Michel Nikolaïevitch de Russie

membre de la famille impériale de Russie

Michel Nikolaïevitch de Russie (Михаил Николаевич)
Michel Nikolaïevitch de Russie
Portrait du grand-duc Michel Nikolaïevitch de Russie.

Naissance
Peterhof
Décès (à 77 ans)
Cannes
Origine Drapeau de la Russie Russie
Allégeance Russie impériale
Arme Artillerie, Artillerie à cheval de la Garde impériale
Grade Feldmarschall de l'armée impériale de Russie
Années de service 18521909
Commandement 2e brigade de la cavalerie légère de la Garde, Armée du Caucase
Conflits Guerre de Crimée, Guerre russo-turque de 1877-1878
Distinctions Ordre de Saint-André Ordre de Saint-André

Ordre de St-Georges Ie classe Ordre de Saint-Georges
Ordre de Saint-Vladimir Ie classe Ordre de Saint-Vladimir
Ordre de Saint Alexandre Nevski Ordre de Saint-Alexandre Nevski
Ordre de l'aigle blanc Ordre de l’Aigle Blanc
Ordre de Sainte-Anne Ie classe Ordre de Sainte-Anne
Ordre de Saint-Stanislas Ie classe Ordre de Saint-Stanislas

Autres fonctions Gouverneur du Caucase, inspecteur de l'artillerie, Président du Conseil d'Empire
Famille Père : Nicolas Ier de Russie
Mère : Charlotte de Prusse (Alexandra Fiodorovna)
Épouse : Cécile de Bade, (Olga Fiodorovna)

Emblème
Grand duc de Russie

Michel Nicolaïevitch, grand-duc de Russie, (en russe : Михаил Николаевич) ou Mikhaïl Nikolaïevitch Romanov (en russe : Михаил Николаевич Романов), né le à Peterhof, décédé le à Cannes, est un membre de la famille impériale de Russie.

Il fut commandant en chef des troupes impériales au Caucase, vice-roi du Caucase de 1862 à 1882, generalfeldmarschall en 1878 de l'armée impériale de Russie, inspecteur de l'artillerie, président du conseil d'Empire jusqu'à son décès.

Il connut quatre empereurs (Nicolas Ier, Alexandre II, Alexandre III et Nicolas II) qu'il servit avec loyauté.

Biographie modifier

Enfance modifier

 
Le grand-duc Michel

Fils de Nicolas Ier de Russie et de Charlotte de Prusse (Alexandra Féodorovna). Le jour de son baptême, Nicolas Ier remit au nourrisson les ordres de Saint-André, d'Alexandre Nevski, de l'Aigle blanc, de Sainte-Anne (1re classe), de Saint-Stanislas (1re classe). En outre, il reçut le commandement d'un bataillon d'un régiment des grenadiers à cheval [1].

Il grandit au sein d'une famille harmonieuse, loin de la stricte étiquette imposée à la Cour impériale de Saint-Pétersbourg, une grande entente régnant entre ses frères et sœurs.

Carrière militaire modifier

Le grand-duc Michel fit ses études au corps des cadets avec son frère aîné, le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch, comme il était de tradition dans la famille impériale. En 1846, il fut promu sous-lieutenant et lieutenant en 1847. En 1848, il rejoignit au grade de capitaine la 2e brigade du régiment d'artillerie de la Garde. En 1850, il devint colonel de cette même brigade. Il fut nommé le 6 mai de la même année aide de camp et admis dans l'entourage du tsar. Devenu major-général, il reçut le commandement d'une brigade d'artillerie à cheval[1] le .

Il prit part avec son frère aîné à la Guerre de Crimée (1853-1856), où ils furent engagés au siège de Sébastopol, mais ils connurent leur baptême du feu à la bataille d'Inkerman le . Pour sa valeureuse conduite au cours de cette bataille, il fut décoré de l'Ordre de Saint-Georges (4e classe)[1] le .

En 1855, après l'accession au trône d'Alexandre II, le grand-duc Michel fut admis à siéger au Conseil d'État, et reçut en outre la même année le commandement de l'artillerie de la Garde et d'un corps de réserve de cavalerie.

Le , il fut promu adjudant-général et en avril suivant nommé par son frère au poste de vice-président de la commission chargée de l'amélioration des conditions de la vie des soldats et du service dans les armées. Il siégea également au comité chargé de la création d'une académie de cavalerie[2]. En , il fut élevé au grade de lieutenant-général et reçut le commandement de la 2e brigade de cavalerie légère de la Garde.

En , le grand-duc Michel devint membre de la commission chargée de l'inspection des fortifications en mer Baltique et en mer Noire. Le , il funtnommé commandant en chef des écoles militaires, et élevé le au grade de général d'artillerie. En 1862, il reçut pour ses services rendus à la Couronne l'Ordre de Saint-Vladimir (1re classe). Il est à noter que cette distinction n'était que rarement accordée à une membre de la famille impériale[1].

Vice-roi du Caucase modifier

 
Le Nouveau palais Michel.

Le , il fut nommé gouverneur (vice-roi) du Caucase et commandant de l'armée du Caucase, occupant ses postes jusqu'en . Sous le commandement du grand-duc, cette armée prit part à une campagne militaire de pacification en Tchétchénie, au Daghestan et dans la partie occidentale du Caucase[2]. Le , il reçut, en récompense de ses services rendus à la Couronne lors de la conquête du Caucase occidental, l'Ordre de Saint-Georges (2e classe). Sous son gouvernement, le grand-duc apporta de profondes réformes déjà entreprises dans le reste de l'Empire : libération des moujiks, réformes de la paysannerie et de l'armée. De profonds changements furent apportés dans la gestion de l'appareil judiciaire et l'accent fut mis également sur un meilleur fonctionnement des finances et des communications[2]. Le , il fut décoré de l'Ordre de Saint-Georges (2e classe).

Il prit part en qualité de commandant de l'Armée du Caucase à la Guerre russo-turque de 1877-1878. Selon des témoins de cette époque, le grand-duc ne fut pas un habile chef militaire, car l'énergie, les talents dans l'art de la guerre lui faisaient défaut. Les grandes victoires remportées par l'Armée du Caucase furent essentiellement dues aux grandes capacités de ses généraux : Mikhaïl Tarielovitch Loris-Melikov (1825-1888), au général Nikolaï Nikolaïevitch Obrouchev (1830-1904) et au général Ivan Davidovitch Lazarev (1820-1879)[1]. Par le manifeste du , promulgué par le tsar Alexandre II, le grand-duc reçut l'Ordre de Saint-Georges (1re classe) pour son glorieux fait de guerre à la tête de ses troupes du Caucase. Il obligea en effet Mouktar Pacha à battre en retraite vers Kazum Zevin.

Le , il fut élevé au grade suprême de maréchal d'artillerie. Après lui, aucun membre de la famille impériale n'atteignit cette haute distinction de l'Empire.

Après l'assassinat de son frère aîné, le tsar Alexandre II, le , le grand-duc Michel fut rappelé par son neveu, le nouvel empereur de Russie, Alexandre III. Il quitta donc le Caucase et arriva dans la capitale le . Le nouveau tsar le nomma président du Conseil d'État, où il remplaça son frère le grand-duc Constantin. Il s'impliqua activement dans la politique. Ainsi il fut admis à siéger au Conseil des ministres en . En 1892, il devint président du comité impérial relatif aux blessés de guerre. En , Alexandre III confia à son oncle la direction d'une commission chargée de la défense des côtes de la Russie impériale.

Personnalité du grand-duc modifier

 
Portrait du grand-duc Michel de Valentin Serov (1900)

Le grand-duc Michel était un homme amical qui jouissait d'une grande popularité auprès des Russes. La reine Victoria se souvenait du grand-duc comme d'un homme : « Très très charmant, très doux et de bonne humeur... il nous a séduit, et, je comprends que, où que vous alliez, petits et grands, tout le monde l'aime... » [3]

Le grand-duc Michel était fidèle à son épouse, même après son décès survenu en 1891. Ses enfants reçurent une excellente éducation et une stricte discipline. Conformément à ses vœux, ses fils firent une carrière militaire.

En 1857, le grand-duc Michel fit construire à Saint-Pétersbourg, le nouveau palais Michel (en russe : Hово-Михайловский дворец на Дворцовой набережной), dont l'architecte fut Stackenschneider (1802-1865). Ce palais fut terminé en 1861. Des statues sculptées par David Jensen ornaient l'intérieur de cet édifice.

Décès et inhumation modifier

Souffrant depuis quelques années, le grand-duc Michel de Russie s'établit à Cannes, où il décéda le d'un accident vasculaire cérébral. Le , il fut inhumé avec les honneurs en la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Saint-Pétersbourg.

Distinctions modifier

La batterie Michel de Sébastopol est nommée en son honneur.

Mariage et descendance modifier

 
Son épouse, la grande-duchesse Olga Fiodorovna (Franz Xaver Winterhalter)

Le , il épousa Cécile de Bade (Olga Fiodorovna) (1839-1891), fille du grand-duc Léopold Ier de Bade et de Sophie de Suède.

De cette union naquirent :

Trois des fils du grand-duc Michel furent exécutés par les révolutionnaires, un le , deux le . Par leur éducation, les six fils du grand-duc Michel n'étaient pas très appréciés par les membres de la famille impériale. Ils les jugeaient comme des intellectuels libéraux, des hommes au caractère romanesque, mais instruits, attirés par les opinions politiques libérales de l'Europe occidentale. Cinq des fils du grand-duc Michel furent des intellectuels : l'aîné, le grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch fut Docteur honoris causa d'histoire et de philosophie ; son troisième fils, le grand-duc Georges fut un éminent numismate et auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet ; le grand-duc Serge Mikhaïlovitch quant à lui portait beaucoup d'intérêts aux mathématiques et la physique ; le grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch se passionnait pour les technologies. Il fut l'un des fondateurs de l'aviation civile et militaire de la Russie impériale. Le benjamin, le grand-duc Alexis Mikhaïlovitch se passionnait pour la philatélie[5].

Généalogie modifier

Michel Nicolaïevitch de Russie fut le fondateur de la quatrième branche issue de la première branche de la Maison d'Oldenbourg-Russie (Holstein-Gottorp-Romanov), elle-même issue de la première branche de la Maison d'Holstein-Gottorp. Ces trois branches sont issues de la première branche de la Maison d'Oldenbourg. Il fonda la branche agnate des Mikhaïlovitch. Il est l'ascendant des princes Alexis Andreïevitch Romanov, Pierre Andreïevitch Romanov, André Andrïevitch Romanov.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e « www.otechestvo.org »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  2. a b et c www.hrono.ru
  3. Charlotte Zeepvat. Une fenêtre sur un monde perdu - L'Album de la famille Romanov page 64
  4. www.thepeerage.com
  5. Frédéric Mitterrand Mémoires d'exil page 58

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier