Nébuleuse du Petit Fantôme

nébuleuse planétaire de la constellation d'Ophiuchus

Nébuleuse du Petit Fantôme
Image illustrative de l’article Nébuleuse du Petit Fantôme
La nébuleuse planétaire NGC 6369 par Judy Schmidt en utilisant les données captées par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Ophiuchus[1]
Ascension droite (α) 17h 29m 20,5s[2]
Déclinaison (δ) −23° 45′ 34″ [2]
Magnitude apparente (V) 11,4[3]
12,9 dans la Bande B[3],[4]
Dimensions apparentes (V) 0,63 [3],[4]

Localisation dans la constellation : Ophiuchus

(Voir situation dans la constellation : Ophiuchus)
Astrométrie
Vitesse radiale −106 ± 5 km/s [5]
Distance 1089 +62
−56
pc[6]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Nébuleuse planétaire
Galaxie hôte Voie lactée
Dimensions 0,65 +0,03
−0,04
al[a]
Magnitude absolue 0,10+0,54
−0,72
[b]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[1]
Date [1]
Désignation(s) PK 2+5.1
ESO 520-PN3
AM 1726-234
CS=14.7[3]
V2310 Oph
CD-23 13397
HD 158269[5]
IRAS 17262-2343
2MASS J17292045-2345347
PN G002.4+05.8
WEB 14444[5]
NVSS J172920-234535
ESO 520-PN 003[2]
Liste des nébuleuses planétaires

NGC 6369, aussi appelée la nébuleuse de Petit Fantôme, est une nébuleuse planétaire située dans la constellation d'Ophiuchus. NGC 6369 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

Observation modifier

 
NGC 6369 en lumière visible par le relevé Pan-STARRS. En raison de sa faible luminosité, cette nébuleuse est connue des astronomes amateurs comme la nébuleuse du Petit Fantôme[7].

Avec une magnitude visuelle apparente de 11,4, on doit utiliser un télescope dont l'ouverture est d'au moins 150 mm pour l'observer[4].

 
Localisation de NGC 6369 dans la constellation d'Ophiuchus (Stellarium).
 
Position de NGC 6369 par rapport à deux étoiles.

La nébuleuse NGC 6369 est située à environ 2,1 degrés au nord-est de Theta Ophiuchi, une étoile de magnitude 3,27, et à 46 minutes d'arc de 44 Ophiuchi, une étoile de magnitude 4,16.

Caractéristiques modifier

Distance, taille et vitesse modifier

Le logiciel en ligne Aladin Lite permet de consulter les données astronomiques de plusieurs catalogues, dont le « GAIA EARLY DATA RELEASE 3 (GAIA EDR3) »[8]. La parallaxe de NGC 7094 est égale à 0,918 4 ± 0,049 4 mas[6], ce qui correspond à une distance de 1089 +62
−56
pc
.

La taille apparente de la nébuleuse est de 0,63 minutes d'arc, ce qui, compte tenu de la distance et grâce à un calcul simple, équivaut à une taille réelle de 0,65 +0,03
−0,04
 al.

Deux valeurs identiques de la vitesse sont indiquées sur la base de données Simbad, soit −106 ± 5 km/s[9],[10].

Structure et composition modifier

Une étude d'images optiques à bande étroite, ainsi que des observations infrarouges réalisées au sol et dans l'espace, on révélé que NGC 6369 est une nébuleuse à double coquille constituée d'une coquille interne brillante possédant de faibles extensions bipolaires et d'une enveloppe filamentaire. Son enveloppe interne peut être décrite comme une structure en forme de tonneau munie de protubérance polaires en forme de bulle. Les observations révèlent aussi un forte émission d'hydrogène moléculaire (H2) et d'hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP) provenant d'une région de photoionisation avec des inclusions moléculaires à l'extérieur de la coquille interne. L'aspect noueux de l'enveloppe externe, l'absence de preuve cinématique de l'expansion de la coquille et les émissions ioniques externes à la région de photoionisation suggèrent que l'enveloppe externe de NGC 6369 n'est pas une véritable coquille, mais une structure aplatie située dans ses régions équatoriales[11].

La photographie prise par le télescope spatial Hubble nous révèle des détails invisibles pour les télescopes au sol en raison des distorsions produites par notre atmosphère. L'anneau vert bleu près du centre est énergisé par la lumière ultraviolette de l'étoile centrale qui ionise le gaz. À plus grande distance, la lumière UV devient moins intense et le processus d'ionisation moins efficace, ce qui explique le changement de couleur vers le rouge[7]. La nébuleuse renferme également une source diffuse de rayon X[12].

La nébuleuse renferme une forte quantité d'HAP ainsi que du carbure de silicium (SiC). Aucune raie spectrale du fer doublement ionisé (Fe++) n'est présent dans son spectre. De plus, une analyse chimique approfondie de 12 nébuleuses planétaires a permis de constater que NGC 6369 est celle qui présentait la plus basse teneur en soufre. Cette étude a permis d'estimer que la masse du progéniteur était comprise entre 1,5 et 2,5  [13].

Étoile centrale et âge modifier

L'étoile centrale présente un spectre de type WC, où la lettre C indique qu'il est dominé par des raies du carbone[13]. Selon Freeman et ses collègues, la température de l'étoile centrale avoisine les 66 kK et l'âge de la nébuleuse est d'environ 3 000 ans[12]. La nébuleuse ne présente pas d'hélium doublement ionisé, ce qui implique que son étoile centrale est relativement froide comparée à d'autres nébuleuse planétaire[14].

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. dimension = (1089 +62
    −56
    pc) x (3,2616 al/pc) x ((0,63/60)°) x (3,1416/180) = 0,65 +0,03
    −0,04
    al.
  2. La magnitude absolue M est donnée par l'équation suivante M = m-5 x log10(D/10), où m est la magnitude apparente et D la distance en parsec.

Références modifier

  1. a b et c (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6350-6399 » (consulté le ).
  2. a b et c (en) « Results for object NGC 6369 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  3. a b c et d « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6300 à 6399 », Site WEB du cours d'astronomie du Cégep de Valleyfield..
  4. a b et c (en) « NGC 6369 (Little Ghost Nebula) - Planetary Nebula in Ophiuchus », The Sky Live (consulté le ).
  5. a b et c (en) « NGC 6369 -- Planetary Nebula », Simbad (consulté le ).
  6. a et b (en) « NGC 6369 », Aladin Lite, Centre de données astronomiques de Strasbourg (consulté le ).
  7. a et b (en) « Little Ghost Nebula (NGC 6369) » (consulté le ).
  8. (en) « GAIA EARLY DATA RELEASE 3 (GAIA EDR3) », ESA.
  9. M. Duflot, P. Figon et N. Meyssonnier, « Vitesses radiales. Catalogue WEB: Wilson Evans Batten. Subtittle: Radial velocities: The Wilson-Evans-Batten catalogue », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 114,‎ , p. 269 (Bibcode 1995A&AS..114..269D, lire en ligne [PDF]).
  10. R. E. Wilson, « General Catalogue of Stellar Radial Velocities », VizieR On-line Data Catalog III/21,‎ (Bibcode 2010yCat.3021....0W, lire en ligne).
  11. G. Ramos-Larios, M.A. Guerrero, R. Vázques et J.P. Phillips, « Optical and Infrared Imaging and Spectroscopy of the Multiple-Shell Planetary Nebula NGC 6369 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 420, no 3,‎ , p. 1977-1989 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2011.20075.x, lire en ligne [html]).
  12. a et b M. Freeman, R. Montez Jr., J. H. Kastner et et al., « THE CHANDRA PLANETARY NEBULA SURVEY (ChanPlaNS). II. X-RAY EMISSION FROM COMPACT PLANETARY NEBULAE », The Astrophysical Journal, vol. 794, no 2,‎ , p. 13 pages (DOI 10.1088/0004-637X/794/2/99, lire en ligne [html]).
  13. a et b Jorge García-Rojas, Miriam Peña, Christophe Morisset, Gloria Delgado-Inglada, Adal Mesa-Delgado et María Teresa Ruiz, « Analysis of chemical abundances in planetary nebulae with [WC] central stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 558, no A122,‎ , p. 24 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201322354, lire en ligne [PDF]).
  14. (en) « NGC 7076 In Aquila », James B. Kaler (en), STARS (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier