Michael Rostovtzeff

historien russe
Michael Rostovtzeff
Michael Rostovtzeff.
Fonction
Professeur
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
New HavenVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Михаил Иванович РостовцевVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Premier Gymnase de Kiev (d) (jusqu'en )
Faculté d'histoire et de philologie de l'université impériale de Saint-Pétersbourg (d) (baccalauréat universitaire) ()
Faculté d'histoire et de philologie de l'université impériale de Saint-Pétersbourg (d) (maîtrise (en)) ()
Faculté d'histoire et de philologie de l'université impériale de Saint-Pétersbourg (d) (doctorat) ()
Université nationale Taras-Chevtchenko de KievVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Sophie M. Kulezycki (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université Yale (-)
Université du Wisconsin à Madison (-)
Université d'Oxford (-)
Université impériale de Saint-Pétersbourg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Maître
Directeur de thèse
Distinctions
Archives conservées par
Département des manuscrits et des archives de la bibliothèque de l'université Yale (d)[1]
David M. Rubenstein Rare Book & Manuscript Library (en)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Michael Rostovtzeff (en russe : Михаи́л Ива́нович Росто́вцев, Mikhaïl Ivanovitch Rostovtsev) est un historien russe de l'Antiquité, né le à Jytomyr et mort le à New Haven au Connecticut. Son œuvre porte essentiellement sur l'histoire économique et sociale des mondes romain, iranien et hellénistique dont il reste un des historiens les plus reconnus. Fortement marqué par la révolution russe de 1917, qui le poussa à l'exil, il consacra une grande partie de sa carrière à analyser l'économie de l'Antiquité classique, qu'il concevait, pour ses périodes les plus prospères, à l'image du capitalisme.

Biographie modifier

M. I. Rostovtzeff est né à Jytomyr le 29 octobre 1870 ( dans le calendrier grégorien) d'un père enseignant le latin et dans une famille bourgeoise et cultivée. Il débuta ses études d'histoire et de philologie à l'université impériale Saint-Vladimir de Kiev. Il poursuivit sa formation à l'université de Saint-Pétersbourg où il se forma à l'archéologie au contact de ses maîtres. Il parcourut une partie de l'Europe occidentale, de l'Empire ottoman et de l'Afrique du Nord pour rencontrer des chercheurs (en particulier ceux de l'Institut archéologique allemand de Rome), participer à des séminaires, visiter des bibliothèques et de nombreux sites archéologiques, dont Pompéi. En 1898, il obtint un poste d'enseignant dans la capitale russe comme professeur de latin à l'université, qu'il occupa pendant vingt ans. À la suite de la révolution russe, il s'exila d'abord en Suède, puis trouva un poste à l'université d'Oxford entre 1918 et 1920. Déçu par ses collègues anglais, il partit s'installer aux États-Unis. Après avoir enseigné cinq ans à l'université du Wisconsin, il obtint en 1925 une chaire à Yale où il enseigna jusqu'à sa retraite, en 1944.

Durant son séjour en Russie, il accumula des recherches sur les premiers habitants de régions comme l'Ukraine : en 1922 et 1925, il publia respectivement Iranians and Greeks in South Russia et Skythien und der Bosporus (en allemand).

En 1932, il publie un essai remarqué, Caravan Cities (Clarendon Press), dans lequel il analyse l'ensemble des structures urbaines — tels que le caravansérail mais aussi des villes plus complexes comme Pétra — construites le long de grands axes routiers commerçants antiques et formant réseaux. Il a supervisé entre autres sites de fouille, celui de Doura Europos (Syrie) durant ses premières années à Yale et en publia le compte-rendu dans Dura-Europos and Its Art en 1938.

Il est mort à New Haven (Connecticut) le .

Engagement politique modifier

M. I. Rostovtzeff était un libéral membre du Parti constitutionnel démocratique russe créé en 1905. Farouche opposant aux bolchéviques, il s'exila en 1918. Quand il arriva à Oxford en 1919, la plupart des professeurs étaient fascinés par la révolution russe : telle est la raison principale de son départ pour le Wisconsin.

Son œuvre est fortement marquée par son engagement politique libéral. Selon lui, la destruction de la bourgeoisie urbaine par l'armée des paysans est une des manifestations du déclin de l'Empire romain[3].

Essais traduits en français modifier

  • Histoire économique et sociale de l'Empire romain (Social and Economic History of the Roman Empire, abrégé usuellement SEHRE, Oxford University Press, 1926-1957, révisée par P. M. Fraser), traduction française et édition établie par Jean Andreau, Paris, Bouquins-Robert Laffont, 1988 (ISBN 9782221045879).
  • Histoire économique et sociale du monde hellénistique (Social and Economic History of the Hellenistic World, abrégé SEHHW, Oxford, Clarendon Press, 1941, révisée 1951), traduction française et édition établie par Jean Andreau, Paris, Bouquins-Robert Laffont, 1989 (ISBN 9782221050156).

Notes et références modifier

  1. « http://hdl.handle.net/10079/fa/mssa.ms.1133 »
  2. « https://archives.lib.duke.edu/catalog/rostov » (consulté le )
  3. Histoire économique et sociale de l'Empire romain, trad. fr, 1988, p. 372-372.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Andreau, Jean. « Antique, moderne et temps présent : la carrière et l'œuvre de Michel Ivanovic Rostovtseff », dans M. Rostovtseff, Histoire économique et sociale de l'empire romain, (trad. française par O. Demange), Paris, 1988, pp. I-LXXXIV.
  • Momigliano, Arnaldo. « M. I. Rostovtzeff », The Cambridge Journal, 1954, 7, 334–346. = Studies in historiography, Londres, 1966, pp. 91–104. = Problèmes d'historiographie ancienne et moderne, (trad. fr. par A. Tachet), Paris, 1983, 424-440.

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