Nébuleuse du Croissant

rémanent de supernova dans la constellation du Cygne

Nébuleuse du Croissant
Image illustrative de l’article Nébuleuse du Croissant
On voit très bien la bulle de Wolf-Rayet sur cette image de NGC 6888 réalisée par le relevé Pan-STARRS.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Cygne[1]
Ascension droite (α) 20h 12m 06,550s[2]
Déclinaison (δ) 38° 21′ 17,80″
Dimensions apparentes (V) 18 × 13[3]

Localisation dans la constellation : Cygne

(Voir situation dans la constellation : Cygne)
Astrométrie
Distance 1 732,502 ± 48,025 0 pc (∼5 650 al)[a],[4]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Nébuleuse en émission[1]
Galaxie hôte Voie lactée
Découverte
Découvreur(s) William Herschel [1]
Date [1]
Désignation(s) LBN 203
Sh2-105 [3]
V1770 Cyg
HD 192163
BD +37 3821
2MASS J20120654+3821178
2CXO J201206.5+382117 [2] Caldwell 27
Liste des objets célestes

NGC 6888 (Caldwell 27 ou Sharpless 105) est une nébuleuse en émission située dans la constellation du Cygne[1],[3]. NGC 6888 a été découverte en 1792 par l'astronome germano-britannique William Herschel.

Cette nébuleuse est née des rapides vents stellaires de l'étoile HD 192163 (WR 136)[5]. Cette étoile massive explosera probablement en supernova dans environ 100 000 ans[6]. La nébuleuse et son étoile ont fait l'objet de nombreuses publications.

Caractéristiques modifier

Distance modifier

La distance sans doute la plus précise provient de la mesure de la parallaxe de WR 136, l'étoile qui a engendré la nébuleuse. Cette mesure a été réalisée par le satellite Gaia et publiée en 2020 sous le titre « GAIA EARLY DATA RELEASE 3 (GAIA EDR3) »[7]. La parallaxe de WR 136 est de 0,577 2 ± 0,016 mas ce qui correspond à une distance de 1 732,5 ± 48 pc (∼5 650 al)[4]

Les observations en infrarouge modifier

Les observations dans le domaine de l'infrarouge permettent de déterminer la répartition spatiale des poussières et d'en déterminer leur masse. Le plus récent article sur le sujet a été publiée en . En utilisant les données spectrales recueillies par le télescope spatial Spitzer, les auteurs de l'article ont pu déterminer les masses du gaz et de la poussière de NGC 6888 selon un modèle qui reproduit les propriétés optiques et infrarouges de la nébuleuse. Il s'avère que la coquille interne est composée seulement de gaz, alors que la coquille externe est un mélange de gaz et de poussière. La poussière est constituée de petits grains, de 0,002 à 0,008 μm et de gros grains, de 0,05 à 0,5 μm. La masse totale de la nébuleuse obtenue de leur modèle est de 25,5+4,7
−2,8
 
. La masse de la poussière est de 0,14+0,03
−0,01
 
pour un rapport poussière/gaz de 5,6 x 10-3. La masse initiale de l'étoile progénitrice serait de  50  [8].

Les observations en rayons X modifier

 
La nébuleuse du Croissant dans le domaine des rayons-X par télescope Chandra. L'étoile WR 136 est hors de cette image, en bas à droite.

L'étoile HD 192163 (WR 136) a commencé ce qui sera la fin de sa vie en explosant en supernova, seulement 4,5 millions d'années après sa naissance. Elle a d'abord pris énormément d'expansion pour devenir une géante rouge et elle a éjecté ses couches externes à une vitesse de l'ordre de 20 000 mph (32 000 km/h). Quelque deux cent mille ans plus tard, le rayonnement intense de l'étoile a commencé à repousser les gaz à des vitesses dépassant les 3 millions de kilomètres par heure. Lorsque ce vent stellaire a percuté les gaz précédemment expulsés, une coquille dense s'est formée. Sur l'image de Chandra, une partie de cette coquille est représentée en rouge. La force brutale de la collision a créé deux ondes de choc. L'une de ces ondes s'est déplacée vers l'extérieur a créé la structure filamentaire verte, l'autre s'est déplacée vers l'intérieur et a donné naissance à une bulle de gaz émettant des rayons X d'un million de degrés (en bleu sur l'image)[6].

Dans les années , les observations du télescope spatial ROSAT ont permis de découvrir dans la nébuleuse deux bulles de plasma à des températures de approximative de 8 × 106 K et 1,3 × 106 K, ces deux composantes étant surtout situées en périphérie au nord et au sud, alors qu'aucune émission ne provient du centre[9]. En 2014, un premier article publié par J. A. Toalá et ses collègues fait aussi mention de ces deux bulles[10]. Cet article fait état des conclusions des auteurs à partir des observations réalisées par le télescope Chandra. Un autre article publié par Toalá en 2016 sur le même sujet, mais utilisant les données captées par le l'observatoire spatail XMM-Newton, mentionne la présence des deux régions d'émission de rayons X. Leur température est évaluée à 1,4 × 106 K et 8,2 × 106 K[11].

Composition chimique modifier

Des observations réalisées grâce au spectrographe à haute résolution installé sur le télescope Subaru ont permis de déterminer l'abondance de plusieurs éléments. Un aspect important de l'étude est la détection pour la première fois de la raie spectrale CII à 427,2 nm. Selon les rapports d'abondances He/H et N/O ainsi que la dynamique de la nébuleuse, la masse de l'étoile progénitrice est estimée entre 25 et 40  [12].

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La distance de l'étoile Wolf-Rayet HD 192163 (WR 136) associée à la nébuleuse.

Références modifier

  1. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6850 - 6899 » (consulté le ).
  2. a et b (en) « Results for object NGC 6888 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  3. a b et c « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6800 à 6899 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  4. a et b (en) « HD 192163 -- Wolf-Rayet », Simbad (consulté le )
  5. Brian D. Moore, J. Jeff Hester et Paul A. Scowen, « Hubble Space Telescope Observations of the Wolf-Rayet Nebula NGC 6888 », The Astronomical Journal, vol. 119, no 6,‎ , p. 2291-3002 (DOI 10.1086/301389, lire en ligne [PDF])
  6. a et b (en) « Crescent Nebula: Live Fast, Blow Hard and Die Young », Chandra X-Ray Observatory (consulté le )
  7. (en) « GAIA EARLY DATA RELEASE 3 (GAIA EDR3) », ESA (consulté le )
  8. G Rubio, J A Toalá, P Jiménez-Hernández, G Ramos-Larios et M A Guerrero, « Unveiling the stellar origin of the Wolf–Rayet nebula NGC 6888 through infrared observations », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 499, no 1,‎ , p. 415-427 (DOI 10.1093/mnras/staa2837, lire en ligne [html])
  9. Matthias Wrigge, You-Hua Chu, Eugene A. Magnier et Heinrich J. Wendker, « X-Ray Emission from Wind-blown Bubbles. III. ASCA SIS Observations of NGC 6888 », The Astrophysical Journal, vol. 633,‎ , p. 248-256 (DOI 10.1086/444530, lire en ligne [PDF])
  10. J. A. Toalá, M. A. Guerrero, R. A. Gruendl et Y.-H. Chu, « X-RAY EMISSION FROM THE WOLF–RAYET BUBBLE NGC 6888. I. CHANDRA ACIS-S OBSERVATIONS », The Astronomical Journal, vol. 147, no 2,‎ , p. 8 pages (DOI 10.1088/0004-6256/147/2/30, lire en ligne [PDF])
  11. J. A. Toalá, M. A. Guerrero, Y.-H. Chu, S. J. Arthur, D. Tafoya et R. A. Gruendl, « X-ray emission from the Wolf–Rayet bubble NGC 6888 – II. XMM–Newton EPIC observations », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 456, no 4,‎ , p. 4305-4314 (DOI 10.1093/mnras/stv2819, lire en ligne [html])
  12. A. Mesa-Delgado, C. Esteban, J. García-Rojas, J. Reyes-Pérez, C. Morisset et F. Bresolin, « THE TRACE OF THE CNO CYCLE IN THE RING NEBULA NGC 6888 », The Astrophysical Journal, vol. 785, no 2,‎ , p. 15 pages (DOI 10.1088/0004-637X/785/2/100, lire en ligne [html])

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

      •  NGC 6880  •  NGC 6881  •  NGC 6882  •  NGC 6883  •  NGC 6884  •  NGC 6885  •  NGC 6886  •  NGC 6887  •  NGC 6888  •  NGC 6889  •  NGC 6890  •  NGC 6891  •  NGC 6892  •  NGC 6893  •  NGC 6894  •  NGC 6895  •  NGC 6896