Moutier

commune suisse du Jura bernois

Moutier (ancien nom allemand : Münster) est une commune suisse du canton de Berne, située dans l'arrondissement administratif du Jura bernois.

Moutier
Moutier
Blason de Moutier
Blason
Moutier
Logo
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Berne Berne
Arrondissement administratif Jura bernois
Communes limitrophes Belprahon
Champoz
Châtillon (JU)
Court
Eschert
Haute-Sorne (JU)
Perrefitte
Roches
Maire Marcel Winistoerfer (PDC)
NPA 2740
No OFS 0700
Démographie
Gentilé Prévôtois
Population
permanente
7 189 hab. (31 décembre 2022)
Densité 367 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 47° 16′ 50″ nord, 7° 22′ 15″ est
Altitude 535 m
Max. 1 270 m
Superficie 19,58 km2
Localisation
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Moutier
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Moutier
Liens
Site web moutier.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

En 2021, une majorité de citoyens de Moutier décident de rejoindre le canton du Jura. Ce changement devrait avoir lieu le 1er janvier 2026[3].

Géographie modifier

 
Vue sur la ville.

Moutier se trouve au milieu de l'arc jurassien entre les villes de Bienne et de Delémont. La ville se situe à l’intersection d’un synclinal (Petit-Val et Grand-Val) et de deux cluses (Gorges de Court et Gorges de Moutier). Le plus haut point de la commune culmine à 1 270 m, sur le Graitery. Les autres points les plus élevés se situent à 1 037 m sur le Mont Girod, à 1 000 m sur le Mont Raimeux et à 1 158 m sur la montagne de Moutier. La commune a une superficie de 1 958 hectares.

La Birse qui traverse le Grand Val du sud au nord, perpendiculairement à la chaîne du Jura, forme d’importantes gorges en amont (Gorges de Court à travers les anticlinaux de Graitery) et en aval de Moutier (Gorges de Moutier à travers les anticlinaux de Mont Raimeux). Ces deux cluses montrent parfaitement les plissements du Jura. Ces gorges sont reconnues comme site géologique d'importance européenne alors que la forêt du Raimeux est considérée par les autorités du canton de Berne comme une réserve naturelle à protéger[4].

Moutier fait partie de la région Jura & Trois-Lacs, une destination touristique articulée autour de la chaîne du Jura et des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat.

Population et société modifier

Gentilé et surnoms modifier

Les habitants de la commune se nomment les Prévôtois[5].

Ils sont surnommés les Lètche-Potche[5] ou Latche-potches[6], soit ceux qui lèchent les louches en patois du Jura bernois, et les Lètche-Poutratte, soit ceux qui lèchent les petites louches[5].

Démographie modifier

Moutier compte 7 189 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 367 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a diminué de −1,1 % (canton : 6,1 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population de Moutier entre 1850 et 2020[7],[1]

Histoire modifier

Histoire générale modifier

Origines modifier

Durant l'époque romaine, on ne franchissait ni les Gorges de Moutier, ni celles de Court. La route romaine, venant de Pierre-Pertuis par la vallée de Tavannes, passait donc par Champoz. Elle se dirigeait ensuite vers Crémines et Vermes pour rejoindre la Vallée de Delémont. Rien n’atteste la présence d'une agglomération romaine sur le site actuel de Moutier.

Moyen Âge modifier

Durant le haut Moyen Âge, l’histoire de Moutier est étroitement liée à l’abbaye de Moutier-Grand Val. Selon le texte hagiographique relatant la vie de Saint Germain, premier abbé de la fondation colombanienne, la fondation de Moutier (qui signifie monastère en ancien français) remonte à l'an 640. La célèbre bible de Moutier-Grandval, document richement illustré et conservé à la Bibliothèque Nationale de Londres, témoigne sans ambages de l’importance du monastère prévôtois. Elle fut offerte aux moines de Moutier par Hugues de Tours vers 835 et porte en ses enluminures le style du scriptorium de la cité tourangelle. En l’an 999, l’abbaye de Moutier-Grand Val est donnée par Rodolphe III, roi de Bourgogne, à la Principauté épiscopale de Bâle. Elle est à l'origine de la puissance temporelle du prince-évêque de Bâle. La souveraineté de l'abbaye de Moutier-Grand Val sur ses propriétés est confirmée par Charles le Gros dans un acte daté du et qui s’avère être également le plus ancien document des archives de l'État de Berne.

Aux environs de 1120, les moines sont supplantés par des chanoines séculiers et Moutier devient alors une Prévôté. Les chanoines, afin de se départir d’une trop forte puissance de princes-évêques de Bâle, cherchent des alliances du côté des Suisses. La Prévôté de Moutier devient « combourgeoise » des villes de Bâle en 1407, de Soleure en 1462 et de Berne en 1486.

Plusieurs changements de territoires modifier

En 1792, les Prévôtois décident de se donner un gouvernement provisoire. Jusqu'en 1797, Moutier et les communes de la Prévôté vivront sous le régime d'une république autonome. Après la période française, de 1798 à 1814, à la suite des décisions prises lors du Congrès de Vienne en 1815, Moutier devient bernoise, à l’instar de la presque totalité de l’ancien Évêché de Bâle, en compensation de la perte des actuels cantons de Vaud et d’Argovie.

Ville bernoise modifier

La première industrie à Moutier n’est autre que la verrerie, fondée en 1842 par un certain Auguste Célestin Châtelain. Cette entreprise perdurera jusqu’en 2017. La seconde plus ancienne industrie prévôtoise voit le jour en 1849 ; c’est la « Société Industrielle », manufacture d’horlogerie qui emploiera jusqu’à 500 personnes et ne produira pas moins de 40 000 montres par année dans les années 1870. Elle n’est bien entendu pas étrangère à l’implantation d’une fabrique de tours automatiques vers 1880 sous l’impulsion de Nicolas Junker. Par la suite, trois fabricants de machines-outils se livreront une saine concurrence, faisant de Moutier l’épicentre mondial de ce domaine : Tornos, Bechler et Pétermann.

Notons que le chemin de fer est présent avec la gare de Moutier à partir de 1876 et que, s’il n’est pas à l’origine de l’industrialisation de la vallée tout entière, participe par son implantation tardive au développement d’une industrie légère à haute valeur ajoutée telle que l’horlogerie.

Question jurassienne modifier

Durant la deuxième partie du XXe siècle, la ville a été l’un des enjeux de la Question jurassienne.

Le 5 juillet 1959, une initiative du Rassemblement jurassien portant sur l’idée d’un nouveau canton est soumise au vote. Moutier dit non par 67,2 % des voix.

Le 23 juin 1974, lors du plébiscite sur la création du canton du Jura, Moutier également dit non, par 2 194 voix contre 2 124 (50,8 %). Sur l’ensemble des sept districts historiques, la création d’un nouveau canton est approuvée par 36 802 voix contre 34 057. Le 16 mars 1975, sous-plébiscite dans les districts ayant voté non le 23 juin 1974. À la question « Voulez-vous continuer de faire partie du canton de Berne ? » la population de Moutier répond par la positive : 2 524 oui contre 2 238 non (53 %).

Le 7 septembre 1975, les communes limitrophes du nouveau canton du Jura sont appelées à se prononcer une nouvelle fois sur leur appartenance cantonale. Moutier dit oui au canton de Berne par 2 450 contre 2 151 voix (54,1 %).

En 1984, l’affaire des caisses noires éclate. Le Gouvernement bernois a versé illégalement 730 000 francs aux formations antiséparatistes pour mener campagne durant les sous-plébiscites de 1975. Cette affaire relance les revendications jurassiennes à Moutier.

Le 29 novembre 1998, Moutier organise un vote consultatif sur son appartenance cantonale : 1 891 oui (pour le Jura) et 1 932 non (pour le canton de Berne) (50,5 %).

Le 20 février 2012, on annonce que les populations du Jura et du Jura bernois seront consultées sur la création d’un nouveau canton en 2013. Le dispositif prévoit que les communes puissent se prononcer sur leur appartenance cantonale dans un deuxième temps. Le 24 novembre 2013, les habitants du Jura bernois plébiscitent à une forte majorité leur maintien dans le canton de Berne. Les votants de Moutier approuvent quant à eux la création d’un nouveau canton par 2 008 oui et 1 619 non (55,4 %)[8].

 
Le cortège des pro-Jurassiens lors du résultat du vote communaliste du 18 juin 2017, qui est favorable au canton du Jura.

Le a lieu une votation sur le rattachement de la commune au canton du Jura. Le oui l'emporte avec 51,72 % des voix, avec 2 067 oui contre 1 930 non, soit 137 voix d'écart. Le taux de participation atteint 89,72 %. Le changement de canton était prévu, au plus tôt, pour le [9].

« Acceptez-vous le rattachement de la ville de Moutier à la République et Canton du Jura ? »
Votes
« Oui »
(51,70 %)
Votes
« Non »
(48,28 %)
Majorité absolue

Cependant, le vote est invalidé par la Préfecture de l'arrondissement administratif du Jura bernois, le [10]. Contestée, cette décision fait ensuite l’objet de recours auprès du Tribunal administratif du canton de Berne[11], qui confirme également l'annulation de la votation dans une décision datée du , mais rendue publique le 29[12].

Le , une réunion réservée aux Prévôtois projurassiens a lieu afin de donner au Conseil municipal une recommandation quant à un recours au Tribunal fédéral (TF) ou à un nouveau vote. Les recourants décident, par 399 voix contre 18, de ne pas saisir le TF et de réorganiser une votation[13]. L'exécutif local confirme cette décision le et annonce comme objectif de date le pour le nouveau vote sur l'appartenance cantonale de la commune[14].

Le 6 octobre 2020, lors de la Conférence tripartite (composées des délégations des gouvernements jurassien et bernois ainsi qu'une délégation du Conseil municipal de Moutier) une date de compromis est trouvée : le 28 mars 2021. En plus des mesures déjà prises pour le premier vote en 2017 (comme l'envoi d'observateurs fédéraux), la Tripartite adopte de nouvelles mesures : « la remise du matériel de vote à des personnes séjournant dans des hôpitaux ou des homes sera protocolée et il y aura un seul conteneur, scellé par l'Office fédéral de la justice (OFJ), à l'Hôtel de ville, pendant les trois semaines précédant le vote. L'OFJ sécurisera et adressera le matériel de vote aux citoyens de Moutier, surveillera le dépouillement et procédera à un contrôle systématique des cartes de légitimation »[15].

 
Sur la place de la Gare, ou place Roland Béguelin, le 28 mars 2021, les autonomistes saluent l'annonce du « oui » au canton du Jura, devant l'Hôtel de la gare, haut lieu du mouvement jurassien.

Le 28 mars 2021, lors de la nouvelle votation, la majorité des habitants de Moutier, par 2 114 voix contre 1 740, soit 54,9 %, décide de rejoindre le canton du Jura[16]. Le taux de participation est de 88 %.

« Acceptez-vous le rattachement de la ville de Moutier à la République et Canton du Jura ? »
Votes
« Oui »
(54,90 %)
Votes
« Non »
(45,10 %)
Majorité absolue

Cependant, le transfert doit encore être accepté par les parlements et les populations des deux cantons, ainsi que par l'Assemblée fédérale pour ce qui est du changement de territoire. Le canton du Jura annonce le jour même qu'il s'attend à ce que l'arrivée de Moutier soit effective au [17].

Le 28 juin 2021, 13 députés antiséparatistes du Conseil de ville de Moutier décident de démissionner du législatif et des diverses commissions[18].

Le 30 juin 2021, le Parlement jurassien adopte une motion, par 46 voix contre 12 et 1 abstention, demandant que le Gouvernement « mette tout en œuvre » pour accueillir la cité prévôtoise au et non au , soit avant les élections cantonales de l'automne 2025[19].

Fin août 2021, le Gouvernement jurassien choisit Patrick Tanner, maire de Saint-Imier depuis 2015, comme personne chargée du transfert de Moutier dans le canton du Jura. Patrick Tanner doit gérer le dossier jusqu'au 31 décembre 2026[20].

Le 22 septembre 2021, le Gouvernement jurassien et le Conseil-exécutif du canton de Berne signent la feuille de route pour le changement de canton de Moutier[N 1]. Ce document encadre les négociations entre les deux cantons[21].

Le 15 août 2022, un recours contre le transfert de Moutier est déposé par onze personnes. Ces dernières affirment que le gouvernement jurassien a menti sur l’avenir de l’hôpital de Moutier et que la population n'a donc pas pu voter en connaissance de cause lors de la votation communale du 28 mars 2021. En effet, début juillet 2022, le gouvernement jurassien met en consultation une liste hospitalière qui prévoit de retirer plusieurs missions à l’hôpital de Moutier, ce qui « briserait une promesse de campagne » selon les opposants[22]. Le 11 octobre, la préfète de l'arrondissement administratif du Jura bernois Stéphanie Niederhauser juge le recours irrecevable puisque la liste hospitalière mise en consultation n'est pas définitive[23].

Le 29 août 2022, lors d'une conférence tripartite réunissant les gouvernements bernois et jurassien ainsi que la Confédération, il est confirmé que la ville de Moutier doit rejoindre le canton du Jura le 1er janvier 2026[3].

Le , le Gouvernement jurassien et le Conseil-exécutif bernois signent la feuille de route pour le transfert de Moutier dans le canton du Jura[N 2]. Ce document doit « encadrer les négociations en vue du changement d'appartenance cantonale de la ville » et « confirme la volonté de mettre un terme à la Question jurassienne au plus vite ».

Un projet de concordat intercantonal est mis en consultation pendant l'été 2023. Après l'acceptation dudit concordat par le Gouvernement jurassien et le Conseil-exécutif bernois, celui-ci est officiellement accepté, par la signature des deux présidents de la Délégation pour les affaires jurassiennes (DAJ), la jurassienne Nathalie Barthoulot et le bernois Pierre Alain Schnegg, le 24 novembre 2023. Le Concordat doit assurer la continuité administrative, fiscale, scolaire, judiciaire et hospitalière de Moutier en vue de son transfert[24],[25].

Le , le Gouvernement jurassien annonce la création d'un district de Moutier formé de la seule commune de Moutier pour le . Ce district permettra à Moutier de former une circonscription pour l'élection au Parlement jurassien donc elle pourra élire sept députés sur 60 lors des élections en . Il s'agit d'une situation transitoire qui durera cinq ans car, aux yeux du droit fédéral, la ville est trop petite pour prétendre à un discret à elle seule. Le Gouvernement étudiera plusieurs options comme la création d'un cercle électoral unique pour l'ensemble du canton[26]. Côté bernois, le Grand Conseil bernois décide, le , de modifier l'article 84, alinéa 2 de la Constitution cantonale bernoise en supprimant les références à Moutier et son ancien district[N 3],[27].

Le , les parlements bernois et jurassien ont acceptés le concordat intercantonal sur le transfert de Moutier. Le Parlement jurassien l'a adopté par 57 voix contre 1 et 2 abstentions et, le Grand Conseil bernois, par 112 voix contre 19 et 26 abstentions[28].

Prochaines étapes du transfert modifier

À la suite du transfert de Moutier, le Conseil-exécutif et le Grand Conseil bernois décide de réorganiser les institutions de l'Arrondissement administratif du Jura bernois. Le centre administratif est déplacé à Tavannes, le Tribunal régional, le Ministère public et la police à Reconvilier[29].

Le transfert de Moutier dans la République et canton du Jura est prévue pour le [30]. En attendant, les prochaines étapes institutionnelles doivent se dérouler comme suit[21],[31] :

  • 22 septembre 2024 : votation populaire sur le concordat intercantonal dans le canton de Berne et votation populaire sur le concordat intercantonal et sur l'abrogation de l’article 139 de la Constitution jurassienne dans le canton du Jura ;
  • Automne 2025 : Votations parlementaire de l'Assemblée fédérale sur un arrêté validant les modifications territoriales de Moutier, du Jura et de Berne ;
  • Publication de l'arrêté fédéral ;
  • (Possibilité d'un référendum facultatif au niveau fédéral) ;
  • Validation de l'arrêté fédéral par le Conseil fédéral.

Historique du territoire modifier

 
Photo aérienne prise à 400 m par Walter Mittelholzer (1931).

Politique modifier

Exécutif modifier

 
Hôtel de ville de Moutier.

Le Conseil municipal de Moutier compte neuf membres élus pour quatre ans au suffrage universel. Le maire est élu au système majoritaire et les huit autres membres au système proportionnel. Les membres actuels sont en place pour la législature 2019-2022[32]. De plus, la commune dispose d'un chancelier.

  • Marcel Winistoerfer (maire, PDC)
  • Pierre Sauvain (PSA)
  • Karim Bortolussi (PSA)
  • Jean-Jacques Clemençon (PLR)
  • Claire-Lise Coste (PDC)
  • Pascal Eschmann (PDC)
  • Suzanne Kohler (UDC)
  • Marc Tobler (UDC)
  • Valentin Zuber (PSA)

Historique des maires modifier

Liste des maires successifs (depuis 1878)[33],[34] :

  • 1878 - 1901 : Adolphe Joray (?)
  • 1902 - 1905 : Albert Joray (PRD)
  • 1906 - 1907 : Ernest Bon (?)
  • 1908 - 1916 : Edouard Delévaux (?)
  • 1917 - 1942 : Ferdinand Degoumois (?)
  • 1943 - 1957 : Henri Born (PRD)
  • 1957 - 1963 : Frédéric Graf (PS)
  • 1963 - 1966 : Roger Macquat (PS)
  • 1966 - 1970 : Werner Strasser (PS)
  • 1971 - 1976 : Albert Steullet (hors parti)
  • 1976 - 1977 : Jean-Alfred Robert (PRD)
  • 1977 - 1986 : Rémy Berdat (PS)
  • 1987 - 1994 : Jean-Rémy Chalverat (PSA)
  • 1995 - 2016 : Maxime Zuber (PSA)
  • Depuis 2016 : Marcel Winistoerfer (PDC)

Législatif modifier

Le Conseil de Ville de Moutier compte quarante-et-un membres élus pour quatre ans au suffrage universel, selon le système proportionnel.

Pour la législature 2018-2021, le Conseil de Ville est composé de douze membres du Parti socialiste autonome (PSA), sept membres de l'Union démocratique du centre (UDC), cinq membres du Parti démocrate-chrétien (PDC), cinq membres du Parti libéral-radical (PLR), deux membres d'Interface (PSJB & PEV)[35], trois membres du Ralliement des Prévôtois jurassiens, quatre membres du Rauraque et un membre de Moutier à Venir.

Le Conseil de Ville a été institué en 1970. Avant cela, une Assemblée municipale réunissait régulièrement l'ensemble des citoyens de la commune.

Industrie modifier

Horlogerie modifier

En 1849, la première manufacture d’horlogerie de la ville voit le jour, il s’agit de la Société industrielle de Moutier-Grandval. D’autres usines d’horlogerie apparaissent : Lévy et Frères, qui devient la Pierce en 1938, et la fabrique de réveils SWIZA, fondée en 1904.

Verrerie modifier

En 1842, Auguste-Joseph-Célestin Châtelain construit la Verrerie de Moutier, sur l’emplacement d’une ancienne tannerie.

Décolletage modifier

En 1890, Nicolas Junker fabrique à Moutier les premières décolleteuses à poupée mobile. Il forme André Bechler, associé dès 1904 à Joseph Pétermann pour fonder l'usine Bechler et Cie, avant que les deux hommes se séparent en 1914, créant chacun leur propre usine : André Bechler SA et Pétermann.

Le nom de Tornos apparaît en 1915. Durant plusieurs années, les trois usines de Moutier (Bechler, Pétermann, Tornos) se livrent une féroce concurrence. En 1968, Tornos rachète Pétermann, et six ans plus tard Bechler et Tornos-Pétermann fusionnent pour devenir Moutier Machines Holding. La nouvelle entreprise reprend le nom de Tornos-Bechler, puis de Tornos.

Personnalités modifier

Naissance à Moutier modifier

Ayant habité à Moutier modifier

Vie locale modifier

École privée modifier

Manifestations modifier

  • Le Salon des industries de l'automation, des microtechniques et de la sous-traitance (SIAMS), se déroule tous les deux ans au mois de mai.
  • Le Festival Stand'été a lieu une fois tous les deux ans dans l'ancien stand de tir. La programmation de la première édition de 2005 était riche de 15 spectacles, dont le point fort fut l'opéra La flûte enchantée de Mozart.
  • Festival jurassien de cinéma en plein air, chaque année au mois d'août dans la cour de l'école du Clos.
  • Faites la liberté (chaque année au mois de juin)
  • Le Graitricks (tous les deux ans courant août-septembre) démonstration de parapente et deltaplane au pied du Graitery.
  • La Braderie, fête populaire et inscrite dans la liste des traditions vivantes de Suisse, qui a lieu le dernier week-end d'août les années impaires.

Sports modifier

  • Club des patineurs de Moutier
  • Unihockey Club Moutier
  • Siège de la Fédération internationale de gymnastique (jusqu'en 2008)
  • FC Moutier
  • Club cycliste Moutier
  • HC Moutier
  • BC Moutier
  • CTT Moutier
  • Judo Club Moutier
  • Ski-Club Moutier
  • Société d'haltérophile prévôtoise
  • Société des pêcheurs Moutier et environs

Jumelage modifier

Monuments modifier

 
L'Hôtel de ville et le clocher de la Collégiale Saint-Germain.

Églises et chapelles modifier

  • Collégiale Saint-Germain : église réformée de langue française fondée au XIIe siècle, vitraux de Coghuf et d'Yves Voirol.
  • Église Notre-Dame de la Prévôté : église catholique romaine construite entre 1963 et 1967 par Hermann Baur avec des vitraux de Manessier. L'aménagement liturgique est de Henri-Georges Adam et Pierino Selmoni.
  • Chapelle de la Chalière : chapelle de construction romane avec des peintures murales datant du début XIe siècle. Restaurée en 1936.
  • Église réformée de langue allemande.

Château modifier

  • Château de Moutier : reconstruit en 1738-1742, édifice très simple sous un toit Mansart, avec une belle cage d'escalier, mur d'enceinte avec deux tours rondes de la fin du Moyen Âge (reconstituées).

Vieille ville modifier

  • Hôtel de Ville : ancienne école construite vers 1830.
  • Divers bâtiments de styles néo-baroques et "Heimatstil" caractéristiques à la rue de l'Hôtel-de-Ville et à la rue Centrale.

Stand de tir modifier

  • Ancien stand de tir, datant de 1905, transformé en salle de spectacles.

Musées modifier

  • Musée jurassien des arts : la collection du Musée jurassien des Arts de Moutier comporte plus de 3 000 œuvres rassemblées au fil de 50 ans d’expositions.
  • Musée du tour automatique et d'histoire de Moutier : musée consacré à l’histoire du tour automatique à décolleter suisse, à poupée mobile et à commande par cames. Moutier a été et reste, depuis 1880, le centre mondial de production de ce tour génial qui a révolutionné, à son origine, la fabrication de la montre.

Transports modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Christe, Moutier cité industrielle, Genève, 1957
  • Vitraux du Jura, ouvrage publié à l'occasion du Centenaire de Pro Jura (1903-2003), Editions Pro Jura, Moutier, 2003 (préface de Francis Erard), 307 pages
  • Alfred Holzer et Walter Rougemont, De Moutier village à Moutier ville : rétrospective prévôtoise et régionale 1894-1950, Extraits de la presse locale, Moutier : Ed. Robert, 1970
  • Alfred Holzer, Walter Rougement et Max Robert, Après Moutier village, Moutier ville : rétrospective prévôtoise et régionale 1951-1966 : extraits de la presse locale, Moutier : Ed. Max Robert, 1974
  • Moutier chef-lieu de district : extraits de la presse locale, vol. 1 : Walter Rougemont et Max Robert, Rétrospective prévôtoise et régionale, 1967-1972, Moutier : Robert, 1975 ; vol. 2 : Max Robert, Rétrospective prévôtoise, 1973-1977, Moutier : Robert, 1978

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La feuille de route prévoit toutefois que chaque canton puisse demander à l'Office fédéral de la justice d'intervenir au besoin comme médiateur.
  2. La feuille de route prévoit toutefois que chaque canton puisse demander à l'Office fédéral de la justice (OFJ) d'intervenir au besoin comme médiateur.
  3. Les districts ne représentent plus de subdivision administrative depuis 2010. La référence aux districts de Moutier, Courtelary et La Neuveville est remplacée dans la Constitution par celle de l'Arrondissement administratif du Jura bernois.

Références modifier

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel »  , sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a et b « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes »   [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. a et b « Moutier devrait rejoindre le Jura comme prévu le 1er janvier 2026 », sur www.rts.ch, .
  4. « Moutier - Wanderland », sur www.schweizmobil.ch (consulté le )
  5. a b et c Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 89
  6. Gilles Galeuchet, « L’école jurassienne et le patois »   [PDF], (consulté le )
  7. « Évolution de la population des communes 1850-2000 »  , sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  8. « Moutier vote pour le Jura », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. « A Moutier, le « Bernxit » l’emporte au bout du suspense », sur www.swissinfo.ch (consulté le )
  10. « Le vote le plus surveillé de l’histoire suisse est annulé », sur www.swissinfo.ch (consulté le )
  11. « Moutier recourt contre l'annulation du vote sur son rattachement au Jura », sur www.rts.ch (consulté le )
  12. « Vote du 18 juin 2017 : Annulation confirmée », sur www.journaldujura.ch (consulté le )
  13. « A Moutier (BE), les pro-Jurassiens veulent un nouveau vote au plus vite », sur www.rts.ch (consulté le )
  14. « Moutier: la nouvelle votation devrait avoir lieu le 21 juin 2020 », sur www.letemps.ch (consulté le )
  15. « Moutier votera à nouveau sur son appartenance cantonale le 28 mars », sur rts.ch, (consulté le )
  16. « Moutier choisit le Jura », 20 Minutes, 28 mars 2021
  17. « La joie du Jura, les regrets de Berne », sur Le Temps, (consulté le )
  18. « Les pro-Bernois quittent le Conseil de ville de Moutier », sur rts.ch, (consulté le )
  19. www rfj ch, RFJ, Radio Fréquence Jura, « Un accueil de Moutier dans le Jura peut-être plus rapide », sur www.rfj.ch (consulté le )
  20. « Patrick Tanner, maire de St-Imier, sera chargé du transfert de Moutier dans le Jura », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
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