Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai

parti politique

Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai
Movement for Democratic Change – Tsvangirai
Image illustrative de l’article Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai
Logotype officiel.
Présentation
Président Douglas Mwonzora
Fondation
Scission de MDC
Fusion de MDC-99 (2014)
Scission dans PDP (2015)
CCC (2020)
Siège Morgan Tsvangirai House (en), 44 Nelson Mandela Avenue, Harare (Zimbabwe)
Fondateur Morgan Tsvangirai
Positionnement Centre gauche
Idéologie Socialisme démocratique
Social-démocratie
Affiliation internationale Internationale socialiste
Alliance progressiste
Couleurs Rouge et noir
Site web www.mdc.co.zw

Le Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai (en anglais : Movement for Democratic Change – Tsvangirai ; abrégé MDC–T) est un parti politique zimbabwéen, fondé en 2005 à la suite d'une scission du Mouvement pour le changement démocratique. Le MDC–T est, jusqu'en 2018, le parti majoritaire d'opposition, la seconde faction est alors le Mouvement pour le changement démocratique – Ncube dirigé par Welshman Ncube (en).

Historique modifier

Le , pour les élections au Sénat, le MDC-T recueille 123 628 voix (20,26 %) et sept sièges sur les cinquante soumis à élection au suffrage universel[1], la ZANU-PF remportant les quarante-trois autres sièges. Le MDC-T connait à cette occasion une scission entre le courant majoritaire et une faction menée par Arthur Mutambara (en)[2] (devenu vice-premier ministre du Zimbabwe en ), qui est cependant reconnue comme la continuité légale du MDC[3].

En , le MDC-T participe à un grand rassemblement à Harare avec d'autres mouvements politiques regroupés dans une coalition intitulée « Save Zimbabwe Campaign » (« Campagne pour sauver le Zimbabwe »). Ils entendent manifester contre l'interdiction des manifestations et rassemblements politiques, contre l'intention du président Robert Mugabe de se présenter à un nouveau mandat en 2008 et pour dénoncer la crise sociale, économique et politique que connaissait le Zimbabwe depuis l'an 2000 (inflation de 1 700 % en . La manifestation étant interdite par le gouvernement, la police anti-émeutes intervient pour disperser la foule réunie dans un stade. Une militante du MDC est tuée par balles alors que plusieurs cadres du parti, dont son président Morgan Tsvangirai, sont passés à tabac. Quatre parlementaires du MDC, ainsi que Lovemore Madhuku (en), le président de l'Assemblée nationale constituante, sont aussi incarcérés avec Tsvangirai[4].

L'action de la police est condamné par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon qui demande au gouvernement d'Harare de « relâcher les détenus et garantir leur sécurité » ainsi que d'autoriser « le rassemblement pacifique » et « l'exercice de droits politiques légitimes »[5], tandis que Louise Arbour, Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, déclare que l'intervention policière est « inacceptable » et réclame une enquête impartiale et rapide[6]. Les photos de Morgan Tsvangirai, présenté devant la justice blessé à la tête et le visage tuméfié, sont publiées dans la presse mondiale et provoquent une grande émotion. Le leader du MDC ne lâche pas pour autant son combat politique[7].

Aux élections du , le parti, malgré ses divisions, finit par l'emporter en obtenant la majorité absolue des sièges à pourvoir, infligeant du même coup un sérieux revers au parti de Mugabe, l'Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF), même si le pouvoir tarde à annoncer les résultats[8]. L'opposition est majoritaire parmi les élus, mais le pouvoir peut espérer conserver la maîtrise de la chambre des députés grâce aux députés nommés, soit directement par l'exécutif, soit par les chefs traditionnels. Morgan Tsvangirai, arrivé en tête au premier tour de l'élection présidentielle organisée le même jour, doit se réfugier dans l'ambassade des Pays-Bas à Harare, la capitale zimbabwéenne. La pression internationale s'accentue sur Robert Mugabe. Les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU estiment en , de façon unanime, que la tenue « d'élections libres et juste s» au Zimbabwe n'est pas possible[9].

Le , lors d'un vote à bulletins secrets, le MDC-T remporte la présidence de la chambre basse du Parlement, infligeant un nouveau revers au régime du président Robert Mugabe. Par 110 voix, le directeur national du MDC-T, Lovemore Moyo, est élu président de l'assemblée contre 98 voix au candidat d'une faction dissidente du même parti, Paul Themba Nyathi. Le décompte des voix démontre alors contre toute attente qu'une partie des députés du Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, et que des députés de la faction dissidente du MDC, ont voté en faveur de Lovemore Moyo, démontrant la division interne du parti présidentiel et la défiance envers le président Mugabe alors que le pays est en plein marasme économique[10].

Des négociations difficiles s'engagent entre Robert Mugabe, et Morgan Tsvangirai, menés sous l'égide de la Communauté de développement d'Afrique australe (CDAA), pour constituer un gouvernement d'union nationale[11]. Les trois partis représentés au Parlement à l'issue du scrutin du y participent : la ZANU-PF, et les deux composantes issues de la MDC, la MDC-T et la MDC-M. Le Parlement zimbabwéen adopte un amendement constitutionnel qui crée un poste de premier ministre. Ce poste revient à Morgan Tsvangirai, pour ce gouvernement d'union[12]. Mais Robert Mugabe reste président et s'accroche au pouvoir. Il ne lâche que difficillement des ministères-clés à l'opposition, et ses concessions sont à double tranchant. Le parti de Tsvangirai obtient notamment deux portefeuilles importants, mais politiquement sensibles, celui de la santé, dans un pays où l'épidémie de choléra fait rage, et celui des finances, alors que l'économie est dans un état désastreux[13]. La participation du MDC à ce gouvernement d'union nationale se révèle être un piège politique.

À la mort de Morgan Tsvangirai, Nelson Chamisa devient président par intérim du parti en mars 2018. Dans le même temps, Thokozani Khupe est désignée présidente du parti[14]. Pour cette raison, Nelson Chamisa participe à l'élection présidentielle zimbabwéenne de 2018 sous la bannière Alliance du MDC[15], qu'il enregistre comme parti[16].

En , Nelson Chamisa est élu président du parti Alliance du MDC[17].

En , Thokozani Khupe est reconnue comme présidente légitime du MDC-T et obtient la destitution de députés pourtant élus sous la bannière MDC-A lors des élections parlementaires zimbabwéennes de 2018[15]. Le , Douglas Mwonzora devient président du parti, la présidente sortante Thokozani Khupe arrivant deuxième[18]. Celle-ci dépose un recours à la Cour suprême mais elle est déboutée[15].

Résultats électoraux modifier

Élections présidentielles modifier

Année Candidat 1er tour 2d tour Résultat
Voix % Voix %
2008 Morgan Tsvangirai 1 195 562 47,90 233 000 9,30   Battu
2013 Morgan Tsvangirai 1 172 349 33,94   Battu
2018 Thokozani Khuphe 45 626 0,96   Battue
2023 Douglas Mwonzora 28 883 0,65   Battu

Assemblée nationale modifier

Élection Chef Suffrages % Sièges +/– Rang Position
2008 Morgan Tsvangirai 1 624 875 42,88
99  /  210
  59   1er Gouvernement
2013 Morgan Tsvangirai 1 015 513 29,92
70  /  270
  29   2e Opposition
2018 Thokozani Khuphe 143 396 3,03
1  /  270
  69   3e Opposition

Sénat modifier

Élection Chef Suffrages % Sièges +/– Rang Position
2008 Morgan Tsvangirai 1 055 514 43,56
24  /  93
  17   1er Gouvernement
2013 Morgan Tsvangirai 1 021 347 30,60
21  /  80
  3   2e Opposition
2018 Thokozani Khuphe
1  /  80
  20   3e Opposition

Notes et références modifier

  1. Le Sénat (Senate) comprend 66 sénateurs sont 50 sont élus au scrutin uninominal à un tour, 10 sont élus par les chefs traditionnels et 6 sont nommés par le président de la République.
  2. (en) « Split over strategy weakens MDC », BBC News, (consulté le )
  3. (en) « Chamisa names Ncube, Komichi as deputies, MDC re-unites », sur Zimbabwe News Now, (consulté le ).
  4. Christophe Ayad, « Zimbabwe : le régime Mugabe fait la chasse aux démocrates », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. « Zimbabwe : Ban Ki-moon condamne l'arrestation de chefs de l'opposition », ONU Info,‎ (lire en ligne)
  6. « Zimbabwe : Louise Arbour engage au respect de l'ordonnance de la Haute Cour sur la libération du chef de l'opposition », ONU Info,‎ (lire en ligne)
  7. « Zimbabwe : le chef de l'opposition transféré à l'hôpital », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. « Les résultats des élections au Zimbabwe se font attendre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. « Ban Ki-moon : "Des élections libres et justes sont impossibles au Zimbabwe" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. « Le principal parti de l'opposition à la présidence du Parlement », Libération,‎ (lire en ligne)
  11. « Zimbabwe : nouvel échec des négociations pour former le futur gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. « Zimbabwe : le Parlement ouvre la porte à un gouvernement d'union », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. Jean-Philippe Remy, « Le gouvernement d'union nationale au Zimbabwe connaît des difficultés dès sa mise en place », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  14. (en-GB) Staff Reporter, « Khupe elected MDC-T President », sur The Zimbabwe Mail, (consulté le )
  15. a b et c (en) « Zimbabwe: Supreme Court decision leaves Thokozani Khupe’s MDC in disarray », sur The Africa Report.com (consulté le ).
  16. (en) « Zimbabwe: Chamisa 'forced to register MDC Alliance as a political party amid squabbles' », sur News24 (consulté le ).
  17. (en) « Nelson Chamisa retains leadership of Zimbabwe's opposition MDC Alliance », sur TimesLIVE, https:www.timeslive.co.za (consulté le ).
  18. « Mwonzora wins MDC -T presidency – Zimbabwe Situation », sur www.zimbabwesituation.com (consulté le ).

Lien externe modifier