Parti agraire et paysan français

parti politique

Le Parti agraire et paysan français, fondé en 1927[1], est un ancien parti corporatiste d'agriculteurs dans les années 1930, fondé par Fleurant Agricola (de son vrai nom, Gabriel Fleurant(d), ancien professeur de collège), président de l'Union des paysans de l'Oise, et proposant une politique populiste de droite. Il se dote d'un organe, La Voix de la terre, qui affiche des convictions corporatistes et « apolitiques » en 1929 : « Le blé, le lait, le vin, le bétail, la charrue n'ont pas d'opinion politique » lit-on dans le périodique[2].

Parti agraire et paysan français
Présentation
Fondateur Gabriel Fleurant(d)
Fondation
Disparition
Fusionné dans Parti agraire
Parti paysan d'union sociale
Positionnement Droite
Couleurs

Il rejoint en 1934 le Front paysan, dirigé dès lors par Henri Dorgères et ses Comités de défense paysanne, Fleurant Agricola et Jacques Le Roy Ladurie, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats agricoles.

Meeting du Parti agraire et paysan dans Le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 19 octobre 1936.

Des désaccords sur la nature et la stratégie du parti provoquent une scission au début de l'année 1936. L'aile gauche du parti fonde le Parti républicain agraire et social, animé par Louis Guillon, le seul élu du parti à la Chambre depuis 1932. le parti est alors dirigé par le député de la Côte-d'Or élu en 1936 Pierre Mathé, qui regroupe l'aile droite du parti, après la mort de Fleurant Agricola.

Le parti tente d'organiser à la Chambre des députés un groupe agraire, qui passe de 4 députés en juin 1936 à 11 en 1938.

L'action de Pierre Mathé s'observe par exemple en Lorraine. Lors de la campagne électorale de 1936, il vient à Verdun en tant que délégué à la propagande du parti, pour soutenir le candidat « national » Louis Mouilleseaux[3]. Il participe à des réunions organisées par la Ligue de défense paysanne de la Meuse à Bar-le-Duc et à Verdun en , qui auraient rassemblé 3 000 paysans. Ses articles sont repris dans l'organe de la Ligue, Le Paysan lorrain, après . La Ligue de défense paysanne, dirigée par Pol Marc, s'affilie d'ailleurs au parti agraire en 1939[4].

Après guerre, le Parti paysan s'est inspiré de lui.

Sources modifier

  •  
    Manifestation du Parti agraire et paysan français sur la tombe du Soldat inconnu dans Le Petit Journal du 26 janvier 1933.
    Jean-François Colas, Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, thèse de doctorat, Université de paris X-Nanterre, 2002
  • Marc Leclair, Le parti agraire et paysan français, 1928-1939, mémoire de maîtrise, Université de Paris X-Nanterre, 1974
  • Robert Paxton, Le temps des chemises vertes; révoltes paysannes et fascisme rural 1929-1939, Paris, Ed. du Seuil, 1996
  • Nicolas Varin, Le parti agraire et paysan français ( 1928-1936 ), IEP de Paris, mémoire pour le DEA en histoire, 1995
  • Edouard Lynch, Moissons rouges: les socialistes français et la société paysanne durant l'entre-deux-guerres, 1918-1940, Presses Univ. Septentrion, 2002
  • Henry Coston, Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Lectures français, 1960
  • Henri Mendras, Les paysans et la politique, Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques, A. Colin, 1958
  • Ralph Schor, Histoire de la société française au XXe siècle, Belin, 2004
  • Pierre Barral, Les Agrariens français de Méline à Pisani, A. Colin, 1968
  • Xavier François-Leclanché, Les Gens de Villiers-sur-Tholon - Grande guerre et après-guerre (1914-1939), Perform, 2018 (ISBN 978-2-9527873-4-5)
  • David Bensoussan, Le groupe agraire de la Chambre des députés sous le Front populaire (1936-1940) (Lire en ligne)

Notes et références modifier

  1. Fondé à l'issue d'un meeting paysan à Aurillac le 26 novembre 1927 selon Henry Coston. Autour d'une quinzaine de cultivateurs à Clermont-Ferrand selon d'autres sources.
  2. Cité par Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire de la France au XXe siècle: Tome 1, 1900-1930, Éditions Complexe, 1999, p. 422
  3. Mathé le présente comme « un des premiers industriels qui a travaillé pour faire connaître le point de vue paysan et aidé les partis agraires » (Le Paysan lorrain, 24/05/1936 ). Mouilleseaux n'a pas été élu : il est battu par le sortant radical-socialiste et n'obtient que 43,2 % des suffrages exprimés. Mouilleseaux est membre du parti national populaire, avatar des Jeunesses patriotes et surtout de la Solidarité française : il a appartenu au comité directeur et fut l'un de ses théoriciens. Ses appartenances partisanes ne sont pas signalées néanmoins par la presse meusienne de droite. Il est en tout cas le candidat unique de la droite; il est soutenu par le Centre républicain meusien, qui regroupe les notables modérés, et par l'Union catholique.
  4. Elle est fondée en 1933, dans l'enthousiasme né de la réussite de manifestations paysannes à Bar-le-Duc, Verdun, Commercy et Montmédy. Ses thèmes sont la défense du monde paysan mais aussi ceux dans l'air du temps, proches de ceux du monde ancien combattant - un certain antiparlementarisme notamment. Elle est née de la volonté de certains dirigeants d'associations agricoles. Son président, Pol Marc, est membre de la Chambre d'agriculture et président de la coopérative agricole de Vaucouleurs. Elle s'est lancée dans le combat électoral dès 1933 à Bar-le-Duc, en 1934 à Verdun ou lors d'une sénatoriale partielle, à la suite du décès de Raymond Poincaré - Pol Marc était candidat -, sans succès. De même, elle n'est pas parvenue à unifier le monde paysan. À l'automne 1934, elle a adhéré au Front paysan, mais une partie de ses membres est hostile à Henri Dorgères, ce qui provoque des démissions. En 1936, la Ligue affirme sa neutralité mais Pol Marc soutient le candidat « national » Louis Mouilleseaux à Verdun. La Ligue est alors hésitante sur ses buts et sa fonction mais Pol Marc est favorable à une politisation de plus en plus marquée. À partir de novembre 1936, la Ligue entre en conflit avec Dorgères qui veut développer son mouvement en Lorraine. Elle refuse d'adhérer aux Comités de défense paysanne car elle entend demeurer autonome et reste méfiante à l'égard d'une « action directe » trop marquée. Le refus est réaffirmé en 1937. En 1939, la Ligue décide de s'affilier au Parti agraire de Pierre Mathé. Le principe de l'affiliation est décidé le 30 janvier 1939 à Verdun lors d'une réunion du conseil d'administration de la Ligue.