Raimondo Montecuccoli

général et théoricien militaire du XVIIe siècle
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Raimondo Montecuccoli (ou comte de Montecucculi), né le près de Modène et mort le à Linz, est un généralissime de l'Armée impériale du Saint-Empire romain germanique. C'est l'un des grands adversaires du général de Turenne, qu'il affronte pour la première fois pendant la guerre de Trente Ans. Les deux commandants d'armée se font face une seconde fois à la bataille de Salzbach. Lorsqu'il apprend la mort de Turenne, Montecuccoli dit : « Aujourd'hui est mort un homme qui faisait honneur à l'Homme. » Non seulement il est l'un des plus grands capitaines du XVIIe siècle, mais aussi un théoricien militaire important. Frédéric le Grand, Scharnhorst et Clausewitz ont admiré son œuvre.

Raimondo Montecuccoli
Comte de Montecuccoli
Raimondo Montecuccoli
Raimondo Montecuccoli

Naissance
près de Modène (Drapeau du Duché de Modène et Reggio Duché de Modène et Reggio)
Décès (à 71 ans)
à Linz (Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche)
Allégeance Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Grade Généralissime
Années de service 1628 ou 1629 – 1678
Conflits Guerre de Trente Ans
Première Guerre du Nord
Guerre de Hollande
Faits d'armes Bataille de Saint-Gothard
Distinctions Chevalier de la Toison d'or

Emblème

Biographie modifier

Raimondo naît dans le château-fort familial du hameau de Montecuccoli, près de Modène, capitale du duché de Modène et Reggio. Le duché faisait nominalement partie du Saint-Empire.

En 1628 ou en 1629, les dates varient selon les sources, il accède aux grades supérieurs. Lieutenant, il passe dans la cavalerie en 1631 à la tête de cuirassiers ; au cours de cette même année, il est blessé deux fois et sa bravoure le fait remarquer par Tilly, qui fut l’un de ses modèles, même s’il déplore les sacs des villes et le sort des civils. Fait prisonnier et vite libéré contre rançon, il a l’occasion de se battre, alors comme commandant, contre Gustave-Adolphe, dont il déplore la mort en 1632. Il est alors lieutenant-colonel sous les ordres de celui qu’il admire le plus tout au long de ses écrits, Wallenstein, un des maîtres de la logistique avant l’heure. Il ne semble pas avoir fait partie des conjurés en , il est encore trop jeune et trop peu gradé, d’autant qu’en 1633 il a perdu son oncle et protecteur, Ernest Montecuccoli. En , il commande à la place de son colonel à Nördlingen et il se fait remarquer par un autre général italien, Matthias Gallas, le vainqueur de cette bataille. Il devient colonel d’un régiment de cuirassiers. Il est à Wittstock en , où il évite à l’armée des Habsbourg un désastre complet.

En , blessé une nouvelle fois, il est fait prisonnier, au nord de Prague à Mělník, par les Suédois. Il reste trois ans enfermé, mais cette expérience douloureuse lui permet de devenir un grand théoricien de la guerre car il étudie sans relâche la science militaire, ainsi que la géométrie, l'histoire et l'architecture, durant sa captivité. Après sa libération, il combat en Silésie, en Italie, en Hongrie et en Bavière et se distingue à plusieurs reprises.

Il reprend le commandement des armées en Pologne actuelle dans la première guerre du Nord, à cause de l’entrée en campagne du Prince Georges II Rakoczi et il permet à l’Empereur de signer en vainqueur la paix d'Oliva (1660). En 1661, il est enfin commandant en chef des armées de Léopold Ier (souverain depuis 1658), et c’est le début de son expérience contre les Turcs, ennemis tout aussi dangereux sinon plus que les Français. Il découvre également les Hongrois qu’il considère toujours comme des adversaires farouches. Il se heurte à Ahmed Köprülü et l'emporte à la tête des armées chrétiennes, dont pour une fois des contingents français, à la bataille de Saint-Gothard , qui reste sa plus grande victoire. Il reçoit à la suite de cette victoire l'Ordre de la Toison d'or et se consacre à son poste de chef du conseil de guerre et à des travaux théoriques sur la science et l'histoire militaire.

Lorsque la guerre de Hollande débute, il reçoit le commandement des forces impériales et, par ses manœuvres savantes, pousse Turenne à se replier au-delà du Rhin en 1673. Il quitte alors le commandement de l'armée mais est rappelé à la suite des succès de Turenne en 1674 et 1675 et envahit l'Alsace à la mort de son rival, s'engageant par la suite dans une série de manœuvres, sans aucun résultat décisif, contre le prince de Condé. En 1679, il est fait Prince de l'Empire et reçoit le duché de Melfi du roi d'Espagne. Il meurt l'année suivante à Linz.

Considéré comme l'un des plus grands généraux de son temps avec Turenne et Condé, ses Memorie della guerra ont été publiées en 1703 et ont notablement influencé les généraux du XVIIIe siècle.

Notes et références modifier

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