Paul de Roumanie

personnalité politique roumaine

Paul Philippe Al Romaniei[1] aussi appelé Paul-Philippe de Hohenzollern ou Paul de Roumanie dans le conflit de succession roumain, né le à Paris (France), est le fils du prince Carol Lambrino et d'Hélène Henriette Nagavitzine.

Paul de Roumanie
Paul de Roumanie en 2007.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (75 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Pavel-Philip HohenzollernVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Père
Mère
Hélène Henriette Naravitzine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Lia Georgia Triff (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Carol Ferdinand Hohenzollern-Lambrino (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Margareta de Roumanie (half cousin)
Michel Ier de Roumanie (oncle paternel)
Carol II de Roumanie (grand-père paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata

Son père est le fils aîné du roi Carol II de Roumanie et de Ioana Valentina Lambrino. Dans le conflit qui l'oppose à la branche du roi Michel de Roumanie le prince Paul-Philippe, opposé à la princesse Margareta de Roumanie, affirme être le chef légitime de la maison royale de Roumanie.

Biographie modifier

Famille et éducation modifier

Le mariage du prince héritier Carol (futur roi Carol II) et de Ioana Valentina Lambrino est célébré dans une église orthodoxe à Odessa en 1918 avec plusieurs témoins dont le consul général de Roumanie, le prince Grecianu, qui confirma sa validité au premier ministre roumain Marghiloman. Le couple a eu un fils : Carol Lambrino, père de Paul-Philippe de Hohenzollern. En 1921, le prince héritier Carol épouse la princesse Hélène de Grèce et de Danemark, avec qui il a un fils, le futur roi Michel Ier de Roumanie.

Le prince Paul de Roumanie fréquente une école jésuite[réf. souhaitée]. Il avait treize ans lorsque son père épouse une Américaine et que la famille déménage à Londres au Dorset dans le Upton Palace. Il commence ses études à Gordonstoun à la même période que le prince Charles, puis déménage à Millfield[2]

Il travaille comme marchand d'art et promoteur immobilier.

En 1996, à l'église de Cașin, il épouse Lia Georgia Triff, citoyenne américaine originaire de Dearborn, dans le Michigan, qui a auparavant divorcé de l'avocat Melvin Belli[3].

Le couple a un enfant, prénommé Carol Ferdinand, né par fécondation in vitro le à la maternité Regina Maria de Bucarest ; Lia de Hohenzollern est alors âgée de 60 ans[4],[5]. Carol Ferdinand est baptisé en 2010 à l'église Domnița Bălaşa de Bucarest, le président roumain Traian Băsescu officiant comme parrain de l'enfant [6], et dans l'indifférence des milieux monarchistes roumains.

En , il est nommé « ambassadeur de l'amitié roumano-chinoise » à Pékin[7],[8].

Différends avec le roi Michel modifier

En 2005, Paul de Roumanie, en conflit avec l'ex-roi Michel dans la crise de succession, affirme que celui-ci a créé et dirigé un État nazi entre 1940 et 1944, encourageant et approuvant la déportation et le meurtre de Juifs roumains. Il appelle alors à l'exécution du roi Michel. Dans The Jerusalem Post, l'historien Jean Ancel rejette cependant ces affirmations et salue les actes de guerre du roi et de sa mère, la reine Hélène, reconnue en 1993 à titre posthume « Juste parmi les nations ».

Condamnation en justice modifier

Le 18 novembre 2020, il est visé par un mandat d'arrêt international d'Interpol après qu'il a été accusé, avec l'homme d'affaires Remus Truică et plusieurs autres hommes d'affaires, de trafic d'influence, de blanchiment d'argent et de corruption entre les années 2006 et 2013[9],[10]. Il a en outre déjà été placé en détention[9],[10],[11]. Il estime que ces poursuites sont intentées car il réclame son héritage composé de propriétés, terrains et tableaux de maîtres[12].

Il est arrêté en France en et est temporairement libéré de prison, dans l'attente d'un procès en extradition[13],[14].

Les premiers verdicts français et européens s'opposent à son extradition[15]. Le 29 novembre 2023, la cour d'appel de Paris confirme la décision française, et refuse d'autoriser la remise de Paul de Roumanie au gouvernement roumain. Selon la juridiction française, il existe « un risque réel de violation de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne » dans l'hypothèse d'une extradition de ce dernier[12].

Prétention dynastique modifier

Position généalogique modifier

Le prince Paul de Roumanie est le fils aîné du prince Carol Mircea de Roumanie, reconnu par les juridictions de cinq pays européens, dont la Cour de cassation en France, la High Court of England, la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg et la Cour de cassation de Roumanie[réf. nécessaire]. Le premier mariage du prince héritier Carol de Roumanie (futur roi Carol II) avec Ioana Valentina "Zizi" Lambrino a lieu en 1918 à Odessa.

Dispute dynastique modifier

Le roi Ferdinand Ier avait demandé à son fils aîné Carol (futur Carol II) de divorcer de son épouse roturière Zizi Lambrino et, devant son refus, a fait annuler civilement ce mariage en 1919. Cette annulation controversée est à l'origine de la dispute dynastique des Hohenzollern de Roumanie, entre la branche aînée représentée par Paul-Philippe de Hohenzollern, Paul de Roumanie selon lui-même, et la branche cadette représentée par son oncle, l'ex-roi Michel, dont la descendance considère qu'il ne peut s'appeler que Paul-Philippe Lambrino et que le titre de prince ne peut lui être reconnu. Bien qu'il n'y ait pas d'enjeu de pouvoir, de fortune ou de trône, aucune tentative de conciliation n'a abouti[16].

Développements récents modifier

Selon lui, le roi Michel aurait abdiqué en sa faveur et celle de ses descendants en 1947 renonçant aussi à toutes ses prérogatives royales après deux semaines de négociations financières avec le gouvernement communiste[17]. Il intente une action en Roumanie en 1991 contre le roi Michel.

Lors de l'élection présidentielle roumaine de 2000, la candidature de Paul-Philippe de Hohenzollern, qui désire se présenter comme candidat indépendant, est rejetée.

En 2011, Michel rompt les liens avec la maison de Hohenzollern-Sigmaringen pour former la maison de Roumanie, Paul de Roumanie s'y oppose, qualifiant cette décision de « geste inexplicable », en rupture avec les « liens historiques et dynastiques » entre la maison royale de Roumanie et la dynastie allemande de Hohenzollern-Sigmaringen.

L'affaire prend fin en , lorsque la Haute Cour de cassation et de justice étend à la Roumanie la décision du tribunal de Lisbonne reconnaissant le père de Paul (Carol Lambrino) comme le fils du roi Carol II[18]. La décision a des implications peu claires en ce qui concerne à la fois le trône et la succession de biens. À la suite de cette décision, la direction de la maison royale continue cependant à être mise en débat, tandis que la revendication de Hohenzollern sur 62,5 % du patrimoine royal — correspondant à la moitié des biens de Carol II, plus la part de sa veuve, Elena Lupescu, qui lui aurait été léguée —, ainsi que son calcul, font l'objet de contestations[réf. nécessaire].

Paul de Roumanie salue la décision « avec enthousiasme et responsabilité », promettant « de nombreux procès » pour régler les problèmes d'héritage et promet de faire don de sa part du château de Peleș au gouvernement roumain, s'il l'obtenait. Le bureau du roi Michel publie une déclaration, disant que la décision ne crée aucun droit dynastique nouveau, que lui seul peut déterminer l'appartenance à la maison royale et, par ailleurs, qu'aucun des monarques roumains n'a jamais reconnu ou accordé un titre à Carol Lambrino ou à ses descendants[19],[20].

En 2012, à la suite du verdict de la Cour suprême de justice roumaine qui reconnait Paul de Roumanie comme l'un des héritiers du roi Carol II, le roi Michel, son oncle, l'invite à des pourparlers de réconciliation[réf. nécessaire].

Titres et honneurs modifier

Titulature modifier

Œuvre publiée notable modifier

Notes et références modifier

  1. (ro) Politia Romana, « AL ROMANIEI PAUL PHILIPPE »
  2. (en) « HRH Prince Carol of Romania », sur The Telegraph, (consulté le ).
  3. (en) « Bucharest Journal; The King's Heir? Hmm, That's Not Fully Apparent », sur The New York Times, (consulté le ).
  4. Guillaume J., « La princesse Lia de Roumanie a accouché : une heureuse maman... âgée de 60 ans ! », sur Purepeople, (consulté le ).
  5. (ro) Prinţesa Lia a născut un băieţel, care se va numi Carol Ferdinand al României. (11 janvier 2010). realitatea.net. Consulté le 31 décembre 2012.
  6. (en) « Princess Lia christens 'miracle baby' », sur PressReader.com, .
  7. (en) « HRH Prince Paul is honored in China, then meets President Carter », sur Nine O'Clock, (consulté le ).
  8. (en) « Prince Paul has proposed to the Chinese of "Huawei" to invest in Jucu », sur bursa.ro, (consulté le ).
  9. a et b (ro) « AL ROMANIEI PAUL PHILIPPE », sur Poliția Română, (consulté le )
  10. a et b (ro) Edi Brandabura, « Paul de România, Steinmetz, Siberstein şi Ignatenko, daţi în urmărire internaţională », sur Stirileprotv.ro, (consulté le )
  11. (ro) Laura Buciu, « Prinţul Paul al României a fost pus pe lista persoanelor urmărite de poliţie. Surse: Prinţul Paul ar fi fugit în Portugalia », sur Mediafax.ro, (consulté le )
  12. a et b Par Le Parisien avec AFP Le 29 novembre 2023 à 15h50, « La justice française refuse d’extrader un descendant d’un des derniers rois de Roumanie », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. (ro) Denisa Dudescu, « Prinţul Paul al României a fost prins la Paris. E condamnat la 3 ani și 4 luni de închisoare în dosarul Ferma Băneasa », sur Libertatea, (consulté le )
  14. (ro) Ovidiu Oanță, « După aproape trei luni de închisoare în Franța, prințul Paul al României a fost eliberat », sur Stirileprotv.ro, (consulté le )
  15. Mariane, « Les secrets d'un prince fugitif », Mariane,‎ , p. 36, 37, 38, 39
  16. (en-US) Daniel Simpson, « The King's Heir ? Hum, That's Not Fully Apparent », New York Times, 19 juin 2002.
  17. (en) « titre inconnu », Daily Telegraph,‎
  18. (en-US) « Romania’s top court rules Prince Paul Hohenzollern is legitimate royalty », The Washington Post, 15 février 2012. Consulté le 24 février 2012
  19. « Elisabeta Palace, 14th February 2012 », Familia Regala a Romanei (consulté le )
  20. (en) « Romanian court rules Prince Paul member of Royal House of Romania », romania-insider.com, 14 février 2012. Consulté le 23 février 2012

Liens externes modifier