Missak Manouchian

poète arménien, militant communiste, membre de la Résistance française
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Missak Manouchian
Portrait en noir et blanc d'un homme imberbe vêtu d'un costume.
Missak Manouchian dans les années 1930.
Fonctions
Commandant
FTP-MOI de la région parisienne
août -
Responsable technique (d)
FTP-MOI de la région parisienne
juillet -
Peter Snauko (d)
Directeur
Union populaire franco-arménienne (d)
-
Rédacteur en chef
Zangou
-
Secrétaire (d)
Section française du Comité de secours pour l'Arménie
-
Rédacteur en chef
Tchank
avec Kégham Atmadjian
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Միսաք ՄանուշեանVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnoms
Michel Manouchian, ManoucheVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Georges, Ա. Մանուշ, Մ. ԱսուրեանVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Activités
Conjoint
Mélinée Manouchian (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Gnome et Rhône (-)
Zangou ( - )
Hog ()
Anahit (-)
Tchank ( - )
Gnome et Rhône (à partir des années 1930)
Citroën (à partir de )
Gévelot Extrusion (-)
Forges et Chantiers de la Méditerranée (-)
Ayk (d) (-)
Panvor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Conflit
Maîtres
Archag Tchobanian, Krikor Bogharian (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Lieux de détention
Distinctions
Archives conservées par
signature de Missak Manouchian
Signature
Plaque commémorative

Missak Manouchian (arménien occidental : Միսաք Մանուշեան, arménien : Միսաք Մանուշյան), ou Michel Manouchian[n 1], né le à Adıyaman (Empire ottoman) et mort fusillé le à la forteresse du Mont-Valérien (France), est un militant communiste, résistant, ouvrier, et poète arménien immigré en France.

Il est connu pour avoir été l'adjoint de Joseph Epstein à la tête des FTP-MOI de la région parisienne de la Résistance intérieure française à partir d'. Il est le plus haut gradé du « groupe Manouchian-Boczov-Rayman » de vingt-trois résistants, arrêtés en puis jugés expéditivement, fusillés et stigmatisés par la campagne anticommuniste et antisémite de l'Affiche rouge en .

Survivant du génocide arménien de 1915, il se réfugie en en France, devenant « Français de préférence ». Menuisier de formation, il exerce le métier de tourneur, qu'il apprend sur le tas. Il s'engage à la suite de la crise du 6 février 1934 dans le Parti communiste français (PCF), par communisme et antifascisme. En , il est élu cadre de la Section française du Comité de secours pour l'Arménie (HOG) et accède à la direction du journal de l'organisation, Zangou. Il joue ensuite un rôle central au sein de l'Union populaire franco-arménienne après la disparition du HOG en 1937.

Il est mobilisé dans l'armée en puis démobilisé après la défaite française et l'armistice du 22 juin 1940. Affecté à l'usine Gnome et Rhône d'Arnage pendant une année, il devient ensuite militant communiste clandestin à partir du printemps 1941, moment où il parvient à rentrer à Paris. Il est arrêté le jour de l'attaque allemande contre l'URSS ; rapidement libéré, il est ensuite intégré en aux FTP-MOI de la région parisienne, qui ont succédé à l'Organisation spéciale. Alors que les arrestations s'enchaînent, il est choisi en pour en être commissaire militaire. Après une trentaine d'opérations de son groupe dans Paris, il est arrêté trois mois plus tard par les brigades spéciales de la police française après une longue filature. Torturé, il est ensuite livré à la police secrète de l'armée allemande. Un tribunal allemand le condamne à mort avec 22 de ses camarades. Figure de la résistance armée, il meurt, comme il l'écrit à son épouse Mélinée juste avant son exécution, « en soldat régulier de l’Armée française de la Libération ».

Missak et son épouse Mélinée Manouchian sont accueillis au Panthéon le , quatre-vingts ans jour pour jour après l'exécution de Missak.

Biographie modifier

Jeunesse et débuts (1909-1924) modifier

Enfance (1909-1919) modifier

Missak Manouchian naît le [1],[2],[3],[n 2] à Adıyaman (vilayet de Mamouret-ul-Aziz, Empire ottoman)[6],[7], dans le quartier de Tchélébi[8],[9]. Le doute sur son année de naissance vient de la traduction fortuite en 2024 d'une page de ses carnets personnels qui accrédite la thèse, déjà connue dans sa famille, que Missak Manouchian se serait vieilli de trois ans pour trouver du travail plus facilement et émigrer ensuite en France[1]. Ses parents sont Kévork Manouchian et Vartouhi Kassian[8],[9], des paysans[6]. Plus jeune de sa fratrie, il a deux frères aînés, Haïk et Garabed[4]. Dans ses mémoires, Mélinée Manouchian parle d'une famille de quatre enfants, sans toutefois donner le nom du quatrième[6].

Il a neuf ans en 1915 au début du génocide arménien. Des 5 200 Arméniens vivant à Adiyaman, les hommes sont exécutés sur place, tandis que le reste de la population est déportée à partir du vers Samsat puis Ourfa[10].

Son père participe à la résistance arménienne de la ville d'Ourfa et y perd la vie[8],[11],[9],[12]. Les quartiers arméniens de la ville, qui comptent de 25 à 30 000 habitants[13] (voire 38 680 habitants selon le patriarcat arménien de Constantinople[14]), entrent en résistance du au , date à laquelle l'armée ottomane finit par mater et massacrer les insurgés[15].

Avec sa mère et ses deux frères, ils sont déportés d'Ourfa sur la route reliant Birecik à Nusaybin[8],[9]. Ils vivent alors pendant quatre ans dans les villages de Mehrab et de Guevndjé, en travaillant comme domestiques pour des familles turques[8],[9]. Sa mère meurt de maladie (ou de famine)[6] à cette période[8],[9]. Missak est alors recueilli par une famille kurde, au sein de laquelle il travaille en tant que berger, se fait appeler « Assour »[16] (nom qu'il utilise plus tard comme pseudonyme), et se lie avec leur fille[6].

Orphelin du génocide (1919-1924) modifier

À la fin de la Première Guerre mondiale, les frères Manouchian sont récupérés par les agents du Vorpahavak[6] et confiés à des orphelinats après un passage à Aïntab (Cilicie)[8],[9]. Garabed, le frère aîné, est pris en charge le par le Vorpakhnam (« aide aux orphelins ») local mis en place par l'association des Arméniens d'Égypte[8],[9]. Il raconte que Missak a à cette date quitté la ville et a été pris en charge dans un orphelinat de l'organisation humanitaire américaine de la Near East Foundation[8],[9], sans en préciser la localisation, mais vraisemblablement à proximité[17]. En effet, c'est à Aïntab que l'armée britannique qui occupe la région regroupe les 2 000 orphelins arméniens retrouvés dans des foyers turcs et kurdes[17]. Dans ses notes, le futur instituteur de Missak et Garabed, Krikor Bogharian (1897-1975), écrit : « Garabed Manouchian était dans [l'orphelinat du Vorpakhnam], tandis que son frère était dans l'orphelinat américain [de la Near East Foundation]. Il est possible qu'ils soient arrivés à différents moments à Aïntab ou peut-être même aient été amenés de différents endroits »[17].

À l'issue de la guerre franco-turque fin 1921, les troupes françaises abandonnent la Cilicie[9]. Dans la foulée du retrait français, en 1922, la Near East Foundation évacue ses orphelinats au Liban[18], alors sous domination française. Garabed se trouve dans l'orphelinat de Jbeïl, tandis que Missak est à celui de Jounieh, où Garabed le rejoint ensuite[19]. Dans cet orphelinat, qui accueille jusqu'à 4 000 orphelins durant son existence, ceux-ci reçoivent une éducation primaire ainsi qu'une formation professionnalisante : Garabed et Missak sont ainsi formés à la menuiserie[20],[19]. Ils s'intéressent très tôt à la littérature, en fréquentant notamment la bibliothèque de l'établissement[21], et participent à la revue bihebdomadaire manuscrite de l'orphelinat intitulée Ayk (Այգ, « Aube », 1922-1923[22])[19]. Il est un élève assidu : « lorsqu'il lisait un livre arménien, il remplissait des cahiers entiers de notes relatives au vocabulaire, avec les synonymes, antonymes, etc. »[23]. Son instituteur, Krikor Bogharian, qui laisse à Missak un souvenir durable (Missak lui dédie plus tard un poème[24] dans une lettre du [25]), le forme à l'arménien littéraire[6]. Il se souvient des deux frères comme de « lecteurs passionnés »[21]. Il décrit Missak comme « un garçon qui avait déjà un caractère très fort. À la limite, il semble qu'il passait pour être têtu et taciturne. Par ailleurs, très studieux et travailleur, il aimait la solitude qui devait lui permettre d'écrire des poésies », résume Mélinée[20].

Après la guerre, il transmet à Mélinée un poème écrit par Missak lorsqu'il avait onze ou douze ans[20], intitulé Rêves déçus[26] :

Un charmant petit enfant
A songé toute une nuit durant
Qu'il fera à l'aube pourpre et douce
Des bouquets de roses.

Un autre personnage de cette période qui le marque, cette fois-ci par sa sévérité, est Ghazaros Ghebiklian (surnommé « haïrig », « petit père »), directeur de l'orphelinat[20]. Pour se moquer de lui et faire rire ses camarades, il écrit à son sujet des petits textes satiriques : « c'est en quelque sorte à ses dépens que Manouchian a commencé sa carrière littéraire », écrit Mélinée[20]. Des années plus tard, il lui consacre un texte satirique intitulé Haïrigue (« Le petit père »)[27],[28],[29].

Il compose notamment, en 1924 ou 1925, un poème intitulé Vers la France (Դեպի Ֆրանսա), dans lequel il résume son état d'esprit[30],[31],[32],[33] :

Laissant derrière moi mon enfance ensoleillée nourrie de nature
Et ma noire existence d'orphelin tissée de privations et de misères,
Encore adolescent ivre du rêve des livres et des écrits,
Je m'en vais mûrir par le travail de la conscience et de la vie[n 3].

Immigré arménien en France (1924-1934) modifier

Ouvrier immigré (1924-1930) modifier

 
Garabed et Missak en 1924, à La Seyne-sur-Mer. Photographie envoyée à leurs camarades de l'orphelinat de Jounieh[34].

Garabed Manouchian arrive en France, à Marseille, dès 1923[19]. Missak quitte Beyrouth le [35] et gagne lui aussi la France le , avec un contrat d'embauche[19],[36] et un passeport Nansen[37]. Il débarque à Marseille[38] à l'issue d'un voyage effectué sur un bateau des Messageries maritimes[37] nommé Cordillère, qui fait d'abord escale à Jaffa et Alexandrie[35]. À son arrivée en France, il triche sur son âge en ajoutant trois ans à son âge réel[1]. Dans les années 1920, une telle pratique était fréquente chez les immigrés qui venaient en France, afin d'avoir l'âge légal pour travailler. Il rejoint son frère à La Seyne-sur-Mer où ils travaillent pour la société des Forges et chantiers de la Méditerranée, qui embauche alors beaucoup de travailleurs étrangers, en tant que menuisiers[38] ou soudeurs[37]. Garabed est embauché le , Missak le 19[35]. Ce dernier se fait enregistrer à la mairie le comme menuisier[39]. Ils y sont employés du au [40],[34] et logent au « baraquement chinois », surnommé ainsi car il abritait jusqu'en 1922 de nombreux travailleurs chinois durant la Première Guerre mondiale, travailleurs ensuite rapatriés en Chine[41],[42]. Missak travaille sur les chantiers des navires Imerethie II et Oued-Sebou II[35]. Les deux frères correspondent alors avec leur ancien instituteur Krikor Bogharian[43], Missak le remerciant pour son enseignement et ses conseils : « chacune de vos paroles, même une simple plaisanterie, a un rôle éducatif. […] Je serai fier et heureux si une fois par mois, au moins, en correspondant, vous pouviez guider mes pas imprudents », lui écrit-il le [44].

À l'été 1925, les deux frères décident d'aller à Paris[38] notamment du fait du manque de travail aux chantiers navals[42]. Selon Mélinée, il est fasciné par la capitale française :

« Paris, ce nom évoquait en lui tout un univers de choses possibles, d'espérances vécues, de rêves réalisables. Centre de la culture de l'humanité tout entière, capitale de la Révolution, lieu où le peuple se fait le plus entendre, le monde entier étant à son écoute. Il se répétait les noms de Marat, Robespierre, Danton, Saint-Just, les grands Encyclopédistes qui avaient été les prophètes et les artisans de la grande Révolution[45]. »

À son arrivée, Missak travaille pour l'usine Gévelot de la Société française de munitions à Issy-les-Moulineaux[38]. Les entreprises industrielles du bassin parisien embauchent alors de nombreux travailleurs immigrés arméniens qu'elles vont même jusqu'à parfois aller chercher à Marseille[38]. Avec son frère, ils s'installent alors dans une chambre au 11 rue Fizeau dans le 15e arrondissement[38] (ou peut-être rue Vercingétorix[45]). Grâce à leurs économies, ils font venir en France leur frère Haïg, qui a lui aussi survécu au génocide et vivait à Alep, en Syrie[38].

La tuberculose contractée par Garabed au Liban s'aggrave et il est hospitalisé[38] en 1927[45]. Durant la durée de cette hospitalisation, il reçoit la visite journalière de Missak, qui se fait embaucher comme tourneur aux usines Citroën afin de subvenir à leurs besoins[45]. Garabed meurt en [38]. Comme le raconte l'historienne Astrig Atamian : « Présent à l'hôpital au moment du décès, Missak laisse éclater sa peine devant le personnel médical. Son désespoir est tel qu'il est traité comme un forcené à maîtriser et interné brièvement. Ce nouveau drame accentue le caractère ombrageux et réservé de l'orphelin, déjà traumatisé [par le génocide] »[38]. Cette peine est en partie provoquée par la froideur avec laquelle l'infirmière lui annonce la mort de son frère[45]. Deux mois plus tard, il déménage[38] : entre au , il vit au 2, rue des Fossés-Saint-Jacques (5e arrondissement)[46],[47].

 
Missak Manouchian dans sa jeunesse, à la fin des années 1920.

La crise de 1929, suivie par la Loi du 10 août 1932 relative à la protection de la main d’œuvre nationale rendent son parcours professionnel difficile, à l'instar de nombreux autres travailleurs arméniens[48]. Ainsi, il s'inscrit au chômage[45] et accumule les petits boulots durant cette période : manœuvre, monteur-téléphoniste, menuisier[38], tourneur, ficeleur de paquets, laveur de voitures, etc.[49]. En 1931, il raconte dans une lettre adressée à son instituteur les difficultés de sa vie d'ouvrier étranger à Paris, mais aussi ses espoirs dans la « libération définitive de l'humanité » et dans le succès du communisme en Arménie[50],[25]. Dans une lettre à Kégham Atmadjian, il parle de la difficulté du travail en usine, notamment à cause du bruit[51]. Mais il met surtout en avant les points positifs : comme le résume Mélinée, « c'est dans ce milieu ouvrier qu'il a connu et ressenti la plus grande chaleur humaine, la camaraderie et, surtout, la solidarité qui peut unir les ouvriers entre eux. Il dit aussi quelle extraordinaire école ce fut pour lui, où il apprit à comprendre la psychologie des travailleurs, leurs préoccupations, leurs soucis, leurs espoirs », et que d'avoir trouvé « ses semblables » nourrit sa poésie[51]. De même, dans une lettre à Kégham Atmadjian, il évoque l'importance de son travail pour son inspiration : « Je reçois l'inspiration directement de la vie. Dans la fumée et la suie de l'usine, la crasse et l'huile des machines, le bruit assourdissant, mon âme prend un plus grand envol que maintenant où je suis au calme. […] C'est dans ma vie que j'ai reçu et que je reçois la véritable culture »[n 4],[52],[53].

Intégration dans le milieu artistique arménien de Paris modifier

 
Kégham Atmadjian et Missak Manouchian au début des années 1930[54].

Missak Manouchian s'intéresse beaucoup à la littérature française, se rendant souvent à la bibliothèque Sainte-Geneviève, proche de son domicile, notamment quand il ne travaille pas[47] : « il se consacre alors avec acharnement à son instruction. […] Il gagnait si peu qu'il lui arrivait de passer la nuit dans un café, devant un crème, en attendant l'ouverture des bibliothèques », note Mélinée[51]. C'est là qu'il rencontre un autre poète arménien, Kégham Atmadjian, d'un an son cadet, en 1928[55] ou 1929[56]. Tout au long des années 1930, il lit en particulier les livres des « compagnons de route » du PCF, comme le Jean-Christophe de Romain Rolland[47], qui devient son livre de chevet[57], ou encore les surréalistes[58]. Son intérêt se porte aussi sur la littérature russe (Alexandre Pouchkine, Fiodor Dostoïevski, Léon Tolstoï, Ivan Tourgueniev ou Maxime Gorki)[58] et bien évidemment sur la littérature arménienne, notamment sur l'œuvre du poète arménien médiéval Frik[52],[53].

Durant cette période, au début des années 1930, il se rapproche des intellectuels arméniens réfugiés à Paris[47]. Il rencontre le journaliste Aram Andonian, chroniqueur du génocide arménien, à la Bibliothèque Nubar, que celui-ci dirige[réf. nécessaire]. Il rencontre aussi des « anciens » comme Avetik Issahakian, Vahan Tékéyan, Zarouhi Bahri, Anayis, Lévon Pachalian, Dikran Gamsaragan, Zabel Essayan ou encore Archag Tchobanian[59]. C'est surtout avec ce dernier qu'il se lie[60],[47]. En effet, comme le raconte Mélinée : « Ils correspondirent pendant des années ; Manouchian envoyait des poèmes et Tchobanian les critiquait, notant les défauts comme les qualités et conseillait son jeune élève »[60]. Par exemple, dans une de ses lettres du , Tchobanian lui écrit : « ces trois textes que vous avez envoyés sont plein de défauts et ont donc besoin d'un polissage. Il est difficile d'exprimer par lettre les remarques que j'ai à faire : il serait bon qu'un dimanche matin vous vouliez bien venir à la maison et que nous parlions de vive voix de tout ça »[61]. Tchobanian lui offre une tribune dans sa revue littéraire, Anahit, dans laquelle Missak publie, entre 1931 et 1935, huit poèmes (qu'on retrouve plus tard dans le recueil posthume qui rassemble ses écrits) : Avec la nature[62] (écrit à Granville le [63],[64],[65]), Élévation[66] (écrit à Chatenay[67],[68]), Nostalgie de la terre[69] (écrit à Chatenay le [70],[71],[72]), Ennui[73] (écrit à Paris le [74],[75]), Prière[76] (écrit à Chatenay le [77],[78]), À Vahan Tékéyan[79] (écrit à Paris le [80],[81],[82]), Lutte[83] (écrit à Paris le [84],[85],[86]) et L'Appel de la multitude[87] (écrit à Paris le [88],[89],[90]).

 
Courrier de demande de naturalisation française de Missak Manouchian retraçant son parcours jusqu'en France ().

Missak fréquente aussi les jeunes écrivains arméniens, comme Vahram Gakavian ou les nombreux noms qui publient l'éphémère revue Menk[47]. Mais c'est surtout avec le poète Kégham Atmadjian, alias Séma, qu'il se lie[57], ainsi qu'avec Krikor Bédikian, ancien camarade d'orphelinat de ce dernier[56],[55]. Tous les trois fréquentent le Louvre et les musées parisiens, et prêtent serment devant le Panthéon : « ils deviendront des hommes, c'est-à-dire instruits, sinon plutôt mourir… », raconte Marie Atmadjian, la sœur de Séma[n 5],[56],[55]. Missak et Séma s'inscrivent à la Sorbonne en auditeurs libres, où ils suivent des cours de littérature, de philosophie, d'économie politique et d'histoire[57]. Dans une lettre, Missak lui écrit : « Avant tout, une chose est vitale pour moi, c'est le travail de l'esprit »[n 6],[57],[52],[53]. Ensemble, ils fondent la revue Tchank (Ջանք, « Effort ») en 1930-1931[91],[47]. Dans cette revue, ils publient des articles sur la littérature française et la littérature arménienne, ainsi que quelques traductions en arménien d'auteurs français[57]. Par exemple, Missak Manouchian traduit le poème Enivrez-vous de Baudelaire[92]. Dans le numéro 2, on retrouve en première page une reproduction de La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix, rendant hommage aux « Trois Glorieuses »[93],[94]. Ils travaillent beaucoup ensemble, notamment dans un atelier d'imprimerie, consommant de grandes quantités de lait pour se prémunir des risques d'intoxication au plomb[57]. Marie Atmadjian raconte en 1953 sa visite dans leur appartement :

« Quand nous sommes arrivées en France début 1930, nous avons trouvé mon frère Séma et son camarade Missak Manouchian dans une chambre sombre et humide du Quartier latin, au bout de la rue des Fossés-Saint-Jacques, au numéro 2. La vision de cette pièce était terrifiante. Ça ressemblait à tout sauf à une chambre normale. Des liasses de papier et des piles d'articles, des outils d'imprimeur, des caractères dans des caisses, des pages et des clichés rangés dans des cartons… Un primus dans un coin, à côté de l'évier sous lequel étaient alignées des bouteilles pleines de lait. Lorsque ma mère, inquiète de voir cet état, a demandé s'ils ne se nourrissaient que de lait, Missak a répondu dans un bon sourire : « Petite maman, il n'y a rien de meilleur au monde que le lait… le plomb est un poison, le lait son antidote. Nuit et jour, nous avons affaire à ces caractères d'imprimerie ; si on ne boit pas de lait, on meurt… ».
Kégham, tout joyeux, nous a apporté les premiers numéros de Tchank, et nous nous demandions s'il fallait nous en réjouir ou pleurer…[n 7],[56],[95]. »

La revue prend fin du fait des difficultés financières rencontrées par les deux hommes[96] mais aussi un conflit rédactionnel entre eux[97].

Missak Manouchian passe aussi beaucoup de temps à déambuler dans les rues de Paris et s'intéresse à la mythologie[98]. Athlétique, il pose pour des artistes pour compléter ses revenus[51],[99], notamment pour son ami le peintre Krikor Bédikian, qui habite lui aussi rue des Plantes[100], ou pour Jean Carzou[réf. nécessaire].

De fin à , il réside au 44 avenue Jean-Jaurès à Châtenay-Malabry, où se situe la communauté communiste la Cité nouvelle[101],[102], maison collective d'une vingtaine de chambres surnommée « le Kolkhoze » abritant des communistes français et des travailleurs étrangers[49]. Selon Astrig Atamian, cette expérience constitue « une étape fondatrice dans son intégration, sa politisation et son adhésion en 1934 au Parti communiste »[49]. Elle note aussi : « Missak affronte la solitude et la précarité qui caractérisent son existence de prolétaire grâce à la solidarité et au réconfort moral qu'il trouve au sein de la classe ouvrière »[103]. Difficile cependant de savoir s'il fréquente d'autres communistes arméniens à cette période, notamment les quelque 450 ouvriers qui commencent à être organisés par le Parti communiste dans un « groupe de langue » arménien au sein de la Main-d'œuvre immigrée[103].

En , Missak Manouchian fait une première demande de naturalisation française qui est rejetée[101],[104] le , au motif qu'il est au chômage[105]. À l'automne, il s'installe au 79, rue des Plantes (14e arrondissement)[38].

Militant communiste (1934-1939) modifier

Début 1933, lorsque l'écrivain arménien Archag Tchobanian rentre d'une mission en Arménie soviétique, il donne une conférence organisée par l'Association des anciens volontaires arméniens de l'armée française dans laquelle il raconte son séjour[106]. Missak Manouchian assiste à cette conférence, qui joue un rôle non négligeable dans son engagement politique communiste[106]. Intéressé par l'actualité internationale, il est très impressionné par le communiste Georgi Dimitrov, alors accusé de l'incendie du Reichstag et jugé à Leipzig à partir de  : « Manouchian avait exprimé toute son aversion pour le nazisme et son admiration pour l'attitude courageuse et téméraire de cet homme. Le comportement héroïque de Dimitrov l'avait enthousiasmé par la façon dont celui-ci avait dénoncé l'« imposture nazie » », raconte Mélinée[107]. Il lui consacre ainsi un poème[108].

Même s'il fréquente depuis au moins 1931 les militants communistes de la région parisienne[101], il adhère au Parti communiste français en 1934[98],[32],[109], à la suite de la crise du 6 février 1934[110],[111]. Il participe aux manifestations antifascistes des 9 et , et se rend aux meetings de la gauche[112]. Dans la foulée, il s'inscrit aux cours de l'université ouvrière afin d'étudier d'un point de vue révolutionnaire la philosophie et l'économie politique[98]. Il prend aussi des cours d'orateur, parler en public n'étant pas son fort : « Toujours très concis, son discours allait droit à l'essentiel. Il parlait sans effets, ce qui pouvait donner l'impression, parfois, d'une certaine froideur de ton », raconte Mélinée[98].

Toujours en 1934, il adhère à la section française du Comité de secours pour l'Arménie (Hay(astani) Oknoutian Gomidé, HOG)[98],[109], conseillé en ce sens par David Davidian, sous-secrétaire de la section arménienne du PCF[111]. Il est membre du comité du Quartier latin, plutôt composé d'intellectuels, tandis que Mélinée Assadourian milite au comité de Belleville, largement composé d'ouvriers[113]. Chaque fin d'année, le HOG organise un gala[114]. C'est au gala de [111] que Mélinée, alors responsable de la caisse, rencontre pour la première fois Missak[114]. Elle décrit ainsi Missak, qui l'invite à danser avec lui : « Jeune, d'allure sportive, très brun, ses yeux étaient d'un noir profond comme la nuit qui porte en elle le soleil à venir »[114]. Cette première danse se passe très mal, son cavalier lui marchant sur ses chaussures neuves durant une valse :

« C'était, en cet instant, très certainement, la pire des choses qui pouvaient m'arriver. Je crois bien que mon partenaire est devenu, à ce moment précis, la personne que je haïssais le plus au monde. […] Le reste de la soirée, je ne cessai de regretter d'avoir pris le risque fatal d'endommager mes vêtements. Lorsqu'est arrivée la fin de notre gala, mon maladroit s'est proposé pour me raccompagner. Mais j'avais contre lui un tel ressentiment, que j'ai énergiquement décliné son offre. Je ne pensais qu'à mes souliers… Et je suis rentrée seule[115]. »

En 1934-1935, époque de la montée du Front populaire, le HOG connaît un développement notable de ses effectifs et a besoin de nouveaux cadres : lors du congrès du HOG de , un nouveau conseil central est élu, élection lors de laquelle chaque section est représentée par un délégué[113]. Un des objectifs du Congrès est l'élection au Comité central de nombreux jeunes et de femmes[116]. Missak et Mélinée sont alors tous les deux désignés délégués par leur section respective et sont donc présents au Congrès[116]. Lors de la pause déjeuner qui précède le vote, Mélinée raconte : « Là, j'ai senti qu'un garçon me regardait de ses yeux noirs étincelants »[5]. Si elle avait alors oublié leur malheureuse première rencontre, il l'impressionne cette fois-ci beaucoup : « Il était le centre des jeunes. Il parlait de tout et cela m'a beaucoup impressionnée. Politique, social, organisation, sport, art, littérature, rien ne lui semblait être étranger de ce qui constitue l'activité humaine »[5]. Ils sont tous les deux élus au Comité central[5] et Missak est de plus élu au poste de Deuxième secrétaire, assistant Haïg Kaldjian, le secrétaire général[117]. Missak et Mélinée se fréquentent ensuite quotidiennement dans les bureaux de l'organisation[111] :

« Manouchian et moi étions dans le même bureau. […] Il venait souvent me parler. […] Je sentais parfois son regard qui s'attardait sur moi, mais je feignis de n'y prêter aucune attention. […] Un jour enfin, il me dit : « Veux-tu voir la photo de la jeune fille que j'aime ? » Je lui réponds : « Pourquoi pas… » Je le vois alors qu'il cherche quelque chose dans sa poche. Après avoir fouillé un moment, il en tire un objet qu'il place devanwt mes yeux : c'était un miroir. […] il semble bien que c'était là une déclaration d'amour, mais je ne l'ai pas prise au sérieux[117]. »

À cette époque, alors qu'il est en train de consacrer l'essentiel de son temps à l'activité militante, il regrette ne plus pouvoir écrire : « D'innombrables devoirs me bousculent et m'assaillent, si bien que je ne sais plus derrière lequel courir… Je laisse tomber la poésie. C'est la période la plus féconde de ma vie et moi, au lieu de créer, je me tue dans les soucis… », écrit-il dans ses carnets le [118]. Son dernier poème connu, dédié au journal L'Humanité, est daté du [119]. Il est ainsi particulièrement frustré par le temps que son travail lui prend : « Le temps me manque tellement ! Je n'ai pas le temps pour réaliser mes désirs : je tourne constamment en rond dans les platitudes de la vie quotidienne. Je voudrais écrire à ceux que j'aime et je n'en ai pas le temps. Je n'ai pas de temps, je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre que des réunions et encore des réunions… », écrit-il dans ces mêmes carnets[120]. Taciturne et « avare de son temps », il allait à l'essentiel au cours desdites réunions[112].

 
Missak et Mélinée dans les années 1930.
 
Missak et Mélinée, en compagnie notamment de Louisa et Arpiar Aslanian ou encore de Misha Aznavourian (jouant du târ) dans les années 1930[121].

L'une des responsabilités de Missak Manouchian est d'être rédacteur en chef du journal du HOG, Zangou[122],[123],[111], du nom d'une rivière qui arrose Erevan, publié par l'imprimerie du fils de Zarouhi Bahri[60]. Lancé en , il a pour rôle de contribuer au soutien à l'Arménie soviétique[123]. Le journal salue l'arrivée au pouvoir du Front populaire[112], se fait l'écho de l'action des communistes, prône une plus grande intégration des Arméniens de France dans le monde du travail français mais veut aussi pousser à leur retour en Arménie soviétique[123]. Suite à l'assassinat maquillé en suicide d'Aghassi Khandjian, premier secrétaire du parti communiste d'Arménie, victime des purges staliniennes, le journal prend parti en faveur de Joseph Staline et justifie l'éradication des « ennemis du socialisme »[124]. Mélinée raconte que son mari voulait que son journal soit véritablement « l'émanation de la classe ouvrière » : pour ce faire, il nomme des correspondants dans les villes principales de province responsables de lui envoyer des articles et des échos ; de plus, il encourage des ouvriers, « parfois de simples gens à peine capables de formuler une pensée, mais dont les idées, fondamentalement, étaient justes », à écrire des articles dans Zangou, articles qu'il retravaille ensuite avec leurs auteurs avant de les publier, seule manière pour lui « de les pousser à une constante activité intellectuelle » et construire leur conscience politique[125]. Zangou joue aussi un rôle important dans la lutte politique et culturelle contre la Fédération révolutionnaire arménienne (ou parti Dachnak), qui avait dirigé l'éphémère première république d'Arménie (1918-1920) jusqu'à sa soviétisation, et qui adopte donc des positions anti-soviétiques marquées[124]. Très présent en diaspora, le parti Dachnak célèbre tous les ans le , date de l'indépendance de cette première république, tandis que les communistes arméniens et le journal Zangou proposent de célébrer celle du , date de la soviétisation[124]. Autre exemple de cette lutte : un article signé « M. A. Nouchian » (donc vraisemblablement signé de la main de Missak) publié dans Zangou en 1936 critique virulemment le journal Haratch, historiquement lié au parti Dachnak[126].

En , Missak Manouchian épouse Mélinée Assadourian[110]. Elle s'installe au domicile de son mari rue des Plantes[105]. Dans cet appartement peu meublé, il accumule des ouvrages : « près de l'armoire, il y avait des ouvrages d'art, des livres politiques, des recueils de poèmes et des romans dont, bien sûr, le Jean-Christophe de Romain Rolland »[127]. Il prend aussi l'habitude d'épingler un grand nombre de « petits papiers […] sur lesquels étaient écrites toutes sortes de petites phrases »[127]. Durant leur temps au HOG, le couple se rapproche de la famille Aznavourian ainsi que d'autres militants communistes arméniens, dont Haïg Tebirian, Diran Vosguiritchian[105] et le couple Louisa et Arpiar Aslanian[128]. Ils passent de nombreuses soirées chez Misha Aznavourian, lors desquelles il arrive à Missak de chanter ou de déclamer ses poèmes (parfois avec Kégham Atmadjian)[58], ou chez les Aslanian, où Missak et Armène, la sœur de Mélinée, chantent souvent en duo des chansons populaires arméniennes et françaises[128]. Il leur arrive aussi, mais beaucoup plus rarement, de sortir de Paris pour se promener dans les bois situés en périphérie de la capitale[129] ou de pique-niquer au bois de Boulogne avec les Aznavourian, moments lors desquels Missak après à jouer aux échecs au jeune Charles Aznavour[130]. Le couple Manouchian se rend parfois chez des amis qui possèdent alors une maison au bord de la Marne[129]. Durant l'une de ces virées, en 1936, Mélinée manque de se noyer mais elle est sauvée par Missak[131].

Malgré leur lourde tâche de travail, le couple prend part à des activités culturelles[105]. Parmi ces activités, ils fréquentent régulièrement le cinéma : Missak aimant rire dans les salles obscures, ils vont souvent voir les « comiques » comme Fernandel[132]. Comme le note Mélinée, « Manouchian […] était d'une nature pensive, l'esprit constamment préoccupé. S'il consentait à passer deux heures au cinéma, c'était pour oublier d'une certaine manière tout ce qui le hantait »[133]. Ils vont aussi voir des films plus sérieux, notamment ceux de Marcel Pagnol ; ainsi, après avoir vu La Femme du boulanger (1938), il dit à sa femme « Il y a une grande profondeur dans la réalité décrite, cela est très enrichissant et tes larmes ne sont pas gratuites »[133]. Ils vont aussi à l'opéra Garnier[133], Missak étant très intéressé par la musique classique (et les arts en général), à propos de laquelle il aurait voulu écrire : « Je voudrais écrire sur les "grands" de l'art : Michel-Ange, Beethoven, Bach… mais ma sensibilité est ruinée par les petits soucis de la vie »[133]. À l'opéra, ils vont par exemple voir une représentation du Tannhäuser de Richard Wagner, ou du Don Giovanni de Mozart, ce dernier inspirant beaucoup Missak ; il écrit ainsi dans ses carnets :

« La musique de Mozart, c'est de l'eau pure qui descend lentement de la montagne sans jamais ramasser ni boue ni saletés. Cela crée un sentiment naturel d'amour envers la nature. On dirait que les oiseaux chantent à l'unisson cette nature. À ce contact, on se sent soi-même purifié et l'âme en devient immaculée. Cela est profondément communicatif et ne peut jamais s'effacer[134]. »

Missak s'intéresse aussi aux compositeurs arméniens, comme Sayat-Nova[52],[53] et Komitas, et plus généralement aux chants populaires ainsi qu'à la musique liturgique arméniens[135]. Mélinée raconte : « Pour ce qui est des chansons de l'époque, il arrivait à Manouchian d'en fredonner quelques notes ; mais il leur portait un intérêt plus que modéré. Au contraire, il connaissait un nombre impressionnant de chants révolutionnaires qu'il chantait parfois avec ses amis français ou arméniens »[58]. Enfin, il leur arrive d'aller au théâtre, voir par exemple des œuvres de Gorki comme La Mère et Les Bas-fonds par Louis Jouvet[58].

Le HOG consacre à cette époque une grande partie de ses ressources à l'organisation du rapatriement en Arménie soviétique de communistes arméniens[111] : environ 1 800 Arméniens quittent le pays le , vidant le HOG de ses forces vives et ne laissant en France qu'un noyau de militants endurcis dont font partie Missak et Mélinée[105]. Ces militants se tournent alors progressivement vers le mouvement social français, en s'engageant notamment dans le PCF et plus particulièrement dans sa branche de la Main-d'œuvre immigrée[105]. Ces communistes arméniens restés en France prennent ainsi part à des manifestations ou à des occupations d'usines[105]. Par attachement à la démocratie et à l'antifascisme, certains vont même s'engager au sein des Brigades internationales lors de la guerre d'Espagne[105]. Missak Manouchian, membre du Comité d'aide aux républicains espagnols d'André Malraux[112], souhaite alors lui aussi s'engager, mais il en est dissuadé par le PCF qui « juge cruciale sa présence auprès de la communauté arménienne », comme le note Astrig Atamian[105], et par le HOG qui préfère le voir à la tête de son journal[112]. Ainsi, le journal Zangou, qu'il dirige, s'engage en faveur des républicains espagnols[136] par le biais de collectes[137], d'appels pour recruter des volontaires ou en faisant paraître des lettres de brigadistes dans ses colonnes[138],[105]. À cette période, en plus de ses activités éditoriales, Missak Manouchian parcourt la France à la rencontre des membres de la diaspora arménienne, animant des réunions du HOG et de la sous-section arménienne du PCF[105] : il se rend ainsi par exemple en 1937 à Marseille, dans le quartier dans l'ancien camp Oddo (1922-1927), qui avait accueilli de nombreux réfugiés arméniens du génocide[139].

En , le journal Zangou cesse de paraître, accumulant les dettes[60], et le HOG est dissous peu de temps après[140]. Ses militants français sont désemparés et connaissent de plus des difficultés financières[109].

Étudiant à l'université ouvrière et apparaissant comme un « cadre à promouvoir », Missak Manouchian est nommé délégué au IXe congrès du PCF qui a lieu fin à Arles[138],[105].

Les ex-membres du HOG créent une nouvelle structure en 1938 : l'Union populaire franco-arménienne[141],[142],[105] (aussi appelée Union populaire arménienne[143] ou Association populaire des Arméniens de France[32], traductions de Hay Joghovourtagan Mioutioun), basée rue Saulnier[144],[145]. Moins dotée que sa prédécesseure car non financée par le gouvernement d'Arménie soviétique, cette nouvelle organisation souffre de ces difficultés financières[146], ce qui la force à recentrer ses activités sur les besoins de la communauté arménienne[145]. Ses dirigeants sont Haïg Kaldjian et Missak Manouchian[réf. nécessaire]. Ce dernier fait alors la tournée des communautés arméniennes en France pour promouvoir la nouvelle organisation[142],[147]. À la suite d’une entrevue à Décines avec le jeune Henri Karayan, il rejoint l'union[141],[147]. Selon lui, « l'organisation de Manouchian avait pour objectifs l'émancipation et la culture arméniennes »[147]. Plus tard, il raconte leur première rencontre :

« La première fois que j'ai rencontré Manouchian, nous avons passé l'après-midi ensemble. Tout ce qu'il me disait résonnait en moi. Nous partagions les mêmes convictions. Cet homme m'a également tout appris, l'amour de la poésie, de la biologie, de la philosophie. Il était très intelligent et surtout on pouvait lui faire une confiance aveugle. Et d'ailleurs tout le monde lui faisait confiance et l'admirait. Mais il était très timide et quand il parlait, c'était uniquement de résistance[148]. »

La fin du Front populaire, provoquée par la démission du dernier gouvernement Léon Blum en , ainsi que la « montée des périls » en Europe, provoquent le retour d'une crispation anticommuniste en France et la surveillance de plus en plus accrue des communistes arméniens par les Renseignements généraux[145]. À la fin des années 1930, Missak travaille alors en tant que tourneur-outilleur dans les usines de l'entreprise Gnome et Rhône[145].

Le , le PCF organise une célébration du 150e anniversaire de la Révolution française au stade Buffalo de Montrouge[149]. Missak et Mélinée y assistent et ce premier défile lors de la cérémonie avec un drapeau français[150]. À la fin de la cérémonie, il la rejoint dans les gradins et ils discutent de Stepan Voskan ou Krikor Odian, Arméniens qui ont eu des liens avec les grandes figures françaises, ainsi que l'admiration de Missak pour Victor Hugo comme d'une figure représentant la lutte contre l'obscurantisme[151]. À mesure que le stade se vide, Mélinée se rappelle qu'il lui a dit : « L'atmosphère est sombre, nous entrons dans une période d'affrontements. Notre génération va avoir à combattre le nazisme. Cela risque d'être terrible, mais nous en sortirons vainqueurs… »[152].

La signature du Pacte germano-soviétique le accentue la pression des autorités françaises sur le mouvement communiste[145]. Considéré comme suspect, Missak Manouchian est interné à la prison de la Santé[107] le [145]. Le lendemain, la France déclare la guerre à l'Allemagne. Parallèlement, un jour après l'interdiction du PCF, l'Union populaire franco-arménienne est perquisitionnée le par la police et ses archives sont saisies[145]. Malgré la pose des scellés, Mélinée, avec l'aide des Aslanian, parvient toutefois à s'introduire au siège de l'organisation pour sauver quelques documents avant leur saisie[153],[145]. Elle récupère notamment la liste des membres de l'organisation, celle des membres aussi adhérents du PCF et la liste des responsables de l'organisation, documents qu'elle brûle[153]. D'autres personnalités de l'union, comme Haïg Kaldjian ou Diran Vosguiritchian, sont arrêtés à la même période et internés dans le camp du Vernet, où ils retrouvent Henri Karayan[145]. Missak Manouchian vit mal son incarcération, qui l'éoigne de la lutte contre les nazis : « Sa détention lui pesait doublement, car il se sentait inactif alors que se poursuivait, apparemment, le combat contre les nazis. Il écrivit alors une lettre à son colonel, dans laquelle il demandait qu'on lui permette de faire son devoir contre un ennemi qui était tout autant le sien que celui de la France », raconte Mélinée[153]. Il est finalement libéré en , faute de charge précise[145].

La guerre et la résistance (1939-1942) modifier

 
Michel Manouchian sous les drapeaux.

Le , Missak Manouchian est mobilisé sous les drapeaux à partir du (ou )[160] et détaché dans la 4e compagnie d'instruction stationnée à Colpo (Morbihan)[145]. Durant ces quelques mois, il a pour rôle d'entraîner les soldats à la gymnastique : « il ne fit pour toute guerre que celle des muscles », explique Mélinée[153].

Là, le , il fait une nouvelle demande de naturalisation adressée au ministre de la Justice, à laquelle il joint un courrier daté du du préfet du Morbihan appuyant sa demande, se fondant notamment sur l'avis favorable du commandant du détachement auquel appartient Missak[160]. Dans une lettre destinée à Mélinée, il écrit : « Cette épreuve sera l'occasion pour chacun de préciser son comportement envers la France et son peuple d'origine. Chaque citoyen doit avoir à cœur de combattre le nazisme ennemi de peuples »[107]. Il se rend à Paris trois fois au cours de permissions[161]. Durant l'une de ces permissions, Missak et Mélinée se rendent à un évènement lors duquel est jouée notamment de la musique de Bach et de Beethoven, ce qui provoque des sifflements hostiles du public par antigermanisme[161]. Ces sifflements choquent Missak : « [il] ne comprenait pas que les gens ne fassent pas la différence entre le grand art, qui est fondamentalement humain et mondial et le nazisme, qui est inhumain et nationaliste »[161].

Après la défaite de l'armée française et l'armistice du 22 juin 1940, il est démobilisé mais affecté à l'usine Gnome et Rhône d'Arnage (Sarthe)[162]. Dans cette usine, « les ouvriers n'étaient pas véritablement prisonniers, mais ils ne pouvaient sortir ou se déplacer qu'avec une autorisation écrite », raconte Mélinée[162]. Missak se lie d'amitié avec d'autres ouvriers, dont un Arménien nommé Garabedian[162]. À cette époque, Mélinée vit chez sa sœur Armène et est enceinte de Missak[163]. La femme de Garabedian rend régulièrement visite à son mari et achemine les lettres que s'échangent Missak et Mélinée[163]. Dans sa correspondance, Missak demande à sa femme de le rejoindre au Mans et de garder leur enfant[164]. Il lui écrit par exemple :

« Si tu m'aimes comme un frère, comme mari, comme compagnon de ta vie, ta place est auprès de moi. J'ai besoin de toi d'une façon sans limite et de toutes les manières. Si, aujourd'hui, tu ne fais pas ce que j'attends de toi, demain ce peut être trop tard. En venant ici, tu n'auras pas besoin de travailler ; ce que je gagne suffira amplement à nous deux. Je n'épargnerai pas mes efforts pour que tu continues à te cultiver et pour que tu suives le métier que tu aimes et qui te convient, comme nous en avons parlé ensemble. J'essayerais de te garder comme une petite princesse, autant que mes moyens me le permettront[164]. »

Elle n'accède cependant à ni l'une ni l'autre de ses deux demandes[164]. Étrangère et craignant l'arrestation par les autorités nazies d'occupation, elle n'ose pas faire les démarches nécessaires auprès de la Kommandantur pour obtenir le droit de rejoindre Missak[165]. Après une seule et unique tentative infructueuse, elle décide d'avorter auprès d'un médecin qui tente en vain de l'en dissuader : « Ce fut extrêmement pénible, plus moralement que physiquement. […] Le soir, je suis rentrée chez moi par le métro ; j'étais très faible mais je me sentais libérée d'un poids énorme : j'allais enfin pouvoir me donner entièrement à la cause pour laquelle je combattais », écrit-elle[164]. Elle trouve début 1941 un travail de comptable chez des amis rue du Faubourg-Poissonnière[166].

Missak Manouchian reste environ une année entière au Mans, jusqu'au printemps 1941[167]. Profitant d'une autorisation pour aller se balader en bicyclette dans la campagne environnante avec son ami Garabedian, ils décident de s'enfuir grâce au chauffeur d'un camion qui accepte de les ramener à Paris[167]. À son retour, bien que « profondément contrarié » par l'avortement de Mélinée, elle explique : « il ne semblait pas trop m'en vouloir »[167]. Ils changent de domicile[166].

Selon Mélinée, Missak est persuadé que le pacte germano-soviétique de 1939 est destiné à être rompu et qu'il « n'avait pas été un problème : notre premier devoir n'était-il pas de combattre le nazisme, de toutes les façons ? […] nous n'avons pas attendu la déclaration de la guerre entre l'URSS et l'Allemagne pour combattre le nazisme », écrit-elle[166]. À son retour, Missak Manouchian reprend contact avec des camarades arméniens et entre dans la résistance clandestine[168]. Mélinée ne travaille que le matin et le soir, consacrant le reste de la journée à son activité militante[166].

Missak est de nouveau arrêté le , date de l'invasion de l'URSS par les Allemands[169]. Mélinée évite l'arrestation grâce au concierge de son immeuble qui a le temps de la prévenir[169]. Missak est envoyé au fort de Romainville, où Mélinée lui amène une valise contenant des affaires[170]. Quelques jours plus tard, il est envoyé à la gare du Bourget[170], où Mélinée tente de le retrouver, en vain, le train étant parti sans qu'elle ne puisse l'approcher[171]. Les prisonniers dont fait partie Missak sont acheminés dans des wagons à bestiaux[172] au camp de Compiègne[171],[110]. Comme le rapporte Haïg Kaldjian, il y a plus de cent hommes par wagon et, l'air devenant vite irrespirable, Missak et un camarade nommé Maurice cassent à coups de poing les volets de bois qui ferment les fenêtres, ce qui leur vaut des coups et deux jours de cachot[173]. La correspondance que Missak et Mélinée s'échangent durant cette période est sommaire, le courrier étant surveillé[174]. Grâce au témoignage d'un prisonnier évadé, elle apprend que Missak a le matricule n° 351[174]. Ainsi, en , elle prend la route de Compiègne à bicyclette accompagnée de Misha Aznavourian, bien décidée à voir son mari[174]. Une fois arrivée au camp, elle obtient des gardes qu'ils transmettent à Missak une valise d'affaires[175]. Elle s'aventure ensuite près du camp et crie à plusieurs reprises le numéro de matricule de Missak, repris en cœur par les autres prisonniers[176]. Missak finit par apparaître et lui intime de partir, ce qu'elle est rapidement obligée de faire sous le tir des sentinelles, qui ne l'atteint pas[177]. Durant son séjour dans ce camp de concentration, qui dure 77 jours, il partage sa chambre avec d'autres prisonniers, dont Haïg Kaldjian, mais aussi avec maître Hadj, conseiller juridique travaillant à L'Humanité, un certain M. Boitel, président de l'association des étrangers apatrides, ainsi que d'autres hommes exerçant des professions supérieures, ce qui leur vaut le surnom ironique de « chambre des intellectuels »[178]. Comme le raconte Haïg Kaldjian dans ses Mémoires :

« Manouchian était le plus jeune d'entre nous. Il était aimé de tous, sans exception. […] Serviable, toujours prêt remonter le moral, il aimait chanter et souvent il faisait naître par ses chansons pleines d'espoir, une ambiance dont nous avions bien besoin. Un matin, avec son sourire habituel, il nous annonça une agréable surprise ; en se promenant, il avait trouvé un grand dépôt souterrain rempli de couvertures en laine et de draps, que les Allemands, apparemment, n'avaient pas remarqué. Manouchian organisa une expédition de huit personnes. Le soir même, ils sont allés chercher toutes ces choses. Le « corps expéditionnaire a rempli sa mission ». Chacun reçut deux couvertures et deux draps[178]. »

La nourriture, peu abondante, est en partie complétée par les colis alimentaires que lui envoie Mélinée, colis que Missak s'empresse de distribuer à ses camarades[179]. Afin de mieux gérer les milliers de prisonniers arrêtés au même moment que Manouchian et Kaldjian, la Gestapo leur remet à chacun un questionnaire pour déterminer s'ils représentent ou non une menace[180]. Le , Haïg Kaldjian est libéré après que son questionnaire lui soit retourné avec la mention « N'ayant pu prouver le fait qu'il est communiste : à libérer » ; Missak reçoit la même réponse le [180]. Les deux hommes se retrouvent ainsi le 8 à Paris mais, le lendemain, Haïg Kaldjian est de nouveau arrêté et envoyé en Allemagne, à Karlsruhe, par le Service du travail obligatoire[180]. Missak, qui possède alors un certificat de l'armée qui fait office de pièce d'identité, peut circuler plus librement que son camarade et fait profil bas en apprenant l'arrestation de ce dernier[180]. Durant l'internement de Missak, Mélinée s'éloigne du domicile conjugal et loge dans une chambre de la rue de Louvois, sur le palier de Séropé Papazian, oncle de Knar Aznavourian[181]. Peu de temps après sa libération, Missak vient toquer à sa porte : « je ne voulais pas ouvrir, à cause de mon activité dans la Résistance. J'entends alors une voix qui dit : « C'est moi, c'est moi ! ». J'ouvre et je vois un homme que je ne reconnus par sur l'instant : je faillis même refermer la porte. Ce fut Manouche qui m'embrassa le premier. Ses yeux étaient caves et il était d'une telle maigreur qu'il m'effrayait : nous pleurions d'émotion », raconte-t-elle[181]. Ils s'installent au 11 rue de Plaisance dans le 14e arrondissement de Paris de 1941 jusqu'au , date de son arrestation[181].

Il devient responsable politique de la section arménienne au cours de l'année 1941, se trouvant donc sous l'autorité du « triangle » de direction de la MOI : Louis Grojnowski, Simon Cukier, sous le contrôle de Jacques Duclos, alors le principal dirigeant du PCF présent en France. Il combat aux côtés de Joseph Boczov, chef du premier détachement FTP-Immigrés, composé d'hungaro-roumains de la région parisienne[182]. Sa première et seule action[183], « qui lui a attiré les foudres du chef militaire, Boris Holban, pour ne pas avoir respecté les règles élémentaires »[183] est exécutée à Levallois sous la direction d'un autre juif, le Polonais Marcel Rajman, un jet de grenade sur un détachement allemand le 17 mars 1943. Tous deux formeront le « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman »[184],[185],[186],[187] appelé « Groupe Manouchian » par les nazis lors du procès en 1944, ensuite « Groupe Manouchian-Boczov » par le PCF en 1951[188] puis « Groupe Manouchian » dès 1954 par le même PCF[réf. nécessaire].

Un élément intéressant réside dans la familiarité durant ces années des Manouchian avec Micha et Knar Aznavourian, parents de Charles Aznavour sympathisants communistes, engagés dans la résistance dans une activité très importante, le « Travail allemand » (la démoralisation des soldats allemands et l'assistance à leur désertion ; le recrutement d'agents allemands pour le renseignement), comme en a témoigné Charles Aznavour, en particulier en 1985[réf. nécessaire].

FTP MOI (1943) modifier

« Tu ne fais pas de mal, tu ne fais que tuer des tueurs. »

— Michel Manouchian, février 1943.

En , Manouchian rejoint les FTP-MOI, groupe des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée de Paris : il s'agit de groupes armés constitués en sous la direction de Boris Holban, Juif originaire de Bessarabie. Ces résistants défendent Paris, Lyon, Grenoble, ou encore Toulouse[184]. Le premier détachement où il est affecté comporte essentiellement des Juifs roumains et hongrois et quelques Arméniens. Le , il participe à sa première action armée, à Levallois-Perret. Son indiscipline[n 8] lui vaut un blâme et une mise à l'écart[189].

En , il devient commissaire technique des FTP-MOI de Paris, dans une période qui lui semble difficile car "à partir de juin" 1943[190], les "instructions venues d'en haut sont devenues très rares"[190], et que "le matériel fait défaut"[190], même si les archives démentiront ce sentiment[189]. En août de la même année, il est nommé commissaire militaire de la région parisienne, à la place de Boris Holban, démis de ses fonctions pour raisons disciplinaires (il jugeait suicidaires les missions dans le contexte du moment) tandis que Joseph Epstein, responsable d'un autre groupe de FTP-MOI, devient responsable des Francs-tireurs et partisans pour l'ensemble de la région parisienne. Epstein est donc le supérieur hiérarchique de Manouchian, la direction politique étant exercée par l'un des cinq membres de la direction nationale de la MOI, Jacques Kaminski, qui a pour adjoint et délégué auprès des militaires Marino Mazetti. Manouchian lui-même a sous ses ordres une cinquantaine de militants, répartis en trois détachements[189]. Son premier rôle est de fixer à cette jeunesse affranchie, des cibles de hauts gradés[148], conférant à son action une valeur militaire et politique. On doit mettre à son actif l'exécution (par Marcel Rajman, Leo Kneler et Celestino Alfonso, sous l'impulsion et la préparation de Cristina Boico, responsable du service des renseignements), le , du colonel Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable de la mobilisation de la main-d'œuvre (STO) dans l'Europe occupée par les nazis. Pour cet attentat, cinquante otages du camp de prisonniers du fort de Romainville sont sélectionnés et fusillés le au Mont-Valérien, dont quatorze membres du réseau Alliance. Les groupes de Manouchian accomplissent près de trente opérations dans Paris du mois d'août à la mi-[191].

Henri Karayan se souvient de celui qui l'a commandé :

« C'était un athlète, un grand sportif. Il était bon, il écoutait les gens et surtout il avait une vision très humaine et très intelligente de la résistance. Il ne voulait pas de « Héros fous », pour reprendre une expression du docteur Kaldjian, de Kamikazes. Des volontaires prêts à se faire sauter, il y en avait, mais lui ne supportait aucun sacrifice. Il ne commandait une opération que si elle était sûre[148]. »

Filature, arrestation, exécution et instrument de la propagande nazie (1944) modifier

Filature et arrestation modifier

 
Photographie d'identité judiciaire prise le , deux jours après son arrestation.

La brigade spéciale no 2 des Renseignements généraux opère deux coups de filet en mars et . Poursuivant son action, elle mène à bien une vaste filature[192], qui aboutit au démantèlement complet des FTP-MOI parisiens à la mi-novembre avec soixante-huit arrestations dont celles de Manouchian et de Joseph Epstein le jour où ils ont rendez-vous[110].

Manouchian est alors filé depuis près de deux mois[193]. Il est repéré la première fois le , avenue de la Porte-d'Ivry, où il rencontre Joseph Boczov[193], considéré comme son adjoint, ce qui permet de remonter jusqu'à sa propre adresse, rue de Plaisance[193]. Trois mois après, il est repéré à la gare de Mériel[193] avec son supérieur Joseph Epstein, ce qui prouve « l’efficacité de la police parisienne »[193] grâce au nombre d'hommes et au temps mobilisé[193]. La trahison de Joseph Davidovitch, commissaire politique dans le triangle de direction des FTP-MOI, arrêté un mois après, le [193], interrogé et durement torturé, permet à la police de connaitre les responsabilités de chacun des trois chefs résistants déjà repérés[193]. C'est lui qui avait proposé Missak Manouchian comme responsable militaire[réf. nécessaire]. Informé de cette trahison par des policiers résistants, les FTP-MOI liquident Joseph Davidovitch en décembre[193],[194], son évasion semblant suspecte.

Entre-temps, au matin du , Manouchian est arrêté[195] avec Joseph Epstein en gare d'Évry Petit-Bourg, alors que, se sachant suivis depuis quelques mois, ils discutent de l'opportunité de disperser le groupe[196]. Son épouse, Mélinée, cachée par les Aznavourian, échappe à la police[réf. nécessaire] ; pas son camarade Arménak Manoukian.

Torture et propagande modifier

 
Première page du journal Le Matin (19-)[197].
 
Première page du journal Le Matin (), qui montre Missak Manouchian[198].

Missak Manouchian est torturé[réf. nécessaire]. Au sein d'un groupe de vingt-trois camarades, dit « groupe des 23 », que la réquisition au procès présente comme un « groupe Manouchian » qui n'a jamais existé jusque-là[199],[200], il est livré aux Allemands de la Geheime Feldpolizei (sûreté militaire passée sous le contrôle de la Gestapo depuis 1942) (GFP) qui exploitent l'affaire à des fins de propagande[réf. nécessaire]. Le tribunal militaire allemand du Grand-Paris juge vingt-quatre des résistants arrêtés[201], dont Manouchian. Une « parodie de procès » est menée de façon expéditive le à l'hôtel Continental et relatée par des journalistes, dont la présence sera mise en doute par les historiens[réf. nécessaire]. La presse collaborationniste dénonce le « cynisme » d'accusés qui assument pleinement les attentats commis et affirme que Manouchian aurait déclaré à ses accusateurs « vous avez hérité la nationalité française, nous l'avons méritée »[202].

Des photos de dix des vingt-trois prévenus sont sélectionnés pour l'Affiche rouge, composante d'une vaste campagne de propagande antisémite d'une semaine, baptisée « l'armée du crime »[203]. En , la propagande allemande placarde cette Affiche rouge à 15 000 exemplaires, complète un tract, une brochure, un film pour les actualités cinématographiques et des passages à la radio et la presse écrite[204], notamment un reportage du journal d'actualités Signal[205],[206]. Cette affiche porte en médaillons noirs les visages de dix des condamnés à mort. Celle de Manouchian a cette inscription : « Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés ». Cette propagande sur les murs de Paris par l'occupant nazi ne produit pas tout à fait l'effet escompté : ainsi, Les Lettres françaises clandestines témoignent de la réaction de certains passants :

« Une femme confie à son compagnon :
— Ils ne sont pas parvenus à leur faire de sales gueules.
[…] Les passants contemplent longuement ces visages énergiques aux larges fronts. Longuement et gravement comme on salue des amis morts. Dans les yeux, aucune curiosité malsaine, mais de l'admiration, de la sympathie, comme s'ils étaient des nôtres. […] Sur l'une des affiches, la nuit, quelqu'un a écrit au charbon en lettres capitales ce seul mot : MARTYRS[207]. »

Les Allemands ont délégué cette campagne à « une officine collaborationniste et antisémite française »[101], le Comité d’action antibolchévique (CAA) créé dans le sillage de la LVF en juin-[208] « épaulé par les publicistes des mouvements ultra et ceux du ministère de l'Information de Vichy »[209]. Elle a imaginé l'affiche rouge[101] en reprenant « le cœur de l’idéologie nazie », la « dénonciation du judéo-bolchevisme », avec un texte disant « le crime est juif, et le crime est étranger. Et le crime est au service du judaïsme, de la haine juive » puis déclamant une longue « énumération de turpitudes sexuelles attribuées aux Juifs »[210]. Le jeune ouvrier juif polonais Marcel Rayman est particulièrement visé : « son regard pervers où passe en lueur tout le sadisme de sa race »[réf. nécessaire].

Les vingt-trois sont condamnés à mort après une journée d'audience[211],[212]. Quelques heures avant son exécution, Manouchian se fait confesser et communie avec l'abbé Franz Stock, aumônier du Mont-Valérien[213]. Le [214], les vingt-deux hommes sont fusillés au Mont-Valérien[n 9], en refusant d'avoir les yeux bandés[réf. nécessaire].

Dernières lettres modifier

Dans la lettre qu'il a l'autorisation d’écrire à son épouse Mélinée Manouchian depuis la prison de Fresnes quelques heures avant son exécution, et qu'il signe « Michel », il affirme qu’il « meurt en soldat régulier de l’Armée française de la Libération »[215]. Elle s'achève par « je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus ». Dans cette phrase, « celui » ne peut que viser Joseph Davidovitch, arrêté en puis abattu par les résistants en pour avoir parlé sous la torture[193], et « ceux qui nous ont vendus », les autorités de Vichy, formule utilisée à l'époque par toute la littérature clandestine résistante pour désigner Vichy[193],[216],[217], selon le consensus des historiens qui a écarté dès les années 1990 la thèse du film de 1985, Des terroristes à la retraite, voulant qu'il s'agisse respectivement de Boris Holban et de la direction du PCF, le premier étant disculpé.

Dans cette dernière lettre, il souhaite à Mélinée de se remarier, d'avoir des enfants[218] et d'apporter ses souvenirs « si possible » à ses parents en Arménie[218], mais pas forcément de s'y installer pour vivre comme l'écrit en 1955 le poème d'Aragon enjoignant de « demeurer dans la beauté des choses, quand tout sera fini plus tard en Erivan »[218] à une veuve qui a dû attendre 1962 pour pouvoir revenir en France, dans le cadre d'accords négociés avec une République socialiste soviétique d'Arménie au bord de la famine[219],[218].

Œuvre poétique modifier

Publications posthumes modifier

Liste des poèmes connus modifier

Reconnaissance modifier

  • Lors du Festival de poésie et de musiques arméniennes qu'il organise le au Grand amphithéâtre de la Sorbonne, Archag Tchobanian rend hommage à Missak Manouchian et à Kégham Atmadjian dans son discours[223]. Il récite à cette occasion une traduction en français du poème Lutte de Missak Manouchian[221].
  • Rouben Mélik inclut Missak Manouchian dans son anthologie La poésie arménienne (1973), où il publie la traduction en français des poèmes Privation et Le miroir et moi par Gérard Hékimian :
  • Pierre Seghers inclut Missak Manouchian dans son anthologie La Résistance et ses poètes (1974), où il publie la traduction en français des poèmes Privation, Restons éveillés et Combat :

Mémoire modifier

 
Mélinée Manouchian au cimetière parisien d'Ivry, le , peu de temps après la Libération[224].

Dans les années 2020, la légende voulant que Manouchian et son groupe aient été peu honorés après la guerre est contredite par des recherches d'historiens, comme Jean Mannessis et Jean Vigreux, attestant de leur présence dans les médias et la vie associative et politique jusqu'en 1951[réf. nécessaire]. Selon l'historien Denis Peschanski, jusqu’en 1948-1949, « toutes les mémoires sont accueillies en France, parmi elles celle des résistants étrangers » mais au début de la décennie suivante, le PCF suit la ligne d’un Staline antisémite et soupçonneux face aux anciens volontaires des Brigades internationales et « la mort de Staline en 1953 a facilité le travail de ceux qui voulaient, quoi qu’il en soit, rendre hommage aux FTP - MOI »[225].

À partir de 1951, les survivants des FTP-MOI, notamment Raymond Lévy et Claude Lévy[226], multiplient les lettres à Louis Aragon pour demander son aide dans la conservation de cette mémoire, selon les courriers retrouvés en archive par Claude Urman, responsable de l'association des anciens FTP-MOI[227]. Ils l'obtiennent en 1955 mais le mot « juif » « n’apparaît pas une seule fois dans le poème d’Aragon »[228], écrit un an après la mort de Staline, alors que « la question de l’antisémitisme soviétique est loin d’être close »[228]. Entre-temps, le PCF a souhaité réduire la représentation des Juifs et des étrangers dans l'image de la Résistance[188],[228],[229], dans ce que l'historien Fred Kupferman appelle « le gommage inconscient ou délibéré d'une histoire où l'on trouvait un peu trop de noms étrangers pour représenter la Résistance française »[230].

Aragon accepte de publier en 1953 un recueil de nouvelles de Raymond et Claude Lévy, dont l'une est consacrée au « Groupe Manouchian » mais « qu'à condition qu'ils changent pour des noms français les noms des étrangers qui y étaient mêlés »[réf. nécessaire], et ainsi « ils ont eu une obligation de franciser tous les noms »[231]. Ce recueil de nouvelles obtient le Prix Fénéon 1953.

Chronologie modifier

Années 1940 et 1950 modifier

Le , une semaine après l'exécution des 23, L'Humanité clandestine consacre au groupe Manouchian un entrefilet de quelques lignes, sans citer aucun nom[232],[233].

Le , « toute la presse communiste, locale ou nationale » couvre la commémoration du premier anniversaire de l'exécution des 23, qui réunit 10 000 personnes au cimetière d'Ivry-sur-Seine, ville d'où sont originaires quatre d'entre eux[224], et les photos de l'agence Roger Viollet montrent une grande banderole « Gloire aux 24 héros immigrés du procès Manouchian-Boczov, fusillés par les boches », le chiffre de 24 y ajoutant Joseph Epstein[234]. Dans L'Humanité du même jour, Boris Holban salue le « suprême hommage rendu par le peuple de Paris aux 23 héros du procès Manouchian-Boczov »[235],[236].

En 1946, l'écrivain Archag Tchobanian, qui fut l'un de ses mentors, consacre un long article en première page de sa revue littéraire Anahit à la mémoire de Missak Manouchian, qui y avait collaboré, ainsi qu'à la mémoire de Kégham Atmadjian et de Louisa Aslanian, tous les trois morts pendant la guerre[237]. La même année, Tchobanian traduit en français le poème Lutte de Manouchian dans Les Lettres françaises[238].

En 1950, le poète Paul Éluard publie le poème Légion, qu'il dédie « à la gloire des vingt-trois terroristes étrangers torturés et fusillés à Paris par les Allemands » :

Si j’ai le droit de dire en français aujourd'hui,
Ma peine et mon espoir, ma colère et ma joie,
[…]
C’est que ces étrangers, comme on les nomme encore,
Croyaient à la justice, ici-bas, et concrète.
Ils avaient dans leur sang le sang de leurs semblables.
Ces étrangers savaient quelle était leur patrie.
[…]
Un innocent aux fers enchaîne tous les hommes.
[…]
Leurs portraits sur les murs sont vivants pour toujours.
Un soleil de mémoire éclaire leur beauté.
[…]
Leur vie tuait la mort
[…]
Lorsqu'on ne tuera plus
Ils seront bien vengés
Et ce sera justice.
Paul Éluard, Légion, dans Hommages, 1950[239].

En , l'histoire des vingt-trois morts du groupe Manouchian est racontée dans Pages de gloire des 23, livre illustré de deux cents pages publié aux Éditions sociales par l'association des anciens FTP, avec une postface de son président Charles Tillon et une préface de Justin Godart. La même année, le PCF « commémore le procès Manouchian-Boczov » mais efface Boczov dès 1954 dans ses demandes[188].

En réaction à ce livre d', les Éditions de Moscou publient le livre Lettres des communistes fusillés, préfacé par Louis Aragon. La version soviétique est expurgée de nombreuses lettres, en particulier toutes celles de combattants de l'Affiche rouge, signalant l'opposition de Moscou à tout groupe « constitué sur la solidarité et la mémoire d'une expérience commune »[229]. Ces lettres expurgées de celles des FTP-MOI « apparaissent immédiatement comme une critique implicite » de Pages de gloire des 23 selon l'historien Stéphane Courtois[229] et d'un ouvrage similaire édité cinq ans plus tôt.

Le , le conseil municipal de Paris débat d'une proposition, pour qu'une rue de Paris reçoive le nom de « Groupe Manouchian »[240]. Un comité de soutien à la proposition réunit les conseillers municipaux du 20e arrondissement Albert Ouzoulias, ancien soldat de Missak Manouchian, et Madeleine Marzin, rejoint par le combattant de la 35e brigade FTP MOI de Toulouse, Claude Lévy. Mais sans succès.

Le , le conseil municipal de Paris débat à nouveau sur le sujet, en mode houleux, deux ans après la première tentative d'Albert Ouzoulias, qui revient à la charge[241].

En 1953 aussi, la lettre de Manouchian à sa veuve est lue sur scène par le comédien Gérard Philipe[242].

Déjà mobilisé en 1951 pour une rue à Paris, Claude Lévy, collaborateur de Frédéric Joliot-Curie, rédige avec son frère aîné Raymond Lévy dix nouvelles reprenant des épisodes authentiques de la Résistance[243]. La première des dix nouvelles raconte l'histoire de Manouchian et son groupe. Communistes, les deux frères rejettent des offres d'éditeurs pour s'adresser à Louis Aragon, directeur des Éditeurs français réunis qui leur répond : « On ne peut pas laisser croire que la Résistance française a été faite comme ça, par autant d'étrangers. Il faut franciser un peu »[244].

Le [245], la mairie de Paris vote la réunion des impasses Fleury et du Progrès, dans le 20e, en une unique rue du Groupe-Manouchian, mais l'inauguration n'a lieu que sept mois plus tard, en 1955.

Le , Mélinée Manouchian, installée à Erevan, en République d'Arménie soviétique, écrit à Louis Aragon, alors en voyage de longue durée à Moscou, pour l'informer qu'un recueil de poèmes de son mari, Mon chant, sera publiée en Arménie soviétique et lui demande d'écrire une préface. Elle joint à son envoi la dernière lettre que Missak Manouchian lui adressa[246].

Le , la rue du Groupe-Manouchian est inaugurée juste en face de chez Alter Mojsze Goldman, père de Jean-Jacques Goldman, chez qui « la foule de camarades » présents à la cérémonie « vient se réunir » ensuite[247], alors qu'une « violente discussion »[247] avait opposé un an plus tôt Alter Mojsze Goldman à un autre militant PCF de sa famille à la mort de Staline à cause du complot des blouses blanches[247]. Sur commande pour cette inauguration[248], Louis Aragon écrit un poème publié dans L'Humanité le jour-même, sous le titre Groupe Manouchian, s'inspirant de la lettre à Mélinée que cette dernière lui a envoyée à Moscou. Ce poème est publié un an plus tard sous le titre Strophes pour se souvenir dans Le Roman inachevé. C’est dans ce poème qu’apparaît l’expression « Français de préférence »[249].

En 1955, la revue arménienne Loussaghbiour lui rend hommage[250], notamment par la publication de poèmes en son honneur de Berdjouhi Eleguian[251] et de Kourken Mahari[252], ainsi qu'une traduction en arménien du poème d'Aragon[253].

En 1959, le poème est mis en musique par Léo Ferré sous le titre L'Affiche rouge[254].

Années 1960 à 1990 modifier

En 1965, Gaston Laroche (colonel FTPF Boris Matline) raconte la participation des combattants immigrés dans la Résistance[241], notamment celle du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman[255].

En 1966, Espagne, traduction du livre paru en tchèque en 1963, livre la vision de la guerre d'Espagne de l'ancien des Brigades internationales, et résistant Artur London, victime des purges staliniennes au début des années 1950.

En 1970, Claude Lévy publie Les Parias de la Résistance, déplorant le traitement mémoriel infligé par le Parti communiste français aux combattants FTP-MOI dans les années 1950 et les suivantes. Le livre reproche à l'ouvrage Le Parti communiste français dans la Résistance publié trois ans avant[256], qui se voulait un retour lucide du PCF sur son passé[257], d'avoir passé sous silence que l'attaque contre le général Julius Ritter fut réalisée par des FTP-MOI menés par Marcel Rajman[258].

En 1975, le livre à succès de Pierre Goldman[247], exalte la mémoire de son père, ouvrier juif ayant combattu dans les FTP-MOI à Lyon, et attire l'attention sur Joseph Boczov et Marcel Rajman, Résistants de l'affiche rouge qui ont disparu de la littérature du PCF.

En 1976, le cinéaste Frank Cassenti réalise L'Affiche rouge, film qui obtient le prix Jean-Vigo.

En 1977, Roger Pannequin, patron de la MOI au PCF en 1949-1951 avant qu'elle ne soit marginalisée en 1953, cite dans ses mémoires des résistants juifs selon lesquels nombre d'exploits revendiqués par des FTP parisiens ont en réalité été accomplis par ces deux Juifs que L'Humanité a effacé de la mémoire en titrant « Groupe Manouchian » le poème de Louis Aragon de 1955 : Joseph Boczov, chef du prestigieux du détachement qui réalisait les déraillements de trains militaires allemands, et Marcel Rajman, organisateur de l'attentat contre le général Ritter[259].

En 1985, Mélinée Manouchian accuse Boris Holban d'avoir permis la capture du groupe[260] dans un documentaire de Mosco Boucault, Des terroristes à la retraite[261],[262]. Puis le , lors d'une conférence de presse avant sa diffusion télévisée, elle accuse Boris Holban d'avoir « donné » son mari à la police[263] tout en semblant disculper la direction du PCF. Philippe Robrieux affirme au même moment que le traitre est Jean Jérôme. Cette thèse à deux versions est infirmée par le témoignage de Boris Holban[110],[216] dans la presse puis dans un livre, tandis qu'un autre livre de trois historiens le lave de tout soupçon.

Années 2000 à 2020 modifier

Des photos de l'assassinat prises clandestinement par un officier allemand sont publiées par Serge Klarsfeld en [264],[265].

Monuments et plaques modifier

Île-de-France modifier

  • Au cimetière parisien d'Ivry, une stèle à la mémoire de Missak Manouchian, sur laquelle figurent les noms des 23 fusillés, est inaugurée le [224] en présence de sa veuve Mélinée. Le monument est dû au sculpteur arménien Ara Haroutiounian, à l'initiative de l'amicale des anciens résistants français d'origine arménienne[224].
  • À Arnouville, à l'angle des rues Jean Jaurès et Missak Manouchian, une stèle à la mémoire du groupe Manouchian est inaugurée le [266].
  • Au foyer d'accueil de travailleurs immigrés de la rue Santos-Dumont du Blanc-Mesnil, une plaque commémorative est posée le en l'honneur des 22 résistants fusillés[267].
  • Au 11 rue de Plaisance (14e arrondissement de Paris), dernère adresse du couple Manouchian, une plaque commémorative[268] est posée le par la mairie de Paris[269],[270].
  • Au niveau du passage du Surmelin (20e arrondissement de Paris), une grande fresque en hommage au groupe Manouchian est réalisée par l'artiste Popov entre février et [271].
  • À Aubervilliers, une plaque commémorant les 70 ans de l'exécution est posée par le maire Jacques Salvator le [272].
  • À la gare d'Évry-Courcouronnes, une plaque, posée en par la mairie, commémore l'arrestation de Missak Manouchian[273].

Ailleurs en France modifier

  • La mairie de Port-de-Bouc a donné le nom du groupe Manouchian à une avenue et a érigé une stèle en hommage au groupe « Héros de la Résistance ».
  • Le est inauguré un monument à la mémoire de Missak Manouchian et de ses vingt-deux camarades, avec les noms et les nationalités de toutes les victimes, à Décines, dans l'agglomération lyonnaise.
  • À Marseille, sur le boulevard Charles-Livon dans le quartier du Pharo, depuis le , le buste de Missak Manouchian[274] avec la liste des noms de ses vingt-deux compagnons exécutés comme lui se dresse dans un square qui porte son nom, face au vieux port. L'initiative en revient à la Jeunesse arménienne de France (JAF).
  • Le 21 février 2020, à l'occasion de la commémoration de l'assassinat du groupe Manouchian au Mont-Valérien en 1944, est inaugurée à Valence (Drôme) un monument à Missak Manouchian et au groupe Manouchian, œuvre du sculpteur arménien Toros Roslin[275]. Ce monument représente « la souffrance de l'humanité », accompagné d'une photographie de Missak Manouchian et d'une stèle énumérant tous les membres du groupe. À cette occasion, la petite place sur laquelle a été érigé le monument, a été dénommée « place Manouchian »[276].
  • À Avignon, square Agricol-Perdiguier, un buste en hommage à Missak Manouchian est installé le 5 novembre 2016 à l’initiative de l’association franco-arménienne d’Avignon, en partenariat avec la mairie[277]. Œuvre de la sculptrice allemande Marcella Kratz, on peut y lire les noms des 23 résistants martyrs membres du groupe Manouchian[277].

Noms de lieux modifier

Expositions modifier

Philatélie modifier

  • La poste française émet le un collector de quatre timbres-poste, dédiés à Missak Manouchian, à validité permanente à l'international[293].
  • Le , la République d'Arménie émet un timbre-poste en l'honneur de « Missak Manouchian, mort pour la France », où il apparaît sur fond d'Arc de triomphe et d'Affiche rouge[294].

Entrée au Panthéon modifier

Un comité de soutien pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon[295] est lancé le par le président de l'association Unité Laïque, Jean-Pierre Sakoun, et le maire Les Républicains de Valence, Nicolas Daragon[296], conseillés par l'historien Denis Peschanski et Katia Guiragossian, petite-nièce de Mélinée et Missak Manouchian et dépositaire de la mémoire familiale[297]. Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, petit-fils du commissaire militaire national des FTP Albert Ouzoulias, s’y associe en 2022. Une tribune d’une dizaine de personnalités paraît dans Libération le [298]. Ce comité est reçu à l’Élysée le par Bruno Roger-Petit, conseiller à la Mémoire du président de la République[299], après de nombreux articles de presse et maintes interventions des porteurs du projet dans les médias[300],[301], puis l'année suivante par le président de la République. Celui-ci annonce le sa décision de faire entrer au Panthéon Missak Manouchian le , soit 80 ans après son assassinat, accompagné de son épouse Mélinée[302],[303].

Le , le président de la République Emmanuel Macron, accompagné des membres du comité pour l'entrée de Missak Manouchian au Panthéon, visite la crypte du Panthéon et choisit de faire reposer Manouchian et son épouse dans le caveau no XIII, aux côtés de Maurice Genevoix et de Joséphine Baker.

« Eux-mêmes ne l’auraient sans doute ni compris ni souhaité »[304], car « isoler un seul nom » et « distinguer une seule communauté, c’est blesser l’internationalisme » qui animait collectivement les vingt-trois victimes de l'affiche rouge et du procès qu'elle vantait, déplorent, dans une lettre ouverte publiée par Le Monde le [304],[188], plusieurs de leurs descendants, avec les historiens Annette Wieviorka et Serge Klarsfeld[304]. Denis Peschanski, conseiller du projet, estime au contraire qu'« avec Manouchian » ce sont les 23 « qui entrent au Panthéon »[193]. Annette Wieviorka publie peu après un opuscule d'une quarantaine de pages Anatomie de l'Affiche rouge, détaillant l'histoire de l’affiche de propagande[188], dite « affiche rouge »[188], à caractère délibérément antisémite. Plusieurs historiens observent que le « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman »[305] est devenu en 1951 « Groupe Manouchian-Boczov » puis en 1954 « Groupe Manouchian »[305], nom qu'il « n'a jamais porté pendant la Résistance »[199]. Les premiers à avoir parlé de « groupe Manouchian » sont « les services de propagande allemande, en , au moment du procès »[199], puis « un processus d'occultation de la mémoire MOI » dure « près de quarante ans », jusqu'aux années 1990, la « mémoire communiste » s'étant « longtemps focalisée sur la figure de Missak Manouchian »[199] pour l'arrimer à « l'histoire de l'Arménie soviétique » où sa veuve « vécut de nombreuses années après la guerre »[199].

Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon le [306],[307] par décret du [308]. Vingt-quatre résistants, principalement étrangers, morts pour la France, sont salués par le président Emmanuel Macron et célébrés lors de la cérémonie[307].

Déroulement de la cérémonie modifier

Vidéo externe
  Retransmission de la cérémonie sur le compte YouTube de l'Élysée

Après différentes manifestations d'hommage et interventions de personnalités dès la veille au Mont-Valérien, la cérémonie, présidée par Emmanuel Macron, en présence du premier ministre d'Arménie Nikol Pachinian, débute au Panthéon au son du duduk arménien avec Un rêve à l'horizon interprété par Rostom Khachikian suivi par la lecture de la dernière lettre de Missak à Mélinée par Patrick Bruel et de la citation par Serge Avédikian du nom des vingt-trois compagnons de lutte suivis chacun de la mention « Mort pour la France » scandée par les élèves du lycée militaire d'Autun. Les deux cercueils attendent place Edmond-Rostand, sous une gigantesque affiche rouge, d'être transportés, pendant la diffusion du récit de la vie des deux résistants, par quatorze hommes de la Légion étrangère, jusqu'à la coupole, le long de la rue Soufflot, selon une scénographie qui prévoit trois stations symbolisant le parcours des Manouchian. À la première station, « Survivre », le chœur d'enfants de la Maîtrise Populaire de l'Opéra Comique dirigée par Sarah Koné chante et danse Ils sont tombés, chanson de Charles Aznavour et Georges Garvarentz évoquant le génocide arménien. À la deuxième station, « Choisir », des extraits des Carnets de Missak Manouchian sont lus par les acteurs Laurent Natrella, Céline Samie, Serge Bagdassarian, François Feroleto et Lisa Toromanian. À la troisième station, « Résister », les jeunes de la maîtrise chantent La Complainte du partisan d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Anna Marly. À l'arrivée devant le Panthéon, le Chœur de l'Armée française dirigé par Aurore Tillac chante a cappella Le Chant des partisans écrit par Joseph Kessel et Maurice Druon. Les cercueils sont déposés sur l'esplanade, entourés par les portraits des vingt-trois compagnons de combat. Arthur Teboul accompagné par son groupe Feu ! Chatterton interprète L'Affiche rouge composée par Léo Ferré sur le texte du poème Strophes pour se souvenir écrit en 1955 par Louis Aragon. Une animation son et lumière est ensuite projetée sur la façade du monument, illustrant les étapes de la vie des Manouchian et la mort de Missak et de ses compagnons « morts pour la France » dont les visages entourant ceux de Missak et Mélinée s'affichent entre les colonnes sous la mention illuminée du fronton : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Les portes du sanctuaire s'ouvrent sur le son du violoncelle d'Astrig Siranossian interprétant Grounk, l'oiseau d'Arménie[309] pendant que les deux cercueils transportés par les hommes de la Garde républicaine sont placés sous la coupole[310].

Discours du président de la République modifier

« Est-ce donc ainsi que les hommes vivent ? »

Emmanuel Macron, alors président de la République, commence ainsi son discours[311] accompagnant l'hommage à Missak Manouchian et à ses compagnons d'arme et poursuit par ces mots ponctuant le récit de leur vie, de leurs choix, de leur résistance :

« Oui, s'ils sont libres. Oui, au prix du choix délibéré, déterminé, répété, de la liberté […] Est-ce ainsi que les hommes rêvent ? Oui, les armes à la main […] Parce qu'ils sont communistes, ils ne connaissent rien d'autre que la fraternité humaine, enfants de la Révolution française, guetteurs de la révolution universelle […] Ces 24 noms sont ceux-là, que simplement je cite, mais avec eux tout le cortège des FTP-MOI trop longtemps confinés dans l'oubli […] Est-ce ainsi que les hommes vivent ? S'ils sont résolument libres, oui : à la barre du tribunal, ils endossent fièrement ce dont leurs juges nazis les accablent, leurs actes, leur communisme, leurs vies de juifs, d'étrangers, insolents, tranquilles, libres […] Vous avez hérité de la nationalité française, lance Manouchian aux policiers collaborateurs, nous nous l'avons méritée […] Étrangers, et nos frères pourtant, Français de préférence, Français d'espérance […] Est-ce ainsi que les hommes meurent ? En tout cas les hommes libres, en tout cas ces Français d'espérance […] Ceux-là affrontent la mort. Mots d'amour tracés sur le papier. Amour d'une femme jusqu'au don de l'avenir, amour de la France jusqu'au don de sa vie, amour des peuples jusqu'au don du pardon. Libre et confiant dans le genre humain. Certain que l'humanité triomphera car qui meurt pour la liberté universelle a toujours raison devant l'histoire […] Ils sont tombés et leurs bourreaux voulurent les exécuter à nouveau par la calomnie de cette affiche rouge qui voulait exciter les peurs et ne fortifia que l'amour car les vrais patriotes reconnurent dans ce rouge le rouge du sang versé pour la France […] C'est ainsi que les hommes, par-delà la mort, survivent [… Ils débordent l’existence par la mémoire […] C’est ainsi que les Grands Hommes, en France, vivent pour l’éternité. »

Emmanuel Macron accueille enfin au Panthéon Missak Manouchian et ses compagnons de lutte, soulignant que la mention « Morts pour la France » est désormais attribuée à tous les résistants fusillés du Mont-Valérien :

« Entrent aujourd'hui au Panthéon vingt-quatre visages parmi ceux des FTP-MOI. Vingt-quatre visages parmi les centaines de combattants et otages, fusillés comme eux dans la clairière du Mont-Valérien, que j'ai décidé de tous reconnaître comme morts pour la France […] Missak Manouchian, vous entrez ici en soldat avec vos camarades […] Vous rejoignez avec eux les Résistants au Panthéon […] vous entrez ici toujours ivre de vos rêves : l'Arménie délivrée du chagrin, l'Europe fraternelle, l'idéal communiste, la justice, la dignité, l'humanité, rêves français, rêves universels […] vous entrez ici avec Mélinée en poète qui dit l'amour heureux. Amour de la liberté malgré les prisons, la torture et la mort, amour de la France, malgré les refus, les trahisons, amour des Hommes, de ceux qui sont morts et de ceux qui sont à naître […] La France, reconnaissante, vous accueille, Missak et Mélinée, destins d'Arménie et de France, amour enfin retrouvé. Missak, les vingt et trois, et avec eux tous les autres, enfin célébrés. L'amour et la liberté, pour l'éternité[312]. »

Personnalités invitées modifier

  • Léon Landini, membre pendant la guerre du bataillon Carmagnole Liberté à Lyon et dernier survivant des combattants communistes FTP-MOI, assiste à la panthéonisation des époux Missak et Mélinée Manouchian. Il est placé au premier rang dans la Garde d’honneur, à côté d'un autre résistant, Robert Birenbaum. Léon Landini se déclare opposé à la présence à cette cérémonie de représentants du Rassemblement national, qu'il considère avoir combattus pendant la guerre[313],[314].
  • Fabien Roussel, dirigeant du Parti communiste français, qui avait été reçu auparavant à l'Élysée par le président de la République.
  • Charles Nighoghossian, Porte-Drapeau de la République Française. Descendant de rescapés du génocide arménien de 1915 et arrière-petit-fils de résistant. Son arrière-grand-père, Adolphe-Louis Dayme est un résistant de la première heure qui avait la lourde tâche d’imprimer clandestinement les tracts de la diffusion de la Résistance à Lyon.

Décorations modifier

Dans la culture populaire modifier

Cinéma modifier

Littérature modifier

Poésie modifier

  • Paul Éluard, Légion, 1950, paru dans Hommages
  • Louis Aragon, Strophes pour se souvenir, 1955, paru dans Le Roman inachevé (1956)
  • (hy) Berdjouhi Eleguian, « Միսաք Մանուշեանի անմահ յիշատակին » [« À la mémoire immortelle de Missak Manouchian »], Loussaghbiour, nos 29-31,‎ , p. 142 (lire en ligne   [PDF])
  • (hy) Kourken Mahari, « Մ. Մանուշեանի պայծառ յիշատակին » [« À la mémoire lumineuse de Missak Manouchian »], Loussaghbiour, nos 29-31,‎ , p. 142 (lire en ligne   [PDF])

Romans modifier

Bandes dessinées modifier

  • Didier Daeninckx (scénariste) et Laurent Corvaisier (dessinateur), Missak : L'enfant de l'affiche rouge (album jeunesse), Rue du monde, coll. « Pas comme les autres », , 40 p. (ISBN 9782355040801)
  • Didier Daeninckx (scénariste) et Mako (dessinateur) (préf. Jean-Pierre Sakoun), Missak Manouchian : Une vie héroïque (bande dessinée), Les Arènes, , 120 p. (ISBN 979-10-375-1108-9)
  • Jean-David Morvan (scénariste) et Thomas Tcherkezian (dessinateur), Missak, Mélinée & le groupe Manouchian : Les fusillés de l'Affiche rouge (bande dessinée), Dupuis, , 160 p. (ISBN 978-2808504126)

Musique modifier

Pièces de théâtre modifier

  • Guy Pierre Couleau, Résister, 2001, représentations en 2001-2003 et 2017-2018[320].
  • Dominique Freydefont, Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent, 2007, représentations en 2009-2012[321].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Missak Manouchian utilise aussi le prénom « Michel » pour sa signature. Dans la presse, il signe aussi des pseudonymes « A. Manouche » (arménien : Ա. Մանուշ) ou « M. Assourian » (arménien : Մ. Ասուրեան). Enfin, durant la guerre, il est connu sous le pseudonyme « Georges ».
  2. Jusqu'à la révélation tardive que Missak Manouchian a triché sur son âge lors de son arrivée en France, sa date officielle de naissance était le [4]. L'arrière-petite-fille de Haïk Manouchian, le frère ainé de Missak, a découvert dans les carnets de son arrière-grand-oncle qu'à son débarquement à Marseille en 1924, ce jeune immigré de quinze ans s'était vieilli de trois ans en revendiquant une naissance le , afin d'espérer pouvoir travailler à son arrivée en France[1]. De même, dans son ouvrage, Mélinée Manouchian parle d'un écart de quatre ans entre elle et Missak alors qu'elle est née en 1913[5].
  3. Texte original en arménien :

    « Ետիս եմ թողած բընութեամբ սընած մանկութեանս արեւ,
    Եւ թշուառութեամբ, զրկանքով հիւսուած որբութիւնն իմ սեւ.
    Դեռ պատանի մ՝եմ թղթի եւ գրքի երազէն զինով,
    Կ՝երթամ հասուննալ գիտակցութեան ու կեանքի վաստակով։
     »

  4. Texte original en arménien : « Ներշնչում ես կը ստանամ ուղղակի կեանքէն: Գործարանի մուխին ու ծուխին, մեքենային իւղին ու կեղտին, հսկայական աղմուկին մէջ աւելի մեծ թռիչք կը ստանայ հոգիս քան թէ հիմա որ աւելի խաղաղ եմ: […] Կեանքի մէջ է որ ես ստացեր եմ ու միշտ կը ստանամ իրական մշակոյթը »:
  5. Texte original en arménien : « կա՛մ մարդ պիտի ըլլան, այսիքն՝ գրագէտ, կա՛մ պիտի մեռնին… ».
  6. Texte original en arménien : « սակայն ամէն բանէ առաջ մէկ բան ինծի կենսական է — այդ մտքի աշխատանքն է ».
  7. Texte original en arménien :

    « 1930ի սկիզբը երբ ֆրանսա եկանք, Փարիզի Քառթիէ Լաթէնի Ֆօսէ Սէն-Ժաք փողոցին ծայրը, թիւ 2 տան մէջ, հին, մութ ու խոնաւ տան մը վերնայարկին մէջ գտանք եղբայրս՝ Սեման եւ իր ընկերը Միսաք Մանուշեանը: Ահաւո՛ր էր այդ սենեակին պարզած տեսարանը: Ամէն ինչ էր ան բացի կանոնաւոր սենեակ մը ըլլալէ: Թուղթի փաթթոցներ ու թէզեր, տպագրական առարկաներ, տառեր՝ ստուկներու մէջ, խաւաքարտի մէջ զետեղուած՝ շարուած էջեր, քլիշէներ…: Անկիւն մը փրիմիւս. ծորակին տակ շարուած քանի մը շիշեր կաթով լեցուն: Երբ մայրս յուզուած այս սրտաճմլիկ տեսարանէն հարցուց թէ իբր սնունդ կա՞թ կը խմեն միայն: Միսաք քաղցր ժպիտով մը ըսաւ.— «Մայրի՛կ, կաթէն աղէկ ինչ կայ աշխարհի վրայ… Կապարը թոյն է, կաթը՝ հակաթոյն. գիշեր ցորեկ այս տառերուն հետ ենք. եթէ կաթ չխմենք, կը մեռնինք»
    Գեղամ ուրախութեամբ բերաւ մեզի ցոյց տալու «Ջանք»ի առաջին թիւերը: Իսկ մենք՝ չէինք գիտեր՝ լա՞նք թէ ուրախանանք…
     »

    .
  8. Sentant son engagement contesté, car il répugne à tuer, il a en effet conservé une goupille de grenade, pièce à conviction, pour montrer qu'il l'a bien lancée.
  9. Liste des fusillés : Celestino Alfonso, Joseph Boczov, Georges Cloarec, Rino Della Negra, Thomas Elek, Maurice Fingercwajg, Spartaco Fontanot, Jonas Geduldig, Emeric Glasz, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Cesare Luccarini, Arpen Tavitian, Marcel Rajman, Roger Rouxel, Antoine Salvadori, Willy Schapiro, Amedeo Usseglio, Wolf Wajsbrot, Robert Witchitz. Joseph Epstein, supérieur de Missak Manouchian et arrêté avec lui, est fusillé plus tard, le . Olga Bancic, seule femme du groupe, n'est pas fusillée mais transférée en Allemagne et guillotinée le .
  10. En voici le texte :

    « Mon âme est une barque
    Livrée aux souffles de l'immense Océan des désirs.
    Des privation, des outrages — vents glacés —
    Et le temps qui passe, me frappent constamment,

    Une ombre impénétrable descend parfois autour de moi,
    Il ne reste plus pour guides que les étoiles et la lune,
    Et soudain toutes les sirènes de la mort au langage enchanteur
    Deviennent mes conseillères.

    Mais elles sont pour moi de vieilles connaissances,
    Je ne me laisse pas tromber par leurs paroles mielleuses ;
    Allumant les mille flambeaux de ma foi,
    Je navigue obstinément vers l'appel de l'Espoir.

    Que les vents effrenés me flagellent !
    Une colère de tigre enchaîné
    Féconde mon âme par la force impétueuse
    D'un gigantesque orage qui doit éclater[221]. »

Références modifier

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  316. « Décret du 31 mars 1947 portant attribution de la médaille de la Résistance française », Journal officiel de la République française. Lois et décrets, no 175,‎ , p. 7253 (lire en ligne sur Gallica  )
  317. « Missak MANOUCHIAN alias Georges »  , sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  318. « Monique Morelli chante « L'affiche rouge » », sur ina.fr, (consulté le ).
  319. « Feu! Chatterton - L'Affiche rouge (Clip) », sur youtube.com,
  320. « Résister »  , sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le )
  321. « Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent »  , sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le )

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Témoignages modifier

  • (hy) Marie Atmadjian, « Միսաք Մանուշեան : Մարմնացում մեր սերունդի խռովքին » [« Missak Manouchian : L'incarnation de l'inquiétude de notre génération »], Loussaghbiour, no 6,‎ , p. 197-201 (lire en ligne   [PDF])
  • (hy) Krikor Bogharian, « Միսաք Մանուշեան (Յուշեր եւ նիշեր) » [« Missak Manouchian »], Spurk, no 2,‎ , p. 10-14 (lire en ligne   [PDF])
  • Mélinée Manouchian, Manouchian, Paris, Les Éditeurs français réunis, , 204 p. (BNF 34562427)
  • (hy) Diran Vosguiritchian, Հայ արձակազէ՛նի մը յուշերը [« Mémoires d’un franc-tireur arménien »], Beyrouth, Impr. Donigiuan et Fils,‎ , 351 p., PDF (lire en ligne  )
  • Aïda Aznavour-Garvarentz, Petit frère, Éditions Robert Laffont, , 264 p. (ISBN 978-2221049075)
  • (hy) Haïg Kaldjian, Ոդիսեւս աքսորական : Յուշեր [« Odyssée d'un exilé, souvenirs »], Erevan, Nor-Dar,‎ , 604 p. (ISBN 978-9994135240)

Ouvrages modifier

Articles modifier

Sources modifier

Documentaires modifier

Liens externes modifier