NGC 6231

amas d'étoiles

NGC 6231
Image illustrative de l’article NGC 6231
L'amas ouvert NGC 6231 par le relevé 2MASS.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Scorpion[1]
Ascension droite (α) 16h 54m 10,9296s[2]
Déclinaison (δ) −41° 49′ 27,323″ [2]
Magnitude apparente (V) 2,6[3],[4],[5]
2,83 dans la Bande B[5]
Dimensions apparentes (V) 13,8[4] 14[3],[5]

Localisation dans la constellation : Scorpion

(Voir situation dans la constellation : Scorpion)
Astrométrie
Vitesse radiale −29,0 ± 6,0 km/s [a]
Distance 1682 +116
−102
[b]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas ouvert
Classe I3p[3],[5]
Galaxie hôte Voie lactée
Dimensions 22,3 ± 1,6 al[c]
Âge 7,0 Ma a [6],[5]
Découverte
Découvreur(s) Giovanni Battista Hodierna[1]
Date Avant [1]
Désignation(s) OCL 982
ESO 277-SC10[3]
Liste des amas ouverts

NGC 6231 (aussi connu sous le nom de Caldwell 76) est un très jeune amas ouvert situé dans la constellation du Scorpion. Il a été découvert par l'astronome sicilien Giovanni Battista Hodierna avant 1654. Toutefois, la liste qu'il a établie était pour des étoiles individuelles et donc il est possible qu'il ait vu cet amas seulement comme des étoiles. Edmond Halley a redécouvert cet amas en 1678[1].

Selon la classification des amas ouverts de Robert Trumpler, cet amas renferme moins de 50 étoiles (lettre p) dont la concentration est forte (I) et dont les magnitudes se répartissent sur un grand intervalle (le chiffre 3). Il va s'en dire que cette classification ne rend par réellement compte du nombre réel d'étoiles des amas, ici par exemple, NGC 6231 renferme des milliers d'étoiles.

Observation modifier

Avec une magnitude visuelle de 2,6, cet amas est visible à l'œil nu sous un ciel clair et sombre. On peut aussi l'observer aisément avec de petites jumelles[4].

 
Localisation de NGC 6231 dans la constellation du Scorpion (Stellarium).
 
Position de NGC 6231 par rapport à une étoile.

NGC 6231 est situé à environ 0,5 degré au nord-ouest de l'étoile Zeta2.

Caractéristiques modifier

Distance, taille et vitesse modifier

La parallaxe moyenne des étoiles de l'amas a été obtenue des mesures effectuées par le satellite Gaia. Six valeurs différentes publiées dans de récents articles ( à ) sont indiquées sur la base de données Simbad[7] : 0,591 ± 0,041 mas[8], 0,611 ± 0,030 mas[9], 0,598 ± 0,060 mas[10], 0,589 ± 0,051 mas[11],[12], 0,589 ± 0,002 mas[13] et 0,590 ± 0,04 mas[14]. La valeur moyenne de la parallaxe est égale à 0,594 7 ± 0,038 5 mas, ce qui correspond à une distance de 1682 +116
−102
.

La taille apparente de l'amas est de 13,8[4] ou de 14'[3], ce qui, compte tenu de la distance comprise entre 1 579 pc et 1 798 pc, et grâce à un calcul simple, équivaut à une taille réelle 22,3 ± 1,6 al.

La base de données Simbad[7] indique sept valeurs de la vitesse l'amas: −32,74 ± 14,42 km/s[15], −28,47 ± 15,75 km/s[8], −28,50 ± 2,5 km/s[16], −28,186 ± 0,458 km/s[10], −19,1 ± 1 km/s[14], −39,88 ± 1,24 km/s[17] et −27,3 ± 3 km/s[18]. La moyenne et l'écart-type ces valeurs sont de 29,0 ± 6,0 km/s.

Métallicité modifier

Simbad rapporte une seule valeur de la métallicité, soit +0,110[10]. Selon cette valeur, le pourcentage d'éléments lourds (plus lourd que l'hydrogène et l'hélium) de cet amas est de 98% (10-0,008) de celui du Soleil.

Simbad rapporte deux valeurs de la métallicité provenant soit 0,008[10]. Selon ces valeurs, le pourcentage d'éléments lourds (plus lourd que l'hydrogène et l'hélium) de cet amas est de 129% (10-0,04) et 115% (10+0,06) de celui du Soleil.

Âge modifier

Selon les dernières estimations, l'âge de cet amas se situe entre 2,0 et 7,0 millions d'années[19],[20]. Webda et Lynga indiquent un âge de sept millions d'années (log10=6,843 = 106,843)[6],[5].

Les étoiles de NGC 6231 modifier

NGC 6231 est dominé par une association OB1 distante d'environ 1,59 kpc, d'une centaine d'étoiles de type spectral O et d'une large population d'étoiles de la pré-séquence principale[19]. En réunissant des données en rayon X recueillies par le télescope spatial Chandra et des données disponibles dans le proche infrarouge, un catalogue de 2148 membres probables de cet amas a été réalisé. Ce catalogue comprend des étoiles de faible masse détectées dans le proche infrarouge et certaines étoiles de type B sans homologue en rayon X. De plus, l'étude montre 295 variables dans l'infrarouge qui devraient être des étoiles de pré-séquence principale. Avec cet échantillon, on estime que l'amas compte entre 5 700 et 7 500 jeunes étoiles[19],[21] de masse comprise entre 0,08   et 0,5  [19].

Les étoiles de cet amas sont légèrement plus âgées, 3,2 millions d'années en moyenne, que celles situées dans la nébuleuse d'Orion, 2,5 millions d'années. Cependant, NGC 6231 est plus vaste et la densité d'étoiles qui s'y trouvent est à peu près 30 fois moins élevée. Les astronomes s'intéressent de près à cet amas, car il permet de comprendre ce qui se passe peu après la formation d'un tel groupe d'étoiles. Une comparaison des âges, de la masse et de la grandeur de divers jeunes amas implique que NGC 6231 a pris de l'expansion depuis un état initial plus compacte. Mais, prendra-t-il suffisamment d'expansion pour que ses étoiles se dispersent et échappent à la gravité de l'amas ? Les scientifiques ne savent pas exactement ce qui adviendra[21]. Selon la structure et la distribution des étoiles de l'amas, il est possible que cet amas se soit agrandi par rapport à sa taille initiale en incorporant d'autres petits amas. Il reste cependant gravitationnellement lié[20].

On peut obtenir les données de plusieurs des étoiles situées dans le champ de vision de cet amas de cet amas sur Simbad en utilisant la requête NGC 6231 Num, où Num est un nombre de 1 à 387.

L'étoile la plus brillante de l'amas est Zeta1 Scorpii, une supergéante bleue. Elle est de type spectral O8 et de magnitude visuelle égale à 4,79[22]. Trois étoiles de type Wolf-Rayet ont été découvertes dans NGC 6231 : HD 151932 (en)[23],[24] et HD 152270[23],[25] ainsi que HD 152408 (en)[26],[27]. De plus, NGC 6231 renferme au moins une étoile traînarde bleue de type spectral Op[28].

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La moyenne et l'écart-type des six vitesses indiquées sur la base de données Simbad.
  2. Valeur provenant de la parallaxe moyenne des étoiles.
  3. dimension: minimum = (1579 pc) x (3,2616 al/pc) x ((13,8 /60)°) x (3,1416/180) = 20,7 al
    maximum = (1798 pc) x (3,2616 al/pc) x ((14 /60)°) x (3,1416/180) = 23,9 al

Références modifier

  1. a b c et d (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6200 - 6249 » (consulté le ).
  2. a et b (en) « Results for object NGC 6231 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  3. a b c d et e « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6200 à 6299 », Site WEB du cours d'astronomie du Cégep de Valleyfield.
  4. a b c et d (en) « NGC 6231 - Open Cluster in Scorpius », The Sky Live (consulté le )
  5. a b c d e et f (en) « WEBDA page for open cluster NGC 6231, LYNGACLUST - Lynga Open Clusters Catalog, (Miscellanous (Lynga Info)) » (consulté le )
  6. a et b (en) « WEBDA page for open cluster NGC 6231, A site Devoted to Stellar Clusters in the Galaxy and the Magellanic Clouds » (consulté le )
  7. a et b (en) « NGC 6231 -- Open Cluster », Simbad (consulté le )
  8. a et b W. S. Dias, H. Monteiro, J R D Lépine et D A Barros, « The spiral pattern rotation speed of the Galaxy and the corotation radius with Gaia DR2 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 486, no 4,‎ , p. 5726-5736 (DOI 10.1093/mnras/stab770, lire en ligne [html])
  9. E. Poggio, R. Drimmel, T. Cantat-Gaudin et et all., « Galactic spiral structure revealed by Gaia EDR3. », Astronomy & Astrophysics, vol. 651, no A104,‎ , p. 10 pages (DOI 10.48550/arXiv.2103.01970, lire en ligne [PDF])
  10. a b c et d Wilton Wilton S. Dias, Héktor Monteiro, Aandré Moitinho, Jácques R. D. Lépine, Giovanni Carraro, Ernst Paunzen, Bruno Alessi et Lázaro Villela, « Updated parameters of 1743 open clusters based on Gaia DR2 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 504, no 1,‎ , p. 356-371 (DOI 10.1093/mnras/stab770, lire en ligne [PDF])
  11. T. Cantat-Gaudin, F. Anders, S. Castro-Ginard et et al., « Painting a portrait of the Galactic disc with its stellar clusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 640, no A1,‎ , p. 17 pages (DOI 10.1051/0004-6361/202038192, Bibcode 2020A&A...640A...1C, lire en ligne [PDF])
  12. T. Cantat-Gaudin, C. Jordi, A. Vallenari et et al., « A Gaia DR2 view of the open cluster population in the Milky Way », Astronomy & Astrophysics, vol. 618, no A93,‎ , p. 16 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201833476, lire en ligne [PDF])
  13. T. Cantat-Gaudin et F. Anders, « Clusters and mirages: cataloguing stellar aggregates in the Milky Way », Astronomy & Astrophysics, vol. 633, no A99,‎ , p. 22 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201936691, lire en ligne [PDF])
  14. a et b Michael A. Kuhn, Lynne A. Hillenbrand, Alison Sills, Eric D. Feigelson et Konstantin V. Getman, « Kinematics in Young Star Clusters and Associations with Gaia DR2 », The Astrophysical Journal, vol. 870, no 1,‎ , p. 27 pages (DOI 10.3847/1538-4357/aaef8c, Bibcode 2019ApJ...870...32K, lire en ligne [PDF])
  15. Y. Tarricq, C. Soubiran, L. Casamiquela et Et al., « 3D kinematics and age distribution of the Open Cluster population », Astronomy & Astrophysics, vol. 647, no A19,‎ , p. 15 pages (DOI 10.48550/arXiv.2012.04017, lire en ligne [PDF])
  16. A. V. Loktin et M. E. Popova, « Updated version of the `homogeneous catalog of open cluster parameters' », Astrophysical Bulletin, vol. 72, no 3,‎ , p. 257-265 (DOI 10.1134/S1990341317030154, Bibcode 2017AstBu..72..257L, lire en ligne [html])
  17. C. Soubiran, T. Cantat-Gaudin, M. Romero-Gómez et et al., « Open cluster kinematics with Gaia DR2 », Astronomy and Astrophysics, vol. 619, no A155,‎ , p. 11 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201834020, lire en ligne [PDF])
  18. C. Conrad, R. -D. Scholz, N. V. Kharchenko et Et al., « A RAVE investigation on Galactic open clusters . II. Open cluster pairs, groups and complexes », Astronomy & Astrophysics, vol. 600, no A106,‎ , p. 15 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201630012, Bibcode 2017A&A...600A.106C, lire en ligne [PDF])
  19. a b c et d Michael A. Kuhn, Nicolás Medina, Konstantin V. Getman, Eric D. Feigelson, Mariusz Gromadzki, Jordanka Borissova et Radostin Kurtev, « The Structure of the Young Star Cluster NGC 6231. I. Stellar Population », The Astronomical Journal, vol. Draft version,‎ , p. 40 pages (lire en ligne [PDF])
  20. a et b Michael A. Kuhn, Konstantin V. Getman, Eric D. Fiegelson, Alison Sills, Mariusz Gromadzki, Nicolás Medina, Jordanka Borissova et Radostin Kurtev, « The Structure of the Young Star Cluster NGC 6231. II. Structure, Formation, and Fate », The Astronomical Journal, vol. Draft version,‎ , p. 27 pages (lire en ligne [PDF])
  21. a et b (en) « NGC 6231: Stellar Family Portrait in X-rays » (consulté le )
  22. (en) « * zet01 Sco -- Blue Supergiant », Simbad (consulté le )
  23. a et b B. S. Shylaja, « Study of the Wolf-Rayet members of the cluster NGC 6231. », Journal of Astrophysics and Astronomy, vol. 9,‎ , p. 161-172 (DOI 10.1007/BF02715061, Bibcode 10.1007/BF02715061, lire en ligne [PDF])
  24. (en) « HD 151932 -- Wolf-Rayet », Simbad (consulté le )
  25. (en) « HD 152270 -- Wolf-Rayet », Simbad (consulté le )
  26. P. A. Crowther et B. Bohannan, « The distinction between OIafpe and WNLha stars. A spectral analysis of HD 151804, HD 152408 and HDE 313846. », Astronomy and Astrophysic, vol. 317,‎ , p. 532-547 (Bibcode 1997A&A...317..532C, lire en ligne [PFD])
  27. (en) « HD 152408 -- Wolf-Rayet », Simbad (consulté le )
  28. J. A. Ahumada et Lapasset, « New catalogue of blue stragglers in open clusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 463, no 2,‎ , p. 789-797 (DOI 10.1051/0004-6361:20054590, lire en ligne [PDF])

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

      •  NGC 6223  •  NGC 6224  •  NGC 6225  •  NGC 6226  •  NGC 6227  •  NGC 6228  •  NGC 6229  •  NGC 6230  •  NGC 6231  •  NGC 6232  •  NGC 6233  •  NGC 6234  •  NGC 6235  •  NGC 6236  •  NGC 6237  •  NGC 6238  •  NGC 6239