Parti ouvrier internationaliste

parti politique

Parti ouvrier internationaliste
Image illustrative de l’article Parti ouvrier internationaliste
Logotype officiel.
Présentation
Fondation mai-
Scission de SFIO
Disparition
Fusionné dans PCI-SFQI
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Trotskisme
Affiliation internationale Quatrième Internationale
Couleurs Rouge

Le Parti ouvrier internationaliste (POI) est un parti trotskiste français, créé en 1936 après l'exclusion, en 1935, des militants trotskistes de la SFIO à l'issue du congrès de Mulhouse.

Dirigé par Pierre Naville, le parti devient en 1938 la section française de la Quatrième Internationale, avant d'en être exclu[1]. Le POI finit par fusionner avec d'autres groupes trotskistes, en 1944, pour former le Parti communiste internationaliste (PCI).

Le POI a comme organe officiel La Lutte ouvrière, fusion de La Lutte de classe de Naville et Rosenthal, avec La Vérité

Histoire modifier

Le POI sous le Front populaire et l'entrisme au PSOP modifier

Le POI est créé entre mai et , après les grèves de juin 1936 qui acclamaient la venue au pouvoir du Front populaire, et les initiatives de Trotski visant à unir les trotskistes français, qui s'étaient éparpillés entre le Parti ouvrier révolutionnaire (POR) de Pierre Naville, La Commune de Raymond Molinier et de Pierre Franck et les Jeunesses socialistes révolutionnaires (JSR) d'Yvan Craipeau et Fred Zeller[2]. L'adhésion des moliniéristes fut cependant de courte durée, puisque Molinier était exclu du nouveau parti dès le [2], emmenant avec lui Franck, avec qui il créa le Parti communiste internationaliste. Les JSR, quant à elles (dont faisait partie l'adolescent Pierre Boussel, le futur « Lambert »), demeurèrent au sein du parti, conservant toutefois leur tendance ainsi que leur journal, Révolution[2].

Le surréaliste Benjamin Péret adhéra le au POI, avec Léo Malet, qui fut délégué du POI en Espagne avec Jean Rous, se battant dans les colonnes du POUM puis dans la colonne Durutti[3].

Lors du IIIe Congrès du POI (), la majorité du POI, derrière Pierre Naville, s'oppose à l'entrée au Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) de Marceau Pivert[3]. Une minorité, menée par Yvan Craipeau, qui prônait depuis 1938 l'adhésion en bloc au PSOP, quitte alors le POI () pour animer une tendance minoritaire au sein de celui-là, les « Comités pour la IVe Internationale ». Opposée au refus d'intégrer le PSOP, la direction de la IVe Internationale dissout le POI le [3].

Le Comité pour la IVe Internationale modifier

Après l'armistice du 22 juin 1940, les ex-militants du POI ayant refusé l'entrisme au sein du PSOP, qui a cessé d'exister, fusionnent avec le Comité pour la IVe Internationale d'Yvan Craipeau et les Jeunesses socialistes révolutionnaires (JSR) de Fred Zeller[4]. Au mois de , le représentant du POI à Marseille entre en contact avec le groupe des Révolutionnaires communistes allemands (RKD) et lui propose sans succès d'intégrer leur direction régionale[5]. Ils publient en La Vérité, organe bolchevique-léniniste, qui devient le premier journal clandestin sous Vichy[4].

Mais à l'été 1940, alors que Jean Rous créé le Mouvement national révolutionnaire (MNR), avec Fred Zeller, qui prône l'alliance avec le Royaume-Uni contre l'Allemagne nazie, le POI, désormais dirigé par Marcel Hic, estime la résistance et l'« alliance avec les petits-bourgeois » nécessaires : selon le journaliste Christophe Nick, cela en fait « la première organisation politique française authentiquement résistante »[6]. Jean Moulin aurait demandé au POI, en 1942, de lui fournir son secrétariat[6]. Mais Marcel Hic, repris en main par la IVe Internationale qui l'accuse de « social-chauvinisme », décline l'offre, revenant à des positions plus orthodoxes[6].

Le nouveau POI et l'unification des trotskistes modifier

Après l'arrestation de la direction de la zone sud du Comité pour la IVe Internationale ([3]), l'organisation reprend le nom de POI (26-[3]). Yvan Craipeau, le Roumain Spoulber et Marcel Gibelin en assurent alors la direction, après la déportation de Marcel Hic en [7]. En , il fusionne avec les autres organisations trotskistes dans le Parti communiste internationaliste (PCI).

Notes et références modifier

  1. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 296.
  2. a b et c Christophe Nick, op. cit., p. 208 sq.
  3. a b c d et e Chronologie du trotskisme en France (1928-2009) sur Dissidences.net (13 p.)
  4. a et b Christophe Nick, op. cit., p. 296 sq.
  5. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  6. a b et c Christophe Nick, op. cit., p. 311.
  7. Christophe Nick, op. cit., p. 329.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Frédéric Charpier, Histoire de l'extrême gauche trotskiste de 1929 à nos jours.

Articles connexes modifier

Archives modifier