Pétition de cinq millions de femmes américaines contre le viol de guerre

La pétition de cinq millions de femmes américaines contre le viol de guerre est un document de protestation contre le viol de guerre paraphé par cinq millions de femmes des États-Unis et remis le à Georges Clemenceau président de la Conférence de paix de Paris.

Le Temps, 16 avril 1919[1].

Le document modifier

 
New York Dispatch, 24 avril 1919.

Il a été remis à Clemenceau par Mme Charles H. Farnam au nom du comité pour la protection des femmes dans la législation internationale[2].

Son texte condamne les militaires ou civils des Empires centraux et leurs alliés agresseurs de femmes et jeunes filles au cours de la Grande Guerre de 1914-1918.

Il exige qu'ils soient punis, car

« ...de tels crimes, outre qu’ils constituent une monstrueuse insulte à la dignité de la femme, atteignent au cœur même de la société, le foyer [...] et placent la société dans l’alternative suivante : ou bien, consentant ainsi à sa propre destruction, tolérer que le fait de violer femmes et jeunes filles, de les mutiler, de les réduire en esclavage, de les soumettre de force à la prostitution, devienne par la force du précédent une coutume admise par les lois de la guerre ; ou bien ruiner ce précédent sans erreur possible[3]. »

Dépassant les conséquences de ce seul conflit, la pétition demande une lutte active, résolue, publique et officielle contre l'agression de femmes ou jeunes filles lors de nouveaux conflits à venir.

Cette pétition s'oppose catégoriquement à la culpabilisation des femmes violées durant une guerre.

La remise de cette pétition est rapportée par la presse française[1] et américaine[4] de l'époque.

Conclusion de la pétition modifier

La pétition se conclut ainsi[1] :

« Nous, femmes des États-Unis,

Demandons que tous les officiers, soldats ou civils appartenant aux puissances centrales ou à leurs alliés, qui se sont rendues coupables d'un attentat quelconque contre une femme ou une jeune fille de France ou d'un pays allié de la France, au cours de la présente guerre, soient punis si c'est possible, en particulier dans tous les cas flagrants et notoires ; que des mesures soient prises par les nations participant à la Conférence pour que, dans toute guerre à venir, il soit absolument interdit de commettre des actes aussi dangereux et aussi abjects, que de tels actes soient dénoncés, que des sanctions adéquates soient prévues et publiées et que des mesures convenables soient prises pour l'application de ces sanctions ;

Déclarons que notre sentiment et notre opinion réfléchie sont que toutes les femmes, maltraitées de cette façon par un méprisable ennemi, doivent être traitées et considérées, non comme déshonorées, mais comme blessées de guerre. Et demandons à tous nos alliés de leur accorder cette qualité, officiellement et dans l'opinion publique..... »

Notes et références modifier

  1. a b et c « Une motion des femmes américaines », Le Temps, 16 avril 1919, page 1, 5e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  2. Mme Charles H. Farnam, de New York, avait auparavant été décorée par le prince Alexandre de Serbie pour l'aide qu'elle avait apporté aux Serbes. Voir à ce propos l'article du New York Times du 24 novembre 1916.
  3. Françoise Thébaud, La femme au temps de la guerre de 14, Éditions Stock, Paris 1986.
  4. L'événement est rapporté par :

Bibliographie modifier