NGC 3593
Image illustrative de l’article NGC 3593
La galaxie lenticulaire NGC 3593.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Lion
Ascension droite (α) 11h 14m 37,0s[1]
Déclinaison (δ) 12° 49′ 04″ [1]
Magnitude apparente (V) 10,9 [2]
11,9 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,39 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 5,2 × 1,9[2]
Décalage vers le rouge 0,002075 ± 0,000002[1]
Angle de position 92°[2]

Localisation dans la constellation : Lion

(Voir situation dans la constellation : Lion)
Astrométrie
Vitesse radiale 622 ± 1 km/s [1]
Distance 14,32 ± 1,07 Mpc (∼46,7 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie SA(s)0/a[1] S0-a[2],[3]
Dimensions environ 13,30 kpc (∼43 400 al)[1]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[4]
Date [4]
Désignation(s) PGC 34257
UGC 6272
MCG 2-29-14
CGCG 67-40
IRAS 11119+1305 [2]
Liste des galaxies lenticulaires

NGC 3593 est une galaxie lenticulaire relativement rapprochée et située dans la constellation du Lion. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 971 ± 24 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 14,3 ± 1,1 Mpc (∼46,6 millions d'al)[1]. NGC 3593 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

NGC 3593 a été utilisée par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique I0 pec ou S0/a pec dans son atlas des galaxies[5],[6].

NGC 3593 une large raie HI et elle renferme des régions d'hydrogène ionisé. De plus, C'est une galaxie active de type Seyfert 2[1]. Cette galaxie présente aussi une forte activité de formation d'étoiles, c'est une galaxie à sursaut de formation d'étoiles[7],[8]. Cette activité se produit dans une bande de gaz entourant le noyau central. Il y a un seul bras qui forme des spirales vers l'extérieur de cet anneau[7].

À ce jour, six mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 8,712 ± 1,847 Mpc (∼28,4 millions d'al)[9], ce qui est à l'extérieur des valeurs de la distance de Hubble. Cependant, puisque cette galaxie est relativement rapprochée du Groupe local, il est probable que cette valeur soit plus près de la distance réelle de NGC 3593. Notons que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie.

Galaxie à double courbe de rotation modifier

Il y a peu de galaxies qui présentent des disques d'étoiles et de gaz tournant en sens contraire. NGC 3593 est l'une d'entre elles[7],[8]. Alors que la plupart des galaxies présentent une seule courbe de rotation, celle des galaxies à double courbe en présentent deux[10].

On trouve d'autres études détaillées de galaxies qui présentent cette caractéristique : NGC 1366[11], NGC 4550 et NGC 5719[12].

Selon un article publié en 1996, il faut noter que des cas semblables sont exceptionnels, moins de 10 % des 28 galaxies lenticulaires (SO) ayant fait l'objet d'observations dans cette étude présentaient des disques tournant en sens contraire[13].

Les hypothèses pour expliquer cette double rotation font appel à un flux de gaz provenant de l'interaction avec une autre galaxie ou encore d'une fusion galactique. Dans le cas de NGC 3593, une interaction remontant à environ deux milliards d'années serait à l'origine de la double rotation et pour NGC 4550, l'interaction serait beaucoup plus âgée, soit environ sept milliards d'années[8].

Un disque entourant le noyau modifier

Grâce aux observations du télescope spatial Hubble, on a détecté un disque de formation d'étoiles autour du noyau de NGC 3593. La taille de son demi-grand axe est estimée à 330 pc (~1 075 années-lumière)[14].

Trou noir supermassif modifier

Selon un article basé sur les mesures de luminosité de la bande K de l'infrarouge proche du bulbe de NGC 3593, on obtient une valeur de 106,8   (6,3 millions de masses solaires) pour le trou noir supermassif qui s'y trouve[15].

Groupe de NGC 3627 (M66) modifier

Selon un article de A.M. Garcia paru en 1993, NGC 3593 est un membre du groupe de NGC 3627. Selon Garcia, ce groupe comprend quatre galaxies. Les trois autres galaxies sont NGC 3623 (M65), NGC 3627 (M66) et NGC 3628[16]. Notons que ces trois galaxies forment ce qui est habituellement appelé le Triplet du Lion.

 
Le Triplet du Lion.

Les quatre galaxies mentionnées par Garcia apparaissent aussi dans un groupe indiqué dans un article publié par Abraham Mahtessian en 1998. Toutefois, le groupe décrit par Mahtessian comprend deux autres galaxies, soit NGC 3596 et NGC 3666[17]. On peut donc conclure que le Triplet du Lion est un sous groupe d'un groupe de galaxies comprenant six membres.

Les distances des galaxies du groupe de NGC 3627 modifier

Deux caractéristiques ressortent des mesures des distances des galaxies de ce groupe, autant de celles obtenues du décalage (distance de Hubble) que des mesures indépendantes du décalage. Premièrement, les distances des deux galaxies retenues par Mahtessian (NGC 3596 et NGC 3666) sont nettement plus grandes que la moyenne des distances des quatre galaxies du groupe de Garcia, qui est de 16,2 ± 1,4 Mpc (∼52,8 millions d'al) ou de 10,2 ± 1,5 Mpc (∼33,3 millions d'al) pour les méthodes indépendantes du décalage. Deuxièmement, toutes les distances obtenues par des méthodes indépendantes sont inférieures aux distances de Hubble. Comme ces galaxies sont relativement rapprochées du Groupe local, leur vitesse propre est non négligeable par rapport à la vitesse produite par l'expansion de l'Univers. La vitesse propre de ces galaxies s'additionne à celle de l'expansion, augmentant ainsi leur décalage vers le rouge. Si au contraire, leur vitesse propre était dans la direction opposée, vers la Voie lactée, leur décalage serait diminué et la distance de Hubble serait alors inférieure à leur distance réelle.

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i (en) « Results for object NGC 3593 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 3500 à 3599 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le ).
  3. (en) « NGC 3593 sur HyperLeda » (consulté le ).
  4. a et b (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 3593 » (consulté le ).
  5. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 3593.
  6. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 3593 » (consulté le ).
  7. a b et c S. Garcia-Burillo, M.J. Sempere, F. Combes, L.K. Hunt et R. Neri, « Anatomy of the counterrotating molecular disk in the spiral NGC 3593. 12CO(1-0) interferometer observations and numerical simulations », Astronomy and Astrophysics, vol. 363,‎ , p. 869-886 (Bibcode 2000A&A...363..869G).
  8. a b et c L. Coccato, L. Morelli, A. Pizzella, E.M. Corsini, L.M. Buson et E. Dalla Bontà, « Spectroscopic evidence of distinct stellar populations in the counter-rotating stellar disks of NGC 3593 and NGC 4550 », Astronomy & Astrophysics, vol. 549A,‎ , p. 13 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201220460, Bibcode 2013A&A...549A...3C, lire en ligne).
  9. « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 3593 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le ).
  10. (en) « Astrobites, Going Against the Galactic Flow » (consulté le ).
  11. L. Morelli, A. Pizzella, L. Coccato et al., « Kinematic and stellar population properties of the counter-rotating components in the S0 galaxy NGC 1366 », Astronomy and Astrophysics, vol. 600,‎ , p. 8 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201630046, lire en ligne).
  12. (en) « NASA/IPAC, STELLAR POPULATIONS OF COUNTER-ROTATING COMPONENTS » (consulté le ).
  13. Konrad Kuijken, David Fisher et Michael R. Merrifield, « A search for counter-rotating stars in SO galaxies », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 283#2,‎ , p. 543-550 (Bibcode 1996MNRAS.283..543K, lire en ligne).
  14. S. Comerón, J. H. Knapen, J. E. Beckman, E. Laurikainen, H. Salo, I. Martínez-Valpuesta et R. J. Buta, « AINUR: Atlas of Images of NUclear Rings », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 402#4,‎ , p. 2462-2490 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2009.16057.x, Bibcode 2010MNRAS.402.2462C, lire en ligne [PDF]).
  15. X.Y. Dong et M.M. De Robertis, « Low-Luminosity Active Galaxies and Their Central Black Holes », The Astronomical Journal, vol. 131, no 3,‎ , p. 1236-1252 (DOI 10.1086/499334, Bibcode 2006AJ....131.1236D, lire en ligne [PDF]).
  16. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G).
  17. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3,‎ , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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