de l'actuel en 1909. Celui-ci, aujourd'hui désaffecté, fait partie du site historique maritime de la Pointe-au-Père.

Gaspésie modifier

Baie des chaleurs modifier

  • Phare de Port-Daniel Ouest
  • Phare de la Pointe Bonaventure
  • Phare de Pointe-Duthie
  • Phare de Carleton

Îles de la Madeleine modifier

Côte-Nord modifier

  • Cap-de-Bon-Désir[25], situé à Bon Désir, municipalité des Bergeronnes, voisin de Paradis-Marin, Côte-Nord.
  • Pointe-des-Monts[26], situé sur la minuscule île du Vieux Phare (un pont la relie au rivage[27]), au sud-ouest de Baie-Trinité. Des canons à brume étaient utilisés les jours de brouillard avant l'arrivée des cornes de brume.
  • Île aux Œufs, Côte-Nord, Phare sur une île isolée, à 22 kilomètres au nord de Baie-Trinité et 45 kilomètres au sud de Port-Cartier. L'île aux Œufs est particulièrement connue pour être le lieu du naufrage de 900 marins de la flotte britannique qui périrent sur ses récifs en .
  • Île du Grand Caouis, Côte-Nord
  • Île du Corossol, Archipel des Sept Îles sur la Côte-Nord
  • Île-aux-Perroquets[28], le phare est juché sur l'île[29] la plus à l'ouest de l'archipel de Mingan, à environ 4,5 km du littoral, en Minganie, Basse-Côte-Nord. C'est le début du golfe du Saint-Laurent.
  • Phare de la Petite Île au Marteau, Minganie

Île d'Anticosti modifier

  • Cap-de-Rabast[30], phare à Pointe-Nord, dans la pourvoirie du lac Geneviève, à Anticosti (rabast, en vieux français, désignait le lieu où les bateaux se rabattent en attendant la fin du mauvais temps).
  • Pointe Carleton, Anticosti[31], situé sur la partie nord de l'île soit à 100 km à l'est de Port-Menier et à 100 km à l'ouest de la pointe est de l'île.
  • Cap-de-la-Table, au nord-est de l'Île d'Anticosti, à 30 km de l'extrême pointe est de l'île.
  • Escarpement Bagot, Anticosti
  • Phare de la Pointe Sud-Ouest, Anticosti [32]
  • Feux d'alignement de la Baie Ellis, Anticosti

Basse-Côte-Nord modifier

Phares disparus modifier

Dans la culture modifier

Cinéma modifier

  • Haut-fond Prince (produit par MORI QUAM et distribué par Les Films du 3 mars) du réalisateur Martin Rodolphe Villeneuve[37]. Film de fiction dont l'action se déroule au pilier-phare du Haut-fond Prince.

Timbres-poste modifier

En 1985, Postes Canada procède à l'émission de timbres-poste de quatre timbres-poste de phares contemporains canadiens. On y retrouve le phare du Haut-fond Prince[38].

En 2007, Postes Canada émets des timbres-poste rendant hommage à cinq phares historiques. Au Québec, le phare sélectionné pour cette parution est celui de Cap-des-Rosiers[39].

Notes et références modifier


  1. « Visitez les phares du Québec, Serge Guay » [archive du ], Musée de la mer de Rimouski, sur bas-saint-laurent.org
  2. « Phares à l"Horizon », voyage/destinations/quebec, sur cyberpresse.ca
  3. Jean Cloutier et Lise Cyr, « Les vrais phares patrimoniaux ! » [PDF], sur Le bulletin des amis des phares, no 22, (consulté le ) : « Le phare-pilier de Praire, surnommé « la bloque » (block) par les insulaires, était formé d’une base conique octogonale en béton 1931 - remplacé en 1971, il est encore en fonction »
  4. « Les gardiens du phare de l'île Verte », sur www.ileverte.net
  5. Éditions Mille et une vies, Je veille encore, d'Edmour Carré, en collaboration avec Astrid Gagnon, 2009
  6. « La route des phares du Québec », sur www.routedesphares.qc.ca (consulté le )
  7. « Circuit La route des Phares », sur Québec maritime (consulté le )
  8. Larouche, Marc, Le Soleil, Le Québec maritime prépare la Route des phares, samedi 18 août 2001, p. A10
  9. « Livre Les sentinelles du Saint-Laurent - Sur la route des phares du Québec | Les Éditions de l'Homme », sur www.editions-homme.com (consulté le )
  10. « Photo Pilier-de-Pierre », par Francis Brabant, sur panoramio.com
  11. « Phare de la Tête au chien », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec
  12. « Photo Phare du Haut-fond Prince », quebecphotos.ca
  13. « La tour du Phare de l'Île Verte », photo, sur www.panoramio.com
  14. « Récifs Les Couillons au Phare de l'Île Verte », photo, sur www.panoramio.com
  15. « Canons à brume au Phare de l'Île Verte », photo, sur www.panoramio.com
  16. « Île Rouge, Charlevoix, 1945 », Phares, sur panoramio.co
  17. « Photo Phare du Pot à l'Eau-de-Vie », par Francis Brabant, sur panoramio.com
  18. « Phare du Pot à l'Eau-de-Vie », Société Duvetnor, sur pharedupot.com
  19. « Photo Phare de Matane, Haute-Gaspésie », sur panoramio.com
  20. « Le phare de La Martre »
  21. « Photo Phare de Cap Gaspé », sur panoramio.com
  22. « Cap Alright,Havre-aux-Maisons », Îles de la Madeleine, sur panoramio.com
  23. « Phare de L’Anse-à-la-Cabane », Îles de la Madeleine, sur panoramio.com
  24. « Phare de l'Île d’Entrée », Îles de la Madeleine, sur panoramio.com
  25. « Photo Phare Cap-de-Bon-Désir », Géolocalisation, sur panoramio.com
  26. « Photo Pointe des Monts », sur panoramio.com
  27. « Photo Vieux Pointe-des-Monts », sur panoramio.com
  28. « Photo Phare Île aux Perroquets », Géolocalisation, sur panoramio.com
  29. « Photo Île aux Perroquets et son Phare », Géolocalisation, sur panoramio.com
  30. « Cap de Rabast », Île d'anticosti, sur Panoramio.com
  31. « Phare de Pointe Carleton », photo, sur panoramio.com
  32. « Phare, Pointe du Sud-Ouest, Anticosti », Photos, sur panoramio.com
  33. « Grande Ile Kamouraska Lighthouse »
  34. « Long Pèlerin Light »
  35. « Roche à Veillon Light »
  36. a et b « Lost Lights of the St. Lawrence River »
  37. « HAUT-FOND PRINCE », sur Les Films du 3 Mars, (consulté le )
  38. « Philacanada - Haut-fond Prince, FI 2½s 25.3m 20M - 34 cents 1985 - Timbre du Canada - Valeur des timbres du Canada », sur www.philacanada.com (consulté le )
  39. Canada Post, « Timbres courants : le drapeau (phares) », sur www.canadapost.ca (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (fr) Patrice Halley, Les sentinelles du Saint-Laurent : sur la route des phares du Québec, Montréal, « Éditions de l'Homme », , 246 p. (ISBN 2-7619-1709-X).
  • (fr) Edmour Carré, Je veille encore : récit de vie, Montréal, Éditions Mille et une vies, , 136 p. (ISBN 978-2-923692-06-7).
  • (fr) Normand Lafrenière, Gardien de phare dans le Saint-Laurent : un métier disparu, Toronto, Dundurn Press, , 110 p. (ISBN 978-1-55002-278-0)
  • (fr) Alexander Reford, avec la collaboration de Paul Gendron, Le Phare de Métis, Métis-sur-Mer, Heritage Lower St. Lawrence, c. 2008, 48 p.
  • (fr) Rodrigue Gignac, Les Phares du Saint-Laurent, Montréal, Société Radio-Canada,
  • (fr) Jean-Pierre Fillion et Marie-Andrée Massicotte, Pointe-au-Père : plus d'un siècle d'aide à la navigation, Pointe-au-Père, Musée de la Mer, 1985?, 24 p.
  • (fr) Jean Paradis, Historique de la station de phare de Cap Chat, Pêches et Océans Canada, 1985?
  • (fr) Jean Paradis, Historique de la station de phare de Cap de la Madeleine, Pêches et Océans Canada, 1985?
  • (fr) Jean Paradis, Historique de la station de phare de Cap des Rosiers, Pêches et Océans Canada, 1985?
  • (fr) Jean Paradis, Historique de la station de phare de Pointe à la Renommée, Pêches et Océans Canada,
  • (fr) Jean Paradis, Historique de la station de phare de Pointe Mitis, Pêches et Océans Canada, 1985?
  • (fr) Jean Paradis, Historique de la station de phare de Sainte-Marthe-de-Gaspé, Pêches et Océans Canada, 1985?
  • (fr) Jean Paradis, Historique des phares de l'Île du Pot à l'Eau-de-Vie et de l'Île le Long Pèlerin, Pêches et Océans Canada,
  • (fr) Jean Paradis, Les Phares du quai de Carleton dans la baie de Tracadigache, Pêches et Océans Canada, 1985?

Articles connexes modifier

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