Le moïto est un exercice d’échauffement vocal plus spécifiquement propre à l’art lyrique mais parfois aussi utilisé par certains chanteurs de jazz ou de variété. Ses vertus s’appliquent également dans les domaines de la phoniatrie, de l’orthophonie et de la logopédie ainsi que dans le cadre d’approches thérapeutiques connexes dont la finalité vise essentiellement à la rééducation laryngée post-opératoire ou post-traumatique, outre de pallier certaines dysphonies et dysodies inflammatoires voire séquellaire de la (psycho)somatisation a posteriori d’une réaction aiguë au stress. Parmi ces dernières altérations s’inscrivent, notamment, les enrouements réactionnels susceptibles de résulter — entre autres possibles raisons — de :

Son exécution, apparemment simple, demeure néanmoins assez complexe à réaliser de façon scrupuleusement correcte. Son abord consiste à émettre une note musicale ultra douce en nuance « pianissimo » tout s’astreignant à conserver un résultat sonore absolument identique et immuable autant à bouche fermée qu’entrouverte : une sorte de mix entre le « m » et le « n » dont la structure auditive ne se modifie absolument pas lors de l’aperture buccale. Il s’agit du fameux « ng » propre à la langue allemande — exemple : lange — ou encore de la terminaison de king en anglais. On procède ensuite par glissades vocales interposées, un peu à la manière d’une sirène, toujours en douceur et sans jamais forcer en quoi que ce soit l’émission, de telle façon à « laisser les notes monter d’elles-mêmes » dans les aigus, sans effort perceptible. Cette manière de procéder permet d’éprouver peu à peu, par le biais de diverses étapes intermédiaires, les facettes complémentaires inhérentes au spectre phonatoire imprégnant la charpente osseuse et les « résonateurs » d’appoint : leurs perceptions varient en fonction du timbre émis et de la tessiture adoptée. Cette approche est notamment mise en évidence par celle que le compositeur Reynaldo Hahn considère comme « la plus grande technicienne vocale qui ait jamais existé[1] », faisant implicitement référence à la cantatrice Lilli Lehmann[1] dont l’essentiel de l’expérience pédagogique est consigné dans un ouvrage intitulé Mon art du chant[2].

Notes et références modifier

  1. a et b « Les introuvables du chant mozartien : airs et scènes extraits de La finta giardiniera, Il Re pastore ... », L’avant-scène opéra, Boulogne-Billancourt, prod. Emi Pathé Marconi (France), nos 79-82,‎ , p. 114 (BNF 38116398, lire en ligne)
    Brochure d’accompagnement consistant dans les n° 79-80 de L’Avant-scène opéra parus en septembre-octobre 1985, études et notices d’Alain Duault, André Tubeuf, Lotte Lehmann, Gabrielle Ritter-Ciampi, Irmgard Seefried, Roland de Candé, Alain Gueulette, Pierre Flinois, Piotr Kaminski ; référence commerciale : La voix de son maître 2905983 (coffret)
    « ... et même son mari, Paul Kalisch (de), d’avance et à jamais éclipsé, quoique ténor, par l’impérieux éclat de l'arrogante vestale du chant mondial, celle en qui Reynaldo Hahn reconnaissait « la plus grande technicienne vocale qui ait jamais existé ». Il se gardait bien de dire : la plus belle voix. Assurément la voix de Lilli fut quelconque. »
  2. Lilli Lehmann (trad. de l'allemand par Maurice Chassang), Mon art du chant [« Meine Gesangkunst »], Paris, Rouart, Lerolle (1re éd. originelle en allemand publiée en 1902 à Berlin (OCLC 475009685) et rééditée en 1922 chez Bote & G. Bock (OCLC 924357101) ; première traduction initiale en français d’Edith Naegely en 1909 (OCLC 718719098) et, la même année, en anglais, par Richard Aldrich sous le titre How to sing (OCLC 938924776) puis, en 1922, sous une nouvelle traduction en français effectuée cette fois-ci par Maurice Chassang (OCLC 17704389) avec mise à jour considérablement supplémentée en 1960 (BNF 41099870)), traduction issue de la troisième édition de la version originale allemande publiée en 1922 avec un contenu revu, augmenté et refondu de fond en comble par l’auteur (BNF 41099870), lire en ligne : → [pdf de la version de 1909][version française de 1922][3e édition originale en allemand de 1922]