Les noms des Roumains sont les dénominations données au fil du temps et selon les territoires, aux locuteurs de la langue roumaine, ou, dans un sens plus élargi, des langues romanes orientales.

Un Roumain dessiné par Dieudonné Lancelot au milieu du XIXe siècle.
Famille « valaque » (Oláh család) de Meria en Transylvanie austro-hongroise, 1911.

Endonyme modifier

En roumain, l'endonyme Rumân ou Român est attesté au XVIe siècle[1], mais c'est seulement au XIXe siècle qu'il commence à être traduit dans d'autres langues par « Roumains », (Rumänen, Romanians, Румынь, Rumeni ou Rumanos). Simultanément, sous l'influence des « Lumières », il change de sens en roumain. Jusqu'au XVIIIe siècle il signifiait « Romains » dans le sens d'une lointaine origine romaine devenue quasi-légendaire et aussi en référence à l'Empire romain d'Orient dont la dénomination officielle était « Romanía »[2], en Ῥωμανία, terme repris par les Ottomans sous la forme Rûm ou « Roum » désignant tous les chrétiens orthodoxes. Avec la renaissance culturelle roumaine, « Roumains » prend le sens d'une nation émergeant dans le cadre du nationalisme romantique, aspirant comme les Italiens ou les Allemands à constituer son propre État unitaire[3].

Exonymes modifier

Avant le milieu du XIXe siècle, les Roumains, comme beaucoup d'autres peuples, étaient connus par des exonymes. Dans leur cas, il s'agissait de « Valaques, Moldaves » ou « Moldo-Valaques » (et aussi des noms régionaux comme Olahs en Hongrie orientale[4], Diciens en Dobrogée[5] ou Timocènes en Serbie[6]). « Valaques » ne désigne pas seulement les Roumains, mais aussi les locuteurs, minoritaires, des langues romanes balkaniques : Aroumains (aussi Aromounes, Aromans, Farsherotes, Gramoshtènes, Valaques, Vlaques, Vlachs, Vlachos, Vlakhos, Koutso-vlaques, Koutso-valaques, Wallachiens, Cipans, Tchipanes, Tchobans, Zinzares et d'autres), Istro-roumains (aussi Istro-romans, Istriens, Ciciens, Cicériens, Tchitches, Tchitchériens) et Mégléno-roumains (aussi Mégléno-romans, Mégléniotes, Moglénites)[7],[8],[9].

Histoire modifier

Dans l'antiquité tardive, ni les hellénophones ni les romanophones d'Europe du Sud-Est n'avaient de nom spécifique, mais étaient dénommées par les chroniqueurs byzantins « Romées » (Ῥωμαίοι - Rhômaíoi, soit les citoyens de la Βασιλεία των Ῥωμαίων - Basileía tôn Rhômaíôn : « empire des Romains » en grec). Les romanophones s'auto-désignaient comme Romani, Români, Rumâni, Aromâni ou Armâni et quelques autres variantes conservées dans leurs langues romanes orientales (et attestées par écrit à partir du XVIe siècle)[10]. De leur côté, lorsque les auteurs byzantins voulaient distinguer les locuteurs Thraco-Romains parmi les « Romées », ils les appelaient « Besses », du nom d'une tribu thrace antique : ainsi, en 570, le pèlerin Antonin de Plaisance en visite au monastère Sainte-Catherine du Sinaï décrit les langues les plus parlées par les moines : « Grec, Latin, Syriaque, Copte et Besse ». Au IXe siècle le nom de « Valaques » commence à supplanter celui de « Besses » : dans son Strategikon[11], Cécaumène précise au XIe siècle que les romanophones de Thessalie « descendent des anciens Thraces et Daces » et qu'« on les appelle Besses ou Valaques »[12].

L'exonyme « Valaques » (d'origine germanique : voir l'histoire du terme Valaque) se généralise au Xe siècle mais par métonymie, son sens s'élargit : dans le cadre du royaume bulgaro-valaque du XIIe siècle, il distingue les insurgés des Grecs, restés fidèles à l'Empire byzantin, et par la suite, le pastoralisme étant l'occupation principale des romanophones[13], il identifie toutes les communautés pastorales des Balkans[14], de Hongrie médiévale[15] et du bas-Danube, même après qu'elles aient abandonné leurs idiomes romans et adopté des langues slaves méridionales, le grec ou l'albanais[16].

En français et dans les autres langues, occidentales ou voisines de la Roumanie, le terme « Roumains » comme exonyme (ainsi que le terme « Romanie populaire » pour désigner leurs terroirs, les « valachies ») est un néologisme du XIXe siècle. Il existait toutefois longtemps avant l'apparition de l'État roumain[17]. En français, le journal Mercure de France de juillet 1742 emploie pour la première fois l'expression « Valachie ou pays Roumain » lorsqu'il présente le texte de la Constitution octroyée par le Prince Constantin Mavrocordato en 1746. Mais ce sont Émile Ollivier, Edgar Quinet et Élysée Reclus qui ont introduit dans le langage courant le nom de « Roumains » à la place de « Valaques, Moldaves » et « Moldo-Valaques »[18].

Historiographie modifier

 
1916 : Koutso-Valaques de la Macédoine grecque rentrant dans leurs foyers, après l'expédition de Salonique pendant la Première Guerre mondiale (le premier attelage comporte un taurillon et un buffle domestique).
 
1940 : Moldaves de Bessarabie fuyant l'occupation soviétique après le pacte Hitler-Staline pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les dénominations des ancêtres des Roumains et des Aroumains sont également diverses : Thraco-Romains (aussi Besses, Thraces romanisés, Thraco-romans, Romains orientaux, Est-romains, Proto-roumains, Valaques). La première mention des Thraces romanisés date des auteurs byzantins Théophane le Confesseur et Théophylacte Simocatta, dans la chronique d'une bataille de 579 contre les Avars, les Thraces romanisés faisant alors partie de l'armée byzantine. La plus ancienne mention écrite du terme « Valaques » est celle du chroniqueur grec Kedrenos en 976 quand il raconte l'assassinat par des Valaques du frère du tsar bulgare Samuel.

Les historiens roumains emploient couramment le terme de « Roumains » pour désigner les roumanophones longtemps avant la fondation de la Roumanie moderne, y compris avant la fondation des principautés danubiennes de Valachie et Moldavie, arguant du fait que l'historiographie moderne procède de même pour les Allemands et les Italiens avant l'apparition des états modernes d'Allemagne et d'Italie.

Dans la plupart des sources secondaires, notamment les atlas historiques modernes, l'existence de ces populations romanes anciennes est ignorée, ce qui donne au lecteur l'impression que les roumanophones apparaissent par « génération spontanée » au XIIe siècle, voire au XIVe siècle ou, pour les nombreux ouvrages qui considèrent les principautés de Valachie et de Moldavie comme des provinces de l'Empire ottoman, seulement au XIXe siècle). Les historiens non-roumains, notamment ceux issus des pays voisins ou d'Europe centrale ou occidentale, préfèrent, pour désigner ces populations romanophones anciennes, employer exonyme « Valaques » dans leurs langues[19], arguant du fait que l'endonyme « Roumains » n'est attesté qu'à partir du XVIe siècle (voire du XIXe siècle pour les auteurs qui ignorent les sources citées par Maria Holban et Mihai Berza) et qu'il serait une « construction artificielle ». Ces controverses sur la dénomination sont un héritage du passé récent des roumanophones, lorsque l'histoire servait de réserve d'arguments dans les controverses nationalistes entre la Roumanie et ses voisins, motivées par l'irrédentisme roumain au XIXe siècle, puis, au début du XXe siècle, par le révisionnisme de la Hongrie et de l'URSS qui ne reconnaissaient pas l'agrandissement de la Roumanie sur des territoires peuplés par des roumanophones et perdus par l'Autriche-Hongrie et la Russie en 1918[20].

Utilisations actuelles modifier

Selon le droit du sol qui est aussi le droit international, « Roumains » est aujourd'hui l'exonyme désignant l'ensemble politique des citoyens de la Roumanie, indépendamment de leurs origines, langues et particularités. Leur nombre est de 23,5 millions. Selon le droit du sang, « Roumains » est aujourd'hui l'endonyme désignant en Roumanie l'ensemble linguistique, culturel et historique des populations, vivant en Europe de l’Est, de part et d'autre des Carpates, du Danube et du Prut, locuteurs de la langue roumaine. Dans ce sens, usuel en Roumanie, « Roumains » identifie la fois le gentilé de la Roumanie et l'ethnonyme des roumanophones, vivant principalement en Roumanie où ils sont 89,5 % de la population (recensement roumain de 2002), et en République de Moldavie où ils sont 71,2 % de la population (recensement moldave de 2004). On estime leur nombre total à 24 millions.

Mais en Roumanie, selon de droit du sang, « Roumains » peut fréquemment désigner non seulement les communautés roumanophones hors-frontières, mais souvent aussi les Aroumains, soit l'ensemble des locuteurs des langues romanes orientales au sens large. Qui plus est, « Roumains » dans son acception courante en Roumanie, n'inclut pas les citoyens de la Roumanie appartenant à des communautés non-roumanophones.

La plupart des langues d'Europe occidentale, mais aussi la plupart des pays voisins de la Roumanie, distinguent quant à eux le gentilé de l'ethnonyme, et, selon le Droit du sol, réservent le terme « Roumain » à l'ensemble politique des citoyens roumains, pour désigner les roumanophones hors-frontières par d'autres noms comme « Valaques » (par exemple « Valaques de Bulgarie ») ou « Moldaves ».

D'un point de vue géographique, au XXIe siècle un « moldave » est un habitant de la Moldavie, un « transylvain » un habitant de la Transylvanie et un « valaque » un habitant de la Valachie.

La Constitution de la Moldavie dans sa version de 1994, en son article 13, dénommait « Moldaves » et « Moldave » les autochtones et leur langue, considérés, comme à l'époque soviétique, comme une ethnie différente des autres Roumains (voir le débat autour de l'identité moldave). Les roumanophones de la république de Moldavie pouvaient se définir, lors des recensements, soit comme « Moldaves », soit comme « Roumains », alors qu'en Moldavie occidentale roumaine, ils sont les deux à la fois, « Moldaves » désignant leur appartenance géographique à la région historique de Moldavie, et « Roumains » leur appartenance linguistique à l'ensemble roumanophone). S'ils se désignaient comme « Moldaves », les autochtones de la République de Moldavie étaient considérés comme des « citoyens titulaires » (cetățeni titulari) mais perdaient le droit de se référer librement à la culture et l'histoire des Roumains par-delà les frontières, comme peuvent le faire leurs concitoyens Russes ou Ukrainiens en lien avec la Russie ou avec l'Ukraine. En revanche, s'ils se désignaient comme « Roumains », les autochtones pouvaient se référer librement à la culture et l'histoire des Roumains par-delà les frontières de la république de Moldavie, mais perdaient le statut de « citoyens titulaires » et étaient considérés comme « minorité nationale » dans leur propre pays[21].

La situation a changé depuis les élections législatives moldaves de 2021 qui ont mis le Parti action et solidarité, pro-européen, au pouvoir en Moldavie : celui-ci a décidé, depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, d'entamer une procédure d'adhésion de la Moldavie à l'Union européenne et d'aligner la législation moldave sur le « droit du sol », pour que tous les citoyens du pays soient également des « Moldaves » quelles que soient leurs langues, et que cessent les tensions politiques générées par la double-appellation de la langue majoritaire, conforme au « droit du sang »[22]. Le , le parlement moldave a modifié l'article 13 de la Constitution, en remplaçant le nom « moldave » par « roumain », selon le modèle belge ou suisse où tous les citoyens du pays sont également des « Belges » ou des « Suisses » quelles que soient leurs langues. Depuis, les citoyens de la Moldavie sont désormais tous des Moldaves, dont, selon leurs langues, 78 % de « Roumains » (appelés « Bessarabiens » en Roumanie), et 22 % de « Russes », d'« Ukrainiens », de « Gagaouzes », de « Bulgares » et autres. L'opposition pro-russe soit le bloc électoral des communistes et socialistes et le parti Șor, a voté contre[23].

Roumains et Roms modifier

En Roumanie comme ailleurs, la citoyenneté (cetățenie) est la même pour tous selon de droit du sol, mais la Constitution, par son article 62, reconnaît aussi selon le droit du sang l'appartenance à une ethnie (naționalitate) et le droit pour les ethnies d'être représentées en tant que telles au Parlement. L'endonyme rromanès Ròma, traduit en français par Roms, a donc une existence légale : il a été adopté par l'Union romani internationale (IRU)[24] et s'écrit Rromi en roumain, avec deux r, pour éviter les confusions avec les nombreux mots dérivant de Rome. En effet, si le terme « Roms » est phonétiquement proche de « Roumains », il a un autre sens, désignant une communauté, mi-ethnie, mi-classe sociale, présente dans de nombreux pays mais plus nombreuse en Roumanie qu'ailleurs. « Roms » a une étymologie et une sémantique différente de « Roumains » : Ròm signifie « être humain » en rromani. Les Ròms, aussi dénommés « Tsiganes » (« intouchables » en grec) ou « Romanichels » (du rromani ròmani çel : « groupe d'hommes ») sont initialement originaires de l'Inde du nord-ouest ; en Roumanie ils seraient, selon le recensement de 2011, 619 007, soit 3,25 % de la population du pays[25]. Ces chiffres sont cependant considérés par les démographes et les sociologues comme sous-évalués pour deux raisons : le nombre important de mariages mixtes et de familles totalement intégrées (sédentaires, salariées, scolarisées, parlant roumain) et le souhait de nombre de ces Roms intégrés (qui, en général, n'émigrent pas) d'être officiellement comptabilisés comme « Roumains »[26],[27]. Cependant, une autre source non officielle estimerait le nombre total de Roms, intégrés inclus, à 2 millions[28].

Le terme de Roms, mis en avant de manière relativement récente, savante et politiquement correcte, n'a pas complètement supplanté « Țigani » (Tsiganes) dans le langage courant. En France, où les distinctions ethniques ne sont pas reconnues, et où citoyenneté et nationalité se confondent, l'article 8 de la loi Informatique et libertés de 1978 interdit « de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques »[29], et par conséquent les Roms ayant un passeport roumain sont officiellement dénommés « Roumains », même si certains hommes politiques dérogent parfois à cette règle[30] et même si cela suscite des protestations de la part des citoyens Roumains, lorsqu'ils sont caricaturés en mendiants plaintifs[31].

Notes et références modifier

  1. Voir note 1.
  2. Les expressions communément employées aujourd’hui : « Byzantins » ou encore « Empire byzantin » sont d'origine occidentale : elles ont été inventées en 1557, par l'historien allemand Hieronymus Wolf.
  3. Florin Constantiniu, Une histoire sincère du peuple roumain, 4e édition revue et augmentée, éd. Univers encyclopédique, Bucarest, 1997.
  4. Steriu T. Hagigogu, (ro) Romanus şi valachus sau Ce este romanus, roman, român, aromân, valah şi vlah, Bucarest 1939.
  5. George Vâlsan, Graiul românesc, I, 1927, no 7, p. 142, Opere postume, Bucarest 1936, p. 49
  6. Dimitrie Drăghicescu, Les Roumains de Serbie (en français), Paris 1919, cité sur [1]
  7. Gilles De Rapper, Pierre Sintès et Kira Kaurinkoski, Nommer et classer dans les Balkans : les Valaques, E.F.A. [efa.gr] et De Boccard, Paris, (ISBN 978-2-86958-202-6)
  8. Karl-Markus Gauss, « La Nation disparue. Chez les Aroumains de Macédoine », in Voyages au bout de l'Europe, L'Esprit des péninsules, 2003 (trad. Valérie de Daran) (ISBN 2-84636-048-0)
  9. Gheorghe Zbuchea, Cezar Dobre, Românii timoceni, Bucarest 2005 (ISBN 973-86782-2-6).
  10. Ernest Gellner a écrit que « ce sont les états qui créent les nations » : comme la notion de « Roumain » ou « Aroumain » n'apparaît pas avec la Roumanie moderne (comme l'affirment des ouvrages occidentaux, austro-hongrois et soviétiques) mais la précède, cet « état » fut l'Empire romain. Les premières attestations écrites des roumanophones se désignant eux-mêmes par le nom de “romain” datent du XVIe siècle, lorsque des humanistes notamment italiens commencent à décrire leurs voyages dans les zones habitées par des « Valaques ». Ainsi, Maria Holban (ed.), Mihai Berza (pref.), (ro) Călători străini despre Țările Române [« Récits de voyageurs étrangers au sujet des pays roumains »], Vol. 1, , Editura Științifică, Bucarest 1968, et vol. 2 à 6, Bucarest 1976, citent :
    • Tranquillo Andronico qui écrit en 1534 que les roumains (Valachi) « s’appellent eux-mêmes romains » (nunc se Romanos vocant in : A. Verress, Acta et Epistolae, I, p. 243).
    • En 1532, Francesco della Valle qui, accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti à travers la Transylvanie, Valachie et Moldavie note que les « roumains » ont préservé leur nom de « romains » et qu'« ils s’appellent eux-mêmes roumains (Romei) dans leur langue ». Il cite même une phrase en roumain : Sti rominest ? (« sais-tu roumain ? », (en roumain : știi românește ?)) : …si dimandano in lingua loro Romei … se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? Che vol dire : Sai tu Romano… in: Cl. Isopescu, (it) « Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento », in Bulletin de la Section Historique, XVI, 1929, p. 1- 90).
    • Ferrante Capeci qui écrit vers 1575 que les « habitants des provinces valaques de Transsylvanie, Moldavie, Honfro-valaquie et Mésie s’appellent eux-mêmes roumains (romanesci) » (Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì quei che erano dannati a cavar metalli... in Maria Holban, Op. cit., vol. II, p. 158 – 161).
    • Pierre Lescalopier qui remarque en 1574 que « Tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la plupart de la Transilvanie a esté peuplé des colonies romaines du temps de Trajan l’empereur… Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c'est-à-dire romain… » (in : « Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l’an 1574 de Venise a Constantinople », fol. 48 in Paul Cernovodeanu, (ro) Studii și materiale de istorie medievală, IV, 1960, p. 444).
    • Le saxon transylvain Johann Lebel qui note en 1542 que « les roumains se désignent eux-mêmes sous le nom de Romuin »: Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani, /Quorum reliquae Romanensi lingua utuntur… /Solo Romanos nomine, sine re, repraesentantes./Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti (Ioannes Lebelius, « De opido Thalmus », in : Carmen Istoricum, Cibinii, 1779, p. 11 – 12).
    • Le chroniqueur polonais Orichovius (Stanislaw Orzechowski) qui observe en 1554 qu’« en leur langue les roumains s’appellent romin, comme ceux qu’en polonais, nous appelons valaques ainsi que les italiens » (qui eorum lingua Romini ab Romanis, nostra Walachi, ab Italis appellantur in : Stanislaus Orichovius, « Annales polonici ab excessu Sigismundi », in I. Dlugossus, Historiae polonicae libri XII, col 1555).
    • Le croate Anton Verancsics qui remarque vers 1570 que les roumains vivant en Transylvanie, Moldavie et Valachie se nomment eux-mêmes romains (roumains): …Valacchi, qui se Romanos nominant… et Gens quae ear terras (Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam) nostra aetate incolit, Valacchi sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno (in : « De situ Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae », in Monumenta Hungariae Historica, Scriptores II, Budapest 1857, p. 120).
    • Le hongrois transylvain Martinus Szent-Ivany qui cite en 1699 les expressions roumaines : Sie noi sentem Rumeni (« nous aussi, nous sommes roumains ») et Noi sentem di sange Rumena (« nous sommes de sang roumain ») : Martinus Szent-Ivany, Dissertatio Paralimpomenica rerum memorabilium Hungariae, Tyrnaviae, 1699, p. 39.
    • À la même époque, le chroniqueur moldave Grigore Ureche (Letopisețul Țării Moldovei, p. 133-134) écrit : În Țara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce și sași peste seamă de mulți și români peste tot locul… (« en Transylvanie il n'y a pas que des Hongrois mais aussi beaucoup de Saxons et partout des Roumains »).
    • Dans son testament littéraire, le poète valaque Ienăchiță Văcărescu écrit : Urmașilor mei Văcărești!/Las vouă moștenire:/Creșterea limbei românești/Ș-a patriei cinstire (littéralement « A mes descendants Vacaresques/je laisse en héritage/la croissance de la langue roumanesque/et la patrie en hommage »).
    • Enfin dans son Istoria faptelor lui Mavroghene-Vodă și a răzmeriței din timpul lui pe la 1790 (« Histoire des faits du voïvode Mavrogénos et de la rébellion de son temps autour de 1790 »), Pitar Hristache versifie : Încep după-a mea ideie/Cu vreo câteva condeie/Povestea mavroghenească/De la Țara Românească (« Je commence selon mon idée/avec quelques plumiers/l'histoire Mavrogénie/de la Valachie »).
  11. Paul Lemerle, Prolégomènes à une édition critique et commentée des « Conseils et Récits » de Kékauménos
  12. (ro) Ion Barnea et Ștefan Ștefănescu, Byzantins, Roumains et Bulgares sur le Bas-Danube (résumé en français de l'article en roumain), vol. 3, Bucarest, Editura Academiei Republicii Socialiste România, coll. « Bibliotheca historica Romaniae / Études » (no 9), , 439 p. (OCLC 1113905).
  13. Jacques Bourcard, « Les peuples des Balkans » dans La Géographie no 4, Paris 1921.
  14. Stelian Brezeanu, (en) Palaiovlachoi - Stari Vlah - A medieval Balkan history and toponymy, Istituto Romeno’s Publications, ed. GeoCities 2006 sur [2].
  15. Alexandru Filipașcu, L’ancienneté des Roumains de Marmatie (en français), éd. de l’université de Cluj au Centre d’études et de recherches transylvaines de l'université Ferdinand-Ier de Sibiu, « Bibliotheca rerum Transsilvaniae », 1945, p. 8 à 33.
  16. Alexandru Avram, Mircea Babeş, Lucian Badea, Mircea Petrescu-Dîmboviţa et Alexandru Vulpe (dir.), Istoria românilor : moştenirea timpurilor îndepărtate (« Histoire des Roumains : l'héritage des temps anciens ») vol. 1, éd. Enciclopedică, Bucarest 2001, (ISBN 973-45-0382-0).
  17. Parmi les premières références explicites à un « territoire ethnolinguistique roumain » comprenant la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie on trouve l’ouvrage De la nation des Moldaves du chroniqueur Miron Costin au XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, le prince érudit Dimitrie Cantemir désigne d’une manière systématique les trois principautés habitées par les roumanophones (la Moldavie, la Transylvanie et la Valachie) sous le nom de « Pays Roumain » (Țara Românească). Le nom « Roumanie » dans son acception moderne est attesté pour la première fois dans un ouvrage datant de 1816 dans un ouvrage, publié à Leipzig, de l'érudit grec Demetrios Daniel Philippidès, mais ce nom était déjà entré dans le langage courant au début du XIXe siècle, puisqu'on peut le lire sur la pierre tombale de Gheorghe Lazăr à Avrig en 1823
  18. En français, le dictionnaire Larousse signale que « Moldo-Valaque » signifie familièrement « langue incompréhensible, charabia » ou « originaire d'un pays éloigné et bizarre, peut-être inexistant » : « Définitions : moldo-valaque - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr. Dans la série Les Aventures de Tintin, une injure du capitaine Haddock est « Moldo-Valaque ! » : « «Tintin» en moldo-valaque. », sur liberation.fr, .
  19. Exemples : Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte, 1985, (ISBN 3-14-100919-8), DTV Atlas zur Weltgeschichte, 1987 traduit chez Perrin, (ISBN 2-7242-3596-7), Putzger historischer Weltatlas Cornelsen 1990, (ISBN 3-464-00176-8), Atlas historique Georges Duby, Larousse 1987, (ISBN 2-03-503009-9), les Atlas des Peuples d'André et Jean Sellier à La Découverte : Europe centrale 1992, (ISBN 2-7071-2032-4), Orient 1993, (ISBN 2-7071-2222-X), Történelmi atlasz a középiskolák számára (« Atlas historique pour les collèges ») de Kartográfiai Vállalat Szerkesztőbizottsága, Budapest 1991, (ISBN 963-351-422-3).
  20. Catherine Durandin, Histoire des Roumains, Paris, Fayard, , 573 p. (ISBN 2-213-59425-2, BNF 35796518, présentation en ligne).
  21. Gheorghe Negru: Politica lingvistică din R. S. S. Moldovenească ("Politique ethnolinguistique en R.S.S. Moldave"), ed. Prut international, Chișinău 2000, (ISBN 9975-69-100-5), 132 pp., et site historique [3].
  22. (ro) « „Ar pune capăt infinitelor discuții inutile”. AȘM susține inițiativa deputaților PAS pentru substituirea în textul legilor R. Moldova a sintagmei „limba moldovenească” cu sintagma „limba română” », zdg.md,‎ (lire en ligne)
  23. (ro) « Decizie cu scântei: „limba moldovenească” va fi înlocuită cu „limba română” în legislație », Europa Liberă Moldova,‎ (lire en ligne).
  24. Article Rom, site Encyclopædia Universalis
  25. (en) « Romanian 2011 census ».
  26. Article « Mais combien sont les Roms ? » publié dans le Jurnalul Naţional, traduit en français sur le site Presseurop.eu, le 20/10/2011 - Mais combien sont les Roms ?
  27. Les caractéristiques démographiques des minorités nationales dans certains États européens, Volume 1, Werner Haug, Youssef Courbage, Paul Compton, Conseil de l'Europe, Collection Minorités, (ISBN 92-871-3768-4) - Livre in extenso disponible sur Google Books
  28. (fr) « Les Tsiganes (ou Roms) », sur www.tlfq.ulaval.ca (consulté le ).
  29. « Un amendement au projet de loi sur l'immigration autorise la statistique ethnique » - Le Monde sur [4].
  30. Cas entre autres de Nicolas Sarkozy et de Manuel Valls en 2011 et 2013, qui ont tous deux affirmé que « Les Roms n'ont pas vocation à rester en France, mais à rentrer dans leurs pays », contredisant ainsi les porte-parole de ces communautés comme Nicolae Păun du Partida le Romange (parti Ròm) qui affirment, eux, que « Les Roms ont depuis toujours vocation à voyager et à s'intégrer là où ils choisissent de vivre, du moment qu'on les y accueille avec bienveillance ».
  31. Cas du cinéaste Cristian Mungiu dans l'émission Les Guignols de l'info lors du festival de Cannes de 2013.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Gilles Veinstein et Mihnea Berindei : L'Empire ottoman et les pays roumains. EHESS, Paris, 1987
  • Demetrie Cantemir : Chronique de l'ancienneté des Romano-Moldo-Valaques (Berlin, 1708, réédité Bucarest 1901).
  • Georges Castellan : Histoire des Roumains. PUF, Paris (plusieurs rééditions).
  • Neagu Djuvara : Les Pays roumains entre Orient et Occident. PUF, Paris, 1989.
  • Catherine Durandin : Histoire des Roumains. Fayard, Paris. (ISBN 2-213-59425-2).
  • Nicolae Iorga : Histoire des Roumains et de la romanité orientale. Université de Bucarest, 1945.
  • Nicolae Iorga : Histoire des (A)roumains de la péninsule des Balkans. Université de Bucarest, 1919.
  • Claude Karnoouh: L'Invention du peuple, chroniques de la Roumanie. Arcantère, Paris, 1990; seconde édition revue, corrigée, et augmentée d'une longue postface traitant des années 1989-2007, L'Harmattan, Paris, 2008.
  • Jules Michelet : Légendes démocratiques du nord. PUF, Paris, 1968.
  • Gilles de Rapper et Pierre Sintès : Valaques, Aroumains, Sarakatsanes. CNRS-IDEMEC, Aix, 2003.
  • Kristian Sandfeld-Jensen : Linguistique balkanique. Klincksieck, Paris, 1930.
  • Alexandre Xenopol : Histoire des Roumains de la Dacie Trajane. Cartea Românească, Bucarest 1925.

Articles connexes modifier