Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale
Le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale (en anglais, United Liberation Movement for West Papua) est un mouvement indépendantiste en Nouvelle-Guinée occidentale, territoire sous souveraineté indonésienne. Il a été fondé en décembre 2014 par le rassemblement de plusieurs mouvements indépendantistes pré-existants[1].
HistoireModifier
La moitié occidentale de l'île de Nouvelle-Guinée et les îles au nord-ouest de celle-ci font partie du sultanat de Tidore jusque dans les années 1870, puis sont intégrées aux Indes néerlandaises. En 1949, lors de la Conférence de la Table Ronde de La Haye, les Pays-Bas cèdent leur souveraineté sur les Indes néerlandaises à la toute-nouvelle République des États unis d'Indonésie, à l'exception de la Nouvelle-Guinée occidentale. Les Néerlandais considèrent celle-ci comme culturellement distincte de l'Indonésie, puisqu'elle est peuplée de Papous. Les autorités néerlandaises introduisent un début d'autonomie politique en Nouvelle-Guinée occidentale, en vue de préparer ce territoire à une indépendance séparée. En 1962 toutefois, l'accord de New York entre les Pays-Bas et l'Indonésie transfert « provisoirement » la souveraineté sur ce territoire à l'Indonésie, qui a pour charge d'y organiser une consultation démocratique d'autodétermination sous l'égide des Nations unies.
En 1969, les autorités indonésiennes sélectionnent 1 026 autochtones de Nouvelle-Guinée occidentale et les contraignent, en les menaçant de mort, de se prononcer en faveur du rattachement permanent de leur territoire à l'Indonésie. Par la résolution 2504 du 19 novembre 1969, l’Assemblée générale des Nations unies entérine les résultats de cette 'consultation'. L'ONU estime dès lors que les Papous ont fait acte d'auto-détermination, et ne considère plus la Nouvelle-Guinée occidentale comme un territoire colonisé.
L'Organisation pour une Papouasie libre (OPM) lance une guérilla de libération contre les « occupants » indonésiens. L'Indonésie réprime violemment ce mouvement et commet de nombreuses exactions contre la population civile, faisant des centaines de milliers de morts, principalement entre les années 1960 et le milieu des années 1980.
OrganisationModifier
En décembre 2014, plusieurs mouvements s'unissent pour former le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale. Parmi eux, la Coalition nationale pour la libération de la Papouasie occidentale (mouvement qui inclut l'Organisation pour une Papouasie libre) et le Parlement national de Papouasie occidentale (assemblée clandestine interdite par les autorités indonésiennes). Le nouveau mouvement se dote d'un secrétariat comprenant cinq membres, dont un secrétaire-général (Octovianus Mote) et un porte-parole (Benny Wenda)[1],[2].
En juin 2015, le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale obtient le statut d'observateur au Groupe Fer-de-lance mélanésien, organisation internationale des États mélanésiens[3].
En septembre 2017, Benny Wenda, porte-parole du mouvement, présente une pétition au Comité spécial de la décolonisation des Nations unies, demandant la tenue d'un référendum d'indépendance en Nouvelle-Guinée occidentale sous supervision de l'ONU[4]. Le Comité refuse la pétition, arguant qu'il ne peut se pencher que sur les territoires définis comme « non-autonomes » par l'Assemblée générale des Nations unies, et qu'il ne remettra pas en cause la souveraineté ni l'intégrité territoriale de l'Indonésie[5].
Lien externeModifier
- (en) Site officiel
RéférencesModifier
- (en) "West Papuans unite to form new umbrella group", Pacific Institute for Public Policy, 10 décembre 2014
- (en) "West Papua independence bid continues decades after 1969 UN backing", The Courier-Mail, 13 janvier 2017
- (en) "West Papuans given Melanesia bloc access, but not full membership", Australian Broadcasting Corporation, 27 juin 2015
- (en) "1.8 million West Papuans petition UN for independence vote", Radio New Zealand, 27 septembre 2017
- (en) "West Papua independence petition is rebuffed at UN", The Guardian, 30 septembre 2017