Opération Libero
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Forme juridique association politique
Zone d’influence Suisse
Fondation
Fondation
Identité
Siège 3000 Berne
Structure association
Présidents Stefan Manser-Egli, Sanija Ameti
Directeur général Isabelle Gerber
Financement Dons individuels
cotisations
financement participatif
Slogan Réalisons la Suisse
Site web www.operation-libero.ch

Opération Libero est un mouvement politique suisse hors parti progressiste, défendant des valeurs d'ouverture et de tolérance face aux populismes. Il est principalement composé de jeunes.

Description modifier

Officiellement lancé le à Berne[réf. nécessaire], Opération Libero est issu de la révolte d'une poignée d'étudiants à la suite de l'acceptation de l'initiative populaire « Contre l'immigration de masse » le [1].

Se considérant « au-dessus des partis »[2], il milite pour une Suisse multiculturelle, cosmopolite, moderne et progressiste[1], ce qui le place à l'opposé de l'Union démocratique du centre (UDC)[3] et de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre. En 2019, un article du Guardian présente ainsi l'organisation comme principale force d'opposition aux politiques prônées par l'UDC[4]. Il est parfois qualifié par les médias de mouvement « pro-immigration »[5].

Principalement constitué à l'origine de jeunes universitaires et intellectuels de moins de 30 ans[6], il est proche du think tank Forum de politique étrangère lié aux milieux diplomatiques suisses.

En 2017, il comptait un millier de membres en Suisse alémanique[1].

Positionnement politique modifier

Le mouvement politique peut être qualifié de social-libéral d'un point de vue économique et de libéral d'un point de vue sociétal.

Il prône ou demande :

  • un marché du travail ouvert avec le maintien de la libre circulation européenne et une libéralisation des politiques concernant l'immigration des étrangers ;
  • une loi sur la nationalité suisse adaptée à un « pays d’immigration », qui rende la procédure de naturalisation plus simple et plus objective, n'exige que trois à cinq ans de séjour en Suisse et non douze ans[7] et supprime les délais de résidence communaux ;
  • une véritable politique européenne qui privilégie les accords bilatéraux tout en laissant la porte ouverte à une adhésion si celle-ci est dans l'intérêt du pays[8] ;
  • les libertés individuelles, en considérant notamment que le mariage pour tous et l'union civile relèvent de la sphère privée et doivent être légalisés et que l'adoption doit être permise pour les couples homosexuels, pour les célibataires et pour les couples en union libre[9].
  • la taxation individuelle plutôt que la taxation des modes de vie, afin de corriger le traitement inégal entre couples mariés et non mariés et d'éliminer les incitations à limiter l'activité professionnelle d'un des deux conjoints ;
  • une redistribution ciblée, en soutenant les personnes à faible revenu avec une prime pour l’emploi, versée à toute personne exerçant une activité lucrative sous forme de crédit d'impôt dépendant du revenu ; ce revenu minimum permettrait de supprimer ou de remplacer d'autres prestations sociales, comme la contribution aux frais du logement ou certaines allocations familiales[10] ;
  • une mobilité durable avec une taxation comportementale et une augmentation des tarifs[11].

Organisation modifier

Comité directeur modifier

  • Stefan Manser-Egli, co-président
  • Sanija Ameti, co-présidente
  • Stefan Schlegel
  • Laura Zimmermann
  • Franziska Barmettler
  • Marie Julliard
  • Stéphane Decrey
  • Sarah Kopse-Scholberg
  • Deniz Bozyigit

Équipes régionales modifier

Des équipes régionales ont été mises en place, d'abord pour les villes de Bâle, Berne et Zurich en 2014, puis à Genève en 2015[12],[13]. L'équipe de Bâle étend plus tard son action à l'ensemble de la Suisse du Nord-Ouest et celle de Genève à l'ensemble de la Suisse romande. Une équipe est également mise en place pour la Suisse orientale.

Activités modifier

Le mouvement est actif sur les réseaux sociaux, sur les campus universitaires[réf. nécessaire] et dans la presse, où il publie des tribunes et des prises de position.

En 2014, il déclare vouloir peser sur la campagne des élections fédérales et l'agenda politique[14], sans pour autant présenter des candidats[15].

Les succès politiques d'Operation Libero les plus visibles sont les votations gagnées en tant que coordinateur des campagnes de votation contre l'initiative populaire « Pour le couple et la famille - Non à la pénalisation du mariage »[16] et contre l'initiative populaire « Pour le renvoi effectif des étrangers criminels »[17],[18],[19] soumises au peuple le .

Les médias attribuent également à Operation Libero la mobilisation en faveur de la naturalisation facilitée pour la troisième génération soumise au vote et approuvée à 60,4% le [20],[21],[22] ou celle du vote sur l'initiative populaire fédérale « Oui à la suppression des redevances radio et télévision » dite «No Billag», en militant contre la suppression de la redevance audiovisuelle[23],[24],[25]. En outre, le mouvement est cité[26],[27] parmi les mouvements ayant participé au succès populaire contre l'initiative pour l’autodétermination de l'UDC, rejetée par 66,25 % du peuple le .

En 2021, il s'oppose sans succès à l'initiative dite « anti-burqa »[28] et à la nouvelle loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme[29], mais il contribue à l'adoption de la loi en faveur du mariage pour tous[30].

En novembre 2021, le mouvement annonce le lancement d'une initiative populaire avec Les Verts afin de forcer le Conseil fédéral à reprendre les négociations avec l'Union européenne en vue d'une évolution des accords bilatéraux et l'identification d'une solution institutionnelle[31].

Références modifier

  1. a b et c Aïna Skjellaug, « L'«Opération Libéro» se poursuit en Suisse romande », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. Yelmarc Roulet, « Ce qui ne marche plus dans le système politique suisse », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  3. (de) Operation Libero gegen eine SVP-Schweiz, Tages-Anzeiger, consulté le 14 février 2015
  4. (en) Change the narrative: how a Swiss group is beating rightwing populists, The Guardian, consulté le 8 avril 2019
  5. Le mouvement pro-immigration Operation Libero présente son programme, Radio télévision suisse, consulté le 14 février 2015
  6. L’assistante en histoire européenne qui mobilise les jeunes, Le Temps, consulté le 14 février 2015
  7. Opération Libero veut faire de la Suisse le pays des opportunités, L'Hebdo, consulté le 14 février 2015
  8. Positions : Pour une véritable politique européenne: Enfin, le débat de fond, Opération Libero, consulté le 14 février 2015
  9. Positions : Modes de vie à libre choix : Égalité de toutes les formes d’union, Opération Libero, consulté le 14 février 2015
  10. Opération Libero veut faire de la Suisse le pays des opportunités, Romandie.com, consulté le 14 février 2015
  11. (de) Operation Libero : Frischluft für die liberale Sache, Neue Zürcher Zeitung, consulté le 14 février 2015
  12. Les jeunes d'Opération Libero arrivent à Genève, 20 minutes, consulté le 9 avril 2018
  13. Opération Libero crée sa première section régionale à Genève, bluewin.ch, consulté le 14 février 2015
  14. Urs Geiser (trad. Isabelle Eichenberger), « Les pro-européens se mobilisent contre les isolationnistes », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  15. ATS, « La Suisse des opportunités, selon le nouveau mouvement Libero », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  16. Lancement de la campagne contre l’interdiction du mariage pour tous du PDC, proaequalitate.ch, consulté le 2 mars 2016
  17. Au front pour une Suisse ouverte, Le Temps, consulté le 2 mars 2016
  18. (de) Eine Abstimmung macht noch keine neue Ära, NZZ, consulté le 2 mars 2016
  19. (de) «SVP darf von mir kein Mitleid erwarten», 20 minutes, consulté le 2 mars 2016
  20. Plébiscite en faveur de la naturalisation facilitée pour la troisième génération, Le Temps, consulté le 13 février 2017
  21. (de) Sieger wollen liberaleres Bürgerrecht, Tages-Anzeiger, consulté le 13 février 2017
  22. (de) Unerwartet klares Verdikt gegen die USR III, NZZ, consulté le 13 février 2017
  23. Laura Zimmermann, la nouvelle égérie d’Opération Libero, Le Temps, consulté le 9 avril 2018
  24. Au secours de la SSR, la campagne agitée de Jean-Michel Cina, Le Temps, consulté le 9 avril 2018
  25. (de) «Was soll die Demokratie, wenn keiner sie nutzt?», Berner Zeitung, consulté le 9 avril 2018
  26. Après le vote de dimanche, une société civile triomphante, Le Temps, consulté le 29 novembre 2018
  27. (de)«Wir tanzen bis in den Morgen und trinken Gin», 20 Minuten, consulté le 29 novembre 2018
  28. (de) « Abstimmung - Operation Libero lanciert Kampagne gegen das Verhüllungsverbot », sur Aargauer Zeitung (consulté le )
  29. (de) Christoph Bernet, « Sanija Ameti - «Wir machen den Terroristen ein Geschenk» – sie floh aus dem Krieg und kämpft heute gegen das Anti-Terror-Gesetz », sur Luzerner Zeitung (consulté le )
  30. « Opération Libero met en scène le Mariage pour tous à Zurich », RFJ,‎ (lire en ligne)
  31. « Une initiative sur l’Europe «pour en finir avec le jeu du Mikado» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )

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