Michel Mathieu Lecointe-Puyraveau

personnalité politique française

Michel-Mathieu Lecointe-Puyraveau
Fonctions
Député des Deux-Sèvres

(1 an et 17 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(3 ans, 1 mois et 24 jours)
Député au Conseil des Cinq-Cents

(4 ans, 2 mois et 13 jours)
Membre du Tribunat
(2 ans, 3 mois et 18 jours)
Président de l'Assemblée nationale
(1 mois)
(27 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Maixent-l'École (Deux-Sèvres)
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Ixelles (Belgique)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Gauche
Gironde
Profession Homme de loi
députés des Deux-Sèvres

Michel-Mathieu Lecointe-Puyraveau, parfois appelé Lecointre-Puyraveau, né le à Saint-Maixent-l'École (Deux-Sèvres), mort le à Ixelles en Belgique, est un homme politique de la Révolution française. Il ne saurait être confondu avec son collègue et paronyme Laurent Lecointre dit « Lecointre de Versailles ».

Biographie modifier

Mandat à la Législative modifier

En septembre 1791, Lecointe-Puyraveau, alors administrateur des Deux-Sèvres, est élu député de ce département, le troisième sur sept, à l'Assemblée nationale législative[1]. En octobre, il a un échange animé avec le député du Morbihan, Joseph Lequinio, qui dit alors parler du « haut de la montagne »[2], première mention à ce qui devient sous la Convention nationale le parti de la Montagne[3].

Lecointe-Puyraveau est élu membre du Comité de pétitions et de correspondance dès le début de son mandat[4]. Il vote contre la mise en accusation de Bertrand de Molleville, ministre de la Marine[5], mais vote en faveur de celle du marquis de Lafayette[6].

Mandat à la Convention modifier

La monarchie française s'effondre à l'issue de la journée du 10 août 1792. En septembre de la même année, Lecointe-Puyraveau est réélu député des Deux-Sèvres, le premier sur sept. Dès le mois d'octobre, il est élu membre du Comité de Division, suppléant au Comité d'Inspection, et membre du Comité de Sûreté générale[7]. Il devient suppléant de ce comité en janvier 1793[8].

Lecointe-Puyraveau siège sur les bancs de la Plaine mais affiche des proximités avec les députés de la Gironde[3]. Son collègue deux-sévrien Gaspard-Séverin Duchastel est guillotiné le 10 brumaire an II (31 octobre 1793) avec Brissot, Vergniaud et les députés girondins.

Dès octobre 1792, il dénonce à la tribune Jean-Paul Marat et la Commune insurrectionnelle de Paris[9], Marat qu'il attaque de nouveau en mars 1793, en suggérant que la Convention décrète qu'il se trouve « en état de démence »[10]. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, se prononce en faveur de l'appel au peuple mais rejette le sursis[11]. En avril 1793, il ne participe pas à la mise en accusation de Marat[12] qui le dénonce cependant dans son journal comme membre de la « faction des hommes d’État »[13]. Il est également absent au scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze fin mai[14].

Aux côtés de Jard-Panvillier, Lecointe-Puyraveau est envoyé en mission auprès de l'armée des côtes de La Rochelle en mai 1793[15]. En juin 1793, ils sont tous deux rappelés sur motion de Marat et de Robespierre, ce dernier jugeant qu'ils sont « violemment prévenus, pour ne pas dire convaincus, d'avoir favorisé les rebelles »[16].

En brumaire an II (novembre 1793), au nom du Comité de Sûreté générale, Amar réclame la mise en arrestation de Lecointe-Puyraveau sur la foi d'une lettre anonyme envoyée de Rouen l'accusant d'y avoir encouragé les soulèvements. L'arrestation est rejetée sur motion de Basire qui juge les éléments trop faibles pour une inculpation[17].

Lors de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV, Lecointe-Puyraveau invite les députés à « se mettre à la tête des républicains qui combattent pour la liberté »[18].

Mandats aux Cinq-Cents modifier

Sous le Directoire, en brumaire an IV (octobre 1795), Lecointe-Puyraveau est réélu député du département des Deux-Sèvres au Conseil des Cinq-Cents. Il en est élu président en (mars 1797), ses secrétaires étant Théophile Berlier, Charles Antoine Chasset, Pierre Daunou, et Jean-Baptiste Treilhard[19]. Il est tiré au sort pour quitter le Conseil en prairial an V (mai 1797)[20].

Lecointe-Puyraveau retrouve son siège de député en floréal an VI (mai 1798) aux côtés de son collègue Auguis. Il est réélu président du Conseil en thermidor an VI (juillet 1798), ses secrétaires étant Boulay-Paty, Briot, Duplantier et Houssen[21].

Membre du Tribunat modifier

En 1799, Lecointe ne proteste pas contre le Coup d'État du 18 brumaire. Il poursuit ainsi sa carrière législative en étant nommé au Tribunat. Mais, jugé trop peu favorable au régime de Bonaparte, il est exclu de cette assemblée en 1802.

Il exerce ensuite pour peu de temps les fonctions de commissaire de police à Marseille, avant de refuser le poste de gouverneur de la Louisiane. Lecointe reste très discret pendant toute la durée du Premier Empire.

L'épisode des Cent-Jours et la Terreur blanche modifier

Lors des Cent-Jours en 1815, l'ancien conventionnel accepte néanmoins de Napoléon Ier un poste de lieutenant-général de police à Lyon. Après la défaite de Waterloo, se sachant menacé par le retour des Bourbons, Lecointe s'enfuit à Toulon où il embarque en catastrophe pour Tunis. La flotte anglaise l'intercepte cependant et le fait prisonnier. Mais le navire sur lequel il était retenu fait naufrage. Lecointe parvient à sauver sa vie en regagnant le rivage provençal accroché à une poutre.

De retour sur terre, il est recherché activement par la police royale, ce qui le contraint à se cacher dans le Massif de l'Esterel. Il est finalement arrêté et ramené à Marseille, où il manque de peu d'être lynché par la population royaliste en furie. Il est par la suite incarcéré au château d'If.

Exil et mort modifier

L'ancien député est transféré à Paris où la cour d'assises le condamne à la déportation. La loi du 12 janvier 1816, qui vise les régicides qui ont soutenu Napoléon Bonaparte durant les Cent-Jours, le condamne de toute manière à l'exil.

Il s'exile à Ixelles, où il meurt en 1827, à l'âge de 62 ans.

Notes et références modifier

  1. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 45.
  2. Ibidem., séance du 27 octobre 1791, p. 441.
  3. a et b Michel Biard, Les derniers jours de la Montagne 1794-1795. Vie et mort des premiers irréductibles de gauche, Paris, Presses universitaires de France collection « Questions républicaines », 2023, p. 16.
  4. Ibidem., séance du 24 octobre 1791, p. 387.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 494.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 583.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 59 ; séance du 13 octobre 1792, p. 480 ; séance du 16 octobre, p. 531 ; séance du 17 octobre, p. 547.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 56, séance du 9 janvier 1793, p. 617.
  9. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, séance du 4 octobre 1792, p. 309-310.
  10. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 60, séance du 21 mars 1793, p. 393.
  11. Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] »  , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  12. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 74.
  13. Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat, Annales historiques de la Révolution française n°245, 1981, p. 379-389 »  , sur www.persee.fr (consulté le )
  14. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 539.
  15. Alphonse Aulard, « Recueil des actes du Comité de Salut public tome 4 »  , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 66, séance du 18 juin 1793, p. 673.
  17. Moïse Bayle, André Amar, Michel Mathieu Lecointe-Puyraveau et Claude Basire, « Discussion autour de la motion d'Amar réclamant l'arrestation de Lecointe-Puyraveau, lors de la séance du 17 brumaire an II (7 novembre 1793) », Archives Parlementaires de la Révolution Française, vol. 78, no 1,‎ , p. 547–548 (lire en ligne, consulté le )
  18. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°15 du 15 vendémiaire an IV (7 octobre 1795), Convention nationale, séance du matin du 13 vendémiaire (5 octobre), p. 4.
  19. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°186 du 6 germinal an V (26 mars 1797), Conseil des Cinq-Cents, séance du 1er germinal (20 mars), p. 4.
  20. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°167 du 17 ventôse an V (7 mars 1797), p. 6.
  21. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°302 du 2 thermidor an VI (20 juillet 1798), Nota-Bene, p. 4.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier