Narcotique

substance chimique induisant le sommeil

Un narcotique (du grec νάρκη, torpeur) est une substance chimique capable d'induire, chez l'humain et chez l'animal, un état proche du sommeil et qui engourdit la sensibilité et ralentit la respiration. Ces produits sont cependant à distinguer des hypnotiques, sédatifs plus classiques utilisés comme somnifères[1], même si le terme narcotique peut parfois les inclure dans sa définition[2] surtout dans un contexte historique[3].

Plus précisément il s'agit d'un groupe de dépresseurs, dérivés de l'opium ou présentant un profil pharmacologique similaire[4]; ils sont parfois désignés sous le terme de morphinique. Leur but premier est l'analgésie[5], mais ils sont fréquemment détournés pour leurs effets euphorisants[6],[7],[8]. Les produits tels que la morphine, la codéine, le tramadol, les fentanyls et l'héroïne sont les narcotiques les plus communs. Historiquement, l'usage de la péthidine fut également fréquent. L'utilisation de la morphine comme médicament ou comme drogue récréative date de l'antiquité[9] et a perduré durant le Moyen Âge[10] jusqu'à sa fabrication industrielle au début des années 1800[11]. Les narcotiques synthétiques apparaîtront majoritairement au cours du 20e siècle[12].

Ils sont classés par l'OMS dans deux groupes différents[13] (les paliers 2 et 3 des produits antalgiques), ce qui influence leurs conditions de prescription[14],[15]. Les produits de palier 3 sont moins accessibles et réservés aux cas où les produits de palier 2 seraient insuffisants.

Ces substances peuvent rapidement engendrer une toxicomanie et comportent un risque de surdose mortelle important.

Le sens du terme dans le discours vernaculaire a glissé et il s'utilise parfois comme synonyme de stupéfiant.

Le Dextromoramide, sans doute le narcotique le plus puissant à ce jour, autrefois libellé sous la spécialité pharmaceutique Palfium® a généré des milliers de cambriolages d'officine dans les années 70 et de vols d'ordonnanciers sécurisés, ceci en raison de la très forte addiction générant une souffrance psychique hystérique subséquemment à l'arrêt du traitement. Sa délivrance, devenue de plus en plus rare et de manière de plus en plus sécurisée, sous haute surveillance et contrôle médical en raison du danger potentiel affectant le patient dès la première prise, a finalement abouti à une forme de censure pharmaceutique avec la pression des autorités, l'arrêt de sa fabrication étant survenu à la fin des années 90[16].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. « insomnie », sur eurekasante.vidal.fr (consulté le )
  2. « Narcotiques : définition, technique », sur www.docteurclic.com (consulté le )
  3. « NARCOTIQUE : Définition de NARCOTIQUE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  4. « Les Narcotiques - Classe "S7" », sur IRBMS, (consulté le )
  5. afmps.be, « Narcotiques utilisés pour le traitement de la douleur »
  6. « Antalgiques : les chiffres inquiétants de l’addiction aux opiacés en France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Les usages détournés de médicaments codéinés par les jeunes - Note de synthèse - OFDT », sur www.ofdt.fr (consulté le )
  8. (en-US) « Oxycodone Addiction and Abuse - A Potent Painkiller », sur Addiction Center (consulté le )
  9. Jean-Marie Gomas, « Petite histoire de la douleur et de la morphine... »
  10. José M. Valderas, « La pharmacopée médiévale : les simples et les composés », sur Pourlascience.fr (consulté le )
  11. Christian Warolin, « La pharmacopée opiacée en France des origines au XIXe siècle », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 97, no 365,‎ , p. 81–90 (DOI 10.3406/pharm.2010.22139, lire en ligne, consulté le )
  12. Hasan Pathan et John Williams, « Basic opioid pharmacology: an update », British Journal of Pain, vol. 6, no 1,‎ , p. 11–16 (ISSN 2049-4637, PMID 26516461, PMCID 4590096, DOI 10.1177/2049463712438493, lire en ligne, consulté le )
  13. « Quelles sont les catégories de médicaments antidouleur ? », sur Psychomédia (consulté le )
  14. admin_sfar, « Comment prescrire des opioïdes de palier III au domicile (OP3) ? », sur Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, (consulté le )
  15. SPES / NEPALE, « Principes de rédaction d’une ordonnance d’un antalgique de Palier III »
  16. « «Les trois âges du Palfium®» histoire d’un produit ambivalent (France, 1957-1999) », sur vih.org (consulté le )