Opération Tanit

bataille navale

Opération Tanit

Informations générales
Date 10 avril 2009
Lieu 20 milles (32,18688 km) des côtes somaliennes
Issue 4 otages libérés / 1 otage tué
Belligérants
Drapeau de la France France
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Pirates somaliens
Commandants
Guillaume Goutay[1] inconnu
Forces en présence
France:
3 frégates
70 commandos marine
1 C-130 Hercules
Allemagne:
1 frégate
voilier
5 pirates
Pertes
Aucune 1 capture de voilier
2 morts
3 prisonniers

Notes

Pertes civiles : 1

L’opération Tanit (nom non officiel) est une intervention militaire menée conjointement par la France et l'Allemagne pour libérer des otages retenus sur le voilier Tanit le . Le voilier fut capturé par des pirates somaliens le . Même si cette opération ne fait pas partie formellement de l'opération Atalanta, opération anti-piraterie de l'Union Européenne, elle en utilise certains des moyens, telle la frégate Aconit[2].

Contexte modifier

Le Tanit, un voilier battant pavillon français avec à son bord cinq passagers fait route vers les Seychelles quand il est abordé par des pirates le dans l'Océan indien 3° 36′ 00″ N, 58° 35′ 00″ E[3]. Une famille de trois personnes incluant un garçon de trois ans ainsi que deux amis de la famille qui les ont rejoint à Hurghada font partie des otages. Les propriétaires du voilier, les Lemaçon, sont partis de Vannes en pour un voyage qui devait les conduire à Madagascar. Au cours de leur voyage, ils rencontrent le couple propriétaire du Carré d'As IV, un voilier capturé par des pirates puis libéré par les commandos français le . Après cette rencontre, ils décident de continuer quand même leur voyage[4]. Selon un officier français, les passagers du Tanit avaient été prévenus du danger par la frégate française Floréal qu’ils entraient dans une zone très dangereuse[pas clair] et qu’il valait mieux l’éviter[5].

Tanit
Type voilier
Caractéristiques techniques
Longueur 12.5 mètres
Carrière
Pavillon France
 
La frégate française Floréal

Déroulement modifier

Cinquante commandos marine partent de France le en direction de Djibouti pour préparer l'assaut. Vingt autres les rejoignent là-bas. Ils sont parachutés depuis un C-130 Hercules au-dessus de la mer et sont ensuite récupérés par trois frégates françaises qui traquent les pirates. Une frégate allemande équipée en matériel médical les accompagne[4].

Après la capture, les pirates orientent le bateau vers les cotes somaliennes mais sont rattrapés deux jours plus tard par une frégate française. Les forces françaises tentent alors de négocier avec les pirates en leur proposant de l'argent et un échange : la mère et l'enfant contre un officier français. Les pirates refusent et attendent d'avoir atteint la côte pour négocier. Voyant que les pirates se montrent peu coopératifs, un sniper situé sur une des frégates tire sur le mât et les voiles du voilier pour immobiliser le bateau[4].

 
La frégate allemande Mecklenburg-Vorpommern
 
La frégate française Aconit

Après que des menaces ont été entendues sur la possible exécution des otages, les forces françaises décident d'aborder le voilier. Des tireurs d'élite neutralisent deux pirates présents sur le pont et des commandos marine répartis dans deux zodiacs prennent d'assaut le navire. Les pirates ouvrent le feu mais sont rapidement capturés. Les otages présents sur le pont sont mis en sécurité[1]. Florent Lemaçon, le capitaine du bateau et père du garçon de trois ans est retenu dans sa cabine. Quand le commando y pénètre, une fusillade éclate avec les pirates et Florent Lemaçon est mortellement touché, par un tir français comme l'a établi l'enquête[6],[7].

Suite et fin modifier

Après la fin de l'assaut, les quatre otages libérés sont emmenés sur l'une des frégates pour être conduits à Djibouti puis rapatriés en France[8]. Trois pirates, Mohamed Mahamoud, Abdelkader Osmane Ali et Mahamoud Abdi Mohamed, sont amenés à Rennes pour y être interrogés[9]. Ils sont condamnés en octobre 2009 à 9 ans de prison par la cour d'assises de Rennes[10].

Au total, 70 hommes du commando Hubert, les frégates Aconit, Floréal, Commandant Ducuing et la frégate allemande Mecklenburg-Vorpommern[11], ainsi que des aéronefs de patrouille maritime de la Flottille 21F[réf. nécessaire] ont participé à l'opération.

Notes et références modifier

  1. a et b (en) « How to Deal », sur Newsweek, (consulté le ).
  2. Nicolas Gros-Verheyde, « Le dispositif Atalanta se déplace vers le Sud, vers les Seychelles », sur B2 - Bruxelles2, (consulté le )
  3. (en) Jason Burke, « How Somali pirates hijacked the Lemaçons's sailing trip of a lifetime », sur theguardian.com,
  4. a b et c (en) Matthew Campbell, « Death on the high seas as pirates put to the sword », Times Online, London,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. « Les passagers du Tanit avaient été prévenus du danger », sur B2 Bruxelles2, (consulté le )
  6. (en) « Hostage, 2 Pirates Killed in French Rescue Operation », CNN,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. « Le skipper du "Tanit a bien été tué par une balle française », sur Le Monde, (consulté le )
  8. (en) « Freed hostages arrive in France », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « France Charges Suspected Pirates », BBC News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. « Procès du "Tanit" : les pirates somaliens ont été condamnés à 9 ans de prison », sur Le Monde, (consulté le )
  11. Jean Guisnel, « Mort d'un otage lors de la libération du Tanit - Hervé Morin n'exclut pas que "le tir soit français" », sur Le Point, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier