Pauline Hopkins

romancière afro-américaine, journaliste, dramaturge, historienne et éditrice
Pauline Hopkins
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cambridge Cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Girls’ High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Mouvement
Genre artistique
Archives conservées par
John Hope and Aurelia E. Franklin Library (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Pauline Elizabeth Hopkins ( - ) est une romancière afro-américaine, journaliste, dramaturge, historienne et éditrice. Elle est considérée comme une pionnière dans l'utilisation du roman romantique pour aborder les thèmes sociaux et raciaux.

Biographie modifier

Pauline Elizabeth Hopkins est née le 13 avril 1859 à Portland[2]. Ses parents sont Northrop Hopkins (parfois nommé Benjamin Northup) et Sarah A. Allen, tous deux artistes passionnés e musique et de théâtre[2]. Elle grandit à Boston[3]. Sara A. Allen demande le divorce et se remarie avec William Hopkins[4].

A l'âge de quinze ans, en 1874, Pauline Hopkins obtient un premier prix dans un concours de littérature pour un récit intitulé Evils of Intemperance and Their Remedy, un sujet ambitieux pour une adolescente[2],[5].

Elle commence sa carrière, à l'âge de seize ans, comme comédienne et débute avec le Progressive Musical Union, un groupe choral de Boston. En mars 1877, elle participe à sa première représentation dramatique, Pauline Western, the Belle of Saratoga où elle tient le rôle principal. En 1879, elle crée une troupe musicale avec sa famille sous le nom The Hopkins Colored Troubadours qui l'accompagne dans les tournées des drames musicaux dans lesquels elle joue[3].

Cependant, au début des années 1900, elle décide de se concentrer à ses passions littéraires[4].

Sa première œuvre connue est une comédie musicale et pièce de théâtre appelée "L'évasion des esclaves ou le chemin de fer clandestin" (Slaves' Escape or The Underground Railroad) (renommé plus tard "Sam l'étrange ou le chemin de fer clandestin" (Peculiar Sam or The Underground Railroad), jouée pour la première fois en 1880[5].

En 1900 elle publie "Talma Gordon", une nouvelle souvent désignée comme la première nouvelle avec une intrigue afro-américaine. La même année est publié son premier roman romantique "Forces en opposition ou une romance illustrée de la vie des noirs au Nord et au Sud" (Contending Forces: A Romance Illustrative of Negro Life North and South), une œuvre qui explore les difficultés rencontrées par les Afro-américains dans le climat de racisme et de violences existant durant la période de Reconstruction qui suit la Guerre de Sécession en Amérique[5].

De 1901 à 1903, elle publie trois romans-feuilletons sous forme de séries dans le premier magazine de la communauté afro-américaine : The Colored American Magazine (en) dont elle est la rédactrice en chef[3].

  • "La fille de Hagar: Une histoire des préjugés des castes du Sud" (Hagar's Daughter: A Story of Southern Caste Prejudice),
  • "Winona: une conte de la vie des noirs dans le Sud et le Sud-Ouest", et
  • "D'un seul sang ou le moi caché" (Of One Blood: Or, The Hidden Self)

Ce dernier roman parait dans le magazine de à . Le roman raconte l'histoire d'un étudiant en médecine, Reuel Briggs, qui n'a aucune sensibilité particulière avec le fait d'être noir ou d'avoir un intérêt pour l'histoire de l'Afrique. Il se retrouve en Éthiopie dans le cadre d'un voyage archéologique, dont le but est de faire main basse sur les trésors perdus de ce pays, ce qu'il fait. Cependant, il découvre bien plus que ce qu'il attendait: la douloureuse vérité sur le sang, l’ethnie, et sur une partie de sa propre histoire dont une part ne lui a jamais été racontée. Pauline Hopkins écrit ce roman avec l'intention et, selon ses propres mots, de "...mettre en lumière la stigmatisation de la dégradation de l’ethnie [Noire]." Le titre, D'un seul Sang, se réfère au patrimoine biologique commun de tous les êtres humains. Certains aspects de cette œuvre ont été comparés à l’œuvre de Goethe, Faust[6],[4].

Certains afro-américains, comme Booker T. Washington, estiment que ses positions sont trop politiques. Ils privilégient un sentiment de communauté partagée et de coopération mutuelle avec les Blancs et avec le gouvernement américain, tandis que Pauline Hopkins et ses pairs sont convaincus que lutter pour leurs droits, que ce soit en paroles ou en actes, est le seul moyen de les garantir[2].

Lorsqu'une associée de Washington achète le magazine Colored American et fait appel à des investisseurs blancs, elle démissionne de son poste dans le magazine[2].

Elle passe le restant de sa vie active comme sténographe à l'Institut de Technologie du Massachusetts pour subvenir à ses besoins. Elle décède le 13 août 1930 à Cambridge, dans le Massachusetts, des suites de blessures dues à l'incendie de sa maison[3].

En 1988, la maison d'édition Oxford University Press crée la collection La Bibliothéque Schomberg du XIXème siècle des femmes noires écrivaines (en)[7] sous la direction du professeur Henry Louis Gates, rédacteur en chef de la collection. Le roman de Pauline Hopkins intitulé Forces en opposition ou une romance illustrée de la vie des noirs au Nord et au Sud (en) (Préface de Richard Yarborough (en)) est ré-édité à cette occasion. Les romans de Pauline Hopkins publiés dans le magazine The Colored American Magazine (en) (avec une préface rédigée par Hazel Carby) sont également réimprimés dans le cadre de cette collection.

Pauline Hopkins est considérée par certains comme la plus prolifique des écrivaines afro-américaines et une des plus influentes éditrice littéraire de la première décennie du 20e siècle[8], même si elle est moins connue que de nombreuses figures littéraires de la Renaissance de Harlem.

Malgré le climat de racisme et d'injustices sociales de l'époque, elle réussit à faire entendre sa voix Hopkins a fait connaître sa voix, et plus généralement, la voix noire, à travers l'histoire. Elle sait qu'il est nécessaire que le monde connaisse les difficultés d'être noir aux États-Unis dans les années 1900[4].

Certaines parutions de Pauline Hopkins se font sous le pseudonyme de Sarah A. Allen.

Pauline Hopkins a souvent été comparée au romancier noir Charles Chestnutt. Ils font tous les deux partie d'une nouvelle avant-garde agressive d'écrivains portant un style que ne deviendra pas acceptable avant 20 ans[2].

Œuvres littéraires modifier

Notes et références modifier

  1. « https://www.fisk.edu/wp-content/uploads/2020/06/hopkins-paulinecollection1879-1899.pdf » (consulté le )
  2. a b c d e et f (en-US) « Pauline E. Hopkins Biography at Black History Now », sur Black Heritage Commemorative Society, (consulté le ).
  3. a b c et d (en-US) Kevin Hodder, « Pauline Elizabeth Hopkins (1859-1930) • », (consulté le ).
  4. a b c et d (en) Lois Brown, Pauline Elizabeth Hopkins: Black Daughter of the Revolution, Univ of North Carolina Press, (ISBN 978-0-8078-3166-3, lire en ligne)
  5. a b et c (en) Voices from the Gaps: Pauline Elizabeth Hopkins est rédigé par Robin M. Dasher-Alsto dans la bibliothèque de l'University of Minnesota Dulth site archivé sur l'University Digital Conservancy www://conservancy.umn.edu, « Voices from the Gaps: Pauline Elizabeth Hopkins » [PDF], sur conservancy.umn.edu, (consulté le ).
  6. "‘Into the high ancestral spaces’: Pauline Hopkins' Of One Blood and Goethe's Faust", Sabine Isabell Engwer, Free University of Berlin, John F. Kennedy Institute for North American Studies.
  7. (en) « The Schomburg Library of Nineteenth-Century Black Women Writers », sur global.oup.com, (consulté le ).
  8. (en) John Gruesser & Hanna Wallinger, « The Rise of Pauline Hopkins as a Blueprint for the Recovery of Other Writers and the Need for Hopkins Scholarly Editions », (consulté le ).

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