Opération de Péan-Segond

L’opération de Péan-Segond est un procédé de traitement chirurgical des suppurations pelviennes par hystérectomie vaginale[1].

Historique modifier

Jules Péan est le premier, en 1887[2], à avoir appliqué l’hystérectomie vaginale au traitement des suppurations pelviennes. Paul Segond a suivi son exemple à partir de 1891[3]. Il a perfectionné et vulgarisé cette méthode pour traiter les abcès péri-utérins multiples très étendus. Elle est restée longtemps pratiquée dans tous les cas de contre-indication de la laparotomie avec ablation bilatérale des annexes utérines.

En 1900, Segond avait publié deux cents observations d’hystérectomie vaginale pratiquée pour des lésions annexielles bilatérales et, sur ce nombre, il avait obtenu cent quatre-vingt-six guérisons.

Trois avantages au moins du procédé de Péan-Segond ont été mis en avant par ses auteurs. Limitée aux annexes, l’intervention par la voie abdominale laisse en place la matrice, qui est la cause première de l’infection et dont les lésions suppurantes provoquent de toute façon la stérilité. D’autre part, la simple évacuation vaginale expose le péritoine et ouvre l’abcès dans le rectum ou le vagin, et tous les procédés qui permettent d’atteindre le pus dans le pelvis, que ce soit par voie vaginale, rectale, sacro-coccygienne, périnéale ou péritonéale, sont plus difficiles à mettre en œuvre et plus dangereux et seule l’incision vaginale, qui laisse intact le péritoine, peut être recommandée lorsque la collection purulente est facilement accessible. Enfin, l’hystérectomie vaginale évite la cicatrice abdominale et tout risque d’éventration[4].

Remarque modifier

L'opération de Péan-Segond, hystérectomie par voie vaginale, est fréquemment et indûment nommée « opération de Péan ». Cette dernière expression doit être réservée à une autre procédé, certes également pratiqué pour la première fois par Péan, mais qui concerne la chirurgie de l'ulcère gastrique : la gastrectomie partielle avec anastomose gastroduodénale[5].

Bibliographie modifier

  • Henri Violet, « De l’hystérectomie vaginale dans le traitement des collections anté-utérines », Annales de gynécologie et d’obstétrique, Paris, G. Steinheil,‎ , p. 236-240 (lire en ligne).

Références modifier

  1. La principale source de cet article est Auguste Lutaud, Manuel complet de gynécologie médicale et chirurgicale, Paris, A. Maloine, , 4e éd. (1re éd. 1883), 512 p. (lire en ligne), 6e partie (Des inflammations et infections péri-utérines), chap. 7 (« Traitement chirurgical des suppurations pelviennes »), p. 582-585.
  2. Paul Éloi Bégouin, Henri Bourgeois, Pierre Duval, Antonin Gosset, Émile Jeanbrau, Félix Papin et al., Précis de pathologie chirurgicale, t. 5 : Appareil génital de l'homme, pathologie urinaire, gynécologie, Masson et Cie, coll. « Précis médicaux », , 6e éd. (1re éd. 1928), 1299 p., p. 879.
  3. De l'hystérectomie vaginale dans le traitement des suppurations péri-utérines (extrait de Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie), Paris, Steinheil, coll. « César Roux », , 36 p..
  4. Jacques Peter, Philippe Boisselier et E. Guttila, « Hystérectomie vaginale sur utérus non prolabé », Journal de gynécologie, obstétrique et biologie de la reproduction, vol. 16, no 7,‎ , p. 925-934 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Jean Escat, « La Chirurgie de l'ulcère gastro-duodénal », dans Pathologie de l'œsophage et affections gastro-duodénales, p. 62. (Lire en ligne sur le site des facultés de médecine de Toulouse. Page consultée le 30 mai 2013.)