Paulette Falbisaner

résistante alsacienne d'une filière d'évasion
Paulette Falbisaner
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Biographie
Naissance
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StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
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Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 215149)Voir et modifier les données sur Wikidata

Henriette Paule Falbisaner plus connue sous le nom de Paulette Falbisaner, née le à Strasbourg et morte dans cette même ville le , est une résistante alsacienne qui participe à plusieurs filières d'évasion comme convoyeuse, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie modifier

Paulette est la fille d'Eugène Auguste Falbisaner, agent d'assurances, et Marcelline Taillefer[1].

Elle est élève de l'institution catholique La Doctrine Chrétienne jusqu'au baccalauréat. En , elle commence à suivre les cours de la faculté de mathématiques de l'université de Strasbourg[2].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, le , le gouvernement évacue la population alsacienne, la famille Falbisaner s'installe à Châtas. Après l'armistice du 22 juin 1940 et l'annexion de fait de l'Alsace et au retour des populations évacuées, à l'automne 1940, Paulette Falbisaner s'installe à Oberhausbergen, mais ne poursuit pas ses études, car l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, est remplacée par la Reichsuniversität Straßburg créée par les nazis[2].

Engagement dans l'aide à l'évasion modifier

Fervente catholique, elle suit des réunions de formation religieuse dispensée par l'abbé Metz. Elle y fait la connaissance de Marianne Heidmann et Léontine Schmitt avec qui elle s'engage dans l'aide à l'évasion de prisonniers de guerre (PG). Les jeunes femmes participent à des pèlerinages au Mont Sainte-Odile lors desquels elles font la connaissance de membre du Front de la Jeunesse d'Alsace (FJA). Elles coopèrent, aussi, avec le groupe Équipe Pur Sang, un réseau de passeuses cheftaines scoutes[2].

À la fin de l'année 1941, par l'intermédiaire de Frédéric Schaelderlé, agent de liaison du réseau de Robert Falbisaner, elle adhère, sous le pseudonyme de Renée, à une filière d'évasion au sein de laquelle elle achemine du ravitaillement et convoie des fugitifs dans la vallée de Munster pour passer la frontière ou à la gare de marchandises de Bischheim où ils sont enfermés dans des wagons plombés par des cheminots résistants[2].

En , son père décède et elle vit avec sa mère et sa sœur[2].

Pendant l'hiver 1942-1943, elle tente de faire passer, sans succès, un PG évadé, caché par la famille Jordan à Eckbolsheim. Elle le cache à Schiltigheim où il rencontre Marcel Aubrun, un ouvrier français évadé d'Allemagne. Ce dernier décide de partir seul sans convoyeur du réseau. Il arrive à Rehtal en Moselle dans la famille Fischer où il se fait prendre. Il dénonce alors tous les membres de la filière d'évasion et Paulette Falbisaner dont il ne connaît que le prénom. Néanmoins, les Allemands arrivent à remonter jusqu'à elle et l'arrêtent le à Oberhausbergen[2].

Le , après trois jours d'interrogatoire, Paulette Falbisaner est transférée au camp de sûreté de Schirmeck Vorbrück[3]. Un mois plus tard, sa mère Marcelle, qui refuse de faire pression sur sa fille, et ses deux amies, Marianne Heidmann et Léontine Schmitt, y sont également internées. Ces deux dernières sont libérées le , puis sa mère le [2]. Inculpée « pour aide à l'évasion », Paulette Falbisaner est jugée, à Strasbourg, du 20 au par le Sondergericht. Elle est condamnée pour « relations interdites avec un prisonnier » à deux ans de prison. Le , elle est internée à la prison de Haguenau où l'armée américaine la libère le [2],[4].

Après-guerre modifier

Après la Libération, Paulette Falbisaner reprend ses études et ses activités chez les Guides de France. En juillet 1948, elle obtient son diplôme d'ingénieur de l'École nationale supérieure de chimie de Strasbourg. La même année, elle se marie avec Fernand Lefebvre qu'elle avait rencontré dans le cadre du scoutisme clandestin, lors des réunions au mont Sainte-Odile pendant la guerre[2]. Elle enseigne pendant quelques années à l'institution La Doctrine Chrétienne, reste attachée à la culture alsacienne, au scoutisme ainsi qu'à Amnesty International dont elle est longtemps secrétaire d'un groupe[2].

Paulette Falbisaner est mère de cinq enfants[2].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. « Informations généalogiques », sur www.genealogie-de-france.org (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k Éric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance Département AERI, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
  3. « Les arrivées d'avril à août 1943 (II.14.) », sur www.bddm.org (consulté le )
  4. Marie José Masconi, Et les femmes se sont levées, La Nuée Bleue, , p. 46
  5. France, Journal officiel de la République Française: Annexe ..., (lire en ligne)
  6. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Eric Le Normand (avec l'aide de Marcel Lefebvre), Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Paulette Falbisaner », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9).  
  • Marie-José Masconi, Et les femmes se sont levées, Strasbourg, Nuée bleue, (ISBN 978-2-7165-0897-1), p. 46.  

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Eric Le Normand, « L'équipe des Pur-Sang », sur museedelaresistanceenligne.org, (consulté le ). Photo de la remise de décoration de Paulette Falbisaner et de l'équipe Pur-Sang.