Nœud de cabestan

nœud
Nœud de cabestan
Nœud de cabestan sur un espar
Autres noms
Deux demi-clefs à capeler, Nœud d'artificier, Nœud de batelier, Allemande
ABoK
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Catégorie
Voisins

Le nœud de cabestan est un nœud servant à attacher rapidement une corde à un cabestan ou à une barre fixe (poteau, mat, piquet,...). Il est couramment utilisé en matelotage et en alpinisme.

Dénomination modifier

Le mot cabestan est peut-être issu du provençal[1].

Ce nœud est également dénommé « deux demi-clefs à capeler ».

Il est utilisé au théâtre sous le nom d'« allemande ».

Les plus jeunes scout le connaissent parfois sous le nom d'« oreilles de Mickey » en référence à la technique parfois utilisée pour le réaliser.

Nouage modifier

Oreilles de Mickey modifier

La plus simple est lorsque l'on peut l'enfiler sur l'objet à serrer, comme un piquet, une bitte d'amarrage, une hampe de brancard. Cette technique est possible à réaliser au milieu d'un cordage, même si les deux extrémités ne sont pas accessibles.

On peut par exemple former deux boucles en « oreilles de Mickey » puis les croiser.

Deux demi-clefs modifier

Une autre manière consiste à tenir le dormant contre l'objet avec une main, puis à effectuer successivement les deux demi-clefs :

  • la main libre saisit le dormant en supination (paume vers le haut), se retourne en pronation (paume vers le bas), et l'on enfile la boucle ainsi formée sur l'objet ;
  • on effectue une deuxième fois l'opération.
 
Réalisation autour d'un espar.

Cette technique est possible même si aucune extrémité du support n'est accessible (par exemple pour s'accrocher à un anneau, ou à un arbre).

Propriétés générales modifier

Rapide à faire et à défaire, il ne risque pas de s'ouvrir sous la tension. Les deux brins se serrent indépendamment sous la traction, mais si la tension se relâche, ce nœud peut se desserrer.

Il se défait facilement même après avoir été mis sous tension.

Utilisation modifier

En matelotage modifier

Il est utilisé en matelotage comme nœud d'accroche : il sert à fixer un cordage sous tension constante à un point fixe (pieu, anneau ou bitte d'amarrage).

Il s'utilise sur les haubans avec les enfléchures[2]. Il sert couramment à attacher les pare-battages d'un bateau aux filières ou aux chandeliers. C'est un nœud employé pour établir un dormant à l'extrémité ou au capelage d'un espar, d'un mât de charge, etc. Ce type de nœud sert également pour frapper une poulie à fouet.

En alpinisme modifier

 
Utilisation en alpinisme.

Le nœud de cabestan est aussi couramment utilisé en alpinisme comme nœud de blocage, pour se vacher en toute sécurité à un relais en falaise. Le nœud de cabestan est noué sur la corde d'assurance passée dans un mousqueton, pour s'auto-assurer. La corde est alors bloquée dans les deux sens et le second de cordée peut monter sans risque. Pour cette utilisation, on peut aussi utiliser d'autres nœuds, comme le nœud en huit ou la queue de vache.

On peut aussi utiliser ce nœud pour se vacher à un piolet planté dans la neige.

C'est un nœud facile à réaliser, qui peut même être noué d'une seule main et d'un seul geste. Il est facile à régler et à desserrer, même sans ouvrir le mousqueton.

Il ne doit pas travailler en dynamique, c'est-à-dire qu'il est nécessaire de rester en tension sur ce nœud.

Pour le froissartage modifier

Ce nœud est couramment utilisé par les scouts en froissartage : il sert pour commencer un brêlage, qui est le nœud de base des « installations » scoutes (construction réalisées pour aménager un lieu de camp : table, vaisselier, table à feu, bancs, coin toilette, etc.)

En secourisme modifier

 
Sanglage d'une victime sur un brancard avec une corde ou une sangle longue : la méthode commence et se termine par un nœud de cabestan sur les hampes.

Dans certaines situations exceptionnelles, il peut être nécessaire d'attacher un lien à une hampe de brancard :

  • pour attacher une victime avec une sangle longue (ou à défaut une corde), lorsque l'on ne dispose pas de sangle de type ceinture, ou bien lorsque le brancard doit être incliné (les sangles ceinture n'empêchant pas la victime de glisser) ; le sanglage commence et se termine sur la hampe par un nœud de cabestan ;
  • pour retenir le brancard lors d'un brancardage dans une pente importante ; les hampes du brancard sont encordées.

Il permet également de fixer une corde à un arbre, la corde pouvant alors servir de main courante.

Pour éviter qu'il ne se défasse complètement lorsque la tension se relâche, on pratique au minimum une demi-clef avec le courant sur le dormant, voire un demi-nœud (nœud de pêcheur).

Notes et références modifier

  1. « Étymologie de CABESTAN », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  2. The Ashley Book of Knots #69.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Manuel du gabier : quatrième édition approuvée par décision ministérielle du 25 janvier 1895. Mise en service par circulaire du 25 mai 1895., Paris, Librairie militaire de L. Baudoin et cie, , 4e éd.

Articles connexes modifier