Pentatomomorpha

infra-ordre d'insectes

Les Pentatomomorpha sont un infra-ordre d'insectes de l'ordre des hémiptères et du sous-ordre des hétéroptères (les punaises). C'est le deuxième plus important en nombre d'espèces, de répartition cosmopolite, avec plus de 18 000 espèces[2].

Caractéristiques modifier

Cet infra-ordre de punaises se reconnaît aux caractéristiques suivantes : elles sont terrestres (contrairement aux Nepomorpha, aquatiques, aux Gerromorpha, semi-aquatiques), leur tête n'est pas divisée en deux lobes distincts (Enicocephalomorpha), et ne porte pas de paires de trichobothries insérées dans des pores bien marqués le long du bord interne des yeux composés (Gerromorpha). La face ventrale ne présente pas de pubescence dense et soyeuse. Les antennes sont généralement plus longues de la tête et toujours visibles (sauf chez les Termitaphididae) et comportent généralement 5 articles (parfois 3 ou 4). Les sternites abdominaux 3 à 7 portent généralement, vers la bordure ou vers le milieu, deux à trois trichobothries (sauf chez quelques Piesmatidae, chez les Podopini au sein des Podopinae, ou les Amnestinae au sein des Cydnidae). Les pulvilli allongées sont toujours attachées près de la base des griffes, et souvent divisées en deux parties. Les tarses comptent 2 ou 3 segments. La commissure clavale (l'endroit où le clavus, subdivision interne de la partie coriacée de l'aile antérieure, l'hémélytre) est généralement inexistante ou très courte. Le scutellum est généralement grand, atteignant au minimum l'apex du clavus, et couvrant souvent une grande partie de l'abdomen (par exemple Plataspidae, Scutelleridae, etc.)[3].

Biologie modifier

Ce groupe de punaises est principalement phytophage, se nourrissant dans le système vasculaire des plantes, mais de nombreux se nourrissent de graines, et quelques-unes de champignons (Aradidae, notamment), et quelques groupes sont devenus prédateurs d'autres arthropodes (par exemple les Asopinae au sein des Pentatomidae, ou les Geocoridae).

Plusieurs espèces de différentes familles ont un impact sur les cultures de différents types de plantes, comme Mecistorhinus tripterus et Bathycoelia thalassina sur le cacao, Scotinophora lurida sur le riz, Aelia rostrata sur le blé, Piesma cinereum sur betterave sucrière (transmission d'un virus). Plusieurs espèces, introduites par l'homme et le développement du commerce mondialisé en dehors de leur zone d'origine, sont devenues invasives[3].

Systématique modifier

L'infra-ordre des Pentatomomorpha a été créé en 1954 par Dennis Leston (d), John G. Pendergrast (d) et Richard Southwood. Il est reconnu comme monophylétique par les études basées aussi bien sur les caractères morphologiques que sur des bases moléculaires[3].

Au niveau interne, il est composé de plusieurs super-familles, d'un nombre variable selon les auteurs, de quatre à sept. Les Piesmatoidea ne sont reconnus comme une super-famille à part entière que par une minorité d'auteurs[3],[4]. Une première subdivision sépare les Aradoidea de l'ensemble des autres Pentatomomorpha, qui forment un groupe appelé Trichophora. Les relations phylogénétiques à l'intérieur des Trichophora restent à éclaircir et ne font pas encore l'unanimité[3]. Certains placent les Pentatomoidea à leur base, d'autres les Idiostoloidea[5].

Une étude place l'origine des Pentatomomorpha à environ −242 Ma, au Trias moyen[6]. Le plus ancien fossile de Pentatomomorpha retrouvé à ce jour date du Carnien (Trias supérieur, entre −237 et −227 Ma environ)[7]. Les fossiles permettent aujourd'hui d'affiner les relations entre groupes et la phylogénie[5].

Au niveau supérieur, les Pentatomomorpha forment avec les Cimicomorpha un clade, les Terheteroptera, le plus divergent au sein des Heteroptera[8],[9].

Super-familles et familles modifier

Selon BioLib (15 juin 2022)[1] complété à partir de Schuh et Weirauch[3] :

Super-familles et familles rencontrées en Europe modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a et b BioLib, consulté le 15 juin 2022
  2. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 2 pp. 210
  3. a b c d e et f (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 67-77, 128-130, 457 ss.
  4. (en) Yunzhi Yao, Dong Ren, David A. Rider et Wanzhi Cai, « Phylogeny of the Infraorder Pentatomomorpha Based on Fossil and Extant Morphology, with Description of a New Fossil Family from China », PLoS ONE, vol. 7, no 5,‎ , e37289 (ISSN 1932-6203, PMID 22655038, PMCID PMC3360028, DOI 10.1371/journal.pone.0037289, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Xiaoxuan Tian, Qiang Xie, Min Li et Cuiqing Gao, « Phylogeny of pentatomomorphan bugs (Hemiptera-Heteroptera: Pentatomomorpha) based on six Hox gene fragments », Zootaxa, vol. 2888, no 1,‎ , p. 57 (ISSN 1175-5334 et 1175-5326, DOI 10.11646/zootaxa.2888.1.5, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Yingqi Liu, Hu Li, Fan Song et Yisheng Zhao, « Higher‐level phylogeny and evolutionary history of Pentatomomorpha (Hemiptera: Heteroptera) inferred from mitochondrial genome sequences », Systematic Entomology, vol. 44, no 4,‎ , p. 810–819 (ISSN 0307-6970 et 1365-3113, DOI 10.1111/syen.12357, lire en ligne, consulté le )
  7. « Pentatomomorpha », sur paleobiodb.org (consulté le )
  8. (en) Christiane Weirauch, Randall T. Schuh, Gerasimos Cassis et Ward C. Wheeler, « Revisiting habitat and lifestyle transitions in Heteroptera (Insecta: Hemiptera): insights from a combined morphological and molecular phylogeny », Cladistics, vol. 35, no 1,‎ , p. 67–105 (ISSN 0748-3007 et 1096-0031, DOI 10.1111/cla.12233, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Yingqi Liu, Fan Song, Pei Jiang et John-James Wilson, « Compositional heterogeneity in true bug mitochondrial phylogenomics », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 118,‎ , p. 135–144 (DOI 10.1016/j.ympev.2017.09.025, lire en ligne, consulté le )