Organisation Pensée Bataille

Organisation Pensée Bataille
Présentation
Fondation
Disparition
secrétaire Georges Fontenis
secrétaire-adjoint Roger Caron
trésorier Robert Joulin
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme libertaire

L’Organisation Pensée Bataille (OPB), créée en 1950 et auto-dissoute en 1953, est une structure clandestine organisée en fraction au sein de la Fédération anarchiste (FA).

Création modifier

L'OPB a été créée au début de l'année 1950, sur l'initiative entre autres de Louis Estève, Roger Caron, Serge Ninn, Robert Joulin, André Moine et Georges Fontenis.

Leur objectif était de former une fraction communiste libertaire pour s'opposer à la fraction individualiste qui bloquait toute évolution de la FA, de prendre le contrôle de la FA et d'en faire une organisation révolutionnaire forte et structurée, avec une ligne politique unique.

Fonctionnement et composition modifier

Les militants OPB sont recrutés par cooptation et à la majorité des deux tiers. L'assemblée générale élit un secrétaire, dit "responsable au Plan" (Fontenis), un secrétaire-adjoint dit "conseiller" (Caron) et un trésorier (Joulin). Ce bureau de l'OPB est chargé de mettre au point les mesures propres à l’exécution du Plan décidé par l’assemblée générale.

L’OPB est constitué de militants des groupes Paris-Est, Paris 18e et 19e, Renault-Billancourt, Thomson et du groupe Krondstadt (Paris-Sud),et compte également des militants à Marseille et Narbonne.

Influence de l'OPB modifier

En quelques années, les thèses de l'OPB deviennent majoritaires dans la FA.

Lors de son congrès de Paris en 1953, celle-ci se transforme en Fédération communiste libertaire (FCL) par un vote majoritaire de 71 mandats contre 61 (les autres noms proposés étant « Parti communiste anarchiste » et « Parti communiste libertaire »).

La résolution approuvée au congrès de Paris précise : “L’organisation spécifique des militants du communisme libertaire se considère l’avant-garde, la minorité consciente et agissante dans son idéologie et son action les aspirations du prolétariat” afin que “la révolution soit rendue possible pour édifier la société communiste libertaire”. "...le passage de la société de classes à la société communiste sans classe ne peut être réalisée que par la Révolution, par l’acte révolutionnaire brisant et liquidant tous les aspects du pouvoir…” L’organisation communiste libertaire a un rôle prépondérant à jouer : “ La révolution n’est possible que dans certaines conditions objectives (…) et lorsque les masses, orientées et rendues de plus en plus conscientes de la nécessité révolutionnaire par l’organisation communiste libertaire, sont devenues capables de réaliser la liquidation de la structure de classes".

Désormais, les adhérents sont tenus de défendre en public les résolutions de congrès, mêmes s’ils ont voté contre.

Fin de l'OPB modifier

L'OPB s'auto-dissout quelques mois après le congrès de 1953.

Controverse modifier

En 1954, la parution du Mémorandum du groupe Kronstadt, ayant quitté la FCL critique l’existence de l’OPB et sa dérive autoritaire et léniniste.

Bibliographie modifier

  • Maurice Joyeux : Sous les plis du drapeau noir. Souvenirs d'un anarchiste (2 tomes), Éditions du Monde libertaire.
  • Georges Fontenis : Changer le monde. Histoire du mouvement communiste libertaire 1945-1997, éd. Alternative libertaire/Le Coquelicot.
  • Cédric Guérin, Anarchisme français de 1950 à 1970, Mémoire de Maitrise en Histoire contemporaine sous la direction de Mr Vandenbussche, Villeneuve d’Ascq, Université Lille III, 2000, texte intégral, pdf.
  • Mémorandum du groupe Kronstadt (texte complet, 57 pages au format pdf) : Memorandum du groupe Kronstadt.

Articles connexes modifier