Opération Ratkiller

Opération menée durant la guerre de Corée par les forces sud-coréennes et les États-Unis contre la guérilla communiste

L’Opération Ratkiller (littéralement : « Opération tueur de rat ») est une opération menée durant la guerre de Corée par les forces de la République de Corée et des conseillers américains de à , visant à éliminer les agents de la guérilla communiste opérant dans les zones occupées par les forces des Nations Unies.

Contexte modifier

En 1951, un grand nombre de groupes combattants communistes, d’une taille variant de quelques centaines à plusieurs milliers, opérait sur un territoire censé être contrôlé par les forces de l’ONU. Ils attaquaient les routes et les chemins de fer, tiraient sur les forces onusiennes et collectaient des fonds auprès des habitants. Ces bandes armées étaient particulièrement actives dans les montagnes du Jirisan, mais des tirs de snipers et des activités de guérilla se déroulèrent jusque dans la capitale, Séoul. Des milices anticommunistes locales se formèrent pour riposter, se livrant parfois à des représailles contre des villages accusés de soutenir la guérilla, comme à Geochang.

Les guérilléros reçoivent le soutien de soldats de l’armée du nord. Ils représentent environ 40 000 combattants[1].

En , le général Walker missionne le 9e corps d’armée des États-Unis la tâche de réduire la guérilla dans le sud-ouest de la Corée. L’opération est peu efficace[1].

En , le général Van Fleet, réagissant à la hausse des attaques durant le mois de novembre, met en place l’opération Ratkiller.

L’opération modifier

Pour décider de l’opération, les responsables ont mis en avant le harcèlement contre les forces de l’ONU - un tiers des attaques commises étaient de leur fait - ainsi que les attaques régulières contre les routes et les voies ferrées. Après l’opération, la guérilla a été considérablement affaiblie, bien que des résurgences soient restées une menace jusqu’à la fin de la guerre[2].

L’opération implique deux divisions de l’armée coréenne, la Division Capitale et la 8e division d’infanterie, plusieurs régiments de la police nationale coréenne, un escadron de la force aérienne coréenne, des chasseurs-bombardiers P-51 Mustang et une soixantaine d’experts américains. L’opération est placée sous le commandement du général Paik Sun-yup, considéré comme l'un des plus puissants de l'armée coréenne[1].

L’un des objectifs principaux de l’opération était la zone montagneuse du Jirisan.

Résultat modifier

Après l’opération Ratkiller, les forces communistes sont considérablement affaiblies, mais des milliers de policiers coréens ont dû rester dans la région, soutenus par des milices locales, allant jusqu’à 11 000 Jeunes Volontaires, afin d’empêcher la résurgence des forces de guérilla restantes, estimée à environ 3 000[3].

Selon les archives de la République de Corée, 5 800 guérilleros ont été tués et 5 700 capturés. Les archives américaines affirment que 9 000 guérilleros ont été tués, chiffre évalué jusqu’à 10 000 par d’autres sources[4].

L’opération est analysée par les militaires français dans leur approche de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie[5],[6],[7].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. a b et c (en) Hugh Deane, The Korean War 1945-1953, China Books, , 246 p. (ISBN 978-0-8351-2644-1, lire en ligne)
  2. « yup », www.nj.gov (consulté le )
  3. (en-GB) Philip Gowman, « The Korean War: the Korean version », sur London Korean Links, (consulté le )
  4. (en) Professor Donald W. Boose Jr et Professor James I. Matray, The Ashgate Research Companion to the Korean War, Ashgate Publishing, Ltd., (ISBN 978-1-4724-0583-8, lire en ligne)
  5. Roger Trinquier, La guerre moderne, La Table ronde, (lire en ligne)
  6. Nicolas Hubert, Editeurs et éditions pendant la guerre d'Algérie, 1954-1962, Editions Bouchène, , 523 p. (ISBN 978-2-35676-098-2, lire en ligne)
  7. François Géré, La guerre psychologique, Paris, Économica, Institut de stratégie comparée EPHE IV - Sorbonne, coll. « Bibliothèque stratégique », (lire en ligne)