Paul le Silentiaire

poète grec du VIe siècle
Paul le Silentiaire
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VIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata

Paul le Silentiaire, en latin Paulus Silentiarius, né pendant la première moitié du VIe siècle à Constantinople où il est mort aux environs de 575-580, est un chambellan, un officier silentiaire (chargé de faire respecter l'ordre et le silence autour de l'Empereur), du palais impérial de l'empereur byzantin Justinien. Il est surtout connu comme l’un des meilleurs poètes byzantins du règne de Justinien, auteur d’épigrammes et d’un hymne à la basilique Sainte-Sophie.

Œuvre modifier

Quatre-vingt de ses épigrammes, souvent érotiques, sont recueillies dans l’Anthologie palatine. Ces textes, écrits par un auteur chrétien fidèle à la tradition antique, sont d’une grande liberté de ton dans l’évocation de ses amours. Ils célèbrent la beauté des femmes[1], mais aussi le charme de l’âge qui vient et n’hésitent pas à invoquer dieux et déesses, comme au temps du paganisme. Outre leur qualité littéraire, ces épigrammes sont aussi intéressantes pour les informations qu’elles apportent sur le plan social et sur le plan historique.

Dans sa célèbre Description de Sainte-Sophie, le Silentiaire décrit la basilique comme une prairie de marbre (à cause des différentes couleurs des marbre employés dans sa construction). Grâce à cet éloge en vers, à cette célébration élaborée de l'architecture et de la décoration de Sainte-Sophie, après la reconstruction de la coupole en 562, nous sommes en mesure d'imaginer la magnificence de cette basilique avant les pillages qu’elle a subis à plusieurs reprises au fil des siècles. Ce poème de 1029 vers, composé de trimètres iambiques et d'hexamètres dactyliques, était certainement une commande de l'empereur Justinien lui-même ; Paul le Silentiaire a dû lire ses vers devant l'empereur pendant l'inauguration de la basilique.

Paul était un ami proche d’Agathias le Scolastique, autre auteur d’épigrammes, qui fournit quelques rares informations sur la vie du Silentiaire.

Œuvres modifier

  • Paul Le Silentiaire, Description de Sainte-Sophie de Constantinople, présentation et traduction de Pierre Chuvin et Marie-Christine Fayant. Éditions A Dié, 1998


Citations modifier

Épigrammes traduites par Philippe Renault

Sous forme de pluie, Zeus parvint à s'immiscer
Dans la chambre d'airain où couchait Danaé
Et la dépucela. Cette fable est sensée :
« L'or est toujours vainqueur des plus lourdes murailles. »
Oui, l'or se moque bien des obstacles de taille
Et de toutes les clés ; l'or brise le dédain :
C'est lui qui fit plier l'âme de Danaé.
C'est pareil pour l'amant : il n'est pas nécessaire
D'implorer Cythérée s'il offre un bon salaire.

— Paul Le Silentiaire, Anthologie palatine, V, 217

Je préfère à la jeunesse tes belles rides
Je préfère tenir entre mes mains tes pommes
Un peu fléchies plutôt que des seins qui fleuronnent.
Ton automne est plus doux qu'un printemps trop subtil ;
Ton hiver est plus chaud qu'un été juvénile.

— Paul Le Silentiaire, Anthologie palatine, V, 258

Notes et références modifier

  1. Félix Buffière, Alphonse Dain, Marin Martinie et Pierre Laurens, Anthologie grecque, dl 2019 (ISBN 978-2-251-44927-2 et 2-251-44927-2, OCLC 1103604192, lire en ligne) :

    « Si le présent que tu m’as fait (des pommes), ma jolie, est un emblème de tes seins, j’apprécie fort une telle faveur ; mais si tu en restes là, quelle iniquité d’avoir allumé un feu aussi violent et de refuser de l’éteindre ! Celui qui blessa Télèphe le guérit aussi : ne va pas toi-même, petite, être envers moi plus cruelle qu’un ennemi. »

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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