Pandémie de Covid-19 dans le Grand Est

épidémie virale dans le Grand-Est

Cet article présente la situation en ce qui concerne la pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020 (COVID-19) dans le Grand Est.

Statistiques modifier

Nouveaux cas quotidiens modifier

Nouveaux cas quotidiens de COVID-19 déclarés dans le Grand Est 0


Hospitalisations modifier

Nombre d'hospitalisations de personnes atteintes de Covid-19 dans le Grand Est


Variation journalière du nombre de personnes hospitalisées pour la Covid-19 dans le Grand Est
Nombre quotidien de nouvelles hospitalisations dues à la Covid-19 dans les hôpitaux du Grand Est

Lecture : le , 214 personnes supplémentaires sont hospitalisées.

Décès modifier

Nouveaux décès à l’hôpital attribués à la Covid-19 dans le Grand Est

Lecture : le , 133 personnes sont décédées à l’hôpital d'une cause attribuée à la Covid-19.

Décès à l'hôpital attribués à la Covid-19 attribués à la Covid-19 dans le Grand Est

Lecture : entre le début du recensement et le , 2 737 personnes sont décédées à l’hôpital d'une cause attribuée à la Covid-19.

Réanimations modifier

En 2015, on dénombre 496 lits en réanimation sur l'ensemble de la région Grand Est dont 133 dans le Bas-Rhin, 97 en Meurthe-et-Moselle, 88 en Moselle et 74 dans le Haut-Rhin, soit 80 % des capacités en réanimation concentrées dans 4 des 10 départements de la région[1]. Au , ce nombre de lits s'élève à 465[2], dont 102 à Strasbourg (54 au Nouvel Hôpital civil et 48 à l'hôpital de Hautepierre), 40 à Mulhouse, 40 à Nancy, 36 à Reims, 32 à l'hôpital de Mercy de Metz et 30 à Colmar. Le , l'Agence régionale de santé (ARS) annonce le doublement des capacités d'accueil en réanimation avec près de 900 lits disponibles[3]. Au 29 mars, toujours selon l'ARS, ce nombre de lits disponibles s'élèves à 1 150[4].

Nombre de personnes en réanimation ou soins intensifs pour la Covid-19 dans le Grand Est 0

Lecture : le , 971 personnes sont en réanimation ou en soins intensifs dans les hôpitaux d'une cause attribuée à la Covid-19.

Variation journalière du nombre de personnes en réanimation ou en soins intensifs pour la Covid-19 dans le Grand Est

Lecture : le , 72 personnes de plus que la veille sont en réanimation ou en soins intensifs attribués à la Covid-19. À ne pas confondre avec le nombre de nouvelles personnes admises qui est donné ci-dessous.

Nombre quotidien de nouvelles admissions en réanimation dans les hôpitaux du Grand Est

Lecture : le , 13 personnes supplémentaires sont entrées en réanimation à l'hôpital.

Statistiques par départements modifier

Région/Territoire Département Nombre de
Population (2017) Cas [5] Décès au 30 avril[6] Hosp. au 15 avril[6]
Grand Est Ardennes 273 579 16 783 37 0,15 70 0,29
Aube 310 020 111 0,35 266 0,84
Marne 568 895 213 0,37 383 0,69
Haute-Marne 175 640 58 0,33 86 0,57
Meurthe-et-Moselle 733 481 282 0,38 487 0,69
Meuse 187 187 85 0,45 146 0,76
Moselle 1 043 522 659 0,63 1 071 1
Bas-Rhin 1 125 559 518 0,46 1 073 0,98
Haut-Rhin 764 030 688 0,90 1 021 1,34
Vosges 367 673 234 0,64 274 0,73

Foyer de contagion du Haut-Rhin modifier

Un rassemblement évangélique gratuit et ouvert à tous de l'Église Porte ouverte chrétienne a lieu du 17 au à Mulhouse dans le Haut-Rhin. Il réunit de 2 000 à 2 500 personnes essentiellement françaises, mais aussi des belges, des allemands et des suisses. Il a participé de façon très importante à la propagation du coronavirus en France puisque plus d'un millier de fidèles y ont été contaminés selon des journalistes de Radio France.

Les fidèles, en retournant chez eux, la plupart peu symptomatiques, ont participé à l'essaimage du virus, par exemple à Ajaccio, Agen, Belfort, Besançon, Briançon, Dijon, Mâcon, Orléans, Paris, Saint-Lô, Strasbourg[7],[8],[9]. Les premiers symptômes seraient apparus parmi les participants dès le 20 février[8].

Le 1er mars, alertée par une femme et ses fils testés positifs, l’Église contacte à son tour les autorités[8]. L'Agence régionale de santé Grand-Est ne prend la mesure des évènements que le [8]. À compter du 3 mars, le nombre de cas diagnostiqués augmente de façon importante[8],[7]. Le 5 mars, le médecin généraliste mulhousien Patrick Vogt, en contact avec de nombreux malades et médecin de garde au SAMU deux jours auparavant, dénonce « le déni total de la part des autorités » et affirme que la situation est à Mulhouse une diffusion massive du virus correspondant au stade 3 du plan Orsan REB, au-delà des chiffres officiels[10],[8].

Le 6 mars, 81 cas ayant été détectés en 24 heures à Mulhouse, le préfet déclare que les moyens ne sont plus suffisants pour dépister systématiquement tous les cas suspects. Seuls les patients dont l'état est le plus grave sont hospitalisés. Il parle de « stade 2 avancé »[11]. Dans l'ensemble du Haut-Rhin, des mesures restrictives sont prises pour limiter les rassemblements de personnes, ceci passant par la fermeture d'écoles et la limitation des rassemblements[12].

Mesures locales modifier

Haut-Rhin modifier

Le , après la découverte de neuf nouveaux cas de patients porteurs du coronavirus dans le Haut-Rhin, trois écoles de Bernwiller, Bourtzwiller et Saint-Louis sont fermées[13]. La préfecture annonce également l'interdiction des rassemblements publics à Bernwiller et à Hésingue[14].

Le , de nouvelles mesures ont été prises dans le Haut-Rhin :

  • interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes dans un milieu clos (excepté pour les entreprises, commerces, bars et restaurants)[15] ;
  • la fermeture des crèches, établissements scolaires, écoles, collèges et lycées de tout le département du Haut-Rhin, pendant 15 jours[16] ;
  • interdiction pour les mineurs de se rendre dans les établissements pour personnes âgées (EHPAD) ou handicapées (FAM) jusqu'au [17] ;
  • obligation pour les manifestations sportives de se dérouler à huis clos[13].

Transport sanitaire et implication des forces armées modifier

Très vite, les hôpitaux du Grand Est sont saturés par les malades atteints par la Covid-19. Une solution temporaire est trouvée par les instances sanitaires, dans le cadre de l'opération Résilience : réaliser des transferts de patients des hôpitaux sous tension vers des hôpitaux moins engorgés. Le 19 mars, six premiers patients alsaciens, dans un état grave, sont évacués de Mulhouse par A330 médicalisé vers des hôpitaux militaires du sud de la France[18]. C'est la première fois, en France, qu'une telle opération est menée.

Les évacuations vont se succéder par centaines dans les jours qui suivent : en ambulance, en hélicoptère, en jet privé, en avion militaire et ou en train sanitaire[19]. Entre le 18 mars et le 10 avril, 644 patients seront transférés, principalement des régions Grand-Est et Ile-de-France. 183 seront même transférés hors de France, en Allemagne ou en Suisse[20], grâce aux solidarités transfrontalières.

Le Service de santé des armées déploie un « élément mobile de réanimation » à proximité de l'hôpital civil de Mulhouse entre le 21 mars 2020 et le 12 mai, toujours dans le cadre de l'opération Résilience. 47 patients, uniquement en défaillance respiratoire, seront pris en charge par les 188 personnels du service de santé des armées et du régiment médical de l’armée de terre[21], afin de soulager les équipes de l'hôpital Emile Muller de Mulhouse.

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. « PRS 2018-2027 - Etat de santé de la population et état de l’offre de la région Grand Est », sur www.grand-est.ars.sante.fr, (consulté le )
  2. « Statistique annuelle des établissements de santé (SAE) », sur sae-diffusion.sante.gouv.fr (consulté le )
  3. « Grand Est : 480 personnes en réanimation, dont la moitié en Alsace, pour 900 lits disponibles », sur dna.fr, Dernières Nouvelles d'Alsace, (consulté le )
  4. « Coronavirus dans le Grand Est : Près de 850 patients en réanimation », sur 20minutes.fr, 20 Minutes, (consulté le )
  5. Santé Publique France, « Tableau de bord COVID-19 "COVID 19 point epidemiologique" », sur santepubliquefrance.fr, (consulté le ).
  6. a et b « Géodes - Santé publique France », sur geodes.santepubliquefrance.fr, (consulté le ).
  7. a et b Nicolas Daguin, « Un rassemblement évangélique a propagé le coronavirus en France », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  8. a b c d e et f France Info du 28 mars 2020
  9. Le Monde du 27 mars 2020
  10. Alain Cheval et Geneviève Daune, « « À Mulhouse, on est en phase 3 », selon le médecin Patrick Vogt », sur dna.fr, (consulté le )
  11. Le parisien du 6 mars 2020 : Coronavirus : comment le Haut-Rhin et la ville de Mulhouse font face à l’explosion de l’épidémie
  12. Les conséquences de la fermeture des établissements scolaires et l'organisation mise en place
  13. a et b « Arrêté préfectoral 6-03-2020 portant interdiction épreuves manifestations sportives Haut-Rhin », sur haut-rhin.gouv.fr, .
  14. « Arrêté préfectoral du 5 mars 2020 portant interdiction rassemblement Rustenhart », sur haut-rhin.gouv.fr, .
  15. « Arrêté préfectoral 06-03-2020 interdiction rassemblements Haut-Rhin », sur haut-rhin.gouv.fr, .
  16. « Les crèches, écoles, collèges et lycées du Haut-Rhin fermés pour 15 jours », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne).
  17. « Arrêté préfectoral 06-03-2020 restriction droit visite patients pers hébergées dans les EMS et ESMS Haut-Rhin », sur haut-rhin.gouv.fr, .
  18. « CORONAVIRUS. Mulhouse : évacuation à bord d’un A330 médicalisé, une première en France », sur www.lalsace.fr,
  19. Nicolas Arzur, « [Carte] Où les patients alsaciens atteints du Covid-19 ont-ils été transférés ? », sur lalsace.fr,
  20. « CORONAVIRUS. 21 places pour les Alsaciens dans les hôpitaux allemands et suisses », sur www.lalsace.fr,
  21. Cécile Fellmann, « Mulhouse : l’heure du bilan pour l’hôpital militaire », sur lalsace.fr,

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Philippe Sansonetti, « Covid-19, chronique d’une émergence annoncée », La Vie des idées,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Pascal Marichalar, « Savoir et prévoir : Première chronologie de l’émergence du Covid-19 », La Vie des idées,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier