Mur d'Aurélien

Mur d'Aurélien
Image illustrative de l’article Mur d'Aurélien
Une section du mur d'Aurélien entre la porta Ardeatina et la porta San Sebastiano.

Lieu de construction Rome
Date de construction 271-282
Ordonné par Aurélien
Type de bâtiment Enceinte fortifiée
Hauteur Jusqu'à 10 m
Longueur 19 km
Le plan ci-dessous est intemporel.

Muraurelien planrome2.png

Tracé du mur d'Aurélien (en rouge)

Coordonnées 41° 52′ 24″ nord, 12° 29′ 56″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Le mur d'Aurélien (en latin : Muri Aureliani) est une enceinte fortifiée antique protégeant la ville de Rome, en Italie, construite entre 271 et 282.

Les travaux débutent sous le règne de l'Empereur romain Aurélien et se terminent sous son successeur Probus. Dès l'Antiquité, des restaurations sont effectuées par l'empereur Maxence et des améliorations sont apportées par l'empereur Flavius Honorius. Des éléments défensifs sont rénovés par plusieurs papes dont Pie II au XVe siècle, Pie IV en 1562, Urbain VIII en 1623 et Alexandre VII au XVIIe siècle.

Cette protection n'empêche pas le sac de Rome en août 410 par les troupes wisigothiques d'Alaric Ier et est mise à contribution lors des affrontements entre les Ostrogoths et le général byzantin Bélisaire au cours de la reconquête de l'Italie par Constantinople au VIe siècle. En revanche, elle protège efficacement Rome contre les raids sarrasins du haut Moyen Âge.

La plus grande partie du mur d'Aurélien subsiste encore actuellement. Il constitue la limite administrative du Municipio I, baptisé « Centro Storico », dans lequel 20 des 22 rioni (quartiers historiques) se trouvent.

HistoriqueModifier

La première muraille de Rome qui ne protège que le Mont Palatin de forme carrée remonte à la fondation de la ville à l'époque de Romulus[1]. Elle se dénomme Roma quadrata et aurait comporté trois ou quatre portes[2]. Des doutes subsistent encore sur son existence malgré la découverte de vestiges au nord-est de ce mont[3].

Servius Tullius, le sixième roi de Rome, fait construire une enceinte défensive dénommée Muraille Servienne, plus large que la précédente pour délimiter la « grande Rome des Tarquins » en « forme de haricot »[4]. Elle serait constituée d'un remblai, d'un fossé et d'un mur[3]. Des doutes sur le tracé de cette muraille subsistent encore[3]. Les vestiges découverts datent de deux siècles plus tard, lors de la reconstruction de la muraille en 378 av. J.-C. après le sac de Rome mené par l'armée gauloise commandée par Brennos en 390 av. J.-C.[3]. Des quartiers se situent déjà à l'extérieur de la muraille à cette époque le Campus Martius et l'emporium[3]. Elle est également rénovée pendant la deuxième guerre punique et les deux guerres civiles entre Sylla et Caius Marius[5]. Au Ier siècle av. J.-C., la muraille servienne est peu visible, les faubourgs et divers édifices s'étant développés[6].

Avec la nouvelle forme de la ville en étoile et l'arrivée au pouvoir du premier empereur Auguste au pouvoir et la Pax Romana qui s'ensuit, les murs défensifs ne sont plus nécessaires car c'est la superficie de l'Empire romain qui assure la tranquillité de Rome[7]. Toutefois, les portes de l'ancienne muraille subsistent mais ont désormais des rôles économique et administratif[8].

Époque romaineModifier

 
Situation de l'Empire romain en 271 lors du début de la construction du mur.

Au IIIe siècle, les limites de Rome se sont étendues bien au-delà de l'ancienne muraille Servienne, construite pendant la période républicaine à la fin du IVe siècle av. J.-C.[A 1]. Rome reste non-fortifiée pendant les siècles suivants[A 2]. Le besoin de défenses plus adaptées devient critique pendant la crise du troisième siècle, lorsque des tribus barbares passent les limes de Germanie et que l'armée romaine les arrête avec difficulté. L'incursion des peuples germains jusqu'en Italie du Nord sous Gallien, Claude le Gothique et au début du règne d'Aurélien laisse craindre une attaque de Rome.

En 270, les Juthunges et les Vandales envahissent le nord de l'Italie, infligeant une sévère défaite à l'armée romaine à la bataille de Placentia en 271 avant d'être finalement repoussés. Des troubles éclatent à Rome à l'été 271, lors de la rébellion des ouvriers de la monnaie ; plusieurs milliers de personnes meurent dans les combats qui en résultent. Aurélien réorganise militairement les frontières danubiennes de l'Empire et prend la décision de construire une nouvelle enceinte fortifiée autour de la capitale, la défense par le mur servien étant devenue insuffisante.

La construction du mur d'Aurélien est une mesure d'urgence face aux invasions barbares. L'historien Aurelius Victor déclare explicitement que le projet vise à soulager la vulnérabilité de la ville[9]. Il pourrait s'agir également d'envoyer un signal politique, Aurélien indiquant qu'il fait confiance au peuple de Rome pour rester loyal, ainsi qu'une déclaration publique du pouvoir de l'empereur. La construction du mur est, de loin, le plus grand projet de construction à s'être tenu à Rome depuis plusieurs décennies, une déclaration concrète de la force toujours présente de Rome[10]. Les murs sont construits en seulement cinq ans, bien qu'Aurélien lui-même meure avant la fin du projet[A 2]. Son successeur Probus termine la construction[A 2].

L'empereur Maxence entreprend pendant son règne un renforcement de la muraille, principalement en opus listatum (alternance de bandes de briques et de moellons de tuf)[A 2]. Les murs de la caserne de la Garde prétorienne voient l'incorporation de tours carrées espacées de manière irrégulière[A 3]. Les débuts d'un fossé sont entrepris, mais il ne sera jamais terminé[A 2].

Antiquité tardiveModifier

 
Le château Saint-Ange, principal lieu de combat lors du siège de l'armée des Ostrogoths en 537-538 contre l'armée byzantine.

En 401-402, sous le règne de Flavius Honorius, la hauteur des murs est doublée pour repousser les attaques des Goths[A 2]. Cette nouvelles hauteur nécessite de remonter le chemin de ronde possédant désormais des créneaux, l'ancien étant remplacé par des meurtrières[A 4]. À cette époque, le château Saint-Ange, qui est également le mausolée d'Hadrien, de l'autre côté du Tibre est incorporé comme forteresse sur la rive droite dans les défenses de la ville[A 5]. Flavius Honorius fait fermer deux poternes l'une proche de la porta Nomentana et l'autre à côté du Castra Praetoria[A 3]. Des rénovations sont effectuées comme pour la porta Tiburtina ou l'amélioration des défenses de la porta Praenestina-Labicana[A 3].

En août 410, Alaric Ier, roi des Wisigoths, parvient avec son armée à franchir le mur d'Aurélien[11].

Vers 500, il possède 383 tours, 7 020 créneaux, 18 portes principales, 5 poternes, 116 latrines et 2 066 grandes fenêtres[12].

En 537-538, lors du siège de Rome, les Byzantins commandés par Bélisaire repoussent les Ostrogoths avec divers projectiles dont des statues placées sur les hauteurs du mausolée[A 6]. Les défenses de la ville sont alors renforcées[A 7]. Totila, roi des Ostrogoths, après la conquête de la ville, décide de détruire les murs en 545, afin d'enlever aux Byzantins la possibilité de défendre Rome lors de la guerre des Goths. Selon Procope de Césarée, un tiers des murs sont détruits.

Époques médiévale, moderne et contemporaineModifier

En 1327, Robert d'Anjou échoue à prendre la ville[A 8].

En 1498, la porta Settimiana remplace une porte romaine construite pendant l'Antiquité[A 9].

En 1643, la porta Portuensis est détruite[A 9].

En 1825, une partie du mur est reconstruit mais dont l'emplacement diffère du tracé antique[A 6].

En 1838, une partie des fortifications près de la porta Praenestina-Labicana sont détruites[A 3].

En 1869, le pape Pie IX fait détruire une partie de la porta Tiburtina[A 3].

Le mur d'Aurélien continue d'être une défense militaire significative des États pontificaux jusqu'au lorsque les bersagliers du Royaume d'Italie le percent près de la porta Pia et prennent Rome. La porta Salaria est détruite cette même année[A 6].

Il sert également à définir les limites de Rome jusqu'au XIXe siècle, les zones construites étant confinées à l'intérieur des murs[13]. Jusqu'au début du XXe siècle, le mur d'Aurélien sert à délimiter la frontière fiscale concernant le paiement des taxes lié aux marchandises entant dans Rome[14].

Historiographie, archéologie et préservationModifier

Fonds ancien et historiographieModifier

Procope de Césarée, historien et écrivain byzantin du VIe siècle, évoque l'attaque repoussée des Goths contre le mausolée d'Hadrien, élément défensif du mur d'Aurélien à cette époque[A 6]. Il donne également une description de la partie des murs localisée vers la Porta Flaminia[A 6].

Des dessins et gravures qui vont de la Renaissance au XVIIIe siècle représentent la porta Latina[A 10].

ArchéologieModifier

Il ne reste aucun élément du mur construit le long de la rive gauche du Tibre[A 6].

Préservation, restauration et muséificationModifier

Une partie bien conservée contre la muraille entre l'amphithéâtre Castrense et porta Asinaria, principalement l'intérieur de cette partie du mur mais les courtines ont dû restaurées avec la maçonnerie moderne[A 10]. Une autre partie de la muraille bien conservée se situe entre la porta Metrovia et la porta Ardeatina même si une partie est restaurée par la ville de Rome[A 10]. La porte la mieux conservée est porta Appia[A 8].

Vers la porta Metrovia, d'importantes transformations sont effectuées à l'époque médiévale notamment vers 1157, puis à l'époque moderne[A 10].

Des tours près de la porta Latina sont rénovées par les papes Pie II au XVe siècle, Pie IV en 1562, Urbain VIII en 1623 et Alexandre VII au XVIIe siècle[A 11]. L'intérieur de la porta Latina est rénové à la fin du XXe siècle et accueille le musée des murs[A 8].

La porta Ostiensis est la seconde porte la mieux conservée de l'enceinte fortifiée[A 12]. Elle héberge le musée de la Via Ostiense où l'on peut voir une maquette d'Ostie, ainsi que les ports de Claude au Ier siècle et de Trajan au IIe siècle[A 12]. Des moulages de reliefs et des inscriptions retrouvés sur la via Ostiensis y sont conservés[A 12].

CaractéristiquesModifier

 
Sentier de garde sur la face interne du mur, près de la porta Metrovia.

L'objectif est de faire une défense précaire afin d'empêcher les peuples germains, incapables de tenir un long siège, de prendre rapidement la ville[A 2]. Les travaux sont effectués par les corporations de maçons[A 2]. À sa construction, le mur s'étend sur presque 19 km, il est construit en Opus caementicium recouvert de briques, est épais de 3,5 m et haut de 6 m[A 2]. Il peut atteindre par endroits 10 m. Une tour quadrangulaire fait saillie tous les 100 pieds romains (29,6 m), au sommet de laquelle se trouve une baliste[A 2]. Au Ve siècle, la hauteur du mur est doublée à 16 m.

Une zone derrière les murs est vidée, laissant des passages pour les sentinelles et les machines de guerre défensives, afin de pouvoir le renforcer en cas d'urgence[15]. Les expropriations et les démolitions ont sans doute été nombreuses afin de permettre la construction de ces passages[16].

TracéModifier

Le parcours s'appuie sur les sept collines de Rome, tout en laissant les constructions de grandes dimensions à l'intérieur de la muraille[A 2]. Un bastion avancé sur le mont Janicule protège le quartier du Trastevere (Transtiberim en latin) et les principaux ponts sur le Tibre. En revanche le mont Vatican demeure sans protection.

Le tracé s'appuie également sur un certain nombre de monuments existants permet d'accélérer les travaux et de diminuer son coût comme la caserne de la garde prétorienne, l'amphithéâtre Castrense[17], la caserne de la Garde prétorienne[A 3], des tombeaux dont la pyramide de Cestius[18], les arches de l'aqueduc de l'Aqua Claudia sur l'Esquilin, les substructions des jardins en terrasses sur le Pincio et le mausolée d'Hadrien[19]. Des calculs indiquent que les murs sont composés à un dixième de structures préexistantes[A 2].

Les murs défensifs de la caserne de la Garde prétorienne qui datent de l'empereur Tibère d'une hauteur de 4,73 m sont augmentés de 2,5 m à 3 m vers le haut suivant la localisation et de 2,3 m vers le bas[A 3].

Le mur comporte un soubassement en blocage (opus caementicium), haut d'environ 8 m, surmonté de chambres voûtées appuyées contre un mur extérieur d'un mètre d'épaisseur. Un chemin de ronde couronne l'édifice. Les chambres servent de salle d'armes et de magasins, et diminuent le volume à construire.

L'efficacité réelle des murs est discutable, du fait de la faible taille de la garnison de la ville. Les forces combinées de la garde prétorienne, des cohortes urbaines et des vigiles n'atteignent que 25 000 hommes, trop peu pour défendre l'enceinte efficacement. Le but militaire du mur n'est toutefois pas de supporter un siège prolongé : les armées barbares n'ont pas l'habitude d'assiéger des villes, étant insuffisamment équipées et fournies pour cette tâche. À la place, elles effectuent des raids contre des cibles mal défendues. Le mur d'Aurélien est une dissuasion contre de telles tactiques[20].

Portes d'accès et poternesModifier

GénéralitésModifier

Le mur d'Aurélien est percé de dix-sept à dix-huit portes distinctes construites selon trois styles différents en fonction de leur importance et de leur époque d'édification.

Les plus importantes sont constituées de deux entrées jumelles, flanqués de deux tours cylindriques et pavées en travertin[A 2]. Les portes y sont doublées avec une porte constituée de deux battants extérieurs et d'une rainure partant d'une chambre manœuvre située au-dessus qui accueille une herse[A 11]. La cour entre les deux portes est fortifiée[A 10].

Les portes de seconde importance ne sont constituées que d'un seul arc flanqué de deux tours cylindriques[A 2].

Enfin les portes mineures sont construites au centre entre deux tours quadrangulaires[A 2].

DétailsModifier

Secteurs nord et nord-estModifier

La porta Flaminia (ou porta del Popolo) est le point de départ de la via Flaminia, qui rejoint la via Cassia après le pont Milvius[A 6] mais se prolonge dans Rome sous le nom de via Lata. À proximité de cette porte, la collis Hortulorum est intégrée dans le mur dénommé Muro Torto (« mur de travers » en français)[A 6]. Elle est rénovée au XVIe siècle par Nanni di Baccio Bigio[A 13].

À l'Est, est construit la porta Pinciana permettant de rejoindre la via Salaria vetus[A 6].

En continuant vers l'Est, se trouvait la porta Salaria composée de deux tours entourant une seule entrée qui servait à rejoindre la Via Salaria novus[A 6]. Elle est détruite en 1870 même si des latrines sont encore visibles[A 6].

La porte suivante, la porta Nomentana donne accès la via Nomentana[A 6]. Elle est en brique et est entourée par deux tours : celle de droite est semi-circulaire et celle de gauche est détruite en 1827[A 3]. avant la destruction de cette dernière, la tombe d'un préteur dénommé Q. Haterius est découverte à l'intérieur[A 3]. Cette porte est fermée au XVIe siècle et est remplacée à 75 m plus à l'ouest par la porta Pia édifiée sur ordre du pape Pie IV et reconstruite en 1560 par l'architecte Nanni di Baccio Bigio[A 13].

À 43 m à l'Est de la porta Nomentana se trouve, une poterne fermée par l'empereur Flavius Honorius[A 3].

À côté de la porta Praetoriana qui est l'entrée du Castra Praetoria se trouve une autre poterne, fermée également par Flavius Honorius[A 3]. La caserne de la Garde prétorienne comporte également une autre porte en travertin dénommée porta Chiusa (« porte fermée » en français) car son nom nous est inconnu et elle permettait de rejoindre la via Tiburtina[A 3].

Secteur sud-estModifier

Sur le tracé de la muraille, la porta Tiburtina est la suivante datant de 5 av. J.-C., c'est-à-dire de l'époque de l'empereur Auguste[A 3]. Elle permet aux aqueducs Aqua Marcia, Aqua Tepula et Aqua Julia d'enjamber la via Tiburtina en passant dans l'attique[A 3]. Flavius Honorius fait réaliser une rénovation de la porte sous son règne avec la construction d'une nouvelle entrée mais le pape Pie IX la fait détruire en 1869[A 3]. Trois inscriptions sont encore visibles une datée de 5 av. J.-C. sous le règne d'Auguste, une autre de 79 sous le règne de Titus rappelant la rénovation de l'Aqua Marcia et une dernière de l'époque de Flavius Honorius mentionnant l'agrandissement des fortifications[A 3]. La tombe de Lucius Ofilius se trouve dans la tour sud de la porte[A 3].

Plus loin se trouve, une poterne, disparue déjà pendant l'Antiquité, permet probablement d'accéder au temple de Minerve Medica[A 3].

Les porta Praenestina-Labicana (ou porta Maggiore), avec leur aqueduc, sont également intégrées à la muraille avec la création de deux portes urbaines[A 3]. Elles sont construites sous l'empereur Claude qui fait édifier deux arcs monumentaux pour laisser passer l'Aqua Claudia au-dessus de deux voies romaines la via Labicana et la via Praenaestina[A 3]. Flavius Honorius fait construire un bastion plus en avant, afin de renforcer la défense du secteur[A 3]. La tombe de Marcus Virgilius Eurysaces se trouve dans la tour entre les deux portes[A 3],[21]. La Porta Praenestina comporte plusieurs inscriptions : une de Claude, une autre de Vespasien daté de 71 et de son fils Titus daté de 81 et une dernière d'Honorius[A 3].

La porta San Giovanni est construite bien après l'époque romaine soit en 1574[A 10].

Secteur sudModifier
 
Phase 1 de la porta Appia.
 
Phase 2 de la porta Appia.

La porta Asinaria et les murs environnants sont particulièrement bien conservés avec la présence d'une galerie double superposée[A 10]. Elle ne comporte pas de tours avant Flavius Honorius, puis ce dernier fait construire deux tours semi-circulaires[A 10]. Elle permet de rejoindre la via Asinaria, puis la via Tusculana[A 10]. La porte est restaurée à la fin du XXe siècle[A 10].

Une autre poterne est accessible jusqu'en 1868 vers la basilique Saint-Jean-de-Latran[A 10].

La porta Metrovia (ou porta Metronia) n'est qu'une simple poterne[A 10]. Le mur et la porte sont restaurées vers 1157[A 10]. Le développement de la circulation au XXe siècle a nécessité de créer d'autres ouvertures dans le mur près de la porte[A 10].

La porta Latina, qui est l'une des portes les mieux conservées, permet à la via Latina de passer le mur[A 10]. La porte est constituée de travertin et date de l'époque d'Aurélien, tout comme la tour semi-circulaire de gauche[A 10]. Sous le claveau se trouve un monogramme datant de l'époque de Constantin Ier. La porte est transformée sous Flavius Honorius qui probablement élève sa hauteur où il fait construire cinq fenêtres cintrées[A 10]. La tour semi-circulaire de droite est rénovée au Moyen Âge[A 10]. Une petite porte permet d'accéder au chemin de ronde[A 10].

La porta Appia (aujourd'hui porta San Sebastiano) qui permet à la via Appia de franchir la muraille[A 8]. La première partie de la construction se déroule à l'époque d'Aurélien entre 270 et 275 avec la construction de deux tours semi-circulaire et au deuxième étage des fenêtres à arcades[A 8]. Lors de la première transformation, un étage est ajouté et les deux tours sont élargies[A 8]. Sous Flavius Honorius des soubassements carrés en marbre sont créés[A 8]. Les deux derniers aménagements n'apportent que des transformations mineures, à l'exception de l'ajout d'un étage supplémentaire. Une gravure représentant l'archange Gabriel est présente, elle date probablement de la victoire des habitants de Rome contre Robert d'Anjou le [A 8]. En 1942-1443, le secrétaire du parti fasciste italien Ettore Muti occupe l'intérieur de l'édifice[A 8]. La porte accueille maintenant le musée des murs[A 8].

Secteurs sud-ouest et ouestModifier

La porta Ostiensis (aujourd'hui porta San Paolo) est la seconde porte la mieux conservée et à la via Ostiensis de franchir le mur[A 12]. Au début, la porte possède deux entrées gardées par deux tours semi-circulaires[A 12]. Sous Maxence, la défense de la porte est renforcée par des murs en tenaille ainsi qu'une contre-porte, les tours bénéficient de nouveaux parements[A 12]. À l'époque de Flavius Honorius, le système défensif passe de deux portes à une seule et les tours sont surélevées[A 14]. Les Ostrogoths entrent dans Rome par cette porte en 594[A 9].

Après la pyramide de Cestius se trouve une poterne[A 9].

Une « porte d'accès fluviale » se trouve sur le Tibre[A 9]. Elle est entourée par deux tours dont une châine pouvait être tendue entre celles-ci afin de barrer l'accès aux navires au cours de l'Antiquité et du Moyen Âge[A 9].

La porta Portuensis permet à la via Portuensis de traverser la muraille et de rejoindre les deux ports d'Ostie[A 9]. Elle est détruite en 1643 et remplacée par une autre plus au nord, la porta Portese[A 9].

Une ancienne porte se trouvait à l'emplacement de la porta Settimiana, qui prend sa place en 1498[A 9].

GalerieModifier

Le tableau suivant récapitule les portes en partant de la plus au nord et en tournant dans le sens horaire :

Porte Via Notes Coordonnées Illus.
Porta del Popolo (Porta Flaminia) Via Flaminia 41° 54′ 42″ nord, 12° 28′ 34″ est  
Porta Pinciana 41° 54′ 34″ nord, 12° 29′ 18″ est  
Porta Salaria Via Salaria 41° 54′ 39″ nord, 12° 29′ 53″ est  
Porta Pia Nouvelle via Nomentana 41° 54′ 33″ nord, 12° 30′ 04″ est  
Porta Nomentana Ancienne via Nomentana 41° 54′ 31″ nord, 12° 30′ 08″ est  
Porta Praetoriana Ancienne entrée de la Castra Praetoria,
le camp de la Garde prétorienne
41° 54′ 30″ nord, 12° 30′ 21″ est  
Porta Tiburtina Via Tiburtina 41° 53′ 51″ nord, 12° 30′ 37″ est  
Porta Maggiore (Porta Praenaestina) Via Praenaestina Point de rencontre des trois aqueducs de la ville 41° 53′ 29″ nord, 12° 30′ 54″ est  
Porta San Giovanni À côté de la basilique Saint-Jean-de-Latran 41° 53′ 09″ nord, 12° 30′ 33″ est  
Porta Asinaria Ancienne via Tuscolana 41° 53′ 09″ nord, 12° 30′ 31″ est  
Porta Metronia 41° 52′ 57″ nord, 12° 29′ 55″ est  
Porta Latina Via Latina 41° 52′ 35″ nord, 12° 30′ 09″ est  
Porta San Sebastiano (Porta Appia) Via Appia 41° 52′ 25″ nord, 12° 30′ 05″ est  
Porta Ardeatina 41° 52′ 24″ nord, 12° 29′ 50″ est  
Porta San Paolo (ancienne Porta Ostiensis) Via Ostiense À côté de la pyramide de Cestius conduisant
à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
41° 52′ 36″ nord, 12° 28′ 53″ est  
Porta Portuensis Dans le Trastevere 41° 52′ 50″ nord, 12° 28′ 12″ est  
Porta San Pancrazio (ancienne Porta Aurelia) Dans le Trastevere 41° 53′ 18″ nord, 12° 27′ 41″ est  
Porta Settimiana Dans le Trastevere 41° 53′ 32″ nord, 12° 28′ 03″ est  
Porta Cornelia Dans le Trastevere ; démolie

Notes et référencesModifier

  1. Volpe 2019, p. 121 et 128.
  2. Volpe 2019, p. 121-122 et 125.
  3. a b c d et e Volpe 2019, p. 122.
  4. Volpe 2019, p. 122 et 128.
  5. Volpe 2019, p. 123.
  6. Volpe 2019, p. 124.
  7. Volpe 2019, p. 125 et 128.
  8. Volpe 2019, p. 125.
  9. Aurelius Victor, XXXV, 7.
  10. Aldrete 2004, p. 41-42.
  11. Duret et Néraudau 2010, p. 63.
  12. Claridge 1998, p. 59, 332-335.
  13. Volpe 2019, p. 128.
  14. Volpe 2019, p. 126-127.
  15. Volpe 2019, p. 127.
  16. Volpe 2019, p. 127-128.
  17. Duret et Néraudau 2010, p. 231.
  18. Duret et Néraudau 2010, p. 30 et 172.
  19. Duret et Néraudau 2010, p. 172.
  20. Southern 2001, p. 115.
  21. Duret et Néraudau 2010, p. 271.
  • Guide archéologique de Rome
  1. Coarelli 1994, p. 15.
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Coarelli 1994, p. 16.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w Coarelli 1994, p. 21.
  4. Coarelli 1994, p. 16-17.
  5. Coarelli 1994, p. 17 et 20.
  6. a b c d e f g h i j k et l Coarelli 1994, p. 20.
  7. Coarelli 1994, p. 17.
  8. a b c d e f g h i et j Coarelli 1994, p. 23.
  9. a b c d e f g h et i Coarelli 1994, p. 25.
  10. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Coarelli 1994, p. 22.
  11. a et b Coarelli 1994, p. 22-23.
  12. a b c d e et f Coarelli 1994, p. 24.
  13. a et b Coarelli 1994, p. 20-21.
  14. Coarelli 1994, p. 24-25.

AnnexesModifier

Articles connexesModifier

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BibliographieModifier

Fonds antiqueModifier

Ouvrages générauxModifier

Ouvrages spécialisésModifier

  • (en) H. W. Dey, The Aurelian Wall and the Refashioning of Imperial Rome, AD 271-855, Cambridge, .
  • (it) Rita Volpe, « Tra città e suburbio: il ruolo di limite delle Mura Serviane e Aureliane di Roma », dans I confini di Roma. Atti del convegno internazionale (Ferrara, 31 maggio-2 giugno 2018, ETS, (ISBN 978-8-8467-5512-4), p. 121-129.  .
  • (it) Collectif, Le Mura Aureliane nella storia di Roma, vol. 1 : Da Aureliano a Onorio, Rome, RomaTrE-Press, , 305 p. (ISBN 978-88-948853-92, lire en ligne).
  • (it) Alessandra Molinari et Lucrezia Spera, Le Mura Aureliane nella storia di Roma, vol. 2 : Da Onorio a Niccolò V, Rome, RomaTrE-Press, , 302 p. (ISBN 979-12-5977-151-3, lire en ligne).

Liens externesModifier