Otages coréens en Afghanistan de juillet 2007

L'affaire des otages coréens en Afghanistan concerne l'enlèvement de 23 Sud-Coréens par les talibans le dans le centre de l'Afghanistan.

Chronologie modifier

Le , les talibans enlèvent 23 Sud-Coréens, 18 femmes et 5 hommes, tous protestants évangéliques, sur la route reliant Kaboul à Kandahar. Le porte-parole taliban, Qari Yousef Ahmadi, propose d'échanger les Sud-Coréens contre 23 talibans détenus par les autorités afghanes, alors que des troupes afghanes et américaines ont pris position autour du district de Qarabagh, dans la province de Ghazni, lieu probable de détention des otages. Kaboul refuse officiellement l'échange.

Hamid Karzai, président de l'Afghanistan, demande aux talibans de relâcher les 18 femmes en invoquant les « valeurs islamiques et afghanes[1] ». Qari Yousef Ahmadi répond en affirmant que les militaires occidentaux retiennent des femmes dans les bases de Bagram et de Kandahar. Les ravisseurs répartirent les 22 otages en plusieurs groupes, probablement détenus dans trois provinces différentes, afin de compliquer une éventuelle opération de sauvetage.

Le 25 juillet, les talibans abattent Bae Hyng-kyu, chef du groupe de l'Église presbytérienne Saem-mul.

L'envoyé spécial du président sud-coréen Roh Moo-hyun propose de l'argent contre les otages alors que le porte-parole taliban déclare : « Nous demandons au gouvernement de la Corée du Sud, à son Parlement et à son peuple de faire pression sur le gouvernement afghan pour qu'il accepte nos demandes ou nous allons tuer d'autres otages[2] » et renouvelle l'ultimatum.

Le 30 juillet, un deuxième otage, Shim Sung-min, 29 ans, est abattu d'une balle dans la tête.

Le 1er août, Kaboul réclame une prolongation de 48 heures de l'ultimatum pour les otages sud-coréens alors que les talibans déclarent que deux femmes sont « gravement malades », précisant qu'« il y a un risque qu'elles meurent[3] ». Mahmoud Gailani, un des négociateurs du gouvernement afghan, déclare que « les oulémas ont condamné la mort d'un nouvel otage et demandé aux talibans d'arrêter de les tuer[4] ». Des hélicoptères lâchent des tracts libellés ainsi : « Le ministère de la Défense veut lancer une opération militaire dans la région. Afin de garantir votre sécurité et de ne pas être affecté par cette opération, nous vous appelons à quitter les lieux pour des zones plus sûres contrôlées par les forces gouvernementales ». Le chef du district de Qarabagh, Khawaja Siddiqi, a déclaré qu'une opération militaire avait été lancée pour libérer les otages[5].

Le même jour, en dépit des divergences politiques entre les deux Corées, la Corée du Nord appelle à la libération des otages sud-coréens encore détenus[6].

Le vendredi , les talibans refusent la visite d'une équipe médicale afghane pour soigner les otages malades: « On n'a pas besoin de médecins. S'ils sont inquiets pour la santé des otages, ils doivent relâcher deux des nôtres qui sont prisonniers en échange des deux otages qui sont très malades », déclare le porte-parole des talibans.

Le 12 août, les deux Sud-coréennes malades sont confiées à un chef tribal, Haji Zahir[7] qui les remet au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le 29 août, après longues négociations entre les représentants des Talibans et ceux du gouvernement sud-coréen à Ghazni, trois groupes d'otages sont relâchés et remis au CICR : le premier composé de 3 femmes, le second, composé de 4 femmes et d'un homme et le dernier de 3 femmes et d'un homme[8]. Ces libérations font suite à l'accord intervenu la veille : la Corée du Sud s'est engagée à retirer ses 200 militaires d'Afghanistan au plus tard à la fin de l'année 2007 (cette décision avait été prise unilatéralement par les coréens avant même que la prise d'otages n'ait lieu) et à ne plus envoyer de missionnaires chrétiens dans le pays. En revanche, les talibans ont abandonné leur exigence de libérations de militants islamistes emprisonnés en Afghanistan, permettant la reprise des négociations[9].

Le 30 août, les derniers otages sont relâchés en deux groupes distincts.

Le 31 août, Song Min-soon, ministre sud-coréen des Affaires étrangères, remercie la Russie pour son rôle dans la libération des otages en déclarant que « c'est dans le besoin qu'on reconnaît ses vrais amis[10] ». Les Talibans réfutent avoir reçu une rançon comme l'a déclaré anonymement un de leurs chefs à un journaliste.

Liste des otages modifier

Nom Nom en Hangul Nom en Hanja Sexe Année de naissance Statut
Bae Hyeong-gyu 배형규 裵亨圭 masculin 1965 tué le
Shim Seong-min 심성민 沈聖珉 masculin 1978 tué le
Kim Gyeong-ja 김경자 金慶子 féminin 1970 libérée le
Kim Ji-na 김지나 金智娜 féminin 1975 libérée le
Yoo Gyeong-shik 유경식 柳慶植 masculin 1952 libéré le
Ko Sei-hoon 고세훈 高世勳 masculin 1980 libéré le
Yoo Jeong-hwa 유정화 柳貞和 féminin 1968 libérée le
Lee Seon-yeong 이선영 李善英 féminin 1970 libérée le
Lee Ji-yeong 이지영 李智英 féminin 1970 libérée le , devait être libérée le 13 août
Han Ji-yeong 한지영 韓智英 féminin 1973 libérée le
Lee Jeong-ran 이정란 李貞蘭 féminin 1974 libérée le
Lim Hyeon-ju 임현주 林賢珠 féminin 1975 libérée le
Cha Hye-jin 차혜진 車惠珍 féminin 1976 libérée le
An Hye-jin 안혜진 安惠珍 féminin 1976 libérée le
Seo Myeong-hwa 서명화 徐明和 féminin 1978 libérée le
Lee Ju-yeon 이주연 李週妍 féminin 1980 libérée le
Je Chang-hee 제창희 諸昌熙 masculin 1969 libéré le
Song Byeong-woo 송병우 宋炳宇 masculin 1974 libéré le
Seo Gyeong-seok 서경석 徐京石 masculin 1980 libéré le
Kim Yoon-yeong 김윤영 金允英 féminin 1972 libérée le
Pak Hye-yeong 박혜영 樸惠英 féminin 1972 libérée le
Lee Seong-eun 이성은 李成恩 féminin 1983 libérée le
Lee Yeong-gyeong 이영경 李英慶 féminin 1985 libérée le

Références modifier