Mopsueste

ville turque

Mopsueste
Misis, Yakapinar
Mopsueste
Le pont antique de Mopsueste sur le Pyramos (Ceyhan Nehri) (dernière restauration en 1835).
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région méditerranéenne
Province Adana
District Yüreğir
Indicatif téléphonique international +(90)
Plaque minéralogique 01
Démographie
Population 5 932 hab. (2009)
Géographie
Coordonnées 36° 57′ 28″ nord, 35° 37′ 26″ est
Altitude 18 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Voir sur la carte topographique de Turquie
Mopsueste
Liens
Site du district http://www.yuregir.gov.tr
Site de la province http://www.adana.gov.tr

Mopsueste (en grec ancien Μοψουεστία) est une ville antique de la Cilicie champêtre (Cilicia campestris, devenue plus tard la province de Cilicia Secunda) sur le Pyramos (l'actuel Ceyhan Nehri), fleuve coulant à 20 km d'Antioche de Cilicie (l'actuelle Adana).

Dénominations modifier

Mopsueste ou Mopsuestia[1] a aussi été appelée dans l'antiquité Mopsus, Mopsos[2], Misis, Mopsucrenae, Séleucie du Pyramos[3], Hadriana sous Hadrien, Decia sous Dèce[4] et Mamistra au Moyen Âge, sous le royaume arménien de Cilicie. Elle a gardé ce nom jusque dans les années 1960 lorsqu'il fut changé en Yakapinar.

Histoire modifier

 
Monnaie frappée à Mopsueste.

La fondation légendaire de cette ville est attribuée à Mopsos, devin qui vécut avant la Guerre de Troie. Le christianisme fut introduit très tôt à Mopsueste : il y est fait mention d'un évêque au IIIe siècle : Théodore, adversaire de Paul de Samosate. Y résidèrent également saint Auxence (mort en 360), et l'évêque Théodore de Mopsueste, maître de Nestorius. Cette ville de l'Empire romain d'Orient fut assiégée par les Arabes dès 636, et finalement prise en 686. En 700, ces derniers fortifièrent la ville elle-même[5]. En raison de sa position stratégique sur la frontière entre l'Empire byzantin et le monde musulman, la ville fut disputée entre les Arabes et les Romains d'Orient, changeant de mains à plusieurs reprises. Jean Ier Tzimiskès la reconquit pour les Byzantins en 965 après un échec l'année précédente.

Entre 1097 et 1133, la ville passe aux mains des Croisés qui y nomment un archevêque latin, Raoul de Domfront[6]. Tancrède de Hauteville l'annexe à la Principauté d'Antioche, mais la ville est continuellement disputée entre Latins, Grecs et Arméniens. Jean II Comnène puis Manuel Ier Comnène la reconquièrent ainsi pour l'Empire byzantin respectivement en 1137 et 1159. Les Arméniens en gagnent le contrôle peu après, d'abord comme sujets byzantins, puis de façon autonome après 1173. Après un incendie dévastateur en 1266, la ville devient en 1268 la capitale du royaume arménien de Cilicie.

Archéologie modifier

Synagogue ou église ? modifier

Le monument le plus remarquable de l'époque byzantine est un édifice de culte dont l'identification est disputée : on y voit tantôt une église, tantôt une synagogue, construite au Ve siècle et possédant un cycle remarquable de mosaïques figurées.

Le pont de Mopsueste modifier

Déjà l'empereur romain Constance II avait restauré en 361 un pont perse enjambant le Pyramos sur la grande route de Tarse à Antioche de Syrie, à soixante-dix kilomètres environ de la première et cent cinquante kilomètres de la seconde[7], suivi en cela par Justinien Ier en 562[8], par Constantin V en 743 et par Michel III en 840 après des séismes, puis à nouveau par le sultan ottoman Mahmoud Ier en 1737 après une violente crue[9]. En , l'armée ottomane, après sa défaite à la bataille du col de Beylan, fait retraite devant l'armée égyptienne d'Ibrahim Pacha et, pour ralentir ce dernier, fait sauter les arches du pont[10]. L'ouvrage fut encore restauré en 1835 et dernièrement en 2003 après le séisme de 1998 en Turquie et Syrie (en)[11]; on n'a pas encore évalué les dommages dus aux séismes de 2023 en Turquie et Syrie[12].

Démographie modifier

Évolution démographique
1997 2000 2007 2009
4 3835 4535 7655 932

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Mopsuestia selon Étienne de Byzance, les géographes et les chroniqueurs chrétiens.
  2. Pline l'Ancien - Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], V, 22.
  3. En grec ancien : Σελεύκεια πρός τόν Πύραμον ; en latin : Seleucia ad Pyramum
  4. Victor Langlois, Voyage dans la Cilicie et dans les montagnes du Taurus (lire en ligne), « Cilicie orientale. », p. 448
  5. Théophane le Confesseur, Chronographie, A. M. 6178, 6193
  6. Auguste Surville, Histoire de Domfront, Le Pays Bas-Normand, n°1, 1922, p. 7
  7. Jean Malalas, Chronographia, XIII; P.G., XCVII, 488
  8. Procope de Césarée, « Les édifices de Justinien, Livre V, chapitre v, 2. Pont réparé. », sur « L'antiquité grecque et latine »
  9. First Encyclopaedia of Islam: 1913–1936, BRILL, , 346– (ISBN 90-04-09796-1)
  10. Victor Langlois, Voyage dans la Cilicie et dans les montagnes du Taurus (lire en ligne), « Cilicie orientale. », p. 451
  11. Frank Wuttke and Mathias Raschke, « Adana Earthquake of June 27, 1998 » [archive du ] (consulté le )
  12. « Deprem Felaketinin Türkiye'ye Maliyeti Ne Olacak? - Tuna Öztunç İle TGRT Ana Haber » (consulté le )

Bibliographie modifier